
IN D IC A T IO N S DES PARTIES E T N A TU R E S DE TR A V A U X .
Ci-contre
Êtablrssemens de vannes , batardeaux, et de trois ponts dormans
sur le canal-aqu educ....................... . . . . . . . . .........................
Aqueducs ou conduites répondant aux aiguades e t citernes dans la
v ille d’A lex an d r ie , et autres dépenses imprévues.......................................
\
D é p e n s e du C an al d’A lexand rie................... ..
D é p e n s e g é n é r a l e du C an a l des deux mers.
6 ,3 0 o ,o o o f. 23 ,20 0 ,0 0 0 f .
60,000.
44o»ooo.
6,800,000. 6,800,000.
30,000,000.
Evaluation du Temps nécessaire a Vexécution des Travaux.
Si l’on suppose qu’il existe en Égypte un Gouvernement solidement établi,
assez fort pour prévenir les crises toujours renaissantes qu’éprouve ce pays; que
ce Gouvernement puisse offrir assez de confiance à la compagnie qui feroit l’entreprise
de ce grand ouvrage , et qu il veuille imprimer à l’exécution des travaux
toute I activité convenable, en y faisant concourir les habitans des campagnes dans
les rapports de la population et des intérêts locaux ; si l’on considère enfin que 1 hiver, dont la rigueur suspend en Europe les travaux publics, est au contraire,
en Egypte, le temps le plus favorable à leur activité, on estimera que quatre
années suffiraient pour l’entière confection du canal. Mais il est aussi d’autres travaux
gratuits, sur lesquels on peut compter de la part des fellâh [les laboureurs
et les fermiers], d’après le zèle qu’ils ont manifesté toutes les fois que nous les
avons entretenus des projets relatifs aux irrigations.
Nous estimons encore que dix mille ouvriers convenablement répartis sur les
différens points du canal de Soueys, de ceux du Kaire et d’Alexandrie, devront
suffire à l’exécution des projets, et que la seule ville du Kaire pourrait les fournir,
à moins qu’on ne préférât de les prendre dans les provinces où ils seraient disponibles
, en suppléant a cette levee par ces hommes oisifs qui encombrent la capitale
(2), et que les travaux de 1 agriculture réclament impérieusement.
(1) O n observe que cette som m e de 30,000,000 fr., ports de B oulâq, de Soueys et d’A lexandrie, parce qu’on
et toutes celles dont ellese com pose, seraient susceptibles les considère com m e indépendans de ceux du canal,
de beaucoup de réduction, si l’on ne croyoit pas devoir (a) Le luxe des riches du pays consiste essentiellem ent
apporter dans les constructions un certain luxe d’appareil dans le nom bre de leurs dom estiques, dont le salaire est
et de solidité qu’exige l’im portance de ce grand ouvrage; très-m o d iq u e, et dont les services répondent au goût
m ais on n’a pas com pris dans cet aperçu les travaux des des m aîtres pour le repos et la mollesse.
§. II.
ESSAI HISTORIQUE ET CRITIQUE
SUR LA GÉOGRAPHIE
DE L’ISTHME DE SOUEYS.
Ü N E position essentielle et première à rétablir, et à laquelle se rattache toute
la topographie de l’Isthme, est celle d'Heroon ou Heroopolis, sur laquelle tant
d auteurs ont été et sont encore partagés : cependant, d’après nos données, nous
nhésitons pas/si toutefois Heroopolis a été la même qu’Heroon, d’en reconnoître
et d’en fixer la position aux ruines d’Abou-Keycheyd, sur le bord du canal, vers le
centre de l’Ouâdy.
Pococke, pour trancher la difficulté, a imaginé de placer l’Heroon de l’antiquité
où les itinéraires l’exigent, et l’Heroopolis vers le golfe à Ageroud. Le docteur
Shaw a partagé la même opinion. Mais le site d’Ageroud ne présente aucune ruine,
et nous paroît trop élevé pour convenir à des établissemens autres que ceux d’une
mansion dont la position est déterminée par les eaux potables qui s’y trouvent ; et
encore ces eaux, qui n’y existent qu a une très-grande profondeur, doivent faire
présumer que ce puits n’a été ouvert à grands frais que pour satisfaire aux besoins
d une station qui répond à deux journées de l’ancienne Babylone, dans la route
d’Arsinoé.
^ Cependant Strabon dit positivement que la ville d’Heroopolis étoit située près
d Arsinoé, à 1 extrémité du golfe Arabique, distingué sous le nom de sinus Heroo-
polites, du côté qui regarde l’Egypte. Pline, qui exprime encore la chose avec précision,
dit, en parlant de ce golfe, in quo Heroum oppidum est. Or, dans la position
actuelle de la mer, on serait forcé de reporter le site d’Heroopolis vers Soueys;
mais d autres considérations, et la connoissance des localités, vont jeter quelque
jour sur la difficulté qu’on trouve à faire concorder ces diverses opinions.
D Anville, malgré l’autorité de Strabon, n’a pu se défendre cependant de placer
Heroon [Heroopolis] vers le lieu où nous croyons devoir en fixer la position. En
effet, cette détermination fournit le site respectif de tous les lieux environnans et
satisfait aux divers itinéraires : car, quoique ces anciens itinéraires (1) soient reconnus
fautifs, en ce qu’ils offrent de fréquentes omissions et des contradictions évidentes,
ils n en sont pas moins des monumens publics, dont, dans beaucoup de cas,
d ‘c é t!!tf raire, d' r ntOr DPar0Ît aVOir exhté du tem ps cé!èbre «é0®raPhe aura sans doute mis de César. L a carte d u e do Peunnger, qui semble tenir à à des itinéraires incom plets et imparfailtas dqeurin ieèxries tomieanint
I tneraire par de nom breux rapprochem ens, est ainsi ap- avant lui. Suivant d’autres opinions, cette carte appar-
pelee du nom de ConradPouttngor, antiquaire, docteur tient au règne de T héodose-Ie-G rand (vers l’an 393 );
ugsbourg, qui en eioit propriétaire. O n attribue corn- et c’est de là qu’on l’appelle Table Thêodosienno. D icu il,
m uném ent cette carte, ainsi que l’Itinéraire d’A ntonin, à auteur H ibernois, sous C harlem agne, dans son traité do A m m ien-M arcellm , qu, vivoit sous Ju lien , en 360. C e Monsura crbis terra:, a regardé Théodore 1.“ com m e