S E C T I O N i r
Impositions publiques.
C H A P I T R E P R EMI E R .
Impôts sut les Tertcs.
C e ne fut qu’après beaucoup -de travaux et de recherches que les Turks paru
ren t a fixer es impôts de l’Egypte. Les archives du Gouvernement ayant^i
brulees par les Mamlouks, le sultan Selym tenta d’y suppléer par des renseigné
ens qui pmsa chez lesagens deJancienne administration : il connut le produit
des .mpots, en contra,gnant les officiers publics qui remettent à chaque con-
I H l i n° tC de.Ce f f deVojt Payer> àH 1« registres de leurs opérations.
Cependant les notions obtenues par cette mesure n’ayant pas fourni tous les
résultats qt.,1 vouloit connoître, il ordonna une division générale par provinces
et villages : chaque terr.toire fut subdivisé en fiddân. Il faut convenir néan-
oms que les travaux de ce cadastre ne furent point achevés, puisqu’il existe
dans presque toutes les provinces, des propriétés et des villages entiers dont les’
dimensions sont encore inconnues au Gouvernement.
§■ I."
Du Mal el-hour,
La totalité des impôts qui furent établis sur les terres, est comprise sous la
i ” "“ * [■'">“ P»i *«■ PerÇu par 1« J t o , i
t.° Au paiement du myry,
2.° A celui du kouchoufyeh ,
3-° A celui du fâyz
vpLe m° U'teZim Paye ^ “ yry au sultan< le kouchoufyeh au verneur de la province; le fâyz est son revenu net. bey ou kâchef gouNous
donnerons l’état des sommes imposées sur les provinces de l’Égypte sous
ces trois differens titres, à l’époque de l’arrivée de l’armée Française On verra
dans le compte de M. Estève les moyens qu’il a dû employer pour l’obtenu-
Voici celui du myry :
D É SIG N A T IO N
des
PROVINCES.
MYRY
PROPREMENT
DIT.’
KOUREKGY. T E Z Â K E R TOTAL* OBSER VA TIONS.
Qené........................
Esné.
Girgeh. . . . . . . . . . .
Syout.. .?..................
Manfaloüt. . . . . . . .
Minyeh.....................
Beny-Soueyf............
Fayoum.....................
Atfÿeh........................
Gyzeh........................
Qelyoubyeh.............
Charqyeh..................
Bahyreh.....................
Mansourah................
Gharbyeh..................
Menoufyeh...............
T OTAUX........
Médins.
1,049,121.
JI I,6oO.
Í.443.-Í 37-
2,191,051.
806,870.
322, 130.
3,431,001.
2,293,021.
632,780.
4,331 »773-
3.®3®>434-
5, ° '2,359-
" , ' 44,329-
9.499. '4^-
15.400,535.
I2,403,908.
Médins.
11 *°4î-
1,050.
36,058.
28,643.
20,696.
23,736-
49.292.
2I,8l6.
6,035.
1 33,834-
30,274.
39,984.
42,689.
52,58'.
125,112.
I 10,046.
Médins.
*>797*
i ° ,53i.
*3>579*
4,207.
966.
37,651.
22,371.,
8,156.
77,600.
62,034.
94,589-
92.479-
156,115.
260,547.
230,886.
Médins.
1,061,963.
5-23,181.
5,493.074- 2,223,901.
828,532.
345,866.
3,5' 7,944-
2,337,208.
.646,971.
4,443,207.
3.930,742.
5. ' 46,93 2-
' ',279,497-
9,707,838.
15,786,194.
12,7 44 >840.
Dans ces provinces,
qui composent fa haute
Egypte, la plus grande
1 partie de l’impôt s’acquitte
en nature ; on n’e-
■ nonce ici que ce qu’elles
payent en argent.
Faisant
2.857,7811 15* 8d,
ou 2,822,500^ 52e.
78.31 >.49î- 632,891. 1,073,508. 80,017,890.
Le myry est le tribut que s’est réservé le sultan : celui qu’il perçoit sur les terres
ne selevoit originairement qua-70,858,593 médins; mais, les sultans Ahmed,
Mohammed et Moustafà l’ayant successivement augmenté de 7,412,893, il
est arrive au total que nous avons énoncé. Sa répartition actuelle est la même
que celle qui fut faite par Selym ou Solymân. Soit vice dans le travail, soit détérioration
ou amélioration des terres, elle est très-vicieuse: dans la plupart des
provinces, on voit des territoires étendus et fertiles moins imposés que d’autres
qui n’ont pas les mêmes avantages.-
La somme de 632,891 médins, mentionnée sous le titre de kourekgy, n’entroit
pas autrefois dans le trésor public : elle faisoit néanmoins partie du mal el-
hour; un eflèndy la recevoit directement des moulteçim, et l’employoit au transport
et aux travaux nécessaires pour que les décombres du Kaire fussent conduits
aux embouchures du Nil et jetés dans la mer. Le rouznâmgy surveilloit la gestion
et recevoit les comptes de cet efïèndy. Les gens en place ayant détourné l’emploi
de ce fonds depuis environ un siècle, la Porte ordonna qu’il seroit versé dans son
trésor : la cessation de la dépense à laquelle il devoit pourvoir, a produit, dans les
environs du Kaire, des collines factices d’où s’élèvent continuellement des exhalaisons
et une poussière désagréables et malsaines.
Le tezâker tchâouchyeh fut établi par le sultan pour fournir un supplément de
paye aux membres de l’ogâq Tchâouchyeh, chargé d’assurer la levée du myry. II
étoit perçu directement par les officiers de ce corps; mais, dans les derniers temps,
les moultr/un en ayant refusé le paiement, le pâchâ vint au secours de cet ogâq,
devenu trop foible pour l’exiger, en ordonnant par un firman que ce droit seroit perçu
comme faisant partie du myry, et qu’il auroit la destination prescrite par le règlement.