1^ il
742 S A
les Mémoires 3e <7/6'; 3°. j’y ai joint 1 époque de Iii
lonoimde moyenne , en 1760; 4°- les cliftances
moyennes en minutes & en fécondés , déduites de
celle du quatrième que M. Pound mefura en 17 19 ,
avec une lunette de 113
Révol. period. Révol. fynod. Long.eiii-ôo Diftanc.
ƒ. I ' a f ’ i8/ 26" 1% 21 l'i8 ' 5 5" I l 5-141' 0' 43"
î l . 2 17 4 4 5 - 2 17 45 5 - 9 10 18 0 56
n i 4 12 25 II 4 27 53 4 25 57 0 18
IV. 13 23 4 13 0 0 43 7 0
V. 79 7 49 11 79 5 * 39 7 20 36 8 42 T
En comparant les fiiteUiies avec Panneau de fa-
îLirne en divers points de leurs orbites , & en examinant
l’ouverture de ces ellipfes , on a vu que les
quatre premieres paroiEoicnt a 1 oe il, décrire des
ellipfes femblables à Panneau , & fituces dans le
meme plan, c'ell-à-dire , inclinées d’environ 3 i degrés
& demi il Pcciiptique, ou de 30 degrés fur Por-
ïîite de faturne. Eu efl'et, le petit axe des ellipfes que
décrivent ces f i c d l i i e s , lorfqu’elles paroiflént les
plus ouvertes , efl à-peu-près la moitié du grand
axe , de meme que le petit diamètre de Panneau
ell alors la moitié de celui qui palTe par les anfes ;
CQsfiitellius^ dansleurs plus grandes difgrelTions,font
toujours fur la ligne des anfes ; tout cela prouve
qu’ils fe meuvent dans le plan de Panneau. O r ,
M. Maraldi trouva en 17 15, que le plan de Panneau
de faturne coupoit le plan de Porbite de faturne
fous 30 degrés d'inclinaifon. A n n e a u , S u p p l,
AinfiPangic des orbites des quatre premiers/à/c/A'/fi
avec Porbite de faturne , ert de 30 degrés.
A l’égard du cinquièmef i t c U i t e , M. CafTinl le fils
reconnut, en 1714» que fonorbite n’étoit inclinée,
foit fur Porbite de Saturne, foit fur le plan de Panneau,
que de i 5 degrés & demi (A/éw. A cu d . '7/4) ;
& il vit ce f i it illiie décrire une ligne droite qui pal-
foit à-peu-pres par le centre de faturne, pendant
que les autres s’en écartoient fenfiblcment au-defus-
& au-ddlbus ; ainfi Porbite du cinquième fatelUte
étoit inclinée de 15 à 16 degrés fur Pcciiptique ,
autant fur le plan de l’anneati & fur celui des orbites
des quatre fatellitcs intérieurs , mais dans un autre
fens.M
. Maraldi détermina, en 1716 , la longitude du
point d’interfeélion de Panneau fur Porbite de faturne
, à 5^ 48' ‘ , & fur l’écliptique 5^ 16^* ;
telle ert la longitude du noeud des quatre premiers
Ja ie iiiu s . Ün a cru reconnoitre, en 1744, que les
noeuds de Panneau avoient en un moment rétrogradé
; il eft difficile d’en juger fur un fi petit intervalle
de teins, cependant il eft naturel de croire que
les aîtraéHons des fu c e iU te s , fur cet anneau , y pro-
duifent un femblable eifet, pulfque la lune le produit
fur le fphéroïde terreftre ; on pourra s’en affiurer
mieux cette année 1774, faturne fe trouvant dans le
noeud de Panneau & (éQ^ fa te lU te s , en forte que leurs
orbites paroïtront des lignes droites, leurs plans paf-
fant par notre oeil. Dans tout autre temsle fatcLlitt
paffiant dans la direélion de la ligne des anfes, efi à
une certaine difiance du centre de faturne-. Mais les
parties de Pellipfe qu’il paroît décrire , fe rapprochent
peu à peu , & viennent enfin le confondre &
paffer par le centre de faturne lovfque nous fommes
dans la ligne des noeuds ou dans le plan de Porbite du
fa teü ite .
Le noeud du cinquième fatelUte de faturne fut
trouvé en 1714 par M. Calîini à 5 s ^ d fur Péclipti-
que, c’eft-à-dire , moins avancé de 17a que le noeud
des quatre autres fc te lU ie s lur l’orbite de faturne
qu’il fuppofoit à ^, 21 d fur Pcciiptique [_Mém. acad.
l y i^ , p . J74. ). M.Caffini le détermina ainfi, en
obfervant le lieu de faturne les 6 ÔC 7 mai 1714; le
S A T
cinquième fatelUte paroiffoit alors fe mouvoir en
ligne droite, & nous étions par confequent dans fon
plan Sc dans le noeud de fon anneau ; on croit auffi
([u’il y a un mouvement dans ce noeud du cinquième
jatelUte.
Le fatelUte de venus, que M. Caffini avolt cru ap-
pcrcevoir, a été foupçonné par M. Short & par
d’autres aftronomes ( H iß . de ta ca d . pour
p h ilo f. tniTjf. 7Z°. D ic i. ruif. des Sciences,
tome pag. 8;^y. ). Mais les tentatives imuiles
que j’ai faites pour Papperce-voir , de même que
plufieurs autres obfervateurs, me perfuadent que
c’eft une lllufion optique formée par les verres des
télefeopes & des lunettes; c’elt ce que penfent le
jiere H e ll, à la fin de fes Ephémirides p ou r i~ 6 G^
6l le pere Bofcovich, clans fa cinquième Dißenatiore
d'optique, M. Short, à qui j’en parlai à Londres en
i705 ,me parut lui-même ne pas croire Pexiftence
d’un fatelU te de venus.
On peut fe former une idée de ce phénomène
d'optique, en confidérant l’image fecondaire qui
paroît par une double réflexion, lorlqu’on regarde
au travers d’une feule lentille de verre un objet lumineux
placé fur un fond obfcur, & qui air un fort
petit diamètre ; pour voir alors une image fecondaire
femblable à l’objet principal, mais plus petite,
il fuffic de placer la lentille de manière que l’objet
tombe hors de l’axe de verre ; cette image fecondaire
qu’on a prife pour un fate lU te de venus, paroît
du mC'ine côté que l’o bjet, ou du côté oppot'é , &
elle elf droite ou renverlée, luivant les diverfes
fituations de la lentille, de l’oeil & de l’objet. Si l’on
joint deux lentilles, on a plufieurs doubles réflexions
de la même efpece, du moins dans certaines
pofitions ; elles font infenfibles la plupart du
tems, parce que leur lumière eft éparfe & que leur
foyer elf trop près de l’oeU, ou qu’elles tombent
hors du champ de la lunette ; mais il y a bien des
cas où ces rayons fe réunifient & forment une faufle
image qu’on a pu prendre pour wwfatelliu de vénus.
( M, D E LA LA i eD E . )
SATHMAR-NEMETHÎ, (G é o g r . ) ville de la
baffe-Hongrie, dans le comté de Sakmar, fur la riviere
de Samos. Elle elf titrée de libre & de royale ,
& comptée parmi les places que le feu de la guerre
a le plus fouvent maltraitées dans le pays. Dès l’an
153 y à i68i elle a fouffert fept différens lieges , tant
de la part des Allemands que de la part des Turcs,
& de celle des mécontens du royaume. Les réformés
y tinrent en 1646 l’alTemblée d’un fynode national.
{ D . G . )
SATURNILABE, { A ß r o n . ') nom que j’ai cru
pouvoir donner à un inlfrument que j’ai propofé
pour trouver aifément les configurations des fatelli-
tes de faturne , il elf femblable au jovilabe qui fert à
trouver celles des fatellites de jupiter ; mais le fa -
lurnilabe renferme cinq cercles au lieu de quatre;
ils font plus inégaux que ceux de jupiter, & il n’y a
qu’une partie de la circonférence des cercles extérieurs
qui foit divifée , parce que cet inlfrument le
difpofe pour le premier jour de chaque mois, El
que les derniers latellites ne font pas une révolution
entière en un mois : on voit la figure de cet inlfrument
fur la planche F U I £ A ß r o n . dans ce S uppl,
( M . D E LA L a n d e . )
§ SATYRE , f. f. ( Belles-Lettres. Poéfie.') peinture
du v ice& du ridicule, en fimple difeoursou en aéfion.
Dilfinguons d’abord deux efpeccs de fa t y r e , l’une
politique & l’autre morale ; & l ’une & l’autre, ou
générale, ou perfonnelle.
hvL fa ty r e politique attaque les vices du gouvernement
: rien de plus julfe & de j)lus falutaire dans
im état démocratique ; & lorlqu’un peuple qui fs
gouverne, çft allez läge pour fentir lui-même qu’H
S A T
peut, ou fctromper, ou fe laifler trompef ; qu’il
peut s’amollir ou fe corrompre , donner dans des
travers ou tomber dans des vices qui lui feroient
pernicieux ; il tait très-bien d’autoriler des cenfeurs
libres 6c féveres à lui dire les vérités , à les lui dire
publiquement, & par écrit, & fur la feene ; à l’avertir
de la décadence, ou de les loix , ou de fes
moeurs; à lui dénoncer ceux quiabufent de fa foi-
blellé ou de fa confiance, fes complaifans, lés adulateurs,
fes corrupteurs intcrelfés ; l’incapacité de
fes généraux, l’infidélité de fes juges, les rapines de
fes intendans, la mauvaife foi de fes orateurs, les
folles dépenfes de fes minilfrcs, les intrigues & les
inaneges de fes opprelîéurs domelfiques, & c . &c.
Le peuple Athénien ell le fcul qui ait eu cette
fagefié ; non feulement il avoir permis à la comédie
de cenfiirer les moeurs publiques vaguement 6c en
général, niais d’articuler en plein théâtre les faits
repréhenfibles, & de nommer , de mettre en feene
ceux qui en ctoient aceufés. Ce qui n’avoit été qu’un
badinage, qu’une licence de TivrelTe lùr le chariot
de Thelpis , devint ferieux 6c important fur le théâtre
cl’Arillophane.
C’elf une chofe curieufe devoir ce peuple aller
en foule s’entendre traiter d’enfant crédule ou de
vieillard chagrin , capricieux, avare , imbécille 6c
gourmand; s’entendre dire qu’il aime à être flatté,
carellé par les orateurs ; que fes voifins fe moquent
de lui en lui donnant des louanges ; qu’il ne veut pas
voir qu’on l’abufe , qu’on le vole , 6c qu’on le trahit ;
qu’il vend lui-même fes lufFrages au plus offrant, 6c
que celui qui fait le mieux l’amadouer ell fon maître
, &c.
ün juge bien que la f a i y r e , autorifée contre le
peuple , n’avôit plus rien à ménager : delà l’audace
avec laquelle Ariflophane ofa traduire en
plein théâtre , d’un c<)té le peuple d’Athenes , comme
un imbécille vieillard , trompé 6c mené par
Cléon; de l’autre ce même Cicon , tréforier de
l ’état, comme un impudent, un voleur, un homme
vil 6c déiellable.
Athènes n’avoit pas toujours été auffi facile, auffi
patiente envers les poètes fatyriques. Ariflophane
lui-même avoue que plus timide en commençant,
le fort de fes prédécelfeurs les plus célébrés, tels
que Magnés, .Cratinus & Crarès , lui avoir fait
peur : ce qui feroit entendre qu’on les avoir punis
pour avoir pris trop de licence. Mais enfin le peuple
avoir lenti le befoin d’être éclairé , repris lui-même
avec aigreur, & de donner aux gens en place le
frein de la honte 6c du blâme. Cette licence de la
fa ty r e avoit pourtant quelque reflriélion; 6c c’efl
dans le caraéleredes Athéniens un trait de prudence
6c de dignité remarquable : ils vouloient bien qu’à
portes clofes , lorfqu’ils ctoient feuls dans la ville ,
comme vers la fin de l’automne, la comédie les traitât
fans ménagement, 6c les rendît ridicules à leurs
propres yeux; mais ce qui étoit permis’aux fêtes
Lénéennes,ne l’ctoit pas aux Dionyfiales , tems
auquel la ville d'Athenes étoit remplie d’étrangers.
Lorlque le gouvernement pnflades mains du peuple
dans celles d’im petit nombre de citoyens , &
pencha vers l’ariflocratie ; l’intérêt public ne tint
plus contre l’intérct de ces hommes puilfans, qui ne
vouUirent pas être expol'és à la ccnfurc théâtrale :
dès-lors la comédie ceflà d’être fatyre politique,
6c devint par degrés la peinture vague des moeurs.
A Rome elle fe garda bien d’attaquer le gouvernement.
Oii Brumoi a-t-il pris que Plaute ait quelque
reflemblance avec Ariflophane? Le poète qui
auroit blelfé l’orgueil des patiiciens , 6c qui auroit
ofé dire au peupR qu’il étoit la dupe , l’efclave 6c la
viflimedu fénat; que celui-ci engraifl'é de fonfang,
ôc enrichi par fes conquêtes, nageoic dans l’opu-
S A T 7 4 3
lence & lui rcfiifoit tout ; qu’on le jouoit avec des
paraboles, qu’on l’amorçoitparde vaines proinellès ;
que les guerres perpétuelles dont on l’occupoit au
dehors , n’etoient qu’un moyen de le diflraire de fes
injures 6c de les maux domefliques ; C|u’en lui faifant
une nécelfué d’être lans eefl'e fous les armes , on lui
envioit même le travail de fes mains ; qu’en l’appel-
lant le maître du monde , on Im pretéroit des efcla-
ves ; 6c que dans ce monde qu'il avoit fournis , le
foldat Romain n’avoit pas un toit où repolér fa
vieillellè , ni le plus petit coin de terre pour le nourrir
6c l’inhumer ; un poète enfin qui auroit ofé parler
comme les Gracches , auroit été alformné comme
eux. Il n’en falloir pas tant ; le feui crime d’être
populaire perdoit à jamais un conful; il payoit bientôt
de fa tête un mouvement de compalîion pour ce
peuple qu’on opprimoit.
La comédie grecque du trolfieme âge , celle qui
n’attaquoit que les moeurs privées en générai, fans
nommer, fans déligncr perfonne, fut donc la feule
qu’on admit à Rome, on l’appelloir palUata. Teren-
ce l’imita d’après Ménandre, 6c Plaute d’apres Cratinus
; mais aucun ne tut alfez hardi pour imiter
Ariflophane , fi ce n’eft peut-être Nævuis , qui fut
chalfc de Rome par la fattion des nobles, fans doute
pour quelque licence qu’il avoit voulu le donner.
L'àjutyre politique auroit eu fous les empereurs
une matière encore plus ample que du tems de la
république; mais une leule allufion,à laquelle , fans
y penier, un poète donnoit lieu, lui coûtoit la vie ;
Emilius Scaurus en fut l’exemple fous Tibere.
Parmi les nations modernes, la feule qui, fuivant
fon génie, auroit pu permettre la fatyre politique
fur Ion théâtre , c’étoit la nation Angloile ; mais
comme elle eft toujours divilee en deux partis, il
auroit fallu deux théâtres ; 6c lùr l’un 6c l’autre, des
attaques trop violentes auroient dégénéré en dif-
corde civile. La petite guerre des papiers publics
leur a paru moins dangereufe 6c luffilamment dé-
fenfive.
Ce qui doit étonner, c’eft que dans une monarchie
, la/à/^y/-« politique ait paru fur la feene. Louis
X ll l’avoit permife ; 6c en etfet, lorfqu’il y a dans
les moeurs publiques de grands vices à corriger, une
grande révolution à faire, c’eft un moyen puifl'ant
dans la main du monarque , que le fléau du ridicule.
Ce fage roi l’employa donc contre les vices de fon
fiecie, fur-tout contre ceux du clergé; 6c afin que
perfonne n’eût à s’en plaindre , il s’y loumit lui me-
même. Utileôc frappante leçon I Mais le monarque
qui, comme lui, voudroit donner cette licence, au-*
roit à s’aflùrer d’abord qu’il n’y auroit à reprendre
en lui qu’une économie exceffive : beau défaut dans
un ro i, quand c’efl. Ion peuple qui le juge.
Le caraélere général de la comédie elt donc d’attaquer
les vices 6c les ridicules, abflraftion faite
des perfonnes ; & en cela elle différé de \d. fatyre.
perfonnelle : mais ce qui les diflingiie encore, c’efl
leur maniéré de procéder contre le vice quelles attaquent.
Chaque ligne, dans Ariflophane, efl une
inlulte ou une allufion ; & ce n’eft pas ainfi que doit
inveôHver la véritable comédie. Elle met en icene
6c en fituation le caraétere qu’elle veut peindre,
le fait agir comme il agiroit, & lui fait parler fon
langage ; alors c’efl le vice perfonnifié, qui de lui-
même fe rend méprifable & rifible : tel fut le comique
de Ménandre, ôd tel eft celui de Moliere. Ariflophane
le fait fouvent ainfi , mais toujours en
poète fatyrique , 6c non pas en poète comique ; caf
l’un différé encore de l’autre par l’individualité ou
la généralité du caraéfere qu’il expofe. Traduire en
ridicule un tel homme , Cléon, Lamachus, Démo-
flhene, Euripide, ce n’eft pas compofer, c ’efl copier
un caraiflere. La comédie invente, 6l la fatyn per-^