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fes falellltes: donc les orbites des lateUltes font parallèles
aux cercles des bandes , 6c I cqiuiîeur de
jupiter dans le niènie plan que les orbites des fatel-
Utes, c’ efl-à-dire, incliné d’environ 3 degrés fur
l'orbite de jupiter ; cela produit dans jupiter une
efpece d’équinoxe perpétuel : mais cette quantité
d’inclinaifon ne peut s’oblerver avec précilion , à
caufe de la petitefl'o de Ion dilque.
L’applatilîement de jupiter eil une des conféquen-
ces de fon mouvement de rotation. Il tut oblerve
par M. Caflîni avant l’année 1666 , comme on le
volt dans un ouvrage latin fur les taches des planètes
, dont il n’y a jamais eu que les premieres feuilles
d’imprimées. M. Maraldi m’a tait voir ce fragment,
in - fo lio , relie avec plufieurs autres ouvrages de M.
CatTini, faits avant fon arrivée en France, & lorfqu’il
habitoit encore riiaiie. M. Picard obferva auiriTap-
platitfement de jupiter ; depuis ce tems-là M. Pound
mefura les diamètres de jupiter , & trouva l’appla-
titlément entre 7b & -fi i des obfervations encore
plus récentes Sc plus exactes, que M. Shore m’a
communiquées, & qu’il a faites avec une héliometre
achromatique , donnent aiiffi le rapport de 13 à 14
entre le diamètre de jupiter d’un pôle l’autre , &
le diamètre de ton équateur ; ce rapport eft conforme
à la théorie ( yoyciHfi-^-iox\ p rincip. pn^. 41J.
tome I I I . p-ag. y édit. / 74 a ; M.Clalraut, Figure
de la terre., p ag. 1^6 & j o i . ). Je me fuis fervi de ce
rapport pour trouver la figure de l’ombre de jupiter
dans les éclipfes des fateliites dont le calcul exige la
confidération de la figure de jupiter. Foye^ mon
A jlro n o n u i.
Cet appIatitTement de jupiter a paru quelquefois
moindre ; M. Caflîni jugea meme que Ion difqiie
étoitabfolinnent rond en 1690 , ( anciens mémoires,
tome I L p . 108. ) ; mais les obfervations que je viens
de rapporteront été faites plufieurs fois, ôc rendent
le fait inconteflable.
Les bandes obfcures que l’on voit fur le difque de
jupiter furent remarquées d’abord à Naples par deux
jefuites, Zuppi & Bartoli, & en 1633 par Fontana
qui en figura trois coeUJI. & icrrcjî. obfcrv.
Neapol. 1646.) ; Hévélius (Sclenog. pag. /3 . ). Le P.
de Rhelta , le P. Riccioli, le P. Grimaldi, les ob-
ferverent auflî A p ro n , reform, pag. 3 70 ). Jof.
Campani qui fit à Rome d’excellentes lunettes, obferva
dans jupiter le premier juillet 1664, quatre
bandes obfcures & deux blanches au rapport de M.
Caflîni. Il y a des tems où ces bandes paroiflbient
très-peu ; elles ne font pas également bien marquées
dans toute la circonférence de fon globe ; il y a des
bandes interrompues (^EUm. d'AJlr. p . En
1691 on vit jufqu’à 7 ou 8 bandes obfcures fort
près les unes des autres ; fouvent on n’en diflingue
qu’une ou deux ; en 1773 on en voyoit beaucoup,
auflî jupiter étoit périhélie & périgée,le plus près de
nous qu’il fut polfible.
M. Caflîni ne put appercevoir fur le globe de fa-
turne aucun point remarquable, dont le mouvement
put faire diftinguer fa rotation ; nous fommes donc
à cet égard dans la mcine incertitude que par rapport
à mercure, & nous ignorons même fi faturne a un
mouvement fur fon axe; mais il efl probable que
fa rotation fe fait dans le plan de fon anneau. ( M .
D E LA L a n d e .')
ROTE , ( Luth. ) Ducange parle d’un Inftrument
de inufique nommé rote ^ & cite quelques auteurs
qifi le nomment dans leurs écrits ; il paroît par quelques
palfages que ce devoit être une eipecc de
guitare. ( F . D . C. )
* ROUANE, f. f .( terme de Tonnelier. ) outil de
fer avec un manche de bois , qui fert ù marquer les
tonneaux & autres futailles. La rouane efl: tellement
conflruite , qu’on peut tracer avec cct inflrumcnt.
R O U
des lettres , des chiffres & d’autres figures particulières
, folt pour fervir de marque au maître qui a
fait le tonneau, foil pour en marquer la jauge.
* ROUANER , v. a. {^urmede To/m£/i,;r.)niarquer
avec la rouane. Les maîtres tonneliers ont coutume
de rouanet leurs ouvrages.
R.ÜUANT, 7séf].{^termi de Elafon.') fe dit du paon
qui paroît dans l’écu de front, 6c femble fe mirer
dans la queue, qu’il étend en cercle.
Ce terme vient du mot roue, parce que la queue
de cet oü'eau étalée, l’imite par fa circonférence.
De Saint Paul de Ricault à Paris au paon
rouant for. ( 6'. D. L. T. )
§ RO U C Y , ( Géogr. H iß . ) Rauciacum, Rau-
ceiurn, Roceium , viiie de Champagne fur l’Ailne
généralité de Soiffons, cleéHon do Laon ; c’étoit un
ancien domaine de l’églife de Reims, qui lui fut
donné au commencement du v iii ' liecle , parl’évê-
que S. Rigobert ; un fragment de la chronique de
Fonteiielle marque que Charles-Ie-chauve, revenant
des environs de la Meufe , en 8 5 1 , tint l’affem-
blée de la nation à Roucy, Raufiaco , 6c qu’il y
reçut les dons annuels, dona annua.
Reinold ou Renaud , fils de Herbert, comte de
Vermandois, y fit bâtir, en 940 , une forterefl'e :
elle fut afliégée par Huguesle-grand, duc de France,
qui vouloic le venger fur cette place de l’affront-qu’il
venoit de recevoir devant Soiflbns, dont il avoit été
obligé de lever le fiege ; mais fes troupes furent re-
poulfées à Roucy par les Soiflbnnois en 948 , 6c la
paix fe rit avec Louis d’Outremer, au parlement de
Soiflbns, en 950.
Les defeendans de Renaud jouirent du comté de
Roucy pendant 450 ans ; Jeanne , héritière de cette
mailbn, epoufa, fons Charles V i l , Robert de Sar-
rebnech, lire de Commercy ; Catherine, leur arrierc-
petite-fille, porta le comté de Roucy à fon mari,
Antoine de Koye , d’où il a pafle dans la maifon de
la Rochefoucauld.
Les anciens comtes de Roucy furent vaffaux des
comtes de T ro y es , 6c au nombre de leurs fèpt
pairs. ( C.)
ROUE , f. f. rota, <2 , ( terme de Rlafon. ) mcii]5le
qui repréfente une roue femblable celles des chars
de triomphe des anciens ; elle efl a fix rais dans
l’écii.
D’Arros d’Fîeronval, en Béarn ; de gueules à une
roue f argent.
De Kerouarts de Kermaho, en Bretagne ; d’argent
a la roue de fable , accompagnée de trois croifuics de
même.
R o u e d e S a i n t e - C a t h e r i n e , f. f. (^terme de
Blafon. ) roue dont les jantes paroiffent armées de
rafoirs ou de fers tranchans.
Elle efl ainfi nommée d’une femblable, qui fert
d’attribut au martyre de Sainte Catherine.
Guillouzou de Keronnes , de Kcreden , en Bretagne
; d’azur au chevron d'or ^ accompagné de trois
roues de Sainte-Catherine de même. (G’. D. L. T. )
* ROUELLE , f. f. {^ternie de Tonnelier. ) certaine
quantité de rangées de cercles. On vend ordinairement
les cercles en rouelles dans les forêts.
§ ROUEN, ( Géogr. Hiß. Litt. Antiquités. ) Voici
quelques favans Rouennols & quelques artilles célébrés
, oubliés dans le Diet. r.ßf. des Sciences, 6cc.
Pierre Bardin , un de ceux qui furent choifis
par Richelieu pour compofer l’académie françoife ,
les premieres parties du Lycée font de lui ; c’efl lu
premier dont l’académie ait fait l’éloge ; il cfl dans
ion hlftoire , page 572.
Jean-Baptifte le Brun des Marettes, non Defma-
rets, comme l’écrit le Diâionnaire raif. des Seien-
ces y &c. fils d’un libraire de Rouen.
R O U R O ü 6 8 ?
Adrien Auzom, philofophe , mathématicien, habile
dans les hmgues, & ti cs-inilruit dans toutes les
parties de l’antiquité, dans îelqiielles il je perfectionna
par un fejour de huit ans à Rome, ce qui a engage
Ka[)bacl Fabruti d’Urbin , à dire de lui dans la pre-
juic'i'c diiTertatlon , deu qu is & aqiue d u ch b u s, inipr.
en 1680, A drianus A u tp u t Rhoiomagtnfis,vir emancîcs
riaris & non minus rerurn naiiira. quàm antlquiiatis
fagacipimus pefe ru ta to r , II rétablit tzo jxifiagCS de
^’irriive qui ctoient délelpcrcs par tous ceux qui
avoient travaillé Inr cct auteur; il rétablit aulfi
l’infcription de l’arc de triomphe deSeptime Severe,
pofé iur la pointe du capitole , par rmlj-ieétion des
trous , percés jîoar chaque lettre , dont il eu rétablit
trente-deux , comme a fait M. Seguicr à Nîmes, ün
lui doit encore l’infcription entière de la pierre mil-
liaire de Saquenai, lur le grand chemin de Langres,
en 1680. M. Mariotte l’a auTi copiée.
Le Pere Bence, doéteur de Sorbonne , un des
premiers pères de l’oraioii e, dn tems deM. de Benel-
le , moi t à Lyon , plein de mérite, 6i auteur de plufieurs
ouvrages fur l’Ecriture-Sainte.
jean-Baptilfe de Mercaflel, prêtre de l’oratoire,
académicien de Rouen, où il efi mort en 1754, il
profelTa dix ans les mathématiques à Angers avec
célébrité , publia la Table des nombres compofés & de
leurs compofans , LArithmitiquedémontree , imjli'imée
en 173a; une vivacité franche b: droite que modé-
roient une bonté naturelle 6c les plus grands jen-
îimens de religion, caraéfériloicnt cet oraîorien. M.
le Cat a fait fon éloge. Foyi'i le Journal de Verdun ,
novembre lySq.
Jean Jouvciiet, né en 1644, mort en 1 7 1 7 , fameux
peintre d’hiiloire , dont le deflîn efi hardi, &
Jes compofiiions riches 6c animées, Voye^ ce qu’on
en a dit à {'article N o r m a n d s i l l u s t r e s .
Lciiife Cavelier, fille d’nii procureur au parlement
de Rouen , étoit d’une très-belle figure , a\'oit
un efjmic vif 6i enjoué : elle a compofe de jolis ouvrages
en proie envers, dont deux poèmes, l’un
intitulé Augufiin , l’autre Minet, piece comique 6c
caufiique, imj)rimés en , 6c oubliés maintenant
: elle efi morte à Paris en 1745 , âgée de 43
ans.
Emma, abbefTe de Salnt-Amand de Rouen, au
Mil® fiecle , accueillit dans fa retraite tous les arts
cragrcment, & la poéfie en particulier ; la pratique
des études religieufes ne put éteindre Ibn génie
poétique, on la iurnomma la pieufe mufe. bi l'on en
croit ios contemporains, aucune ne mérita mieux
qu’Emma ce titre glorieux. Marfille qui lui (uccéda
s’acquit de la célébrité cans une autre carrière : ce
fut il fon crudifion ctu’elle dut toute fa gloi;e.
Les hommes alors ne s’éioient point arrogé le
privilege exchifif de penler 6c de connoître ; les femmes
ambiîionnoient l’eflime des hommes. Qviel abus
des lumières que celui qui condamne la moitié nu
genre lui main à s’en palier ? Voye^ le Tableau des gens
de lettres , tome V , page S€t >yyo.
Pendant que nous parloiis des femmes fav.tntcs
de Rouen , citons-en deux encore vivantes qui le
font fait un nom dans la ré[)ubiique des lettres.
Marie le Page, ciioufe de Joleplt du Boca.ge , mort
en 1767, efi au rang des dames les plus célébrés jiar
la beauté de fon efprit 6c les procluèflons de la plume
, & particuliérement jjar fon talent pour la
poéfie épique : en lil'ant les poèmes on fent que fon
aftre en naiffant l’a formée poète; on y reconnoît
l’enthoufiafine qui caraiféril'e les vraiscnfansd’Apol-
lon ; fes idées font lubiimes, la pompe 6c l’élévation
rognent dans fes deferiptions , la chaleur claiis fes
images, la richelVe dans l'cxpreluon ; fa profe n’a
pas moins de mérite.
Ce que cette dame raconte de fes voyages cft
Tome IV ,
petntavcc ttne grade charmante : ce n’efi par-tout
que légèreté, fin badinage, traits d’cfprit qu’elie
feme comme en voltigeant ; tous les objets d’admi-
ranon , tous les monumens publics font fur clic des
fenlaiions , dont l’image, comme imprimée dans feS
lettres, rond en quelque forte nouveau tout ce qu'on
a lu en ccj;enre dans les voyageurs ; c’efi dans fes
lettres fur 1 Angleterre qu’elfe le montre route entière
6c fans ajiprêc ; elle y découvre tout fon goût,
fa façon de voir , de penler , fon clifeernement, fa
jufielie. C’efi aux femmes d’ef|)rit à voyager t'A. û
écrire leurs voyages; tiles voient avec plus de fen-
iimens que nous ; clics font des remarques plus
fines , 6c font moins diltraites fur certains objets que
les voyageurs les plus attentifs. L'oyc^ E fp r it des
femmes, tome //, iy6y.
Voici un joli madrigal fait en 1763 à inadame du
Bocage à Rome , par M. de la Condamine , que la
France & les lettres viennent de perdre ( fevrivT
^7 7 4 - )
D'Apollon , de Venus, réuniffant les armes ,
V ’)us fubjuguei^ l'efprit, vous captiver^ U coeur ;
Et éscuderi jaloufe en verferoit des larmes ;
Mais fous un autre afpecl fon talent efl vainqueur,
Elle eut celui de faire oublier fa laideur,
Tout votre efprit n a pu faire oublier vos charmes.
Madame le Prince de Beaumont, née à Rouen en
17 11 , a réfidc long-tems à Londres, où elle a exercé
fon talent admirable pour l’éducation des filles : on
compte parmi les produélions de fa plume , le Ma-
gafn des enfans, le Magapn des adolefcentes , {'Education
cornplette , Lettres de madame du Monder, 6ic.
on y reconnoît le fens exquis d’une bonne maîtrefiè ;
une adreffe finguliere pour déguifer le férieux de
l’infiruéfion & l’aufiérité de la morale, fous l’enveloppe
de la fable & les agrcmens de l’hifioire : un
talent particulier pour s’attirer l'attention d’une aimable
jeunefTe , par l'air fimple , naturel, infinuant
dont tous fes petits romans font tournés ; le tout 4
la portée (les jeunes leéfeurs qu’elle veut infiruirc.
Cette dame refpeéfable s’ell retirée à Avallon en
Bourgogne.
Jean Pommeraye, laborieux bénédiflln , qui a
\>ivdi\6 { 'H ifo ir c de l'abbaye de S a in t-O u en , celle de
S a ln t-Am a n d 6c de Sainte-Catherine ; z ° . { 'H ifo ir e
des archevêques de R o u e n , in fo l io ; f . un R e cu e il
des conciles de Rouen , 6c {'H ifn ir e de la cathédrale :
ouvrages écrits fans agrcmens, mais pleins de recherches
citrieiifes & importanjes.
Pierre-Thomas DufolTé, d’une familledifiinguce,
fut élevé à Port-royal, 6c fut profiter des leçons de
MM. le Maître & de Sacy : nous avons de lui les
Vies de faint Thomas de Caniorberi, d’Origene, de
Tertulllen , affez eftiinécs ; U mourut dans le fein de
la piété en 1698 , à l’âge de 64 ans.
Jacques-François Blondel, né à R o u en , mort à
Paris le 9 janvier 1774, à l’âge de 70 ans. Egalement
fenlible à ’ fa propre gloire & à celle de fa
patrie , il ie livra dès fa jeunelTe au delîin , à la gravure
6c à tous les arts agréables. Son éloquence
naturelle , fa facilité à écrire 6c à parler le firent
connoître avantageiifement ; fes premieres produ-
éfions furent des changemicns confidérables & beaucoup
d’additions â l’architeéfiire de Daviller ; il per-
feéUonna auffi lesélémensdcScamozzi 6c de Vignole.
S’élevant enfuite à mefiire que fon génie, aiguillonné
par de nouveaux fucccs-, prenoit plusd’efibr,
\ {(u{'Hipo ire de l'archiciilure fr a n ç o if e , laquelle il
appliqua les principes généraux de l’archlteRure ancienne
6c moderne, il lailTa imparfait ce grand ouvrage.
Si quelque chofe peut l’excnlcr, c’eft le zele
6c raliiduité qu’il mit toujours à former des élèves
R R r r l j