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fclcrotlque, aux paupières, h rorb'iculalre ;elle produit
aufli l’arcade inténeiiredii tarie & des paupières.
L’artere temporale profonde fournit une branche
qui perce l’eau de la pommette , & va à la glande lacrymale.
Elle produit quelquefois l’une 6c l autre
arcade du tarfe. La temporale fupcrficielle s’analio-
mofe avec les arcades du tarfe , Sc donne quelques
filets à l’orbiculaire.
Les veines de l’a-// font beaucoup moins connues
que les artères: voici ce qui m’en elt connu. La veine
ophtalmique a fon extrémité policrieure dans le
finus caverneux , quelquefois dans le pierreux fupé-
rieur & dans le circulaire , ou meme dans la veine
de la dure-mere. Elle produit la veine centrale de la
rétine. Dans l’orbite, elle fournit une éthmoïdienne
& une ciliaire. Elle lé partage enfuite. La branche
fuperieure donne la lacrymale Sz une ciliaire , elle
donne une fécondé ciliaire des branches mufculaires,
d’autres aux paupières , au front, au nez ; elle fait
par-deffusle dos du nez une arcade avec la compagne,
& fc termine dans la labiale. La branche inferieure
donne encore une ciliaire 6c des. branches à la choroïde,
qui communiquent avec les vaidéaux à tourbillons
6c avec les ciliaires longues. EUc fort de
l’orbite , & fe confond avec la branche lupcrieure.
Elle forme avec elle un cercle autour de l’a’//. Les
veines ciliaires poderieures font au nombre de dix
ou douze ; elles vont ^ la choroïde. Les antérieures
, au nombre de quatre , ont été comparées à des
tourbillons 6c prifes pour des arteres, mais ce font
des veines dont les branches prcfque droites s’inclinent
d’un coté, 6c regardent celles d’une autre veine
en tourbillon. Elles donnent des branches à l’iris fans
former de cercle.
Les ciliaires longues font aHcz femblables aux arteres
, 6c font de même un cercle autour de l’uvée.
Les veines ciliaires antérieures externes viennent
des branches mufculaires , 6c fe confondent en partie
avec les veines à tourbillons 6c en partie fe rendent
en ligne droite à l’iris ; elles ne forment pas un
cercle dans l’homme, mais bien dans les quadrupèdes
& dans les oifeaux. Les veines de la rétine nail-
fent de la centrale 6c accompagnent les arteres. La
veine centrale naît quelquefois dans le finus caverneux
même ; fes branches font plus groffes que celles
de l’artere. On a cru voir dans la rétine , dans l’îris,
dans la choroïde des vailTcaux lymphatiques. Après
avoir difléqué les yeux de différens animaux, & après
ne les avoir jamais rencontrés, qu’il me foit permis
de douter de ces vaiiïeaux. (/f. JD. G .)
CEil , ( Pharmacie.') II y a une infinité de recettes
pour éclaircir 6c fortifier la vue. Mais en voici trois
ou quatre que M. du Laurens, médecin 6c profefleur
en runiverfité de Montpellier, donne pour les plus
exquifes 6c expérimentées dans le difeours qu’il a fait
de la confervation de la vue, chapitre 1 4 , vers la fin.
On fe lavera le matin les yeux de ces eaux diflil-
lées.
Prenez les fommités de fenouil, de rue, eufraife ,
vervaine , tormentil, betoine, rofes fauvages , de
l’anagalis mâle, pimpernelle , éclaire, agrimoine ,
chevre-feuille, hyfope des montagnes, du filer des
montagnes, de chacune deux bonnes poignées ; coupez
toutes ces herbes bien menu , & les faites infu-
fer premièrement au vin blanc , puis en rurine d’un
jeune garçon bien fain , 6c pour la troificme fols dans
le lait de femme ; enfin dans du bon miel, & après
faites diftiller tout cela, 6c gardez bien loigneule-
ment cette eau, jettez-en tous les matins une goutte
dans r<r//.
On pourra auffi tous les matins fe laver les yeux
d’un vin dans lequel on aura fait bouillir du fenouil,
de l’eufraife, 6c un pou de mirabolans chebules.
On fait une autre eau de fucs d’anagalis môle, de
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fenouil, vervaine, pimpernelle, germandrée, éclaire,
rue : on y met après du girofle, du macis, de la noix
muicade, deux ou trois dragmes, &: ayant fait in-
fulér le tout dans du vin blanc , on le fait diftiller
avec du bon miel.
Autre reinede que l’auteur trouve fort bon pour
conlérver 6c fortifier la vue. Prenez de l’eau d’eu-
fraiié, 6c de rofes bien difilllées, quatre onces. Ayez
après deux ou trois petits nouets dans lefquels il y
ait une dragme 6c demie de tuthie bien préparée , ÔC
un fcrupule de bon aiocs; trempez ces nouets dans
les eaux iïifdites, 6c en lavez tous les loirs vos yeux.
L’eau qu’on appelle du pain ell très-excellente. Oti
fait une pâte avec de la farine oîi il y a beaucoup
de fon 6c de poudre de rue, de fenouil, 6c de l’c-
claire qu’on appelle grande chelidoine : de cette pâte
on en fait un grand pain qu’on fait cuire au four;
étant cuir, tout aufiï tor on le fend en deux 6c on le
met entre deux plats d’argent ou d’etaim fort bien
fermes, de forte que la vapeur n’en puiflé fortir. Il
en fort une eau que l’on doit conferver pour les
yeux. L’extraefion du fenugrec avec le miel ell fort
récommandée.
L’eau diftillée des fleurs bleues, qu’on appelle
bleuets , qui croiffent parmi les bleds, ell excellente
pour la conlervation de la vue.
On prend aulfi la tige du fenouil un peu au-deflîis
de la racine , on la coupe 6c on la remplit de la poudre
de fucre candi ; il en fort une liqueur qui eft
finguliere pour les yeux.
L’auteur loue fort l’ufage de l’eau fuivante.
Prenez une livre 6cdemie de vin blanc , 6 c autant
de bonne eau rofe, une once de tuthie bien préparée,
demi-once d’écorce de mugette, appellée macis. Mettez
tout cela enfemble dans une fiole de verre bien
bouchée, 8c l’expofez au foleil ardent l’efpace de 2 0
jours , la remuant tous les jours, jufqu’ïi ce qu’elle
devienne bien claire.
Ou bien prenez une choplne d’eau de rofes blanches,
une chopine de vin blanc, 6c mettez infufer
dedans une once de tuthie bien préparée 6c demi-
once de macis bien préparé , ou mis en poudre fub-
tile. Que le tout foit dans une bouteille de verre
bien forte, expofee au foleil pendant 3 0 jours, en
juillet ou août, la remuant deux ou trois fois par
jour. Cette recette eft à-peu-près la même que la
précédente.
Prenez le blanc d’un oeuf durci 8c coupé en deux,'
mettez dans le creux gros comme une amande de
vitriol blanc, 6c rejoignez les deux moitiés de ce blanc
d’oeuf avec un filet. Mettez-!e après dans un pot
avec environ deux ccucllées d’eau , 6c y râpez ua
peu d’iris de Florence. Faites bouillir cette eau à
petit feu jufqu’à la diminution de la moitié. Pour lors
retirez le pot du feu, 6c l’eau étant encore tiede,
coulez-la à travers un papier gris dans une fiole, que
vous garderez bien bouchée. On en met deux; trois
ou quatre gouttes dans l’ai/. Si on môle une partie
d’eau-rofe avec l’eau commune, l’effet fera meilleur.
( Article l'iré des papiers de M. DE Ma IRAN.'^
CEILLETON , {Afîron. médian.) pièce ronde de
cuivre qui fe met dans les télefeopes, à l’extremité
du tuyau des oculaires. Elle eft percée d’un trou
fort petit, auquel l’oeli s’applique immédiatement.
Par ce moyen il eft contenu toujours dans l’axe
optique ou fur le rayon principal de la lunette, à la
diftance des oculaires qui eft néceffaire pour diftin-
guer à la fois 6c nettement tout le champ de U
lunette. (Af. DE LA L a n d e . )
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(ENÊE, ( Myth. ) roi de Calidon de la famille des
EoUdes, epoufa Altliée de la vJÜe de Fleurons
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voifinc de Calidon, 6c en eut plufieurs enfans, dont
les plus célébrés furent xMéléagre 6c Dcjanire. Il epou-
la en iecondesnôces Péribée dcwit il eutTydée, pere
de Diomede. Dans fa viellefié il fut détrôné par les
enfans d’.Agrius 6c rétabli par fon petit-fils Diomede.
Mais il en abandonna volontairement l’adminiftra-
tion à fon gendre Andremon jjour fe retirer à Argos,
cù Diomede lui rendit tous les honneurs poflibles
comme à fon aïeul paternel ; 6 c pour conferver fa
mémoire, il voulut que le lieu où ce prince finit
fes jours, fut appelle (Ænée. (-p)
CENOMAÜS , ( Myth. ) roi de Plfe, que la fable
6 c les poètes font Hls^de Mars 5c d’Harpine , & que
je crois plutôt fils d’Alxlou , dit Paufanias, fut pere
d’une très-belle fille nommée Hippodamie. Il ne vou-
loitpas la marier , effrayé par un oracle qui lui avoir
prédit qu’il feroit tué par fon gendre. Pour écarter
une foule d’amans qui robfcdoient, il leur propola a
tous une condition fort dure, promettant la prin-
ceffe à celui qui le furpafferoit à la courfe , ajoutant
qu’il tueroit tous ceux fur qui il auroit l’avantage.
L’amant devoir courir le premier, 6c le roi l ’épée
« la main le pourfuivoit. Pindare 6c Paufanias en
nomment dix-huit à qui il en coûta la vie ; Acrias ,
Alcaihoiis, fils de Parthaon ; Ariftomaque, Capé-
tus , Chalcodon, Cronius, Crotaliis , Ejonce, petit-
fils d’Eole; Eolius, Eurithrus, petit-fils d’Athamas;
Euryalus, Eurymaque, Lafius, Lycurgue, Marmax,
Pélagon, Prias, 6c Tricolonus, fils de Lycaon;ils
eurent tous la même deftinée; vaincus à la courfe,
ils furent immolés à la cruauté du vainqueur. (S.no-
z;i.3Ùb,pour tout honneur, fe contei^oit deles faire enterrer
les uns après les autres fur quelque éminence;
mais Pélops les honora enfuite d’un magnifique tombeau,
ce qu’il fit autant pour la gloire d’Hippodamie
que pour la leur. Peut-être aufli ne fut-il pas fâche
de laiffer un monument de la viifoire qu’il avoir remportée
fur un prince, fameux lui-même par tant de
victoires. Pélops , tant qu’il régna à Pife ; alloit chaque
année les honorer fur leur tombeau. (Snomaiis
fut vaincu par Pélops, 6c mourut de fa chute, (-fi)
(ENONE, fille du fleuve Cebrene, en
Phrygie, au pied du mont Ida , bergere d’une extrême
beauté, fe mcloit de prédire l’avenir & de con-
iioître la vertu des plantes. Apollon lui avoir fait
préfent de ces dons, en reconnoiffance des faveurs
qu’il avoir reçues de la belle. Pâris dans le tems qu’il
étoit fur le mont Ida, réduit à la condition de berger
, le beau Pâris fe fit aimer ü'OEnone 6c en eut un
fils qui fut nommé Corithus. Lorfqu’elie eut appris
qu’il alloit faire un voyage en Grece, elle fit tout ce
qu’elle put pour l’en détourner, lui prcdilânt tous
les malheurs dont feroit fuivi ce voyage , ajoutant
qu’il feroit un jour bleffé mortellement; qu’alors il
fe fouviendroit <\!(S.none pour en être guéri, mais
qu’il auroit vainement recours à elle. £n effet lorf-
que Pâris eut été bleffé par Philoftete au fiege de
Troye, il fe fit porter fur le mont Ida chez (S.none^
qui malgré l’infidclité de l'on époux employa fon
art pour le guérir ; mais tous les remèdes furent
inutiles, la fléché qui l’avolt bleffé étoit empoùon-
née : c’étoit une des fléchés d’Hercuie. Pâris mourut
entre les bras à!(S.none^ la malheureufe (Snone
mourut de regret de la mort de cet infidèle amant.
Conon dans Photiiis rapporte que le meffager qui
vint dire à (Enoiie que Pâris fe faifoit porter lur le
mont Ida , afin qu’elle le guérît de fa bleffure, fut
renvoyé brufquemcnt avec ces paroles de jaloufie ,
qiiïL aille fe faire panjer à fon Hélene. Un retour de
lendreffe fit bientôt repentir (Enone de fa brufque-
rie : elle refolut d’aller au-devant de fon mari avec
les rcmedes neceffaires; mais elle arriva trop tard.
La réponfe qu’elle avoir faite au meffager fut fidèlement
rapportée à Pâris, 6c l’accabla de telle forte
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qu’il expira fur le champ. La première chofe que fit
(Enone quand elle fut arrivée , fut de tuer d’un couo
de pierre ce meffager, parce qu’il avoit o!c lui dire
qu’elle étoit cauie de la mort de Paris. Enfuite elle
embraffa tendrement le corps de ce mari infideie,
6c après bien des regrets, elle fc paflâ (a ceinture
au cou, 6c s’étrangla. Diélys de Lreie raconte encore
différemment fa mort. Pâris étant inoi t , les
parens , dit iU firent porter fon corps vers (Enmie ^
afin qu elle eut foin de le faire inhumer. Mais (Enone
ayant vu ce corps mort, tu: tellement émue, qu’elle
perdit le lens; 6c le laiflant peu à peu accabler à la
trifteffe, elle mourut de douleur, 6c fut cnfevelie
avec Pâris. Enfin Quintus Calabcr fuppofe (Enone
traita Ion mari avec la dernière inhumanité, iorlque
profterne à fes pieds 6c rendant prefcjiie les derniers
loupirs , il imploroit l'on afliftance, 6c lui demandoit
mille pardons de fon infidelire; mais qu’enfuite elle
eut un 11 grand regret de la mort, qu’elle le jetia lur
le bûcher, 6c le brûla toute vive avec le corps de
Pâris. Parmi les hcroïties d’Ovide il y en a une d’(Æ-
none a Pâris, qu’elle ell luppolée avoir écrire, lorfqu’elie
eut appris l’cnlcvement d’Hélene. Dans cette
épître (Enone reproche à lôn ingrat époux fon infi-
dciité , 6c fait voir toute la force 6c la dcUcatefié
de l’amour qu’elle avoir eu pour lui.
CENÜPION, (/Wyr/t.) fils de Thcfée 6 c d’Ariadne.
Il avoit pour frere Staphilus. Si Théfée abandonna
Ariadnc dans i’iflc de Naxe, auffi-totaprès qu’il l’eut
enlevée, comme le dilent la plupart des poètes, comment
en a-t-il eu deux enfans ? Aufli quelques auteurs
parlent-üs différemment de la conduite de ce héros,
avec la fille du roi de Crete. (-{-).
(ENOTHERA, {^Boian. ) Ce genre de plante, qui
eft Vonagra de Tournefort, a pour caraflcre une fleur
pofee lur l’ovaire 6c compofée d’un calice d’une feule
j)iece, en tube long dont la partie fiipéricure eft
divilée profondément en quatre l'egtnens, de quatre
pétales, avec huit étamines 6c un ftyle dont le ftig-
mate eft épais , 6c coupé en quatre : l’ovaire devient
une capfule à-peu-près cylindrique qui renferme
plufieurs lemences nues6clans aigrette, difpofécs par
files. Linn. Gen.pl. ceiand. monog.
Ce genre rellemble beaucoup à répilobium, avec
lequel quelques auteurs le réunifient : les principau.x
caraîleres qui l’cn diftinguent font le calice tubuleux
inférieurement, 6c les lemences fans aigrette.
M. Linné comprend fous le nom générique d’a/:i3-
thera fix eipcees , toutes originaires de l’Amcrique,
mais dont l’une, oenochera fo h is ovaio-lunceolatisplants
, caille muricato fubvillofo , introduite en Europe
dans le xvii‘-'fiecic, s’y eft fi bien naruraüfce, qu’elle
eft fort abondante en quelques endroits. Cette plante
a la tige droite , anguleufe , branchue , un peu velue
6c haute de trois à fix pieds ; les feuilles font lancéolées
, un peu larges , dentelées en Icie 6c planes ; les
fleur.s naiffent vers le bout 6 c aux extrémités des
branches dans les aiffelles des feuilles 6c en épi ; les
divilions du calice l'ont rabattues lur le tube, les pétales
jaunes & échancrés.
Quelques perfonnes en mangent les racines, cueillies
à La pouffe des premières feuilles , en forme de
falade en hiver, ou cuites avec de la viande. {D .)
§ OENOTRIE, (Enotria^ (Géogr. rf/;r.)l’un des
anciens noms de l’Italie. (Enotrus, fils de Lycaon II,
roi d’Arcadie, voyant qu’il auroit à partager le royaume
de fon pere avec vingt-deux freres, fe mit en
mer avec Peucétiiis, l’un d’eux, 6c une colonie d’Ar-
cadiens. Les deux voyageurs ayant traverl'é la mer
Ionienne, entreront dans le golfe Adriatique. Peu-
cétius prit terre auprès du promonigire Japygium ,
s’établit fur la montagne 6c fe rendit maître du pays
voifuiauquel il donna le nom de Peuccüa, qui fit depuis
partie de la PouUle.
. ^
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