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pour les hommes pauvres et impotens ] (i); un autre pour les veuves et les
orphelins faytâmJ (2) ; un troisième pour les aveugles de la mosquée el-Affiâr (3),
les grands cheykhs, &c. [gaouâdy] (4) ; et enfin les sept autres pour les sept corps
de la milice des Ogâqlu.
L’effendy el-moqâbekh (y). Il est l’examinateur et le vérificateur de tous les
comptes de l’article précédent.
Ueffèndy el-kourekgy (6). Il lait le compte de ce que chaque moultezim doit
payer pour les frais de transport des décombres du Kaire aux boghâi (7) de
Rosette et de Damiette. Cette taxe, qui est comprise dans la somme du myry, se
nomme mal kourelgy : elle est peu considérable, car elle ne s’élève pour toute
l’Egypte qu’à vingt-huit bourses.
Les neuf effendy principaux que je viens de nommer, ont chacun, ainsi que le
rouznâmgy, quatre halfâ : l’effendy el-moqâbeleh, dont le travail est très-considérable,
en a cinq. Ces mêmes effendy, avec le rouznâmgy et son bâch halfa, ont
chacun un kysehdâr (8), ou porteur du sac qui contient les livres de comptes; ils
sont considérés comme gardiens de ces livres; ils savent écrire et sont comptés
parmi les effendy.
Le rouznâmgy a de plus avec lui quatre châkird (9) ou disciples, qui sont aussi
compris parmi les effendy.
Ce ne sont pas encore là tous les membres de cette nombreuse administration :
on y compte quatre kouttâb khayjneh (10), ou écrivains du trésor. Deux de ces
écrivains sont Turks, et supérieurs aux deux autres, qui sont de la nation Juive.
Autrefois ils étoient tous les quatre de cette dernière nation, et l’on raconte que
cela n’a changé que depuis que l’un des écrivains Juifs a abandonné sa religion
pour se faire Musulman : deux de ses fHs lui ayant succédé J il s’est trouvé deux
écrivains Turks.
Deux des écrivains, du pâchâ font partie de l’administration ; ils sont appelés
leffterehgy (11), d’un mot Turk qui signifie écrivain des ordres. L’un écrit en langue
Turque; il est considéré comme le premier : l’autre écrit en arabe.
Enfin trois serrff sont attachés à l’administration du myry ; ils sont tous les trois
Juifs : l’un d’eux est serrâfbâchy ou premier serrâf ; leurs fonctions sont de compter
l’argent et de vérifier les espèces.
Les kouttâb kliaiyneh et les serrâf sont sous les ordres immédiats du rouznâmgy,
mais payés, ainsi que tous les autres membres de l’administration, aux dépens du
myry. Ils peuvent prendre, pour les aider, autant d’écrivains et de serrâf qu’ils
en ont besoin; mais ceux-ci sont payés par eux; et non par le myry.
On distingue le myry en deux parties principales : le mâl chetaouy, ou droit d’hiver;
et le mâlseyfy, ou droit d’été. Les revenus du premier sont pris sur les récoltes
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(6) f ç j f 3 \ l î Jj.2^. Kourek est un mot Turk quiveut
dire rame. L’effendy chargé de i’impôt affecté au transport
des décombres est appelé kourehgy, parce que ce transport,
qui a eu lieu autrefois, se faisoit avec des barques.
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de fèves, d’orge et de blé : ils sont les plus considérables et les premiers recueillis;
aussi sont-ils affectés aux dépenses intérieures, qui sont toujours les plus urgentes.
Les revenus du droit d’été, qui sont pris sur les rizières, sont plus tardifs et sont
affectés aux dépenses extérieures.
Les comptes dés effendy et les versemens du myry se font quatre fois dans
l’année, à trois mois de distance les uns des autres ; le premier a lieu vers le temps
Où le Nil est à son plus haut point d’élévation. Les trois premiers paiemens sont
pris sur le droit d’hiver, et le quatrième sur le droit d’été. Voici comment se fait
le versement : l’effèndy envoie à un moultezim ou à tout autre redevable, par un
domestique du dyvân (1), appelé tchâouch, la note du myry qu’il doit payer; le
moultezim se transporte avec ce tchâouch chez le rouznâmgy, qui, après avoir
perçu la somme, donne un reçu provisoire, d’après lequel l’effendy délivre un
reçu définitif.
Les effendy ont une manière de tenir et d’écrire leurs comptes qui leur est particulière,
et qu’ils disent être aussi en usage parmi les effendy de Constantinople.
Leur écriture, qu’ils appellent kermah (2), paroît, au premier abord, ressembler
assez peu à celle des Arabes; elle n’en diffère cependant qu’en ce que les caractères
en sont beaucoup moins élevés, et plus étendus horizontalement. Cette manière
d’écrire permet de serrer beaucoup les lignes les unes contre les autres, et e’est-là
aussi tout ce que les effendy y trouvent d’avantageux; toutefois il n’y a qu’eux qui
puissent la lire facilement.
‘Les Qobtes tiennent leurs comptes en écriture Arabe ordinaire, et écrivent les
sommes au-dessous des indications ; ce qui rend les sommes totales fort difficiles
à former. Les effendy, qui tiennent probablement leur méthode de Constantinople,
suivent la manière Européenne ; ils écrivent les sommes dans la même ligne que
l’indication, ën ayant soin de ranger toutes celles qui doivent être additionnées
ensemble, les unes au-dessous des autres. Ils paroissent fort satisfaits d’être en
possession de cette méthode; et dans tout autre pays que l’Egypte, on auroit lieu
detre étonné de ne pas la voir adoptée généralement, sur-tout par des hommes
comme les Qobtes , dont le plus grand travail consiste à faire des additions :
mais en Egypte, où l’habitude prévaut par-dessus tout, cela n’a rien qui doive
surprendre.
Le rouznâmgy présente les comptes de toute son administration au pâchâ, au
defierdâr (3) ou chancelier, qui est toujours un bey (4), et au cheykh el-beled du
Kaire. Quand ils sont approuvés, on les envoie à Constantinople, écrits en langue
Turque kermah. Quelquefois aussi le grand-seigneur les fait vérifier par un aghâ,
qu’il dépêche à cet effet.
Lorsque toutes les dépenses qui doivent être légitimement prises sur le myry
■sont prelevees, il reste environ douze mille bourses. Cette somme, appelée
khâyneh ou trésor, forme le revenu du grand-seigneur, et lui est apportée par un
bey. C est en lannee 1173 de lhégyre que le dernier envoi a eu lieu.
( 0 (2) U/!=,. (3) J s j à s .
(4) Le dernier defterdâr a été Ayoub-bcy le petit, qui a péri à la bataille des Pyramides.
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