jamais de plus de deux degres, quoique différente dans chaque espèce de pièce : par
exemple, dans les couvoirs , pendant les dix premiers jours de l’incubation, la
température étoit ( selon le thermomètre de Réaumur) de 32 à 33 degrés au-
dessus de o, et pendant les dix derniers jours, de 28, 29, 29I; dans les fours,
à.linstant ou Ion xnettoit le feu, de 37, 38, 39 degrés, et quatre heures après, 32» 33 > 33t- ( Voyei les deux tableaux ci-après. )
T a b l e a u d e s d e g r é s d e c h a l e u r o b s e r v é s d a n s l e s F o u r s
À P O U L E T S D E l ’ É g y PTE.
/. Suite d expériences faites au Kaire, dans un Four situé dans le quartier dit Setty-zenab.
Thermomètre de Réaumur, degrés au-dessus de o.
DAT BS,
A U
DEHORS.
CHAMBRES
AVANCÉES.
CORRIDOR.
c o in
les dix
premiers
de
l'incuba lion.
rom s.
‘PENDANT
les dix
derniers
de
l'incubation.
INSTA NT
l'on met
le feu.
FOURS.
‘quatre
heures après
du feu.
PENDANT
les dix
derniers OBSERVATIONS.
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21 7 .
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29.
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3 °.
36.
37-
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37 7-
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37-
36.
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34.
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32.
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34-
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32.
31 7-
. 3 1-
32.
32 7*
32.
3 1 7-
Tandis qu’il reste des
oeufs dans les fours pen- '
dant les dix derniers
jours de l’incubation ,
on continue toujours à
apporter du feu dans les
fours voisins, quoiqu’il
ne se trouve pas d’oeufs
dans les couvoirs au-
dessous. .
Suite :d expériences faites au Kaire, dans un Four à poulets situé dans le quartier dit
Bâb el Nasr.
DATES.
A U -
DEHORS.
CHAMBRES
AVANCÉES.
CORRIDOR.
COUVOIRS. FOURS..
OBSERVATIONS. 1 les dix
premiers
jours
de
l'incubation.
les dix
derniers •
INSTANT
l'on met
le feu.
P E*N DANT
les dix
ne met plus
de feu.
/ 6. 22. 23. 26. 3^ 7- 30. 37- 30.
l 7* 25. 24. 27. É 1 8. 23. 24 i. 25 33* z 9 h . 37 7- 32. f 32‘ 29. 36 3 1'
j< ! 9 * l 9- 20. 2 S i - 33- 3°- ■- 37- 29 7- . j IQ- 22. 27. 33 f 29. 38. 30.
<" \1 ÏI21.‘ 2253.- 2244.. 26. 32. 29- 36 f. m 25 7- 32. 2 8 2 . 37- 3°.
k l i 3- 26. 24 f 25. 3 1 7- 19. 37- 30.
fVl4* 2266. 1. 2254.. 2265 .7*. 3321.* 39. 36. gjÜ * 9- . 37 .7-. 3 1 7-
Les Égyptiens n’excellent pas seulement dans l’art de faire éclore les oeufs,
iis savent aussi élever les poulets sans le secours des poules. Ce soin ne regarde
plus ceux qui dirigent les couvees ; il est confié à quelques femmes dans les
maisons des particuliers. Files nen élevent jamais plus de trois ou quatre cents à-
la-fois, et souvent beaucoup moins. Ce n’est qu’au bout de quinze ou vingt
jours, lorsque ceux-ci peuvent se passer des premiers soins, qu’elles vont en cher-
cher une nouvelle quantité dans les couvoirs.
Pendant le jour, on les laisse sur un terrain sec , exposé au soleil et couvert de
déblais. On leur donne pour nourriture, du blé, du riz et du millet concassés,
et de l’eau pour seule boisson. A l’approche de la nuit, on les ramène dans
1 intérieur des maisons, ou on les tient enfermés dans des espèces de fours de
terre, afin de les mettre à l’abri des fraîcheurs de la nuit, et de les garantir de
la poursuite de différens animaux qui pourroient les détruire : ils exigent ces soins
particuliers pendant environ un mois; après ce temps on les laisse courir avec
les poules.
Malgré l’opinion contraire de plusieurs voyageurs, la chair des poules et des
poulets ainsi élevés est tendre et succulente. Les Égyptiens s’en nourrissent avec
delices, et nont aucune préférence pour ceux qui proviennent de l’incubation
des poules. A la vérité, les poulets sont rarement gras ( 1 ) ; les poules sont petites,
et les oeufs moins gros que la plupart de ceux des poules d’Europe : mais cela
vient plutôt de l’espèce ou de la variété particulière des poules de l’Égypte, que
des moyens employés pour les faire éclore.
Lorsque l’on examine tous les avantages que les Égyptiens retirent de leurs
fours à poulets, on regrette de ne point trouver cet art établi en Europe, et
principalement en France, où il seroit presque aussi praticable qu’en Égypte (2).
Avec quelques soins, il sera toujours facile de faire éclore des oeufs par
(■) O n n’engraisse jamais les poulets en É gypte; on les essais faits en Europe pour y pratiquer cet art, et
n y chaponnepasles petits coqs. On y mange touteespèce sur-tout le découragement de ceux q u i, à différentes
de volatile dans l’etat naturel. époques, ont fait les plus grands efforts pour l’établir en
(2) Les voyageurs qui ont visité les fours à poulets de France. Réaumur étoit un de ceux qui réunissoient le
1 Egypte, et qui en ont vu sortir de nombreuses couvées, plus de moyens pour y réussir. Ses expériences étoient
ne doutent pas que cette méthode ne puisse également aussi ingénieuses que la méthode décrite dans son ou-
reussty dans tous les pays; mais personne ne s’est appli- vrage est savante (vuyej l’A rt de faire éclore les oeufs
que a. bien examiner ces sortes d’établissemens, et à en par R éaum ur): mats ceux qui lui avoient appris celle
recueillir exactement^ les procédés. Les voyageurs ne des Égyptiens, lui ont laissé ignorer beaucoup de détails
les ont, jamais vus qu une fois, e t, le plus souvent, lors- qui pouvoient être utiles à ses recherches, et lui assurer
qu Ils n etoient pas en activité : aussi la plupart n’ont re- des résultats plus avantageux.
eue,II, que des renseignemens inexacts, insuffisant, et Pour bien connoitre cet art, il falloit non-seulement
pnsx- va u •h asard. * e..x..a. m •i ner ■l a constructi. on d« u b. ,â t.im ent principal et la
Quelques voyageurs tels que Wesling, Niebuhr et distribution des couvoirs et des fours particuliers, mais
éclore le. n» i f°UrS 'I1" servent à &ire encore de l’époque à laquelle on commence à
Thévennt c " ° j auteurs> auxqueIs ° n peut réunir opérer, voir travailler chaque jour ceux qui sont chargés
eP .S ic a rd , rapportent aussi d’une manière de la direction des fours, connoitre, à l’aide d’un therconforme
a la vente, la méthode générale d’opérer; momètre , le degré de chaleur qu’ils y entretiennent penr
j P . q“ “ 'S0 Ie soin des fours Pen- da" ‘ le temps des couvées ; il falloit suivre à plusieurs
dant durée des couvees, ils on, commis une quantité époques, et dans des fours différens, une seconde et une
erreurs qui leur son, communes avec beaucoup de troisième couvée. C ’est à l’aide de ce plan d’observation
voyageurs. est a a p upart de ces erreurs qu’il seroit que je suis parvenu à recueillir ce que j’ai rapporté sur
perm,s d a,tnbuer aujourd’hui le peu de succès de tous les fours à poulets de l’Égypte.
Ê . M . G g 2