la main d r o ite , nous les marquons par une note à double queue ; et les sons
a igus, produits par les doigts de la main g a u c h e , nous les représentons par les
autres notes.
[Mouvement ralenti (1). ]
[Mouvement modéré.]
[Mouvement plus vif.]
Segue.
Segue.
Il y a aussi des ménétriers pu jongleurs d’une classe inférieure à celle des
gha7aouâty ; on les appelle tarrâqah (2). C e u x -c i fon t usage de la flûte appelée
nây (3 ), du rtlâb et du darâboukkeh, e t chantent q u e lqu e fo is , mais absolument
sans a r t , les chansons les plus vulgaires. O n les ren con tre à la suite des
qoradâtyeh (4), c’est-à-dire, de ceux qui fon t danser les singes, les c h ien s , les
ch èv re s, les o u r s , & c . , ou des e scamoteurs, qu’on nomme haouâk (5), ou de
ceux qui montrent la curiosité (6).
O n en rencontre d’autres qui représentent les ombres chinoises (7) et chantent
a vec a ccompagnement du req.
O n pou rro it en core c iter quelques professions dans lesquelles on fait usage
de certains instrumens, telles q u e , 1 .° celle des bahalaouyn (8), qui sont des
espèces de saltimbanques, qui tan tô t dansent sur la c o rd e , et ta n tô t , montés
sur des échasses, suivent le co r tèg e des fêtes publiques e t des n o c e s , en s’a c compagnant
du târ ou de la v io le appelée kemangeh; z.° celle des genk (9),
qui sont des femmes Juives qui enseignent à danser, e t qui quelquefois, montées
sur des ânes, suivent le co r tèg e des n o ce s en jouant du rebâb o u du târ. Mais
nous nous arrêterons là ; car nous abandonnerions insensiblement notre o b je t,
en entrant dans des détails o ù la musique n’a presque plus de part.
(1) Les sons de cette espèce d'instrument nesont point
assez appréciables pour que nous ayons pu les déterminer
rigoureusement ; ceux que nous avons notés ici, ne
représentent que la différence que nous avons cru distinguer
entre eux de l’aigu au grave.
(2) «j'IJJ» tarrâqah.
(3) lS^ nây. Voyez-en la description dans le Mémoire
cité ci-dessus, IL* partie, chap. v.
(4) >jS qoradâtyeh : ce mot est dérivé de ijü qerd,
qui signifie singe.
(5) cÿ\yt> haouâk, escamoteur.
(6) Nous ignorons si ceüx-ci ont un nom particulier:
les renseignemens que nous nous sommes procurés à leur
égard, ne nous ont rien appris de plus que ce que nous
avions vu par nous-mêmes; telle est là définition qù’on
nous en adonnée: J jjjLlj J Jliu
« Chose curieuse que l’on fait voir en peinture dans
» des boites. »
(7) Nous n’avons pu encore apprendre si ces derniers
avoient un nom particulier; on les définit ainsi:
*— fcJüUa « société
»de gens qui jouent avec les ombres, et qui chantent
»au son du req et de Ya’ raqyeh ou e’ raqyeh. »
(8) bahalaouyn.
(9) cita. djenk en bon arabe.
A r t i c l e V I .
De la Musique guerrière.
Q u o i q u ' o n ne puisse dou te r que les Égyptiens ne soient capables de co n server
une fermeté stoïque dans les plus grands malheurs, dans les périls extrêmes,
et jusque dans les apprêts du supplice et dans les plus horribles tourmens (i)-,
ils n’o n t cependant nullement le caractère belliqueux. S’ils l’avoient e u , ils n’au-
roient pas abandonné à des étrangers, depuis près de trois mille ans jusqu’à ce
jo u r , la possession, la garde et la défense de leur pays : il n’est donc pas étonnant
qu’on ne trouv e po in t ch e z eu x , à proprement p a r le r de musique guerrière.
Ils ont cependant des airs de marches, mais non de marches purement militaires
, tels que les nôtres. C e s a irs , ch e z e u x , sont ceux qu’on exécute dans
certaines circonstances solen nelles, comme a la procession du ramadan (2], a
ce lle du mahmal (3), ou de la co n vo c a tio n des Hâggyj c’est-à-dire, de ceux qui
se disposent à faire le pèlerinage de la M e c q u e , ou lorsque les autorités civiles
et militaires du Kaire v on t re ce vo ir le pâchâ envoyé par la Porte Othom an e pour
gouverner l’Égypte. L a parfaite conformité qui existe entre ces airs e t ceux de
notre musique m ilitaire, tant pâr le ch o ix des instrumens dont on se sert pour
les e x é cu te r , que par le rhythme plus for tement p ron on c é qui les caractérise,
nous a déterminés à les pla cer dans ce t article. En e ffe t , de même que dans
notre musique militaire, on n’y emploie que les instrumens les plus bruyans,
comme hautbois, trom p e ttes , cym ba le s , tam b ou rs; on n’y admet ni les instrumens
à co rd e s , ni les flûtes : quant aux c la rine tte s , elles ne sont p o in t en usage
Mais le nombre des timbales et des tambours (4) de diverses proportions est
en Égypte.
si con sidérable, produit un si grand tintamarre, l’é cla t des cymbales est si é to u r dissant,
le son aigre et perçant des hautbois appelés ¿amir (5) vibre si vivement
en l’a ir, celui des trompettes est si d é ch iran t, que le plus bruyant et le plus
tumultueux charivari qu’on puisse imaginer ne don ne ro it en co re qu’une foible
idée de l’effet général qui résulte de c e t ensemble.
U n de ces a ir s , qui nous a paru le plus remarquable par l’originalité de sa
m é lo d ie , e t sur-tout par l’époque mémorable qu il nous ra p p e lle , c est celui qui
fut exécuté lorsque les ch e y k h s , les autorités civiles e t militaires-du K a ir e , et
employés en pareil cas, soit parce qu’ils sont particulièrement
destinés aux plaisirs du peuple, à accompagner
les danses des ghaouâçy, celles des singes, des
chiens, des chèvres, des ours, &c. les-farces des jongleurs
de toute espèce, et que par cette raison ils rap-
pelleroient des idées peu conformes au respect dû à de
pareilles solennités ; soit parce qu’ils ne font pas assez
de bruit : mais la première raison nous paroit la plus
vraisemblable.
(5) Zawir ou ^amr au singulier, et ¡¡>oummarah au
pluriel.
(1) L’histoire offre des témoignages non équivoques de
cette fermeté. Xénophon, dans sa Cyropedie, liv. v u ,
cite un fait bien remarquable à cet égard. Nous avons
aussi eu connoissance de plusieurs faits qui confirment
ces témoignages.
(2) qLa*).
( 3) S |
(4) 11 faut excepter de ce nombre le târ, le bendyr,
le req, le dejf, le matfiar, le darâbouhkeh , espèce de
grand vase avec un long pied cylindrique et creux, et
tous les autres instrumens de ce genre, lis ne sont point