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en droit d’en attendre. Que font-elles en effet qn’im
pur objet de telle ? Qu’en lire-t-on que des arbres
q u i, écalés (111- les chaulîees 6c les remparts, en peuvent
impol'er au voyageur ; tandis qu’il tiouveroit
nuJ rinterieur de nos terres, s’il vouloit y pcnc-
irer? On y cleve des arbres de pur agrément, comme
rilleuîs, maronniers d’Inde , platanes , & c . dont on
lait prefent aux plus importans perfonnages ; ce
qu’on y cultive d’arbres utiles eft donné par milliers
aux perl'onnes les plus riches, & quelquefois meme
hors des provinces : ainfi le bien va toujours le déplaçant
6: s’entafiant, fans jamais le dillribuer le
répandre.
Je dois dire en deux mots coniinent les p lp ïn u n s
royales dcviendroientvérirablenient utiles. Qu’on y
cultive uniquement les arbres dont le bois eft propre
aux métiers de au.x arts: les maronniers francs, pour
leurs fruits farineux ; les pommiers & poiriers à
cidre , ceux dont le fruit ell très-bon à cuire ou à
féclier; les pruniers d’altefle , de roche courbon,
& c . dont le fruit léché elf une excellente nourriture
pour le peuple : qu’on dlllribue ces arbres aux communautés
des villages dans de juftes proportions;
qu’on entretienne de qu'on inlfruifc dans ces p îp i-
n'uTcs, devenues des écoles un peu plus importantes
que celles de defliUjUn éleve pour chaque arron-
ciilTeiTient de trois ou quatre villages; qu'il en forte
avec des marques honorables de aille établir une/>è-
p in ie n commune dans fon canton, oii il profelTera
l’art d'élever, de planter de d’entretenir les arbres,
je vois ibrrlr alors de cet éiablifTement tout le bien
qu’on en peut attendre : je ne m’amiiferai pas à le
démontrer. îlefl des choies qu’il faut fentir , de il ell
inutile de convaincre ceux qu’on ne peut perluader ;
d’aideurs, fi je m’étendoîs davantage, je lerois peut-
être tenté de m’élever contre l’efprit qui a préfidé
à nos meilleurs établilTcmens, qui a tourné tout leur
fruit au profil de l’orgoeil, de l’avidité 8e de l’opulence
, de achevé de deffécher le peu de canaux qui
alloient encore fuftenrer la clafie afFreiifement nom-
breufe des indigens qui recrute annuellement celle
des pauvres, qui ell elle-même recrutée par les aifés
des derniers rangs, (df. h B a r o nD E T s c h o u d i ,')
§PÉQÜlGNYort PiCQUIGNY, {G é o g r .)P in co -
nium s Binkeniacurn , P inquiniacum y petite ville ou
plutôt bourg de Picardie, à trois lieues d’Amiens,
remarquable par un camp de Céfar fur le fommet
d’une éminence qui commande tous les lieux d’alentour,
à une petite demi-lieue de ce bourg. Au pied,
la Somme, deux grandes prairies à deux de fes côtés
, en face une campagne fertile, pouvoient fournir
ce qui étoiî nccctlaire à un camp. Il étoit de figure
triangulaire, long de 450 toiles, & large de 3 50. On
fait que Céfar fejourna long-tems à Amiens, qu’il
en Ht fa place d’armes, qu’il y affembla les états de
la Gaule , 6c qu’il en avoit fait le centre de toutes fes
légions répandues dans les contrées voifines. Il en
avoit une chez les Morins, une autre chez les Ncr-
viens, unetroifieme chez les ElTuens,une quatrième
chez les Rémois ; mais il en établit jufqu’à trois dans
le Bclglum feul, province qui s’étendoit depuis Arras
Jiifqu’à Beauvais , Amiens étant au centre. Oroii
pouvoit'il en placer une partie plus commodément
qu’au camp de Péqu ig ny , dit M. de Fontenu dans un
mémoire lu à l’académie des inferiptions en 1733 ,
8c rapporté au to n u lC V y édit, in - 12 , p. i z S
Le pont de P^<}uigny, une des clefs de l’Amiénois
& du Vlmeux , ell renommé clans Phifloirepar la fa-
meufe entrevue de Louis XI avec Edouard IV en
1475, donc Philippe de Comines nous a laifle le détail.
L’on a fouvent trouvé fur le terrain de ce camp
des médailles romaines: c’eft de-là que font venues
la plupart des belles médailles d’or de feu M. Hou-
ion, chanoine d’Amiens, grand amateur d’antic|ues:
P E R elles pafTerent au cabinet de M. le prcficlent de Maî-
fons, 6c après fa mort, dans celui de M. Duvau.
Le fond du camp de Céfar, en terres labourables,
appartient au chapitre de S. Martin de Péquigny ^ ïon-
dé en 1066 par Eufiache de P é q u ig n y , 6c par les
deux freres Jean 6c Fliibert. Le titre original les
p ttlie Prin con iip a n s. Les biens de cette ancienne 6c
ilUillre mailbn étant tombés dans celle d’A illi, au
x iv c fiede, font depuis fondus, fous le regne de
Louis XIII »dans la mailbn d’Albert, en la perlbnne
d'Honoré d’Albert, duc de Chaulnes, maréchal de
France , frere du fameux duc de Liiyues.
Les barons d e P é q u ig n y , comme vidâmes nés de
réglife d’Amiens,c’ell-à-dire, comme les avoués ou
défenfeurs, ont voulu relever depuis plus de mille
ans du bras de S. Firmin, martyr, & lé font déclarés
vaflaux de l’éveque d’Amiens. (C.)
PERCÉ, ÉE, aclj. (^terme de Blafon.') Les bris-
d’huis , fers de cheval, inoieux de roues , molettes
d’éperons, quiniefeuilies, ray-d’efcarboucles&ruf-
très, font toujours percés , de lorte que l’on volt le
champ de l’écu à travers , ce qui ne s’exprimepoint
en blafonnant ; s’ il le trouve clans les armoiries d’autres
pièces ouvertes en rond, on dit qu’elles font
percées.
De Huchet de Cintre, du Breull, diocefe de Saint-
Malo, en ]irel^g^nc-,d'aiuràf.xbilUttespercécs d'argent.
De Bologne d’Alanlbn , en Dau|)hiné ; d'argent à
1.2 patte d'ours de fa b le en p a l . Us gri f e s en haut ; c e tu
patte percée de fi.x trous. ( G . D . L . T . )
§ PERCHÉ, ÉE, adj. (^ternie de B la fo n .^ (e dit
des oifeaux pofés fur les branches d’arbres, fleurs,
bâtons, 6'*:.
Auriol de Lauraguel, diocefe de Narbonne; d'argent
au figiiU r de ß n o p le , un oifeaii de fa b le perché ait
haut de L'arbre.
DcRohello deQuenhuen, en Bretagne ; de gueules
à u n eß eu r -d e -ly s d'o r 6* d eu x oifeaux d'argent affrontés
& perchés f u r les retours.
De Laiimont de Puigaillard, en Guienne ;
au fa u con d'a rgent perché de même.
Jean deLeaumont, feigneur de Puigaillard, baroa
de Brou 8: de Moré, capitaine de 50 hommes d’armes,
gouverneur d’Angers, ayant un jour ralTcmblé
environ 9000 hommes pour une expédition fur la
Rochelle, le capitaine Lanoue le prévint 8i l’attaqua;
le combat fut très-vif de part 8c d’autre. Mon
cher Pu iga illard , vous êtes bUffé, lui dit un de fes confins
; pas m o r t, répon-dit-il, 8c continua
de combattre. Il ne fe retiraque lorlqu’il vit que
fes efforts pour rallier & ranimer fes troupes ctolent
abfolument inutiles. Le même Jean de Leaumontde
Puigaillard fut chevalier des ordres du roi à la troi-
lieme promotion faite le 31 décembre 1580. Il y a
acluellement un grand-prieur de Touloufe de cette
mailbn. ( G . D . L . T . )
PERDICCAS, ( H iß . ancienne. ) lieutenant d’Alexandre,
fut afiücié à la gloire de fes conquêtes.
Adroit coiirtifan 8c brave guerrier, ce fut p<ir Ibn
courage 6c l'a dextérité qu’il s’infinua dans l’el'prit de
fon maître, qui épancha tous fes fecrers dans fon
fein. Le héros enlevé par une mort prématurée , ne
lailTa point d’enfans pour lui fuccéclcr; fes lieute-
nans, compagnons de fes vifloires , crurent avoir
des droits pour réclamer fon héritage. Pcrdiccas, auquel
il avoit remis fon anneau ro y a l, s’en taifoit un
titre pour être fon fuccelTeur ; 8c fe flattant de régner
fous le titre de régent, il fit alTcmbler les chefs
de l’armée, 8c leur repréfenta que Roxane étant enceinte
, il falloit confier la régence à quelqu’un capable
d’en foutenir le poids. Ncarque éleva la vo ix ,
8c dit: «Il n’y a que le fang d’Alexandre qui foit
>> digne de nous donner un maître; fongeons qu’ÎIa
» laillé un fils de Barçine, c’eft lui qui doit être fon
i> fuccefleur >.s
i,r;!
P E R
« fuccefTeur >». Cet avis ctoit trop contraire aux intérêts
de chaque particulier pour être fuivi ; tous les
chefs frappant de leur javelot leur bouclier, s’écrièrent
que les fils de Barcine 8c de Roxane n’avoient
aucun droit de commander à des Macédoniens, que
c’étoit des demi-elclaves dont le nom feroit un opprobre
en Europe. Les partilans de Perdiccas foutin-
rent qu’il avoit été dcligné par Alexandre, 8c ilalloit
être proclamé ro i, fi Mélé.igre , chef de la phalange
macédonienne, n’eac excité une fédition pour s’op-
pofer à fon élévation, ün étoit prêt d’en venir aux
mains, lorfcju’un particulier obicur propofa de reconnaître
Aritlée , frere d’Alexandre, 8c comme lui,
fils de Philippe. Cette propofmon fut reçue avec un
appiaudilTcment générai. Ülyinpias craignant que ce
prince, fruit d’un amour adultéré, ne tût un obftaclc
à la grandeur future de fon fils, lui avoit fait prendre
un breuvage qui avoit altéré fa railon , 8c ce fut
Ibn imbécillité qui prépara fon élévation. Tous les
grands fe flattant de régner fous fon nom, lui donnèrent
leur voix. L’empire fut partagé entre les généraux
fous le titre de gouverneurs. Perdiccas chargé
de la tutelle du prince majeur, fut véritablement
roi; il crut ne pouvoir mieux s’applanir le chemin
au trône qu’en époiifant Cléopâtre, l'ocur d’Alexandre.
Fier de cette alliance, il ne vit plus dans les autres
gouverneurs que les exécuteurs de fes volontés;
mais ne voulant pas vivre dans fa dépendance , ils fe
liguèrent tous contre lui. II ufa de la plus grande célérité
pourdifîiper cet orage : il marcha contre Pto-
Icmée , le faifant accompagner d’Aridce 8c du jeune
prince dont Roxane venoit d’accoucher. Il fe fervit de
ces fantômes pour faire croire qu'il n’ctolt armé que
pour dépendre deux princes trahis par des gouverneurs
ambitieux. Dès qu’il fe fut approché de Pelulè , il fe
vit abandonné des vieux foldats, qui fervoient à regret
contre Ptolomée, Il y eut plufieurs efearmoa-
ches où le roi d’Egypte eut toujours l’avantage ; les
Macédoniens imputèrent leurs défailles à l’imprudence
de leur chef. La phalange, plus irritée 6c plus
indocile, éclata en menaces ; cent des principaux officiers
quiavoient Python à leur tête, palTerent dans
le camp de Piolcmce. Après cette dcfeclion, Perdic -
fas relié fans défenfeurs, fut afTaffiné dans fa tente
par les propres loldats. (2’—jv.)
PERDlClUM,(fio/.) genre de plante à fleur com-
pofée de plufieurs fleurons hermaphroditesau centre,
8c de fleurons temclles a la circonférence, tous po rtés
par un placenta ras : ces fleurons ont leur pavillon découpe
comme en deux levres,dont la plus grande eft
recoupée en trois lobes, 8c l’autre en deux; fes femen-
cesqui leur luccedent lont couronnées d’une aigrette
i\m'f'i.\-\\'W)..gin.pl.fyng.poLfuptrf
Les trois elpeces que .M. Linné comprend dans ce
genre, croiilent en Afrique ou dans les pays chauds
de l’Am- nque. (D .)
§ PERDRIX , f. f. ( H i f . n a l. Ornith. ) perdix. Ce
genre d’oifeau acté réuni par M. Linné avec les '■ ■ e-
hnotes 8c les tetral ou coqs de bmycre. M. Brifl'on ,
qui l’a féparé, le diftingue du faiian par la queue
courte, ôc delà gelinoîc par les pieds nuds. Quoi
qu’il en foit des fyftêmes, ces oileaux l'ont du nombre
dos gallinacés, dont ils ont le corps 8c le vol un peu pe-
fam,1e bec en cône courbé, les jambes , la ftniêlure
interne 6c les habitudes. Elles ont près des yeux de
chacjuc côté de la tête un elpacenud, pa|)illé 8c colo-
^ » les iambes couvertes de plumes juiqu'au talon ,
& h refie des pieds nuds : toutes celles qu’on con-
noit ont la queue courte. Quant aux habitudes , les
p e rd n xion x^ comme les autres gallinacés , des ot-
leaux pulvérateurs : elles vont ordinairement par
troupes ou compagnies. Dans le tems des amours, il
y a louvent de grands combats parmi les mâles; mais
eft faite, le mâle ne quitte pas
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fa femelle : ctllc-ci pond en terre au milieu de ITierbe;
dans un creux, où elle conllruit un nid fans beaucoup
de façon. Les petits courent 8c cherchent leur
noiu-iiture des qu’ils font nés. Les végétaux les
grains, font leur principale nourriture.
^ Noi^s ne üilcuterons pas quelles efpeces doivent
être affignées à ce genre, ou en être exclues. (T>.)
PERGO’ LARIA , {Botan. ) genre de plante à fleur
monoputale en loucoupe ,dont le limbe eft ciivifc en
cinq lüocs un peu contournés à gauche, comme dans
les pervenches, &c. Le cahee eft d’une feule piece ,
a cinq dents : au-dedans de la fleur (ont cinq étamines
61 un netlairc de cinq pieces en fer de fléché qui
enveloppe un double ovaire, lequel fe chano’e en
deux follicules droits contenant plufieurs femences,
Lmn.gen.pl. munis pentan. dig. Cet auteur en indique
deux efpsces qui croifl'ent en Afie. (D.)
§ FER[, lE, adj. (termede Blafon. ) fc dit d’un
meuble qui fe trouve au centre de l’écu, 8c eft d’une
tres-petite proportion.
Pen fe dit plus ordinaliement d’un petit bâton
pôle en bande ou en barre qui fert de brifure, 8c eft
uuiii püfé au centre de i’écu.
Lepine de Grainville, proche Gifors, en Normandie
; d'u^ur à trois molettes d'éperon d'or, un treÛe
de même péri au centre. ( G. D. L. T. )
^ § PÉRIC.ARDE, f, m, {Anatomie.') Le péricarde.
fan un fac membraneux particulier, different du
mediaftm, quoique recouvert par cette membrane
prefquc par-tour. Il en eft cependant éloigné antérieurement
dans l’intervalle des deux lamesdu médiaftin,
où le thymus eft placé devant le péricarde avec des
ghindes, de la graifTe 8c des vaifieaux. Il en eft féparé
poftciieiirement par l’ccfophage, 8c inférieurement
dans toute fa baie , qui le colle immédiatement au
diaphragme.
_ Cette derniere adhéfion n’cft pas entièrement particulière
à^l'homme. Dans les animaux, la pointe du
pénearde s’<.tend jufqu’au diaphragme 8c s’y colle. Il
ell vrai que dans l’homme, dont le coeur eft à peu
prèsjflacé tranfverfalemcnt, le diaphragme eft attaché
à^ime beaucoup plus grande étendue dupéricar-
de: c’e llja partie moyenne du tendon, 8c du côté
gauche l’union de ce tendon avec les chairs, Ôc la
chair meme qui eft collée au péricarde, la derniere à
la courbure du cartilage de la cinquième ou de la
lixicme côte.
É^^ns le foetus cette attache cfl légère, 8c on fc-
pare ail’ément \s péricarde avec le fcalpel. Dans l’adulte
la cellulolîté eft plus courte 8c plus ferrée. Pour
détacher \qpéricarde, blefi'cr une des deux parties,
il faut commencer par la pointe du péricarde, 6c l’y
détacher avec foin : dès qu’on a détaché une petite
portion , le relie fe féparé fans peine.
Il paroît probable que la fituation droite de l’homme
, 6c la pofuion tranfverlâle du coeur font les cau-
fesde cette adhéfion. Elle fe retrouve dans l’ourang-
outang, qui marche droit. Le péricarde s’attache dans
l’adulte à la convexité du diaphragme; la même caufe
qui l’y attache, paroît y avoir collé le pér'icarde. Le
poids du coeur paroît rétrécir la cellulofité, qui dans
le foetus fait un lien aft'ez lâche entre les deux parties.
La figure du pér'uarde n’ell pas celle du coeur, ôc
ce n’cft pas une chofe ailée que d’en donner une
idée. En général il a fa bafe au diaphragme ; il fe dilate
enluite comme une bouteille, 8c fe rétrécit dans
fa partie lupérieure. II eft beaucoup plus ample que
le coeur , puilqu’il renferme outre le coeur les troncs
des grandes arteres 6c des grandes veines.
Sa face anterieure touche fupérieurementÔC inférieurement
le fternum ; dans fa partie moyenne les
poumons embraffent le péricarde, 6c fe jettent entre
p p