
à notre flageolet; l’embouchure de l’un est absolument semblable à celle de l’autre,
et le reste est très-peu différent.
Le flageolet est fait ordinairement d’un tube cylindrique, en buis ou en ivoire,
percé de six trous, sans y comprendre celui de l’embouchure, celui de la lumière
et celui de la patte ou de l’orifice inférieur. Le chabbâbeh est fait d’une seule
phalange de roseau, terminée par le noeud qui la séparoit de la phalange suivante;
et ce noeud, qui n'a point été percé, ferme le tuyau par le bas a ( i ). Il est percé
de sept trous par devant et d’un seul par derrière, sans compter le trou de la
lumière L (z) et celui de l’embouchure E (3).
La partie supérieure du roseau, du côté opposé à la lumière, c’est-à-dire, par
derrière, est taillée en bec de plume, dans l’étendue de 36 millimètres, et cette
portion est bouchée par un bout de bois rond, de la grosseur nécessaire pour remplir
toute la capacité du roseau depuis l’extrémité supérieure jusqu’à très-peu de di$v
tance de la lumière L (4) : ce bout de bois est taillé aussi en bec de plume par derrière,
de manière à ne pas dépasser les bords supérieurs du roseau, qui sont taillés
ainsi; il est en outre aplati par devant, afin de laisser entre lui et les parois du
roseau (qui décrit une courbe) un espace suffisant (y) pour que le souffle introduit
par le bout du bec puisse aller se briser contre la lumière L (6), qui le fait
vibrer et le réfléchit dans le canal de l’instrument : voilà ce qui forme l’embouchure.
Un trou carré, à une distance de y 2 millimètres du bout supérieur du
roseau et sur le devant en L (7), qui va en s’alongeaht et en s’élargissant un peu
par le bas dans l’épaisseur du bois seulement, est ce qui forme la lumière.
On doit voir par tout ceci que le souffarah a beaucoup de rapport avec notre
flageolet.
D es Proportions et des Dimensions du Souffarah et de ses parties.
L e souffarah est long de 314 millimètres; sa grosseur va en diminuant du
•haut en bas. Le diamètre de sa circonférence, au-dessus de la lumière L , est de
23 millimètres (8). Au-dessous du trou d’en bas y , le diamètre n’est plus que de
20 millimètres; au-delà de cet endroit, il y a un petit renflement formé par le
noeud qui termine l’instrument en D.
Nous avons déjà dit que le bec étoit taillé par derrière dans une étendue de
36 millimètres : or, comme, dans la portion qu’on a enlevée, on a pénétré jusqu’à
la moitié de 1 épaisseur du roseau, la largeur du bec est donc égale au diamètre de la
circonférence du corps de l’instrument, au-dessus de la lumière L dont nous avons
parlé. Les deux liens x x , qu’on voit au-dessous du bec, sont en fils enduits de
poix de cordonnier ; mais il nous semble qu’ils n’ont été appliqués là que parce que
(1) Planche C C , fi g. 16.
(2) .Fig. 16 et 17.
(3) Ibid.
(4) Fig- 16 et 17.
(i6î)) FFiigg-. 1‘76 - et 17.
(7) Fig. iff et 17.
(8) Fig. 16.
le roseau s’y étoit fendu, et qu’il étoit nécessaire d’empêcher que la fente ne s’ouvrîs
ou ne se prolongeât davantage.
Le trou carré de la lumière est large par le bas de 7 millimètres, et haut de y,
Ce trou pénètre dans l’intérieur du canal ; mais il semble se prolonger extérieurement
par une hoche qui va en mourant aboutir à la surface, La hoche est d’abord
de la même largeur que le trou ; ensuite elle s'élargit en s’arrondissant un peu par
le bas : elle a 9 millimètres en étendue, de haut en bas.
A la distance de 1 y 1 millimètres de l’extrémité du bec E, et à 83 de la hoche
qui termine la lumière L, est le premier des sept trous de devant, Chaque trou
a 6 millimètres, et est distant des autres de 1 y millimètres. Nous avons désigné ces
trous par les chiffres /, 2 , 3 , 4> J > 7> suivant l’ordre numérique dans lequel ces
trous se présentent, en les comptant de haut en bas, Le plus près du bas, par conséquent
le 7, est à 9 millimètres du noeud, et à 17 de l’extrémité ÇX. A la face
diamétralement opposée à celle des sept trous précédens, il y 3 un autre trou qui
correspond au milieu de l’espace qui sépare les deux premiers trous 1 , 2, Pour
trouver le juste milieu, on a partagé en deux parties égales l’espace du trou / au
trou 2 , comme on a fait au zamr, par une ligne circulaire tracée sur la surface
extérieure du tube ; et sur cette ligne on a creusé, par derrière, un huitième trDu,
que nous ayons désigné par le chiffre ¡t.
Articee III,
D e la Tablature, de la Variété et de l’Etendue des Sons du Souffarah.
O n a peine à s’imaginer comment un instrument aussi simple peut produire
autant de sons différens, et rendre facilement, d’une manière aussi sensible et aussi
distincte qu’il le fait, des nuances de ton très-rapprochées, telles que sont celles
des tiers et des quarts de ton. Nous n’aurions jamais pu nous le persuader, si nous
n’en eussions eu l’expérience, et si nous n’en eussions fait nous-mêmes l’épreuve.
Quoique nous ne soyons pas très-exercés dans l’art de jouer de la flûte, non-seulement
nous n’avons eu aucune peine à former toutes ces nuances, mais nous y
avons réussi ayec la plus grande facilité, en suivant la tablature que nous en avions
faite et que voici ;
n fc-9- W-e- h-0- —
5-*
6-*
Toutefois nous prévenons que ces sons doivent être pris au diapason dç
notre octavin, avec lequel le souffarah a beaucoup de rapport.
j? jflïp H h h h 'h h