A ’mroù n e p e rd it p o in t de temps ; i l communiqua l'idée d e O ’m ar au x É g y p t ie n s , q ui en fu ren t
d e s e s p e r e , « N o u s craign on s L i e n , d ir e n t - ils , q u e c e n e soit un gran d l a l M i I M
” m I 0" d eX a gerer 3UX ^ du P™ - " e s Fidèles les difficultés de cette en trep r ise , e t dis-lui
» q t t e c e la n e s e -p e u t pas e t n e sera p a s ; car nous n e connoissons au cun moyen d 'e x é iu tL n ,
Am r o u alla d on c reporte r ce tte réponse à O 'm a r , q u i se mit à rire dès q u ’il l’a p e r çu t , e t s’écria-
" ,Ure p a r ce [m q,UI u en t ma VIe entre ses main»i je t’ai bien o b s e rv é , A ’m roit, ainsi q u e tes com-
p g n o n s , q u an d tu leu r as communiqué mes ordres p ou r creuser le canal : c e la leur a déplu ; ils on t
. Une pareille opération pourrait causer le plus grand tort aux habhans de l'Égypte ; fa is en sorte d ’en
»exagérer les difficultés aux yeux du P rinte des F id eles, et dis-lui que cela n’e s t f L p o s h e et ne s e Z
» p a s , parce que nous n avons aucun moyen d ’exécution. »
F n tp p é d’é ton n emen t de ce q u e le khalyfe lu i d iso it, A ’mroit s’écria : . P a r D i e u , tu dis vrai
» toi d . e,e s ; Ia d r e s e s t Passée corame tu v iens d e la raconter. » O ’mar ajouta ; « O c c u p é
» t ô t d o n c serteusement d’ex é cu te r .non p r o je t , e t avise aux m o y ens , de manière q u e l ’anné e n e s t
» passe pas a v an t q u e tout soit terminé. » ,
A ’mroù s’en retourna e t rassembla au tant d’ouvriers q u ’il en avoit besoin. O n creusa d on c dans
le N ,Smage. f er ’ 3 C“ aI q u e ro n nomma C anal * Prince des Fidèles. II le condu isit depuis
le N , ju s q u à la mer; e t en e f fe t , l’anné e n’étoit pas en core é cou lé e lo r sq u e les vais seaux p u r e ,«
y a v tg u e r , e t p orter les vivres nécessaires à la M e k k e e t à M é d y n e ; e t te l fu t le bienfait crue D '
accrnda au x d eu x villes sacrées. O n s’en servit p o u r le tran sp o n des v iv r e s , ^ r è s la mort
sable Ü V t 72' L “ g0 uve rneurs d’% P te Ie d e s sé ch è ren t; on cessa de s’en servir le
dans C° U P é e ’ ^ " | | d “ ^ o d k ,
l É ^ tr n w 0 i r A t e b âI9 1 d h à AW0 Ù ’ q U a n d v - t l e v o i r à s o n re to u r d e
g yp . A m ro u , les A rab es croien t q u e ,e le u r p o r te malheur; ils o n t d éjà manqué d e tuer mon
» chev al : t u s a , ce qui lui es t arrivé. D e toutes mes prov inces d o n t D ie u p u is se se’ servïr " a
;> J g e r les hab.tans du H h e d jâ z , c e lle sur laqu elle j’espère le p lu s , V e s t í a tien n e f f ^ “
» s e c ô u r s !T “ ^ d'ad° UC¡r ieUr S° “ ’ ^ 1 - ^ ie u lu i-même v ien n e à le u r
» a m e Î o L T T 1’1 ’ l Ü ^ F id è fe s ! iui ^ p o n d it A ’mroù ; je sais q u ’av ant l’is lamisme, des v aisseaux
amenoient chez nou s des marchandises de l ’E g yp te . D e p u is q u e nou s avons fait la co n q u ê te de ce
» p a y s , ce tte communication est in te r rom p u e ; le cana l es t en com b ré , e t les marchands en o n t nb
» d on n e la n a v ig a tion . V eu x - tu q u e j ’o rd onne d e le faire c reu s e r , afin d’y v j s eau x
I m M T SIOnS T p - H hediâZ! 9 o c cu Per. — E h b ie n , r é p c L h ^ J ”
des Q o b te s '; ils ^ de ^ 8 » * , ^ S o ie n t
» tu tirerois toutes les provis ions d’u 1 ! Q u e D le u b én,s se rém yr ! C om m en t !
»m a n iè r e q u e tu ruinerois ^ ,M P ° rter dans Ie H h e d jâ z , de
prise. » E n d onnant à A ’mroù d * ce tte entre-
- o w . i - 1rs: mwÊnmËmmm : r i l
ï » — -*— ••
° mar b en al-Khaththab é c r iv it à A ’m roù b en ê l-A ’ss u n e lettre ainsi co n çu e :
“ U. du r eb e " e - T an d is ^ toi e t tes com p agn o n s v ous v ous » vou „ nt m Iesmiens nous maigri,sons Donne nous engg r agissegz gvouss gne
» sera ch ëîi^o i q u a n d ^ a 1" ^ 0 1 mrob ’ î e fe n v o ie un con v o i d e bêtes de som m e , d on t la p remière
» de transport p a r tn e r I M " 7 I “ “ ^ enC° re P ™ * = ^ E ‘™ u v e r u n moyen
is mrou n e tarda pas à se repentir d’avoir donné cette dernière id é e ,
parce qu’on lui fit observer qu’il étoit possible de dévaster l’É g yp te et de la transférer h. Médyne.
Aussitôt il écrivit qu’il avoit réfléchi sur le transport par m e r , et q u ’il y trou voit des difficultés insurmontables.
O ’mar lui répondit : « J ’ai reçu la lettre par laqu elle tu cherches à éluder l’ex éculion du
» p r o je t contenu dans la précédente. J ’en jure par le T o u t-p u is sa n t, ou tu l’ex é cu te ra s, ou je te chas-
» serai par les ore ille s , et j’en enverrai u n qui l ’exécutera. » A ’m roù v it bien q u ’il avoit désobéi à
O ’mar, et il s’occupa à l’instant même du canal. O ’mar lu i en jo ign it de ne pas n é g lig e r de lui envoyer
de tous les comestibles, des vê tem en s , des len tille s , des o gn o n s et des b estiaux ; en un m o t, de tout
c e q ui se trouvoit en É gypte.
A ’mroù confia la direction du canal à un Q o b te , q u i lui dit : « V e u x - tu q u e je te conduise dans un
» endroit où les vaisseaux pourront passer et s e rendre à la M ek k e et k Médyne ! décharge-moi de
» l ’im p ô t, ainsi que toute ma famille. » A ’mroù y c on s en tit, e t en écrivit à O ’m a r , q ui l’approuva.
A I-Q odh à’ï , en parlant de ce c a n a l, dit que O ’mar ben âl-IChaththâb ord onna k A ’mroù ben ê l-A ’s s ,
en l’année de la morta lité, de creuser le canal q u e Ton nomme C anal du Prince des Fidè le s, e t qui
est dans la dépendance de Fosthâth. II le conduisit depuis le N i l jusqu’à Q o lzo um . En moins d’un an
les vaisseaux y p as sè rent, et portèrent toutes les provisions q u e l’on d e s iroit, à M éd yn e et à la M ek k e ;
e t ce fut un bienfait signalé que D ieu accorda aux habitans de ces deux villes sacrées : on le nomma
Canal du Prince des Fidèles.
A I -K en d y , dans son ou vra g e Aldjend-âl-Adoghréby, dit q u e ce canal fut creusé en l’an 23 de
l’hégyre [ 64-3-4 de J. C . ] (1), et terminé en six m o is , de manière q u e le septième les vaisseaux y
passèrent et p urent se rendre dans le Hhedjâz.
A ’bdoûl-A’zyz b en Meroùân bâtit un p on t sur ce c a n a l, lorsqu’il étoit g ou v e rn e u r de l’E g y p t e ,
et l’on y navigu a jusqu’au temps d’A ’b d oû l-A ’zyz. L e s gou verneurs de l’É g yp te n ég lig è ren t de l’en tretenir;
on l’aband onna; les sables l’encombrèrent au p o in t q u e la communication fut entièrement
cou p é e ; et il se terminoit à la Q u e u e du C ro c o d i le , dans le canton des marais de Q o lzo um .
Suivant E bn Q a d y r , ce fu t A b o ù -d ja ’fàr âl-Manssoùr q ui fit combler le canal lorsque Mohhammed
b en A ’bdoûllah ben-Hhaçan se révolta contre' lu i k Méd yn e ; il vou lu t lu i cou pe r les v iv r e s , et ce
canal es t resté comblé jusqu’k présent.
ÊI-Belâdery raconte ainsi ce t événement (2) : <c Mohhammed ben A ’bdoûllah s’étant révolté contre
» Aboù-dja’far âl-M an s soùr , ce khalyfe fit aussitôt écrire en É g yp te p ou r q u e l ’on cessât d’envoyer
» d e s provisions au x habitans des deux villes sacrées , p arce q u ’ils se laisseroient conduire avec
» d o c i li t é , dès qu’on leur cou pe roit les vivres du côté de l ’É g yp te . »
E bn ê l-T h éoù y r , après avoir décrit la cavalcade du kh a ly fe , k l’occasion de l’ou verture du canal
ajoute que c ’est ce même canal q u e fit creuser A ’m roù ben ê l-A ’s s , quand il étoit gou ve rn eu r de
l ’É g yp te , sous le khalyfat de O ’m a r : il commençoit k la mer d’eau d ou ce [ le N i l] de Fosthâth,
capitale de l’E g y p te , e t se terminoit k Q o lz o um , sur les bords de la mer salée [ la mer R o u g e ] . Dans
le temps de la crue du N i l , il falfoit cinq journées aux bâtimens d e ce fleu ve p ou r apporter aux
habitans du Hhedjâz les provisions chargées en É gypte.
XI. Êl-Qolfpum. . . . Extrait de divers Auteurs Arabes.
Q olzoum é to it, dit Aboùlféd â (3), une petite v ille située sur le bord de la mer de i’Y ém e n , du
côté de l’E g yp te ; c’est de cette ville q u e la mer a pris le nom de Qolzoum. Fara’oùn a été submergé
dans son v o is in a g e ; elle est située sur le bras occid ental. L a m e rd e Q o lzo um se p ro lon g e du
n ord au midi, et se termine par deux bras k son extrémité méridionale : Tun de ces bras est k
1 orient, 1 autre k l’occident. Eileh est bâtie sur le bras o r ien ta l, et Q o lzo um sur le bras occidental.
S ur le cap q u i s’avance dans la m e r , entre Q o lzo um e tE ï I e h , est situé le T h oùr [\ e mont S inaï] :
il entre dans la mer du côté du midi. Entre Q o lzo um et le C a i r e , on compte près de trois journées
[en v iro n 25 lieu e s ].
L e même g é o g rap h e , en parlant de Q o lzo um au commencement de son T ra ité des mers, dit
(1) Tous les auteurs, excepté celui-ci, dit le traducteur, s’ac- en 145 de l’hégyre [762 de J. C.] suivant Êl-Makyn, et en
cordent à dire que ce canal fut creusé en l’année de la mortalité, 150 [767 de J. C .], suivant Ben-Ayâs.
qui étoit ia 18. de 1 hégyre [639 de J. C.]. (3) Voir la traduction de cet auteur, par M. Langlès,
(2) Le comblement du canal fut effectué du côté de Qolzoum, p^gt j1-
E . M . . C c a