8 6 6 d e s c r i p t i o n d e s i n s t r u m e n s d e m u s i q u e
2.c corde double. 8.c g ..............
i.TC corde double. 8.®....................
Exemple.
S l i |É 3
Les trois sons diflerens de cet accord ayant chacun un autre son accordé à
octave, et chaque corde, par le moyen des trente-sept touches fixes de l’instrument,
pouvant produire trente-huit sons, en y comprenant le sort à vide, il'en
resuite donc six séries ou six échelles de trente-huit sons chacune. Cependant
comme ces séries de sons ne sont formées que d’intervalles chromatiques oti
enharmoniques (i), elles se renferment dans l’étendue d’une seizième, c’est-à-dire,
de deux octaves et un ton.
Exemple de six Sériés de sons produites par les huit cordes du Tanbour kebyr Touray, ou
etendue des Sons quon peut obtenir sur chaque corde en suivant les touches de cet instrument,
et intervalles qui séparent ces sons les uns des autres.
4 -e corde double. A Vie
(i) Nous avons été obligés d’imaginer encore ce nouveau
signe « pour désigner un son intermédiaire au
demi-diese x et au diese «, dans l’exemple de ces s
de sons.
D E S O R I E N T A U X . 8 6 7
Tout ici nous porte à croire que cet instrument est de lespece des magadis.
Nous regrettons de ne pouvoir exposer, en ce moment, toutes les preuves sur
lesquelles nous établissons cette opinion; car elle mérite d’autant plus d’être
démontrée, que plusieurs auteurs, tant anciens que modernes, ne paroissent pas
s’être fait une idée juste de ce que dans la haute antiquité on appeloit magadis';
au contraire, les fausses explications que ces auteurs en ont données, nous.ont
plutôt éloignés de la vérité qu’ils ne nous 1 ont fait •entrevoir.
La plupart, trompés par l’application équivoque qui avoit été faite du mot
magadis dans les poètes Grecs, ont pensé que c’étoit le nom propre d’un instrument:
ils ont cité (1), à l’appui de leur sentiment, le témoignage d’ÀIcman,
qui a dit, laissez là le magadis; celui de Sophocle, qui, dans son Thamyras, a dit
aussi que le pectis, les lyres, les magadis et les instrumens qui se touchent chez
lés Grecs, sont ceux dont la mélodie est la plus douce ; et celui d Anacreon,
dont ils rapportent en preuve le vers dans lequel ce poète s’exprime ainsi : « O Leu-
» caspe, je chante sur le magadis à vingt cordes, &c. » D’autres ont cru que le magadis
étoit la même chose que le pectis, parce que Ménechme, dans son livre
des Artisans, nous apprend que Sapho, qui vivoit avant Anacreon, inventa tout-
à-la-fois le pectis et le magadis, et parce qu’Aristoxène a écrit que Ion accom-
pagnoit les chants avec le pectis et le magadis sans se servir du plectre. D autres
ont pensé que cet instrument étoit le psaltérion, en se fondant sur un passage
de la R ép on se d'Apollodore à la lettre d'Aristoclès, où il est dit : « Ce que nous
» nommons maintenant psaltérion, est magadis. » On eut pu dire avec autant de
raison que le magadis étoit une lyre, puisqu Artemon, dans son Traité de l etude et
de l’intelligence des mystères bachiques, livre premier, a écrit que Timothée de Mdet,
ayant augmenté le nombre des cordes de la lyre pour faire le magadis, fut accuse
chez.les Lacédémoniens, et qu’on auroit coupé les cordes qu’il avoit ajoutées^
cet instrument, si quelqu’un, dans le moment même où Ion alloit le faire, neut
montré une image d’Apollon tenant en main une lyre montée d un même
nombre de cordes. - . ^
D’autres ont prétendu que le magadis étoit une flûte, parce que ie poëte Ion
de Chios, en parlant de la flûte Lydienne magadis-, dit que la flûte Lydienne m a g
a d is précède la voix. Aristarque, que Panétius le Rhodien a qualifié de prophète
divin, parce qu’il pénétroit facilement le sens des poètes; Aristarque lui-même,
en interprétant ce vers, a dit que le magadis étoit une espèce de flûte : ce qui
est, i.° contre le sentiment d!Aristoxène , dans ses livres des Ftuteurs et dans ceux
qu’il a écrits sur les flûtes et autres instrumens de musique; z.° contre le sentiment
d’Archestrate, qui a composé aussi deux livres sur les fluteurs; 3. contre celui
de Phyllis, qui a composé également encore deux livres sur les fluteurs; 4° enfin,
contre celui d’Euphorion, qui, dans son Traité des Jeux Isthmiques, nous apprend
que le magadis étoit un, ancien instrument à cordes ; que ce ne fut que fort tard
qu’on en changea la forme et le nom, en 1 appelant sambyee.
( 0 Presque tout ce que nous rapportons ici, est tiré d’Athénée, Deipa. lit. x t v , cap.W IX , p. iJ4, Sjj, W , « H Lugduni, rtfra. V . v v > .
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