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entans de Clovis qui l'c fouillèrent du fang de leurs
neveux; les croifades; 3°. la Saint Barthelemi.
Il cm pu ajourer ù ces atrocités , le meurtre affreux
de notre bon Henri IV. Le double affaffinat des
Guiles à Blois en produifit un autre l’année fuivante
1589 ; celui de Henri III, à S a in t-C lou d : & ce qu il
y eut alors de plus étrange, ce fut l’éloge meme
de raffaffin. Il faut qu’on fâche dans tous les fiecles
que ce Jacques Clément, Dominicain 6 l parricide ,
fut loué publiquement dans Paris 6c dans Rome;
le fanaiifme quiinfpira le meurtre lit l’apothcofe du
meurtrier. S a in t-C lo u d eft célébré aujourd’hui par
une manufafture de porcelaine , fine & commune,
& une autre de faïence ; il y a auffi une verrerie ,
une tannerie & deux foires.
Le magnifique château du duc d’Orléans, fa litua-
tlon avantageufe , le grand parc , le bon air qu’on y
refpire , fa proximité de la capitale Si les fèces brillantes
qu’y donne le prince, y attirent un grand concours
de peuple, & font prefque oublier au public
di aux étrangers qu’il y a d’autres mailbns de plai-
fance dans les environs de Paris. (C.)
SAINT-DIEZ ou D i e y , ( ) ville de Lorraine
, dans les Vofges, fur la Meurthe, à dix lieues
deLuneville, neuf de Colmar, quinze de Nancy ;
elle doit fon origine à l’abbaye du même nom. Ce
lieu s’appelloit J u n U um , les Jointures : c’étoir un
affreux difert, lorfque faint Déodac ou Théodat,
T h eo d a tu s, s’y retira & y fonda un monaftere vers
670. Les moines fe relâchèrent fi fort & devinrent fi
fcandaleiix, que le duc Ferri ou Frédéric , mort en
984, les chaffa Si mit en leur place des chanoines
ou clercs fécullers. L’églife avec la malfon Sc les
litres ayant été brûlés au x i 'f ie c le , les chanoines
s’adrefferent au pape Léon IX qui avoit été eveque
de Toiil , & qui confirma en 1049 privileges &
exemptions de cette collégiale avec les droits quali
epifeopaux du grand-prévôt du chapitre, dans tout
fon territoire.
Cette églife vient d’être érigée en é\ êché ; M. de
la G.ilaifiere, prévôt, en a été nommé premier
évêque en 1774.
Cette églife fut encore confumée par les flammes
en I ^ 54, auffi bien que celle de Notre-Dame. La
ville loLiffric beaucoup d’un incendie confidcrable
arrivé en 17^6 ou 1757. C ’eft le liege d’un grand
bailliage où l’on fuit la couttime générale de Lorraine.
La vallée dans laquelle la ville efl fituée s’appelle,
félon l’abbé de Longuerue , le val-Galilée,
Matthieu, duc de Lorraine, fît commencer l’enceinte
des murailles qui furent achevées en 1182
fous Ferri IL.
Il croît beaucoup de lin dans la dépendance de la
ville ; on en fait des toiles qui s’y blanchiffent aife-
ment parla pureté Surabondance des eaux ; on trouve
des mines de cuivre à Luffe, dans le val de Aæï/z/-
D i e iy Si à Fraixe, à Chipai, une carrière de marbre
de diverfes couleurs. La mine de Lubine fut concédée
au fîeur Girard, françois, en 17 15 ; dès la
premiere Si deuxieme année, il fonditz5 quintaux,
tant en argent qu’en cuivre rafîné. Le bailliage renferme
les abbayes de Moyenmoutier ôc d’Etlva l,
avec le prieuré de Liepvre.
Catherine Batre, appellée la mere Mecîhîlde y in-
ftltutrice des Bénédidines de l’Adoration perpétuelle,
naquit à S a in t-D it^ y en 1619. Jean Her-
quel dit HcrculanuSy chanoine S^hiftorien de l’églife
de Saint-Dier^y au x v i ' fiecle, étoit né à Pleinfaing,
à deux lieues de cette ville, Sc fa famille y fubfifte
encore.
L’hiffoire de l’églife de Saint-Die^ a été publiée
par J. Cl. Sommier, grand-prévôt, en 1726 , in - i z ,
fur le manuferit qu’en avoit laiffé fon prédéceffeur ,
M. de Rignet, mort en 1699. (C.)
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SAINT.FARGEAU ou Fergeau, (G éog r.) Sancll
Ferreoli oppidum , petite ville du Câtinois fur le
Louain ( Lup a amnis ) , principale du pays de Pid,
faye : c’ell le FcrioLisJup erßuviurn L u p a , que l’évêque
faint Didier donna à l’églifc de S. Germain
d’Auxerre. Antoine de Chabannes , comte de Dam-
martin , y fonda un chapitre fous Louis XI.
Le château fut bâti par Jacques Coeur , argenrier
de Charles VII. Mais ce feigneur ayant été difgracié
& fes biens vendus par décret, la terre fut achetée
par Antoine de Chabannes, fous Louis XI. Son fis
J. de Chabannes , époufa Sufanne de Bourbon, une
des aïeules de mademoifelle de Montpenfier, qui en
parle avec éloge dans fes Mémoires. Les armes de
Chabannes font par-tout dans cette malfon. ( C. )
SAINT-GALMIER, ( Géogr. H iß . L itt. ) en latin
S a n cîi Valdomeris oppidum , petite ville du Forez , à
fept lieues de Lyon. Il y a des Cordeliers, urfulines,
un hôpital & un prieuré de religieufes de Fonte*
vraut. Elle tire fon nom d’un faint diacre de l’églilé
de Lyon qui y mourut au vii*^ fiecle. DeWaldcmer
on a fait G a lm ie r , comme , dit M. de Valois , de
Varnacaire & \^’’’arnaire on a dit Garnier , de Wai-
fere Gaificr , de Waltere de Waflon Gaßon,
Cette ville eft la patrie de Clément Dupuy, aïeul
des illuffres freres Pierre 6c Jacques Dupuy , auxquels
la littérature êc l’hifloire de France ont tant
d’obligations. (C .)
SAINT-GERMAIN-EN-LAYE , {G éog r . H iß . )
ville agréable , marchande & bien peuplée, dont
l ’air eïl excellent, doit fon commencement au roi
Robert, qui y fonda , il y a plus de fept cens ans,
un prieuré , tous le vocable de Saint - Germain
d’Auxerre. La forêt, plus ancienne que la ville,
porte le nom de L a y e , de Ledia ou Lid a .
Charles VI y bâtit un château où fut reléguée , en
14 14 , la dauphine fa bru, fille de Jean, duc de
Bourgogne , princeffe aimable autant que vertueufe.
Les Anglois s’en emparerent fous îe même roi:
Charles VII fe retira de leurs mains. Louis XI le
donna à Jacques Coitier, fon médecin , qui en fut
dépouillé par arrêt du parlement {^ oy c^ Rouvre).
François I releva l’ancien château : Henri IV éleva
le nouveau vers la rlviere ; il étendit les jardins fou-
tenus par de belles terraffes : Louis X I I I , qui l’ha-
bitoit fouvent, l’embellit encore : Louis X IV , qui
y naquit le 5 feptembre 1638, ajouta les cinq grands
pavillons qui flanquent les encoignures du vieux
château.
Cette maifon , où mourut Louis X III, fe glorifie
d’avoir donné naiffance à trois de nos rois, Henri II,
Charles IX & à Louis le Grand ( la ville a fondé un
panégyrique qu’elle fait prononcer tous les ans en
l’honneur de ce prince ) , & d’avoir fervi de retraite
à l’infortuné Jacques II qui y finit fes jours agites en
1701 , à Marie Stuart fa fille, décédée en 1 7 12, &
à Marie d’Eft fa femme , morte en 1718. Madame
de Cayliis , dans fes Souvenirs y dit que cette reine
s’étoit fait haïr en Angleterre par fa hauteur autant
que par fa religion , qu’elle profeffoit en Italienne ,
c’eft-à-dlre', qu’elle y ajoutoit une infinité de petites
pratiques, partout, bien plus en Angleterre qu’ail*
leurs,mal placées. Cette princeffe pourtant avoit de
l’efprit & de bonnes qualités qui lui attirèrent une
effime & un attachement de la part de madame de
Maintenon , qui n’a fini qu’à leurs vies.
M. Defmahis, dans fon voyage charmant, parle
ainfi du roi Jacques & d’Hamiiton durant leur féjour
à Sain t-Germain :
C 'e ß ici que Jacques fé co n d ,
Sa ns minißre & f i n s maîtrejft ,
L e matin allait à la mejfe
E t U fo i r au fermon.
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Cependant rheureux Hamilcon ,
P le in d'enjouement & de f in e fe ,
S a v a it trouver dans ce canton
T a n tô t les rives du Permejfe ,
E t tantôt celles du Lignon.
I l jo ig n it le goût au génie ;
I l n e u t p o in t La fo t te manie
D 'é c r ir e p ou r f e fa ir e un nom ,
E t ne quitta jam a is le ton
D e la meilleure compagnie.
S a n s doute à l'ombre des bots y
S u r - tout dans ces routes J'ecrettes ,
S ou s ce tille u l que fa p p e r ç o is ,
J l venait rêver quelquefois
A v e c un livre & des tablettes, . . .
En effet Antoine Hamilton , Irlandois , a vécu
îong-tems, & efl mort à Saint-Germain-en-Laye en
1720 , âgé de 72 ans. Il avoit fuivi le roi Jacques
en 1688 , étoit amî du duc de Nevers , de Boileau ,
de Malezieux & de Chapelle. Il a très-bien écrit en
françois, en profe & en vers, avec beaucoup de
facilité. On a imprimé tous fes ouvrages en 6 volumes
in - 12 .
Il fe tint en cette ville , en 1 562 , une affemblée
générale cies députés de tous les parlemens du
royaume, convoquée par le chancelier de l’Hôpital:
c’eff la feule fois qu’on aitainfi réuni tous les magiffrats
de la France pour en appaifer les troubles. Le fruit fut
l’édit de janvier qui fixoit le fort des Proteftans , 6c
leur permettoit de s’affembler hors des villes. Cet
édit excita un murmure général parmi les Catholiques
, & acheva de perdre le chancelier dans l’efprit
du pape.
Le clergé a tenu plufieiirs affemblées en cette
ville ; la première en 1673 ; la deuxieme en 1680 ;
la troifieme en 1685 ; la quatrième en 1690 ; la cinquième
en 1695 , é c la fixieme en 1700.
On ne voit plus à Sain t-Germain les ftatues qu’y
avoit placées Henri I V , parmi lefquelles étoit le
buffe du préfident Fauchet, favant dans les recherches
& dans les antiquités de la nation, mais pauvre.
Sur la promeffe que le roi avoit faite au duc de
Bouillon, de fe reffbuvenir de ce préfident, Fauchet
avoit fait faire fon buffe en marbre , & n’ayant pu
le payer au ffatuaire, le ro i, qui paffa devant fa
boutique , l’acheta & le fit placer, avec d’autres
figures , dans le jardin de Sain t-Germain. Il répondit
au duc , qui le fupplioit de fe fouvenir de Fauchet :
« Ventre-faint-gris je m’en fuis fouvenu; je l’ai fait
« mettre dans mon jardin » ; fur quoi le préfident fit
ces vers qui coururent la France ;
J 'a i reçu dedans S a in t - Germain
D e mes longs travaux le falaire ;
L e roi de pierre m'a fa i t fa ir e ,
T a n t i l e f courtois & humain^
S ' i l p eu t garantir de la fa im
M o n corps a i n f que mon image ,
J 'a t te fe le couneau R om a in ,
Je fe ra i p lu s heureux que j'age.
Viens y Tacite , S a l lu f e , & toi
e f tant loué dans Padoue ,
Vene:^ faire ici la moue
A u coin du ja r d in comme mol,
C eft à Sain t-Germain que la co u r , le 5 janvier
1649 , fe rendit en trifte équipage pour éviter les
fureurs de la Fronde. Les premières têtes de l’état
s’échappèrent de la capitale comme des fugitifs : la
cour arriva fans officiers , fans meuble , fans linge &
fans argent. Le roi q u i, dans la fuite , étala tant de
magnificence , ne jouiffoit pas des commodités d’un
riche particulier. On vit des dames de la première
qualité, des princeffes, être obligées de coucher fur
Tome IV ,
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la paille, dans la faifon la plus rigoiireufe. Condé
feul, par fa gaieté & fa confiance, rafi'ura les efprits;
& bientôt par le combat de Charenton, Ü fit rentrer
le roi & la reine <à Paris.
Il y a Saint-Germain un hôpital royal. M. Ballet,
cu réd eS if, a donné , en 1761 , in - t z , la Vie delà
foeur Françoife Bony, fille de la charité , & fupé-
rieure de cette maifon, morte en 1759.
M. Garfaut, dans \ 'A n du cordonnier y publié en
1768 , remarque que le cuir de boeuf, préparé à la
chaux ou à l’orge, fervant à faire les femelles de
fouliers d’homme, fe tire de Saint-Germain-en-Laye,
de Sedan , de Namur , de Liege , 6c que le meilleur
vient d’ Irlande.
Madame de Goniez , fi connue par fes Journées
amufantis , fes Cent Nouvelles nouvelles , 6 c c . a vécu
à Sain t - Germain détachée du monde , & y a fait
l’agrément de tous ceux qui la connoiffoient. Elle
avoit 85 ans quand je l’ai vue en 1768. Elle eft Hile
de Paul Poiffon, ancien comédien du roi,&foeur de
François Pojffon qui jouoit les rôles de Crifpin avec
tant de fuccès. Elle avoit époufé D. Gabriel de
Gomez, gentilhomme Efpagnol, dont elle eft reftee
veuve fans enfans. Elle a gardé ce nom , qiioiqu«
mariée en fécondés noces à un nommé Bonhomme ^
à l’exemple de madame de Villedieu.
Chriftine-Antoinette Defmares , une des plus célébrés
aftrices de France, eft morte à Sain t-Germain
le 12 feptembre 1763 , âgée de 71 ans. Elle étoit
petite-fille d’un préfident du parlement de Rouen ,
niece de la fameufe Champmelc& tante de madame
Dangeville. Elle Joignoit aux talens du théâtre le
don de plaire, un caraétere excellent 6c un coeur
admirable. On lui attribue des aélions d’une généro-
fitc héroïque. Elle étoit retirée du théâtre depuis
1721.
Le pieux 6c favant abbé François-Philippe de
Mezenguy, fi connu par fes écrits fur l’ancien 6c le
nouveau Teftament, y eft mort le 9 février 1763 ,
âgé de 85 ans. Il s’étoit retiré en cette ville depuis
1749. Le roi même , connoiffant fon mérite , eut la
bonté de s’informer plufieurs fois de fon état durant
fa derniere maladie.
Au bas de Sain t-Germain eft Maifons , beau château
fur la Seine, avec un grand parc appartenant à
la famille de MM. de Longueull, dont on trouve les
noms fameux fous la fronde. Le préfident de Maifons
fut intendant des finances.
Le poète Abraham a célébré ce château dans fo n
Moefoneum. Le dernier préfident de Longueuii a fait
en ce château , bâti par Manfard , un jardin des
plantes en 1731 , & un laboratoire de chymie , dans
lequel il a fait un bleu de Pruffe parfait. De ce jardin
eftforti le feul café qui foit parvenu en maturité, &
on affure qu’il étoit auffi bon que celui de Moka.
Mémoires p r is Ju r les lieu x . ( G. )
SAINT-GENGOUL ou Gengoux-le-ro ya l ,
{G é o g r .) Sancîi Gengulphi fa n um y Gangulpkenfe
oppidum y appelle dans les vieux titres J a n g o n , J en -
gon y Jangoult y J en g o u l, petite ville du Mâconois ,
fituée dans les montagnes , fur la grande route
d’Autun à Mâcon & Tourmes , diocefe de Châlons.
Ses vins font réputés les meilleurs du Mâconois.
Le bailliage 6c fiege principal du Mâconois fut
établi en cette ville , en 1 166 , avant que le comté
de Mâcon fût réuni à la couronne par S. Louis, en
1238. Le comte de Mâcon 6c fes fujets reffortif-
foient à la châtellenie royale de S a in t-G e n g o u x , ou
bailliage royal, auffî-bien que l’évêque 6c le chapitre
de Mâcon , l’archevêque de Lyon 6c fon chapitre,
l’évêque de Châlons, les abbayes de Tourmes
& de Cluni, de même que les ducs de Bourgogne ,
le comte de Forez , les fires de Beaujeu. A la réunion
du Mâconois à la couronne par S. Louis, le bailliage
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