
tr
I 'iii
SCO p O M
les bonnes reinettes : cette pomme eft tres-com-
mune, parce que l’arbre charge bien.
î^on-parcilU. Les bourgeons font longs & d’un
beau clair tirant un peu fur le violet; les boutons
font grands, comme tendus ou déchires par l’extrê-
micé ; les fupports font larges & cannelés ; le fruit
eft gros ,applati; la peau eft d’un verd un peu jaune,
tiquetée de très-petits points bruns, fouvent marquée
de quelque grande tache grilé , rarement elle
prend une irès-lcgere impreftioii de rouge du côte
du foleil ; la chair eft d’un blanc un peu jaune ; l’eau
eft agréable , relevée d’un peu d’acide : cette pomme
eft très-bonne.
Capcndii. Les bourgeons font un peu coudés aux
noeuds ; les boutons larges & courts ; les fupports
un peu cannelés & peu faillans ; les feuilles font plus
larges vers la pointe que vers la queue ; le fruit eft
petit ; la peau eft d’un rouge-obfcur , prefque noir
du côté du foleil, toute tiquetée de points fauves ;
l’eauelhin peu aigreletteôcaflezagréable: on trouve
fur le catalogue des chartreux de V'àn%\egroscapendu
rouge.
Haute-bonté. Cette pomme eft greffe , applatie,
fa circonférence eftanguleufe; fa peau eft d’un verd
gai, le côté du foleil prend quelquefois un peu de
rouge i\ peine fenfible ; fa chair eft tendre, délicate,
d’un blanc un peu verd , trop odorante.
Pomme noire. L’arbre ne paroît pas vigoureux :
la pomme eft fort petite , elle eft prefque noire du
côté du foleil : fa chair eft un peu moins ferme que
celle de l’api ; elle n’a prefque point d’odeur , même
dans l’exceftive maturité ; l’eau eft fraîche , douce,
mais prefque infipide ; elle fe garde long-tems.
Pomme d'or , reinette d'Angleterre , golden pippin.
L’arbre eft fertile & d’une grandeur médiocre : les
bourgeons font gros & longs , d’un brun rougeâtre
peu fonce, couverts d’un duvet épais , très-tiquetés
de gros points ;fes boutons font très-courts, & les
fupports larges & faillans ; la dentelure des feuilles
eft régulière , fine, aigue & peu profonde ; la fleur
s’ouvre mal ; les pétales font très-concaves & fronces
à Textremite ; la longueur du piftil eft prefque
double de celle des étamines ;le fruit eft de moyenne
groffeur ; les uns font alongés, les autres applatis ;
l’oeil peu ouvert eft placé dans un enfoncement évafé,
très-peu creufé & uni. Le côté du foleil eft d’un jaune
viflavé de rouge-clair tiqueté de points & petites taches
d’un rouge de fang. Le côté de l’ombre eft jaune
mêlé de vert ; la plupart de fes fruits font entièrement
recouverts d’un gris très-léger Ci tranfparent ;
la chair eft de la même confiftance que celle de la
reinette franche : cette pomme eft très-excellente.
Reinette grife de Champagne. Cette pomme eft de
moyenne groffeur ÔC très-applatie par les extrémités
; la peau eft grife, tirant fur le ventre de biche ;
le côté du foleil eft un peu fouetté de rouge ; l’eau eft
fucrée & fort agréable ; c’eft une très-bonne pomme
qui fe garde long-tems &qui eft préférée aux autres
reinettes par ceux qui n’aiment pas leur odeur & leur
acidité.
Pomme-poire. C’eft une petite pomme grife de
figure alongée qui eft très-dure , feche & d’un goût
peu relevé , mais qui a le mérite de fe garder irès-
long-tems.
Tranfparente. Pomme déglacé. Cette pomme dans
fa grande maturité, devient tranfparente comme du
melon d’eau nouvellement mis au fucre : dans cet
état, l’eau eft prefque infipide,mais avant fa maturité,
elle eû fort bonne cuite. Merlet dit qu’il y en a une
variété d’on rouge brun-violet.
hzpomme-figue n’eft guere que curieufe.
dans le traite des arbres fruitiers la defcription de fa
fleur qui eft très-remarquable i elle n’eft pas appa-
P O M
rente , mais elle a toutes les parties d'une autre fleur»
Le fruit a aulîi des fmgularités.
Reinette rouge. Ce pommier eft grand & fertile ;
le bourgeon eft gros, long, tiqueté, vert dans le bas,
légèrement teint de rougeâtre vers la pointe ; le bouton
eft très-court, très-plat & comme écralé; les fupports
font larges & cannelés ; la feuille eft grande ,
le fruit eft gros fur paradis 6l fur les vieux arbres ;
fur les jeunes arbres greffés fur franc , il u’cft que de
médiocre groffeur; il eft plus rafle vers la queue que
vers la tête : l’oei! eft petit, placé dans un enfoncement
peu creufé , fouvent bordé de quelques boiVes
peu failiantesqui iéprolongent fur cetteextrôinité du
fru it,& la rendent anguleufe ; la peau eftliffe & un
peu luifante. Le côté du foleil eft fortement lavé d’un
âftèz beau rouge feméde petits points d’ungris clair;
le côté de l’ombre eft d’un jaune très-clair, tiqueté de
très-petits pointsbrtuis, la chair eft ferme, d’un blanc
un peu jaunâtre ; l’eaueft abondante & d'un aigrelet
plus relevé que celle delà reinette franche dont elle
eft une variété, elle ne fe conferve pas audl long-
tems.
Rambour d'hiver. L ’arbre reffemble au ramboiir
franc ; fon fruit eft très-gros Sctrès-applati ; la peau
eft jaune du côte du foleil & d’un vert blanchâtre
du côté de l’ombre , par-tout tiquetée rayée d'un
beau rouge de fang ; la chair eft tendre & verdâtre,
l’eau eft relevée , mais elle a un petit retour d’â-
creté ; les pépins font petits & mal formes : cette
pomme fe mange jufques vers la fin de mars , mais
plutôt cuite & en compote que crue.
Violette. L’arbre eft vigottreiix & reffemble beaucoup
ati pommierUi^ calville d’été. Scs bourgeons un
peu coudés à chaque noeud , font rougeâtres du côté
du.foleil ,& couverts d’un duvet très-épais ; fes boutons
font larges Si plats ; les lupports font gros ; fes
feuilles font très-grandes,el[iptiques,& ont de grofl'es
queues; les pétales font froncés par les bords, &
fortfenfibles aux vents froids ; le fruit eft de moyenne
groffeur & très-alongé ; l’oeil eft affez large & placé
au fond d’une cavité bordée de plis ; la queue eft
longue&menue, la peau eft unie, brillante , d’im
rouge foncé du côté du foleil, d’un jaune fouetté de
rouge du côté oppofé. La chair eft fine , délicate ,
de la même confiftance que celle de la calville, verdâtre
autour des pépins , dans le refte , teinte d’un
couleur de rofe très-léger ; fon eau eft fucrée, douce,
un peu parfumée de violette ; les loges des pépins
font fort longues, & les pépins font communément
avortés. Cette pomme eft une des meilleures, & uni-
verfellement eftimée: on en garde jufqu’en mai.
Pomme de rofe. Pajje-rofe platu. Gros api. L’arbre
refl'emble entiérementaupommier d’ap i, mais foutes
fes parties font plus greffes & plus grandes ; fon fruit
eft fouvent de la groffeur d’une petite reinette ; il
eft très-applati par les extrémités; fon rouge eft plus
foncé que celui de l’api ; c’eft une pomme qui charme
la vue ; elle fait de fuperbes compotes, employée
avec fa peau ; fa chair eft caffante & fans marc, mais
moins fine que celle du petit api; quelques-uns
croient trouver dans fon eau qui eft abondante &
agréable, un petit parfum de rofe.
Pomme étoilée y pomme d'étoile. Cette pomme eft
petite, très-applatie par les extrémités, & divifée
i'enfibiement en cinq côtes , d’où lui vient fon nom ;
l’oeil eft prefque à fleur du fruit ; derrière les cinq
échancrures qui le bordent, li s’cleve cinr^ petites
boffes ou tumeurs; la queue eft fort longue ; fa peau
eft unie comme celle de l’ap i, plus jaune du côté de
l’ombre , d’un rouge moins v if & plus orangé du
côté du foleil; fon principal mérite eft de fe con-
ferver jufqu’en juin.
Pomme blanche fuijfe. Elle ne fe trouve pas dans
P O M
\e truité des arbres fruitiers:
qui lé mange en janvier & en février.
^ Reinette grife. C ti excellent fruit eft trop connu
pour avoir befoin de defcription ; nous en avons fouvent
conferve jufqu’en juin.
Poftophi d ’hiver. Les bourgeons font de groffeur &
de longueur médiocres , d’un rouge brun fonce tirant
fur le violet obfcur , couvert d’im duvet épais.
Le bouton eft très-large , court & obtus ; le fupport
eft large ; la feuille eil plate , ovale , terminée par
une petite pointe , la dentelure eft grande, profonde,
aigue ; la couleur eft un vert foncé en dedans, vert
blanchâtre en dehors; le fruit eft gros, applati par
les extrémités ; il a des côtes prefque auffi faillantcs
que celle de la calville blanche; la peau eft d’im
rouge cerife foncé du côté du foleil, plus clair du
côté de l’ombre ; elle eft trèc-liffe & luifante; le plus
fouvent les pépins font avortés. Cette pomme eft
très-bonne ,e!le fe conferve jufqu’en mai & quelquefois
au-delâ : elle mérite d’être plus commune.
Reinettefranche.TOKXt le monde connoît cette excellente
pomme qui mûrit en février & le garde d’une
année à l’autre. On diftingue pliifieurs variétés de
remettes franches. L’une eftalongco, une autre a
fa peau marquée de taches rouges ; on l’appelle rei-
netee rouffi ( ce pourrolt bien être la reinette des
carmes ) , une autre eft applatie : fa peau eft d’un
jaune tirant furie gris , tiquetée de très-petits points
bruns , & fouvent marquée de taches d’un brun
foncé : elle fe ride & fe fanne plus que les autres.
Quoique depuis quelques années on cultive plu-
fieurs nouvelles efpece^s de pommes, comme la
pomme pruflienne , la verdante , la reinette de la
Rochefoiicault, Gc. nous ne croyons pas devoir
nous en occuper , leur réputation n'étant pas encore
faite. On nous a envoyé lous le nom de pomme con-
combrée un pommier qui darde de longues baguettes
avec des branches-crochets feulement au bout où fe
trouvent placées les feuilles , de forte que l’arbre a
l’air nu & dévafté. Nous ne ferons pas mention non
pins d’un grand nombre de pommes ou très-médiocres
ou mauvaifes qu’on trouve encore dans les anciens
vergers. Nous ne pouvons cependant nous empocher
d’en diftinguer une fort cultivée dans le pays
Meffmoù on la nomme mnyeuve. C ’eft une groffe
pomme d’un coloris admirable, dont la chair eft
très-bonne & qui fe garde très-long-tems. L’arbre
qui eft grand, vigoureux & régulier, charge jufqu’au
j)rodige , 6i. offre à la vue un coup-d’oeil fi agréable
6i. fi riche’,*qu’un peintre choifiroit volontiers un
de fes rameaux chargés de fruits pour en couronner
l ’automne.
Culturetaille G entretien du pommier.
Nous avons parlé au commencement de cet article
des differens fiijets fur lefquelsfe peuvent greffer
les bons pommiers , avec differens avantages ; on
trouvera aux art. G r e f f e & P é p i n i è r e , Suppl.
tout ce qui a rapport â leur greffe & à leur éducation;
à l’égard des foins qu'ils demandent, ils n’en
exigent pas plus en plein-vent que tous les autres
fruitiers ; on les élague & on les nettoie plutôt qu’on
ne les taille : quoiqu’il faille prévenir les progrès des
chancres du pommierils ne font cependant pas auffi
dangereux que ceux du poirier ; mais le poirier peut
reuffir dans des terroirs où le pommier ne feroit que
languir: celui-ci demande en général une terre plus
douce 8c moins compaûe, fans être trop légère ,
comme j’ai eu lieu de m’en convaincre par ma propre
expérience. Voici les paroles de Miller à cefujet:
« une argille douce de couleur de noifette, dit-il (car
c eft ainïi qu’on doit rendre gentle hatyl loam ) , qui
fe travaille alfément, qui ne retient pas l’humidité,
Si qui a environ trois pieds de profondeur, eft celle
P O 5 o r
qui convient le mieux aiix/?/7/«/;;zV5.* ils ne croiffent
pas fi bien dans les terres fortes , 8c leurs fruits n’y
ont que peu de goût, & ils viennent mal dans les
terres fablonneulcs ou trop pierreufes». M. Duhamel
du Monceau dit qu’un tei rein gras , {profond, un peu
humide eft le meilleur pour le pommier : on feni que
maigre la différence des termes , on peut aiffment
concilier ces deux auteurs. Les autres auteurs du
jardinage, plus occupés des potagers , où la terre eft
ordinairement faéiice , que des vergers, ne parlent
pas de l’efpcce de fol que le pommier préfère. Le
pommier i\.\r paradis demande en général des terres
plus légères que le pommier fur cloucin 8c fur franc.
Nous èn avons cependant qui portent de très-beaux
fruits dans une terre rouge allez forte.
La diftance qu’on doit mettre entre les arbres dans
les vergers , ell un article bien plus important qu’on
ne penle : le pomrnler qui étend prodlgieiilément fes
branches, en demande fur-tout une très-grande , 8c
l’on peut dire en général qu’on les plante en France
beaucoup trop près les uns des autres; il faut non
feulement que le foleil piilffe toujours »mbrafiér,
pour ainfi dire, de l'es rayons, toute la touffe d’un
fruitier , il faut encore qu’il pénétré la terre â fon
pied : nous connoiffons nombre de vergers où les
branches s’entrelacent, oii la terre eft fans ceffe ombragée
, ils ne donnent que des fruits fans couleur
8c fans goût. Miller 8c un ancien auteur anglois
M. Auften, demandent entre les pommiers de i zo à
i8o pieds de diftance : écoulons les railbns qu’eu
donne le dernier. « Les arbres bien efpacés devien-
» nent infiniment plus gros ,8c deux gros arbres qui
» s’étendent fans obftacles, portent plus de fruits
» que cinq ou fix de ceux qui font ferrés, d’ailleurs
>* les fruits en font plus beaux 8c meilleurs ; mais ce
>» qui eft encore plus important, en plantant les fnii-
» tiers ( 6c fur-tout les pommiers') à une grande di-
» ftance,on fera à-peu-près le même profit de la
» terre que s’il n’y avoit point d’arbres plantés : la
» charrue y aura par-tout un libre accès, on pourra
>* y cultiver des grains, des légumes, &c.».
Un autre auteur anglois nommé , donne
les mêmes confeds, ôc les appuie des mêmes rait'ons
auxquelles il paioît qu’on doit fe rendre. Thomas
Hirt fe contente de quarante pieds, qui eft fans
doute la diftance convenable lorfqu’on ne fe pro-
pofe pas d’enfemencer la terre fous les arbres. Ce
♦ dernier auteur donne dans fa derniere feélion d’ex-
celiens avis fur la plantation, la ])rcparaîion 8cl’entretien
des vergers; les remedes qu’il indique pour
rendre fertile tel arbre qui ne donne, que peu de
fruit, en remontant pour chaque cas aux différentes
caufes de cette ftérilité, nous paroifl'ent auffi bons
qu’ils font nouveaux pour la plupart. Ne foyons
pas honteux de prendre des Anglois des leçons fur
les vergers, puifqiie les leurs 8c fur-tout ceux de la
province d’Hertford, font les plus beaux du monde.
Souvent les pommiers demandent de l’engrais; le
fumier eft de tous le moins fain, Mortimer confeille
le fang de la boucherie. Thomas Hitt préféré la terre
brûlée, mêlée de cendres 8c de terre neuve. Tout
ce qu’on peut dire de plus général, c’eft que chacun
doit choiiir l’engrais qui convient le mieux à la qualité
particulière du fol ; quel qu’il foit, il ne faut pas
le mettre au pied de l’arbre, comme on fait d’ordinaire
, mais l’étendre dans un pourtour confidérable,
afin que les racines latérales en profitent; en certains
endroits on eft dans l’ufage de déchauffer les fruitiers
avant l’hiver, pour que la gelée ameubliffe la terre
à l’origine des racines. Cette pratique peut avoir fon
avantage dans les terres fortes ; mais c’eft un grand
abus Si dont il réfulte les plus funeftes effets, que
de laiffer venir une prairie fous un verger; il faut le
tenir tout entier en labour 8c en engrais, ou pour le