M E M O I R E S U R L E C A N A L D E S D E U X M E R S .
avan-
T A B L E .
IN T R O D U C T IO N . Examen des différentes voies qu'a suivies le commerce des Indes;
tages généraux et particuliers de celle de 1 Egypte, par l'ancien canal de communication de la
Méditerranée à la mer Rouge pa„ e 2I
D iv isio n de l ouvrage. .............................................................................. 2
S E C T IO N I . re De l ancien canal delà mer Rouge au N il. — De son rétablissement. — De
1 Isthme et du port de Soueys. — ■ De la mer Rouge, et de sa navigation aux Indes, comparée
avec celle du grand Océan......................................................................... , 2
Chapitre I. " Précis historique des reconnaissances de l'ancien canal. — Opérations de topographie
et de nivellement — Rapport au Premier Consul. — Analyse des opérations. — Tables des ordonnées
comparatives des principaux points de l'Isthme. .........................................
Chapitre II. De l’état ancien du canal. — De son état moderne. — De sa navigation danslestemps
anciens. De son rétablissement par les Musulmans. — Des causes de son dépérissement et de son
abandon. — Examen géologique de l'Isthme................................................... T.
Chapitre III. Projet du rétablissement du canal des deux mers. — Direction du nouveau canal.__
Indications de ses biefs. — Avantages de ce projet. — Dérivation du canal par l’Isthme, vers la
Méditerranée. — Canal du Kaire, ou du Prince des Fidèles............................................ ^
Chapitre IV. Des ville et port de Soueys. — Description de Soueys. — Port. — Marées. Vents
régnans. Chenal. — Rade et mouillage. — Aiguades. — Élablissemens maritimes. — Industrie
et commerce^g-Vues générales sur ce port.................... -................................. " g^
Chapitre V. De la mer Rouge.— Description des ports, rades et stations de cette mer. De sa
navigation. De son commerce. — Parallèle de la navigation de France dans les Indes par le grand
Océan, avec celle qui se faisait par l'Egypte et la mer Rouge........................ 100
S E C T IO N II . De la rivière de Moueys. — Du canal et de la digue de Faraounyeh.
Canal de Chybyn-el-Koum. — Des branches du N il. — Des bogliâq, ou bouches de
Damiette, de Rosette et de Bourlos. — De la navigation du N il. — Tableau des bâti-
ntens qui naviguent sur le fleuve et sur les côtes maritimes de l'Égypte............................ i , ^
S E C T IO N II I. Canal d'Alexandrie, ou dernière partie du canal des deux mers, 'du N il
a Alexandrie. Avantages du canal d’Alexandrie. — Description historique de ce canal.
— Son état actuel. ■ De son rétablissement.— Vues générales sur les ports et villes
d’Alexandrie. . ........... , ......................................................... I24.
R É S U M É G É N É R A L .............................................................
A P P E N D IC , E .................. ................................................................................. 142.
$. I. r Expose des moyens généraux d'exécution du canal des deux mers .................. iJbid_
s. II. Essa i historique et critique sur la géographie de l’Isthme de Soueys............... . . . . . . . . , 4 j.
S- cIIaIn.a El dxest rdeauixt mduer sJournal historique et géologique du nivellement de l’Isthme de Soueys, par le .................................................. ^
S- IV . Traductions des textes des auteurs anciens et modernes, sur le cànal de la mer Rouge,
au N il et a la Méditerranée, , , , .
f * 7 7 »
MEMOIRE
SUR
L E S A N C I E N N E S L I M I T E S
D E
LA MER ROUGE;
P A R M. D U B O I S - A YM É ,
M e m b r e d e l a C o m m i s s i o n d e s s c i e n c e s e t d e s a r t s d ’É g y p t e .
L ’e x t r î m i t é septentrionale de la mer Rouge est à six ou sept mille mètres
au nord de Soueys : au-delà est un vaste bassin qui se termine à environ soixante
mille mètres au nord de cette ville ; sa plus grande largeur est de douze à
quinze mille mètres, et il se rétrécit beaucoup vers le sud. (Voyez la carte.)
Ce bassin, que j’ai traversé plusieurs fois, indique par son aspect que la mer
y a séjourné : on y trouve des couches de sel marin, qui, dans quelques endroits,
forment des espèces de voûtes; le terrain résonnoit alors sous nos pas, et l’on
apercevoit à travers de petites crevasses, et à une profondeur de quatre à cinq
mètres, de l’eau, que nous reconnûmes avoir la même saveur que celle de la mer ;
ailleurs c’est un terrain boueux et des flaques d’eau salée. Dans les lieux sablonneux,
si l’on creuse seulement de douze à quinze décimètres, on trouve de l’eau salée
au-dessous d’une couche d’argile et de vase. Le terrain est couvert de coquilles,
et il est très-inférieur à la mer Rouge (i) ; il n’en est séparé que par un banc de
sable de quatre à cinq mille mètres de largeur, sur une hauteur qui excède rarement
un mètre au-dessus des eaux du golfe. Enfin l’on aperçoit, sur les collines
qui 1 entourent, une ligne formée de débris de végétaux marins, parfaitement
semblable à la trace que la haute mer laisse sur le rivage ; et ce qui est très-
remarquable, c’est que cette ligne se trouve de niveau avec la marée haute du
golfe Arabique.
Il me paroit donc évident que tout ce terrain a été couvert autrefois par les
eaux de la mer. Un banc de sable se sera formé un peu au-dessus de Soueys, vers
1 endroit le plus resserre de la mer; différentes causes l’auront accru insensiblement,
et il aura suffi d une tempete pour l’élever au-dessus du niveau ordinaire des
eaux . les vents qui charrient les sables du désert, l’auront bientôt augmenté, et
(1) La différence est de douze à quinze mètres dans plusieurs endroits.