Sons des soixante-quinze cordes du Qânon, et Noms des Modes dont ces sons sont
les Toniques naturelles.
Qab d-Doukah. Qab el-Sykâh. Qab el-Girkâh. Qab el-JVaoua. O’chyrân.
1- II. III. IV. V.
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2,3. 4. S. & 7 8, 9. ¡o , I I , 12. 13, 14, 15. 16, 17, 18.
O-Wy g É m
Rast. Doukâli. Sykâh. Glrkâh. , JVaoua. Hosseyny. E Jrâq.
VII. VIII. IX. x. X L XII. XIII.
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•V *
G'trkâh
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Naouà. Hosseyny,
XVIII. XIX.
40, 4 1 , 42. 43, 44, 45. 46, 47, 48. 49, 50, JI. 52, 53, 54. | 55, j6 , 57.
B P Í
Kirdan. Mahyar.
XXII.
, 59, 60. 61 j 6z, 63. 64, 65, 66. 67, 68, 69. 7.0, 71, 72. 73, 74, 7j.
C H A P I T R E IX.
De l ’Instrument appelé en arabe Santir (ij.
On a écrit diversement le nom de santir en arabe, parce que ce nom est
évidemment étranger à la langue Arabe (2). Les uns l’ont orthographié jÀuL*.
dautres, jrÂ~,;ceux-ci,_y«ju~,; ceux-là, ainsi nous avons lieu de douter que
1 orthographe de ce mot puisse être déterminée avec précision en arabe.
Nous aurons peu de chose à dire sur cet instrument, que nous n’avons pu nous
procurer, et que nous n’avons vu que par hasard, et pour ainsi dire en passant, entre
les mains de ceux qui en jouoient dans les rues. Nous n’avons pu conséquemment
1 examiner autant en détail que les autres ; nous n’en parlons même ici que parce que
sa forme lui donne quelque ressemblance avec le qânon dont il vient d’être question.
(1) jxs-, santir. de la haute 'Egypte. Voyez notte Dissertation sur les
(2) Nous avons déjà parlé du nom de santir donné instrumens de musique que l’on remarque parmi les sculp-
très-anciennement à un instrument de musique qui se tures qui décorent les antiques monumens de l'Egypte,
voit parmi les sculptures dans plusieurs temples antiques, sect. art. iv„ A. toux. I , p . ¡8y et ¡88.
Le santir ne fait point partie des instrumens de musique dont les Égyptiens
font usage. Ceux-ci au contraire le dédaignent, soit parce quils regardent leur
qânon comme lui étant fort supérieur, ou, ce qui nous paroft plus vraisemblable,
parce que les Chrétiens, qu’ils méprisent, et les Juifs, quils ont en horreur, jouent
de cet instrument.
Meninski, dans son Thésaurus linguarum Orièntalium (i), a défini le santir a
peu près comme tous les autres instrumens Orientaux, c’est-à-dire, d’une manière
fort inexacte; il lui donne le nom de cymbale, parce qu’il aura probablement lu
quelque part que cet instrument se frappe : car c’est une chose fort remarquable,
que la négligence avec laquelle on a défini tout ce qui a rapport a la musique,
soit dans les relations des voyages, soit dans les traductions ou dans les commentaires
des ouvrages anciens ou étrangers. Nous avons deja rappelé, dans notre
Dissertation sur les instrumens des anciens Égyptiens (2), les opinions hasardées
de quelques commentateurs qui ont pris le sistre, les uns pour une trompette,
les autres pour une cymbale, ceux-ci pour unt flûte, ceux-la pour un cor, quelques
autres pour un tambour, &c. &c., tandis que la moindre attention, enlisant les
poëtes Latins ou Grecs, leur auroit fait sentir combien ils etoient loin de la
vérité. On feroit un Ouvrage fort étendu et tres-singulier, si 1 on vouloit examiner
toutes les erreurs de ce genre que des gens d ailleurs d un mérité distingue ont
commises en parlant de la musique et des instrumens musicaux. La malignité
pourroit prendre plaisir à voir jusqu a quel point quelques écrivains ont abuse
de leur érudition et compromis leur sagacité en cherchant à expliquer des choses
sur lesquelles ils n’àvoient réellement aucune idée bien nette et bien distincte.
Loin de ressembler aux cymbales, qui sont composées de deux parties jumelles
entièrement de métal, le santir se compose d une seule caisse plate, en bois, de
forme trapézoïde de même que le qânon Arabe: mais, au lieu de n avoir qu un coté
oblique comme celui-ci, le santir en a deux et présente la forme d un triangle
tronqué à son sommet; au lieu d avoir des cordes de boyau qui se fiappent avec
un plectrum d’écailie ou de plume d’aigle, il a des cordes en metal qui se battent
avec de petites baguettes de bois terminées par une espece de talon, lequel est
quelquefois en ivoire, quelquefois en corne, et dont la partie convexe est la seule
qu’on fasse porter sur les cordes.
Les cordes sont attachées à des chevilles fichees sur le cote gauche de 1 instrument,‘
et non dans un cheviller saillant au-delà du coffre de 1 instrument, ainsi
qu’elles le sont au qânon; mais elles sont tendues de même de gauche à droite,
depuis le cheviller jusqu’au tire-corde, et sont également portées sur un chevalet
qui précède le tire-corde.
Autant que nous pouvons nous le rappeler, les cordes sont doubles, et non
triples comme celles du qânon. Quant à leur nombre et à lechelle des sons
qu’elles rendent, c’est ce que nous n’avons pas eu l’occasion d examiner.
Il y a, sur la table, des ouïes; mais nous n’assurerons pas qu il y en ait plus ou
( i ) Viennes Austr. 1680, co l. ¿ 991 > voc‘ • (2) Antiquités, Mémoires, tom.J, p. rj/p