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On paye au chef dés charrons du Kaire fa somme affectée par Solymân à
J entretien des chariots de la caravane , et il est tenu en outre de fournir les
ouvriers nécessaires à ce service. Les tentes de l’émyr hâggy sont gardées pendant
la nuit par cinq survéillans, qui, pour s’empêcher de dormir, se.crient de
temps en temps les uns aux autres : Dieu est un , priez h prophète.- Indépendamment
du traitement que leur fait iémyr hâggy, ils reçoivent chacun la portion qui lui
revient sur les 215 médins accordés pour, cette surveillance.
Le sultan Solymân ordonna que quatorze serdâr, pris dans les ogâq, suivraient
la caravane avec des détachemens de-leurs corps. Sept de ces:officiers comman-
doient les troupes de l’escorte-; les sept autres se. rendoient à Geddah , pour
prendre le commandement du château,, et relever ceux qui. s’y étoient rendus
l’année précédente. Depuis A’iy-hey, on a cessé de nommer les serdâr qujauroient
du résider au château de Geddah. Le sultan Solymân assigna, pour les uns comme
pour les autres, un traitement annuel de 366,814 médins, payable en papiers de
solde, qui n ont jamais été aliénés, parce qu’on les a. considérés comme attribua
tion de la charge, et non comme propriété privée. Cette circonstance a empêché
leur discrédit, et a été cause que les sept serdâr qu’on se borne à nommer depuis
les innovations d’A’ly-bey,- ont reçu la totalité de cette somme. Ils sont tenus à
tant de dépenses , que cette mission leur est onéreuse, quoique le sultan Moustafâ
leur ait accordé sur lé khazneh un supplément de 563,727 médins. Cependant
' ces places sont rarement refusées, parce qu’il est nécessaire de les occuper, pour
arriver aux emplois supérieurs;
Les serdâr qui sortoient des ogâq Gâmoulyân, Tâfekgyân, Mousthafazân
et Azabân, recevoient 4®79 médins pour acheter les mules qu’ils montoient
pendant le voyage. Ils touchoiënt en outre un fonds de 16,667 médins, au partage
duquel les trois autres serdâr participoient, pour se procurer des provisions en
ognons et en fromages.
L’ogâq Metfaraqah foumissoit la garnison du château el-Moueyla, situé dans le
désert, à un tiers du chemin du Kaire à la Mekke. L’aghâ qui la commandoit
recevoit du rouznâmgy i 8o,4 4 o médins, fixés par le sultan Moustafà, et pris sur
fe khazneh, deux ou trois mois avant le départ de la caravane, parce que c’est
alors qui! partoit pour aller relever la garnison qui y avoit été envoyée l’année
précédente: Cette somme se distribuoit aux soldats à titre d’indemnité, et n’empê-
choit pas lè paiement de leur solde ordinaire.
Lorsque la caravane revient au Kaire, l’émyr hâggy expédie, des châteaux
d Akabeh et de Nekel, des piétons qui viennent annoncer son arrivée au pâchâ
-et aux beys. Dans le,s autres occasions,, ses ordres ou ses dépêches.sont portés
ait constamment refusé de leur payer le tribut d’usage, du tribut, mais encore ils se sont faitpayér l’arriéré, c’est-
1 s ne sont jatnats parvenus à lui enlever un seul chameau, à-dire, ce que Husseyn bey kechfcech avoit refusé de leur
A approche des passages que les Arabes choisissent pour acquitter. En 1200, la caravane, conduite par M ohamieuni
agressions,.il promettoit à ses gens de leur partager med bey ntabdoul, fut entièrement pillée ; six ans après
le subside qu ils reciamoient s ils battoient les assaillans; eUe éprouva' le même malheur. Il est vrai que l’on assure
cet eape tent ut réussit si ien, qu il finit par éloigner que M ourâd et Ibrâhym engagèrent les Arabes à conttout
danger. Les Arabes n ont pas été si mal menés par mettre ce brigandage, pour avoir un prétexte de faire
ses successeurs; non-seulement ils ont rétabli le paiement perdre ses emplois à O ’smân bey tobal, qui la conduisoit.
par quatre exprès montes sur des dromadaires ; les uns et les autres reçoivent du
rouznâmgy les sommes énoncées dans l’état.
On trouve à sept journées du Kaire, dans le château de Nekel , dans celui
d’Ageroud, situé aux environs d’Azlem , et dans quelques autres endroits , des
puits qui servent à désaltérer la c'aravane et à renouveler ses provisions d’eau. Le
sultan Solymân assigna des fonds pour nettoyer ces puits, de même que les bassins
qui reçoivent l’eau qu’on en tire ; il pourvut également à l’achat de la paille
dont on nourrit les boeufs employés à la faire monter. Les saqqâyn ou porteurs d’eau
au service de l’émyr hâggy précèdent la caravane pour remplir les bassins , et
dresser une tente à 1 abri de laquelle ifs distribuent l’eàu aux pèlerins.
Le meballer annonce aux fidèles les heures de la prière, et répète celle que
l’imâm prononce; il remplit également ce ministère sur la montagne cl - Arafat.
D après une disposition expresse de Solymân, le chameau qu’il monte doit être
fourni, moyennant les 2000 médins qu’il a accordés, par le percepteur des droits
du khourdeh, parce que celui-ci, ayant l’inspection sur les marchés des bêtes de
somme, peut le servir avec plus de facilité qu’un autre.
LAzlem bâchâ, officier qui doit aller au-devant de la caravane avec des râfraî-
chissemens pour l’émyr et pour les pèlerins, est nommé par le pâchâ, sur la présentation
des beys : il arrive ordinairement à Azlem deux jours avant qu’elle
âtteigne ce gîte. Autrefois la caravane trouvoit au château d’el-Akabeh un autre
officier avec un second ravitaillement; mais, A’iy-bey ayant supprimé cette der-
niere dépense, et réuni les places et les traitemens des deux envoyés, ce n’est plus
qu’à Azlem que les pèlerins trouvent actuellement les rafraîchissemens que Solyman
a pris soin de leur accorder. L’Azlem bâchâ pourvoit à l’achat et au transport
des comestibles qu’il apporte, avec les sommes suivantes.
D’après les réglemens du sultan Solymân, il reçoit,
com m e A zlem b âch â.................
Comm e A kabeh b âch â...............
Sur le m âl el-gihât faisant
partie de l’an cien
kouchoiifyeh..
du gou v ern eu r de la pro- ]
vince de G y z e h .. - . . . . 9/1,000. I
de celui de la B ah y reh ... . 3 0 0 ,0 0 0 . (
de celui de la G h arby eh . . 2 0 0 ,0 0 0 . )
Mohammed-bey, voulant mettre l’Azlem bâchâ en état
de subvenir aux dépenses dont il étoit chargé et que le
temps avoit rendues beaucoup plus coûteuses, chargea les
gouverneurs des provinces ci-après désignées, de lui payer
les sommes suivantes, comme supplément dis’Iâmyeh. (de la province de C harqyeh 2 5 0 ,0 0 0 .
59 4 ,0 0 0 .
193 ,2 7 8 .
275>5 5° ‘
de celle de Q eiyoubyeh. . , 2 0 6 ,5 5 0 .
... &------ ^ de celle de M ansourah . . . 30 0 ,0 0 0 .
de celle d e G harbyeh 4 o o ,o o o .
l de celle de M e n o u fÿ e h .. . 52 5 ,0 0 0 .
1,468,828.