» moubraqa et le pengkâh. Le moubraqa’ est un rameau dirigé vers Je bas, et le
« pengkâh un rameau dirige vers le haut. Le zenklâ a poiir racine inférieure le
» tchârkâh | et pour rameau supérieur, l’a’zai. Nous avons disposé le rameau
» supérieur de manière qu’il parte du tronc même de la branche'qui lui donne
» naissance et se dirige en dessous. Nous avons observé la même disposition
» pour chaque maqâm, à l’exception des quatre racines; car pour celles-ci, les
» deux rameaux qui partent de chacune d’elles , se dirigent en divergeant vers le
» bas, se regardant 1 un 1 autre, parce que l’ordre du système Indien et sa dis-
» position font exigé ainsi.
» Cependant, entre les deux rameaux qui partent des racines, vous reconnoîtrez
» celui qui est inférieur, en ce que c’est lui qui est à droite de la racine, tandis
» que le rameau supérieur est à sa gauche. Comprenez bien cela.
» Au surplus, quiconque a du goût n’a pas besoin qu’on lui apprenne à dis-
» tinguer le rameau supérieur du rameau inférieur ; néanmoins nous avons mis
» une marque pour les distinguer dans la branche elle-même, afin que la chose
» soit plus aisée au commençant : elle consiste en ce que nous avons placé à
» l’extrémité de chacune des branches de l’arbre, un cercle qui est grand en
» comparaison de la petitesse des yeux de ces branches, et dans ce cercle nous
» avons écrit le nom de supérieur et d’inférieur. Nous avons fait la même chose
» pour les racines, comme nous l’avons déjà dit. »
Nous ne pourrions donner de plus grands développemens à cette démonstration,
sans nous enfoncer dans des détails obscurs de la théorie de la musique
des Arabes, qui exigeroient de longs et minutieux commentaires pour être éclaircis;
ce qui ne convient point ici. Au reste, ce que nous venons de rapporter est
plus que suffisant pour faire concevoir la forme de leur système.
A r t i c l e V I I .
Des Principes et des Règles de la Mélodie de la Musique Arabe.
L es Arabes ont rendu leur mélodie beaucoup plus difficile que ne l’a jamais
été chez aucun peuple cette partie de la musique. Les principes et les règles en
sont tellement compliques, qui! n’y a point encore eu de maître qui ait osé se
flatter de les posséder entièrement.
Si 1 on en croit l’histoire de ces peuples, la mélodie offroit jadis tant de ressources
aux musiciens qui s’y étoient rendus habiles, qu’ils pouvoient, à leur gré,
exprimer par leurs chants tous les sentimens, toutes les passions, et les inspirer
successivement à ceux qui les entendoient. On rapporte même un grand nombre
d exemples des effets merveilleux que produisoient les musiciens qui existoient
dans les temps où cette musique étoit florissante en Arabie et en Perse ; aussi
ces musiciens etoient-ils regardés comme des savans du premier mérite.
La méthode que suivent les Arabes dans l’enseignement de la mélodie, n’est
pas meilleure que celle qu ils ont adoptée pour la démonstration de leur système
musical.
musical. Le style, en partie figuré, en partie simple, de leur langage technique,
nuit beaucoup à la clarté des idées, qui d’ailleurs, pour l’ordinaire, sont noyées
dans un océan de mots inutiles, et ne laisse pas toujours le choix des choses
qu’on voudroit rapporter.
Nous allons encore faire parler ici le même auteur que nous avons déjà cité dans
l’article précédent. Voici comment il s’explique dans son Traité sur la musique,
chapitre IV , qui a pour titre, Manière de faire sortir les quatre racines des issues
des bordâh, des racines de l'arbre, dans la pratique. Branches de ces racines, accidens.
« Ce chapitre sera partagé en deux sections renfermant les preuves.
» Nous disons donc aux étudians, qu’ils doivent savoir que nous avons exposé
» dans ce qui précède, tout ce qui concerne la science des sons.
S e c t i o n I . re Manière de tirer les quatre racines des issues des bordâh, des yeux
de la racine de l'arbre, dans la pratique.
» Il sera, en premier lieu, traité du ton de rast, et de sa formation.
» Il commence au bordâh de la racine rast (i), descend au bordâh dessous du
» maqloub (z), ensuite au bordâh dessous de l’hosseyny (3) ; puis il remonte
» au-dessous du maqloub (4), ensuite au bordâh de la racine rast (5), où il
» s’arrête.
Exemple de la Formation du mode Rast.
Bordâh de la racine
rast. * ■
Bordâh du dessous
du maqloub.
Bordâh du dessous
de l’hosseyny.
Bordâh du dessous Bordâh de la racine
du maqloub. rast.
Bordâh motlaqah. Bordâh motlaqah. Bordâh motlaqah. Bordâh motlaqah. Bordâh motlaqah.
» Suivant cette règle, le naghmeh (6) rast est composé de trois bordâh motlaqah
y> sans bordâh moqayyadah. Nous avons déjà dit ce qu’on entend par motlaqah
» et moqayyadah (7). Il est donc composé de cinq naghmeh (8).
» Quant à l’e’râq, voici ce qui concerne sa formation: il commence au bordâh
» de la racine du doukâh (9), monte au bordâh du sihkâh (10), et redescend au
» bordâh du doukâh (11), descend encore de là au bordâh rast (12), ensuite au
» bordâh du dessous du maqloub (13), où il s’arrête.
(1) Voyez, p. 616, à l’exemple des sept racines, le
bordâh du rast ou premier bordâh.
.(2) Voyez y p. 61y, à l’exemple des dessous des racines,
le bordâh du dessous du maqloub.
(3) V oyez, à l’exemple précédent, le bordâh du dessous
de l’hosseyny.
(4) V oyez,p. 617, l’exemple précédent.
(5 ) Voyez l’exemple y?. 6i6,. (6) naghmeh signifie, en général,lodieux : ici il est employé dans le sen st oduet son mémélodie;
adiun stio lne ndaeg hrmaset.h rast est la même chose que la mélodie
É. M.
(7) Voyez p. 617. (8) O n doit voir par ce qui est dit ici, que le mot
naghmeh est pris de même que notre mot ton, i.° dans le
sens de mode ou de mélodie, et cest ainsi qu’il est
employé plus haut ; 2.° dans le sens de son mélodieux, et (c9’e) sVt-olày el’zacception qu’il doit avoir en ce moment. ,p. 616, exemple des racines, racine doukâh. (10) Voyez le même exemple.
(11) Voyez le même exemple.
(12) Voyez le même exemple.
(13) V oyez, ». 617, l’exemple des bordâh du dessous
des racines. N n n n