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Î02 O D O fujets tlans lefquels il y a un iinus particulier dans les
petites ailes.
Le lîniis i'phcnoïdlen cd fimpîe ou double, & inc-
çaleineiit partage ; ebaque cavité eil diviiée par des
Cl liiiles inègalci & ouvertes , il manque quelquefois
entièrement. Sa face anterieure c forince par
l’üs du palais, dont l’apophyle polîérieure etl creul'ée
en cellules ; U lame antérieure orbitaire contribue
aulTi à la foi mer. La pointe du cornet ethmoïdicn en
forme de même une partie ; on voit p.ir-là pourquoi
le fimis ert extrememeni ouvert antérieurement
dans un os démonté, au lieu cjue dans l’état naturel
il n'a dans le nez qu’un orifice circulaire. L’orifice
du finiis ell unique de chaque côté, il eft rond &
placé au-deÜbus de la partie la plus iupérieure du
Îînus ; il elt quelquefois entièrement creufé dans le
cornet ethmoïdien. Il s’ouvre lotis la cellule eth*
moïdicnne la plus poltérieure dans un recoin du
conduit fupérieur des narines, entre la cellule & le
cornet inférieur. On a vu cet orifice manquer. II
y a depuis la cavité du crâne des petits trous vafeu-
laires, qui s’ouvrent dans ce ünus, mais qui n’y admettent
aucune humidité de h part de la glande pituitaire.
Ce finus ne peut fe vuider, que lorfque la
tête eft penchée en devant.
Le ünus maxillaire ell déjà prefquc formé dans
le foetus, quoiqu’un peu plus petit. La partie poltérieure
du grand os de la mâchoire ell exti êmement
excavée, ÔC ce ünus a le plus de capacité de tous
Ceux q.ii s’ouvrent dans les narines. Il ell placé fous
l’orbite & au-deffus des dents molaires dont les alvéoles
font boffe dans le linus ; on a vu même les
dents canines s'y faire jour. La partie pollérieure ell
unie , les alvéoles font à la j)artie antérieure. Il s’ouvre
dans les narines par deux orifices, Une ouverture
irroguliere communique avec le conduit moyen du
nez, mais l’apophyie delcendante de la coquille
moyenne, deux apophyfes fupérieures de la coquille
inférieure, l’apophyfc nafalc de i’os du palais,
l’os unguis même 6c des membranes ferment
en partie, cette ouverture , & ne lailî'ent d’ouvert
qu’un trou circulaire qui ell au-devant de la lame,
qui de la coquille inférieure s’élève vers l’os unguis.
Cette ouverture eft connue. Une autre ouverture ell
moins généralement connue ; c’efl un canal affez long
& cdluldlre, qui lort du finus maxillaire, plus en
arriéré que i’oiifice du canal lacrimal, & vers la
partie moyenne de la coquille inférieure ; les parois
de ce canal font l’apophyle orbitaire du grand os de
la mâchoire, l’os planum , l’os unguis, & l’apophyfe
delcendante de la coquille moyenne. Ce canal communique
avec les cellules ethmoidiennes anterieures,
& par elles avec le linus frontal, qui par-là
peut fe vuider dans le finus maxillaire.
Les cellules orbitaires ont été découvertes à Got-
tingue. Le plancher de l’orbite eft excave ôc plein
de cc'llules dans une partie de fa longueur. Elles font
petites, les plus grandes font les plus antérieures,
elles s’ouvrent dans les cellules ethmoidiennes &
moyennes. Elles peuvent fe vuider dans toutes les
fituations de la tête , &C le finus maxillaire lorfque
la tête eft fur un des côtés- Dans les grands animaux
il y a un finus zygomatique , que l’homme n’a pas.
Les écoulemens qui font l’objet de Xodorat ^ paroif-
fent forcir de tous les corps connus. Je n’en connois
aucun qui ne donne de l’odeur quand on le frotte,
& il eft probable que fans le frottement les corps
les plus durs ont des écoulemens qui leur fervent
d’armofphere. Feu M. Beccari a trouvé que pref-
que toutes les pierres donnent de la lumière dans des
tenebres parfaites, & que le diamant de M. Boyle
n’avûit là-deffus aucun privilege particulier. L’or
môme donne de l’odeur , quand il eft diifous par
des acides chymiques. Le verre frotté donne une
O D O odeur très-forte. Nous appelions dépourvus d’odeur
des corps dont les écoulemens naturels ne frappent
pas notre odorat ; mais ils frappent celui des
animaux , qui reconnoiftent de loin, &C par rôdeur
leule, l’eau dont Ils ont befoin pour appaiferleur
foif. Je ne fais pas fi l’on peut, fans le tromper,
attribuer au phlogiilique feul la propriété de frapper
Xodorat. Le verre, qui paroit devoir être dépouillé
par la violence du icu de tout Ibn phlogilHque, de
qui d’ailleurs eft le dernier terme des métamorphofes
des corps terreftres, donne cependant de l’odeur. Les
corps élcélriques par eux-mêmes ne poffedent pas
uniquement cette qualité; les métaux n’en font point
dellitués. La véritable nature des particules qui frappent
Xodorac y n’ell pas bien connue ; elles Ibnt liées
Ibuvent avec le phlogiftique, avec la matière électrique
, avec l’efprit acide ; mais comme elles le
font avec Tune de ces matières fans l’autre, elles
compofent une matière qui différé de toutes. Ce
qu’on en fait, c’eft que ces particules font extrêmement
fines.Un chien enfermé à Altenklingen en Suifi'e,
fe fauva, fuivit l'on maître après plufieûrs jours d’intervalle,
le déterra au milieu de Paris. On a
caltfülé la quantité de la perfpiration odorante qui
a guidé ce chien : on a trouvé pour un pouce cubique
la 1 , 1 9 3 ,0 0 0 ,0 0 0 ,0 0 0® partie d’un grain.
Toute fine cependant qu’ell la matière odorant«,
elle eft plus grofiiere que la matière magnétique;
rélcclriquc, qui ell à-peu près la même, que la lumière
6l la matière de la chaleur, puil'qae les odeurs
ne pénètrent pas les pores du même. Petites qu’tlles
font, ces particules font fur le corps animal l’ctfet
le plus violent. Il eft probable que ce font les nerfs
fur lefquels elles agiiTent; eux feuls ont un feiiti-
ment affez fin pour être ébranlés aufii vivement par
une fl petite malfe de matière. Les odeurs raniment
le mouvement dans les perfonnes tombées en défaillance
: elles caufeni des convulfions violentes ; elles
les fiipprimenf,elles font vomir ou lâchent le ventre,
fans qu’on puilTc tiouver une alî’ez petite niefure
pour exprimer le poids qu’elles peuvent avoir. On
fai: Iss effets que i’odeur d’une rofe, qu’un millio-
nefime d’un grain a produit fur une femme hyllé-
rique. Les éternumens les plus exceffifs, la mort
fubite ont été l’effet d’une odeur ; les aromates même
les plus agréables exhalent une vapeur qui uie fur le
champ, 6c les animaux, & l’homme même quand
elles font concentrées. Il y a fans doute différentes
claffes d’odeurs, mais perfonne julqu’Lci n’a travaillé
à les déterminer. 11 eft affez fingulier que l’odeur
du muft fe retrouve non feulement dans la bile
& dans les excrémens des animaux , mais dans plu-
fieurs plantes 6c même dans quelques minéraux; que
la vapeur de l’arfenic rappelle l’odeur de l’ail. Il l’ert
encore, que les odeurs les plus infupportables confinent
de fl près aux odeurs les plus exquiles.Lemufc
avant d’acquérir une odeur recherchée, en repan-
doit une autre prefque infupportable. Les excré-
mens de plufieurs animaux, la bile, l’iirine, après
avoir pafie par une longue digeftion, ou après avoir
exhalé une partie de leurs particules odorantes ,
prennent l’odeur du mufe.
La caufe principale de l’odeur dans les animaux
& dans les plantes, paroît être la chaleur. Les uns
& les autres commencent par n’être qu’une matière
dénuée de goiit 6c d’odeur. La graine d’oeiIIet eft in-
fipide 6c fans odeur; l’animalle plus riche en odeurs
n’en avoir point dans fon état de foetus. La chaleur
développe le germe inodore de l’oeillet; la fleur
blanche au commencement,& fans odeur, développe
par l’effort de la chaleur la pourpre 6c fon
odeur exquife. Sans cette chaleur la graine 6c la
fleur de l’oeillet reftoient fans odeur 6c fans couleur.
Les particules odorantes fe développent plus '
il
o D o
difficilement que les parties colorantes. Dans les
animaux comme dans le poulet, la bile fe teint d’im
beau verd, le foie d’un jaune de citron, le fang du
plus beau rouge ; l’odeur propre à l’animal n’exifte
pas encore, &n’eftapperçue qu’apres qu’il eft éclos.
La caufe qui rend les odeurs agréables, 6c qui
nous en fait déplaire d’autres, n’eft pas encore bien
connue. D’un côté, Tagrcment de Todeur tient beaucoup
au goût. Le Siamois aime les oeufs couvés , 6c
l’odeur ne l’en dégoûte point. L’odeur du fromage,
le fumet d’un gibier qui commence à pourrir, eft
une véritable puanteur ; on la pardonne en faveur
du goût. Les animaux ne comioiffent aucun agrc-
menî dans l’odeur que celui d’un aliment convenable.
Le chien inclifcrent à l’odeur d’un oeillet &:
de la rofe, accourt a l’odeur d’une viande qui commence
à fe gâter 6c les fearabées s’empreffent de
voler vers les excrémens dont l’odeur nous empefte.
Il y a cependant de la réalité dans l’odeur agréable.
Tous les hommes conviennent que l’ambre , que
l’oeillet, que la violette fement bon ; ceux même
que cotte odeur incommode conviennent de fon
agrément. Une certaine médiocrité dans le développement
des particules odorantes, paroît marquer
les bornes de l’agrément. Plus une perfonne aura
Xodoraefm, 6c plus elle fera offenfée du moindre
excès dans l’odeur : c’eft peut-être un degré d’affoi-
.bliffement dans l'odeur de la fiente des boeufs, qui
lui donne au tems des premiers froids une odeur
înulquée qui parfume la campagne. La maîiere de
l’odeur eft-ellc la même que celle du goût? On le
croiroit. Il eft lûr que l’acidc, celui du vinaigre fur-
tout, fait (ur l’odorat une impreftîon analogue à
celle qu’il fait fur la langue; la même caufe qui dé-
truitl’odeur détruit également la faveur. La cannelle
qui a perdu par la cliftiliation l’eau odorante de
lôn huile , a perdu en même tems 6c fon odeur
agréable qui lui eft particulier®, & fon goût. Il y a
cependant de la différence entre les deux élémens ;
il y a quantité de corps fans odeur, dont la faveur
eft extrêmement forte; telle eft la bile, les fels neutres
, l’alkali fixe. Il y a des corps îrcs-odorans,
prefque fans goût, les fleurs Uir-tout, comme le lys
& la rofe; il y a d’autres corps qui, avec une tres-
bonne odeur , ont un goût défagréable , comme le
camphre 6c l’huile de cageput; il y en a d’autres
encore dont le goût plaît, quoique l’ocleur foit dél'a-
gréable : tel eitle durion,au dite des voyageurs,
tel ell le fromage 6c la venailon. La putréfadlion
avancée qui détruit le goût, augmente l’odeur.
L’élément du goût, je veux dire ce qui dans les
corps eft l’objet de ce fens, fe développe avant celui
de l’ocleur; j’ai allégué l’exemple de la büe du
foetus. Il paroît appartenir aux fels, qui eflèniielle-
inent font l’objet du goût; il eft fixe &. n'exhale
point. La matière odorante eft plus legere, elle s’évapore
, fes parties font plus fines, elles tiennent
moins au fel, 6c davantage au phlogiftique, ù l’cf-
prit reéleur 6c à la matière éledlrique.
On ne dllpute plus fur le fiege de Xodorat. Chez
les anciens qui ne clilVéquoient prefque que des animaux
, on a placé ce liege clans les ventricules antérieurs
du cerveau, parce qu’effedlvemeni dans les
animaux , dans ceux lur-tout qui ruminent, ces ventricules
prolongés s'étendent jul'qu’à la lame cri®
bleufe, quoique clans les animaux même ces ventricules
ne delcendent pas clans les narines , 6c que
le nerf olfa£toire s’y prolonge à-peu-près comme
dans l’homme. Mais rien ne pénétré dans le cerveau
depuis les narines ; les petits tuyaux de la lame cri-
bleule font remplis par les nerfs olfadlifs; l’air dé-
trulrolt la pic-mere, s’il pouvolt la toucher. L’homme
, qui a jilus de cerveau que les quadrupèdes, au-
roit Xodorat Iç plus fin j fi le carveai) en ctoit l’or-
O D O [03 gane. C’eft le contraire ; les quadrupèdes, qui ont
les narines beaucoup plus longues & le cerveau
beaucoup plus petit, lurpaffent de beaucoup l’homme
par la finelîe de ce lens. Les narines font donc
l’organe de Xodorat. Pour que ce fens pullTe s’exercer
, il faut que l’air foit attiré dans leur cavité. Un
ciiicn auquel on avoir ouvert la trachée, 6c qui rel-
piroit par la plaie , avoir perdu Xodor.tc^ parce que
1 air n’ctqit plus attiré par le nez; il eft bien fimple
que ce foit l’inlpirailon qui l’y attire. Dans cette
adlion il l'e fait une elpece de vuide dans la poitrine,
parce que l’air contenu dans le poumon fe raréfie
par la dilatation de ce vifeere; l’air extérieur fe porte
vers cet air qui refifte moins, comme U fe porte
vers le vuide , ou du moins vers l’air raréfié; car le
vuide, tel que le procure la pompe j)neum;atique ,
n’eil lui-même qu’un air extrêmement raréfié. Ce
n’eft donc pas dans l’expiration qu’on apperçoit les
odeurs; on ell d’accord fur le fiege de ce fèns , en
le plaçant dans la membrane pituitaire ; mais on ne
l’eft pas également fur la partie particulière des narines
dans lequel ce fens s’exerce. Il ne paroît pas
douteux que les coquilles du nez n’aient ])our ['odorat
une a[)titude particulière; on les trouve dans
toutes les claffes d’animaux dont la tète admet une
anatomie exafte, 6c qui ont du cerveau: ils font
plus volumineux, plus compliques dans les animaux
qui excellent par Xodorat. Rien n’eft plus artificieux
que les fplrales par lefquelles ces coquilles multi-
phent le volume de la membrane pituitaire ; je les ai
vues avec plaifir dans le chevreuil. L’homme a ces coquilles
moins compofées qu’aucun de ces animaux;
les cellules ethmoidales rappellent cependant à quelques
égards la ftniéture des quadrupèdes, 6c les coquilles
l’imitent, mais avec plus defimplicité. L’homme
devoii avoir le cerveau d’une grandeur diftin-
guée;il n’avoit pas befoin d’un mufeau alongé pour
manger ; f a main failbit mieux que la mâchoire la
plus longue. L’homme avoir donc d’un côté befoin
d’une tête ronde, & d’une fort grande cavité pour
loger fon cerveau; il n’avoii pas dans un mufeau la
place néceffairc pour des coquilles voluminetifes &
compliquées; Xodorat lui étoit moins ncceffaire, il
étoit fait pour marcher droit, pour découvrir de
loin ce qui paroit lui fervir d’aliment ; la vie fociale
6c la parole le pouvoient inftruire des qualités des
corps dont ibferoit tenté de fe nourrir. Si les coquilles
du nez font le principal organe 6eXodorat^
je n’en exclurai ni la cloifon, ni les conduits des
narines. La membrane de Schneider, dans laquelle
cet organe réfide plus particuliérement, recouvre
toutes ces parties, elle eft également nerveufe , pul-
peufe & muqueufe par-tout. Les finus pituitaires 6c
la partie poftérieure des narines participent peut-
être \in peu moins à ce privilege : celles-ci, parce
que les particules odorantes s’offrent fans doute avec
préférence aux parties antérieures; les finus font
moins difpofés par un odorat i\n^ parce qu’ils font
remplis de mucus, 6c fur-tout le maxillaire & même
le Iphénoïdal. Si les narines font généralement le
fiege de Xodorat., ce ne fera plus le nerf olfaétif feul
qui ferviradeconduéleur à ce fens ; il ne s’étend pas
à tant de parties, ôc d’ailleurs le nerf de la cinquième
paire donne beaucoup de filets à ces mêmes coquilles
clans lefquelles Xodorat rcüde par préférence. U
y aura donc un exemple d’un fens exercé par deux
paires de nerfs: cela ne doit pas nous furprendre ,
puifqu’cgalement les nerfs du goût, ceux de la vue
même, fervent au toucher. La membrane pituitaire
tapUfant des os, n’ayant que peu d’epaiffeur, n’é-
tant couverte que d’une épiderme fine 6c molle,
ayant un grand nombre de nerfs qui fe prefentent
prefque à nud, paroît être difpofée ù lentir plus
également l’impreffion des particules odorantes.