
 
        
         
		ifferens  princes  qui  se  sont  succédés,  attestent,  au  contraire,  le  désir  cru’ils 
 avoient de  vaincre  des  difficultés  qui  n’étoient  pas  en  effet  insurmontables.  Nous 
 allons  rapporter  et  comparer  les  passages  qu’on  trouve à  cet  égard dans  les  principaux  
 historiens.  r 
 Hérodote  et Aristote nous  diront ce  qu’ont  fait,  tenté  et obtenu les  Pharaons  
 et  les successeurs  de Cambyse;  Diodore  de Sicile,  Strabon et Pline  y  ajouteront  
 les travaux desPtoiémées,  successeurs  d’Alexandre;  les  auteurs Arabes; et notamment  
 e Maqryzy,  feront connoître  les  travaux  des. empereurs et ceux des khalyfes  
 pour  le  rétablissement  dq  canal;  enfin  nous  exposerons  l’opinion  et  le  voeu  des  
 historiens  des géographes  et  des  voyageurs modernes,  sur le  rétablissement  de  la  
 jonction  de  ces  deux  mers,  opération  dont  les  derniers  sultans  même  paraissent  
 avoir  reconnu  1 importance  et  la  possibilité. 
 Herodote  dont l’autorité acquiert un nouveau poidspar de nouvelles vérifications  
 desTa.ts  qud expose;  Hérodote,  dont le voyage en  Égypte  étoit  si près  du  temps  
 ou Darius reprit  ce grand travail, dit positivement que ce prince l’acheva  (il  
 Aristote,  postérieur  de  plus  d’un  siècle,  dit  que  les  Pharaons  et  Darius  oui  
 seraient  promis  de  grands  avantages de  la  confection de  ce canal,  en avoient discontinue  
 le  travail  après  avoir  reconnu  que  la mer Rouge  étoit plus  haute  que  
 les  terres  d Egypte  (2).  * 
 Diodore,  en  convenant  que  ce  motif avoit  déterminé  Darius  à  abandonner  
 1 entreprise,  prétend  que  Ptolémée-Philadelphe  seul  l’acheva  (3) 
 Suaton.  est  du  même  avis,  ajoute  ,u e .   de  son  temps,  les  marchands  
 " ° ‘,r" em  “ “   issue  Ju Na  1* mer Rouge,  pour pénétrer dans 
 Pline  vient  élever  des  doutes,  car  il  ne  convient  pas  que  cette  navigation  
 m   jamats  ete  etablte  çd  veut que le  travail  n’ai, été achevé  que jus,«’au  lae ame,  
 et qu 1  ait  ete  suspendu a  cause  de  la  conviction  qu’on  avoit  acquise  de  la  trop  
 grande élévation  de  la mçr Rouge  :  mais  ensuite  cet  historien  parie  de  la r ivS e 
 à,  Arsinoé  (5)  ;  or  ce  ne  pouvoit  être  assurément  que  
 la  riviere  artificielle,,  ou  le  canal  en  question  (6). 
 Enfin des auteurs anciens rapportent que Ménélas, après la ruine de Troie  étoit  
 entre en Ethiopie en traversant un canal creusé dans l’isthme qui sépare les deux mers  
 _  Mais  que  peut-on  raisonnablement  conclure  d’une  telle  discordance  parmi  
 le  auteurs  Grecs  et  Latins  sur  la  confection  et  l’usage  du  canal  des  Rois I  II  
 plus  évident  que  le  canal  de  Fostàt,  dont  l’origine,  au  dire  des  Arabes 
 S S B H I   Abrahamj a i  reCreUSé Ü  P »  3  ÉÉ « B t nom  de  Trajanus amms,  parce  que  cet  empereur  aimoit  à  prendre le  nom  de 
 8   5 * A p p - 1  M  -   -   m  „  g  g „ , f e   o ù   , - t o i ,  1 1 1 
 (3)  Appendice,  } .  I V ,   n .   "   “j  ,  Æ a n t>  î “ '»  suivant  le  même  auteur,'  étoit 
 (4)  Appendice,  J .   I V ,   n.° ///.  aPP  ique  par  les  Arabes  au  golfe  d’Heroopolis,  ne  sont 
 (5)  Pline  ( liv.  i v ,   chap. j j   )  distingue  le  fle»™»  A*  ^   C° ? nUS  “   geo6raphes,  non  plus  que  ceux  de beau-  
 Ptolémée,  d’un  autre canal  qui  ne  fut  point  achevé,  et  [ a l   GosTelIin  '7 u ^ J c T   l “ ’   ^   
 qui partoit  de Danton.  L e   nom  de cette  v ille ,  celui  de  (6)  Appendice,  ’s   J V   n J , v . 
 Trajan,  son  prédécesseur,  dont  il  étoit  le  fils  adoptif.  Cependant rien  ne  prouve  
 qu’il  ait  eu,  dans  ce  travail,  l’intention  de  rouvrir  la  communication  des  deux  
 mers:  peut-être n’avoit-il  pour objet  que les irrigations;  et  cette  assertion acquiert  
 plus  de vraisemblance,  lorsque l’on considère que Ptolémée le  géographe,  qui écri-  
 voit du temps  de Trajan  et  d’Adrien,  ne  fait aucune mention  d’un  canal  du Nil  à  
 la mer Rouge, mais  seulement  de celui  du  Kaire vers Belbeys  et Heroopolis,  ville  
 que  nous  ne croyons pas  devoir  placer  au-delà  du  centre  de l’Ouâdy.  Les cartes  
 Théodosiennes  (cartes de Peutinger)  gardent le même silence ; mais,  comme elles  
 ne font mention que des chemins de  terre, elles  ne  sont  ici  d’aucun  poids. 
 L’Itinéraire  d’Antonin  donne  une  route  de  terre  sur  le  développement  du  
 canal  de Babylone  à  Clysma  par  Heliopolis,  Scenæ  veteranorum ,  Viens  Judoeorum,  
 Thon, Heroopolis etSerapeum :  or  cette route, en  longeant le  canal,  offre un développement  
 si  grand  par  rapport  aux  routes  plus  directes  de  Babylone  à  Clysma  
 par le  Darb-el-Haggy  ou  par  la  vallée  de  l’Égarement,  que  la  navigation,  n’eût-  
 elle  été même  que momentanée,  a pu seule en établir la fréquentation à cause des  
 établissemens  inhérens  au  canal.  En  effet,  quel motif auroit-on  eu  de  Étire  136  
 milles,  quand  la  route  la  plus  directe  n’en  comportoit  pas  90! 
 Jusquen 622  de notre ere, nous n’avons donc sur la navigation du canal  aucun  
 fait bien positif,  ou qui n ait été le  sujet  d’une grande  controverse ; mais les détails  
 historiques  et  circonstanciés  qu’on  trouve  dans  le  Maqryzy  et  dans  el-Makyn,  
 doivent enfin lever tous  les doutes  sur son existence et  s u r   sa durée.  On voit,  dans  
 ces auteurs Arabes, qu’un canal antérieurement  dérivé  du  Nil,  à  Fostàt,  et  aboutissant  
 dans le canal  des  Rois,  que  le  khalyfe O ’mar venoit de  recreuser,  portoit  
 dans  la mer Rouge : ce canal auroit été navigable pendant plus  d’un  siècle  (1). 
 Le canal,  déjà  fort encombré par l’insouciance des gouverneurs Arabes, plus disposés  
 peut-être alors  à favoriser l’Égypte  que  la Mekke,  parce  qu’il  n’étoit destiné  
 quà  exporter  les  denrées  du  pays  au  détriment  des  Égyptiens,  comme  font,  
 de  nos  jours,  les  beys  à  l’égard  de Constantinople,  frit  enfin  fermé  du  côté  de  
 la mer,  par  1 ordre  du  khalyfe  Abou-Ga’fàr-el-Mansour  (2),  dans  l’intention  de  
 couper  les  vivres  à  un  rebelle  de  la Mekke  qui  vouloit  s’ériger  en  souverain  de  
 cette  ville  (3).  Depuis  plus  de  mille  ans  le  canal  est  donc  resté  dans  l’oubli ;  et  
 ce  laps  de  temps  n’étoit  pas  nécessaire  pour  en  faire  disparoître  les  traces  sur  
 plusieurs  points  de  son  cours,  car moins  d’un  siècle  d’abandon  a pu  suffire  pour  
 en  opérer  le  comblement. 
 §.  IV . 
 Projet  du  rétablissement du  Canal par les  Princes Musulmans. 
 C e p e n d a n t   le  souvenir  des  avantages  de  ce  canal,  et  des  tentatives  plus  ou  
 moins heureuses des anciens souverains dans  cette entreprise,  réveilla  l’insouciance 
 lunaires f d e ^ T " ^7 67" de  J  1 he£yre3  ou  128  années  O u ld y , qui est évidemment un ouvrage d’art, ad û remplir  
 .  ..  ^   /  /  uc  j .   j.  cet  objet. 
 (2)  ous  pensons que  la digue transversale du  Râs-el-  (3)  Voyez  Appendice,  j\   I V ,   n °   v i i i .