
I $6 M É M O I R E S U R L E C A N A L
site où nous reportons Thaubastum, présente plutôt que celui d’A’bbâçeh : car, si
cette position, dont on a dit, circapaludcs Arabioe, devoit répondre à A’bbâçeh, on ne
pourrait pas dire sans inconséquence d’A’bbâçeh ce que d’Anville cite d’un itinéraire
de la Palestine, que l’on trouve dans Sanut (1), terra est fertilis, et villa abimdat omnibus
bonis; ce qui est encore aujourd’hui fondé par rapport au territoire d’A ’bbâçeh.
La mansion suivante satisfait dans les xxvih. ap. qui font répondre à Seloe ou
Sâlehyeh. Mais Jes xxiv. ap. restans, pour la distance indiquée de Seloe à Péluse,
par Magdolum , devraient être portés à xxxxiv. NP. pour répondre à la vraie distance
de ces deux villes; sans pouvoir assigner cependant le site de Magdolum,
quoiqu’il existe sur cette direction des ruines auxquelles nous pouvons le rapporter,
et qu’on trouve à xii. ap. environ de Péluse : mais la distance de Seloe à
Magdolum seroit alors de x x x i l . ap.
Une autre route du même itinéraire, de Péluse à Memphis, y est ainsi détaillée:
D IS T A NCES. IN D I C A T IO N S D ES L IEU X . -----------— —
MILLES ROMAINS. T 0 I S E S. MÈTRES.
( P é lu se . . XVI. 1 6. J 2 ,0 ()<>. 2 35 75- S A
\ D a p h n æ . XVIII. 18 . I 3,608. 2 6 5 1 2 . 4 3 .
/T acasarta ........... , . . à T h o u ................... .. . . . . XXIV. 24. l 8, l 4 4 . 3 5 3 6 3 . 32.
\T h o u ... . XXVI. 26 . 1 9 ,6 5 6 . 38 3 2 3 . t>5.
/ Scenæ v ete ra n o rum . à H e fiu .................. XIV. 14 . 10,5 84 . 20 6 2 8 . 60.
\ H e liu .. . XXIV. * 4 . , i 8, i 4 4 . 3 5 3 6 3 - 3 * -
T o t a u x ..................................... CXXII. ] 22 . 9 2 ,2 3 2 . 1 7 9 7 8 3 . 0 2 .
La première distance est évidemment fautive, et doit être portée à x x vi au
lieu de x v i , pour répondre à celle qui existe entre les vestiges bien connus de
Péluse et de Daphnoe.
Tacasarta, qui succède à xvm. ap. au sud, doit se retrouver sur la frontière, où,
d’après la Notice de l’Empire, étoit un poste militaire sous le nom de Tacasiris; il
répondrait à v. ap. environ, dans le sud de Seloe.
Enfin, les xxiv. a p . qui suivent, font retrouver Thou vers A’bbâçeh, où nous
l’avons déjà fait répondre dans la route inverse qui précède, de Babylone à
Clysma. La suite de l’itinéraire est commune à la route inverse, citée plus haut,
de Thou, par Heliopolis et Babylone, vers Memphis.
La plage de Soueys, et la vallée qui fait suite au golfe, vers le lac amer, nous étant
bien connues, nous croyons pouvoir indiquer aujourd’hui le lieu où les Israélites,
sous la conduite de Moïse, dans leur fuite d’Egypte, durent effectuer le passage
de la mer Rouge. Cette circonstance tend à confirmer l’opinion de quelques
savans, plus récemment émise par Niebuhr, que ce n’a pu être qu’au nord de
Soueys; mais sans préciser, comme lui, cet endroit qu’il dit être au Mâdyeh,
près des ruines de Qolzoum, nous croyons que tout l’espace compris entre le
fond du golfe et le lac amer, qu’on pouvoit considérer comme un isthme
(i) Sanut écrivoit, en 158 8, sur la géographie de l’Afrique [Liber secretorum fdelium crucis, iib. III, cap. 12):
submergé
D E S D E U X M E R S .
1 > 7
submergé avant l’ouverture du canal qui l’occupe, a pu offrir différons points de
passage la mer devant, a cette époque, le couvrir entièrement.
D ailleurs, en prenant les Israélites dans la terre de Ramcssès, ou dans leur propre
canton du Vtcus Judæorum, et les suivant dans leur marche et dans leurs stations
nous voyons que Mo.se, qu, connoissoit fort bien le désert et le phénomène des
marees, a du suivre la route md.quéc par les circonstances; car, pour ne pas déceler
I intention de sa fu.te et de sa sortie d’Egypte, en traversant la plage submergée,
.1 devoit s abstenir de marcher au nord, et de tourner les lacs amers nui
pouyoïent encore se rattacher à l’Ouâdy-Toumylât par une suite de lagunes
marécageuses dues aux crues du Nil (i).
Je nai pas cru devoir traiter cette question sans consulter M. Gossellin qui
après avoir eu communication de cette partie de mon Mémoire, m’a remis la noté
suivante, me laissant la liberté d’en disposer ainsi que je le jugerais convenable.
Un y veira que, sans partager notre opinion, conforme à celle de d’Anville ce
savant, qu. reconnoît d’ailleurs la force de nos motifi déduits des itinéraires, persiste
a preferer 1 autorité des historiens et des géographes. Nous laissons au lecteur
a juger sur cette diversité d’opinions; nous nous sommes seulement permis de fàire
quelques observations, qu’il nous paraît difficile de détruire.
« Tous les auteurs de l’antiquité qui ont parlé d’Heroopolis, dit M Gossellin
» s accordent à placer cette ville sur le bord immédiat du golfe Arabique, à son
» extrémité septentrionale; on peut voir ce qu’avoient écrità ce sujet Agatarchides
» Artemidore, Strabon, Diodore de Sicile, Ptolémée, Agathémère, &c., et ce que
» jen ai dit moi-même dans mes ouvrages.
B ° AnV'Ile a cru Pouvoir récuser les témoignages de tous ces auteurs, d’après
" ™ mDera,re Romain î ui trace une route depuis Babylone d’Egypte jusqu’à
» Clysma, en passant par Heroopolis. Voici cet itinéraire:
IN D IC A T IO N S D E S L IEU X . DI STANCES .
MILLES r o m a in s . TOISES. MÈTRESé I
( B abylonia.....................à H eliu _____
1 H e liu ..............................à Scenæ veteranorum .
J Scenæ v eteranorum . à V icus Ju d æ o rum . . .
D e /V ic u s Ju d æ o rum . . . à T hou
] T h o u ..............................à H e ro ...............
/ H e r o ..............................à S a ra p iu ...............
V S arapiu........................B à C lysm a . . . . . .
T o t a u x ...............
XII.
XVIII.
XII.
XII.
XXIV.
XVIII.
L.
- 7 8 .
68.
9 .072.
I 3 ,608 .
9 .072.
9.072.
1 8 ,1 4 4 .
1 3 ,608 .
3 7,80 0 .
1 7 6 8 1. 6 6 . 1
2 6 5 2 2 .4 3 .
1 7 6 8 1 . 66 .
1 7 6 8 1 . 66 .
3 5 3 6 3 . 3-*
2 6 5 2 2 . 4 3 .
7 3 6 7 3 - 57- I
CXXXXVI. *4 6. (2) 1 1 0 ,3 7 6 . 2 1 5 12 6 . 85. I
( i) L’ingénieur Dubois, qui nous accompagnoit dans
notre première opération, a publié, sureette matière, une
notice qui a été l’objet d’un rapport que M. Costaz,
notre collègue, a fait à l’Institut d’Égypte.
(a) Dans la traduction du mille Romain en toises et en
mètres, on a conservé à cette ancienne mesure la valeur
É. M.
la plus généralement avouée, celle de 756 toises, quoique
M. Gossellin, dans ses Recherches sur les mesures itinéraires
des anciens, pages f j . e, 6S , l’estime à -é o
toif es On a négligé la différence qui résulte de ces
estimations ; elle est de trop peu de valeur dans les dis-
tances indiquées.