de l’état des productions de la terre, qui sont alors dans le cours de leur
végétation et de leur accroissement. Toute la plaine sillonnée par le fleuve
et qui, pendant Iété n’offre qu’un aspect de sécheresse et d’aridité, est tapissée
la plus belle et de la plus abondante verdure , entrecoupée par des villages
ou les palmiers, mêlés de plusieurs arbres odoriférans en pleine floraison n’ins-
ptrent plus une morne tristesse. Toute la nature, ranimée par la fécondité du
euve, semble se rajeunir. Les animaux et les oiseaux se livrent à leurs amours
et s occupent de leur propagation. Cette saison est assez salubre, si l’on sait sé
garantir de la fraîcheur des nuits.
La troisième, que je désignerai sous le nom de saison morbide, parce qu’elle
est la plus pernicieuse à la santé des habitans et sur-toùt des étrangers est celle
qu, commence vers le t ." mars et se Continue ordinairement jusqu’à la-fin de mai
S E S CSt ' °nt PT dam k PriDtemPs > Passent a“ R quelque temp]
a 1 eut V T 0"6 ’ 1 M E 16 S H CeiCle méridi°nal a l entree de juin. Les premiers jours de cette saison voient te^rmin ,ae rf ilne s< Ime o«iassi oonus
deja commencées a la fin du printemps. Ces vents du sud sont d’abord légers■
mais ,1s augmentent successivement, pour décroître ensuite-de même, en sorte que’
pendant une cinquantaine de jours environ, ce qui les a fait appeler khamsyn, il]
nt tres-violens et tres-chauds, et seroient même insupportables, s’ils ne laissoient
pas d mtermission. Ils ne durent ordinairement que trois ou quatre heures de
suite (,). Ils sont damant plus brûlans, qu’ils traversent les déserts immenses qui
bordent au m,d, toute 1 Égypte. Indépendamment de cette qualité, pernicieuse
ces vents se chargent des émanations putrides qui s’exhalent des substances ani-’
maies ou vegetales que cette chaleur décompose , dans les lacs formés par la retraite
des eaux du Ni , ou dans les cimetières qui ont été atteints par l’inondation
le est la principale cause des maladies pestilentielles : aussi est-ce dans cette
saison que nous avons vu la peste, après la grande inondation de l’an o [, 8oi1
faire les plus grands ravages parmi les habitans du Kaire et de la haute Égypte
et quen lan 8 [,8oo nous avons éprouvé la fièvre jaune , qui attaqua partL-
Jierement les blessés du siége du Kaire, tandis que la peste se fit à peine sentir
sans doute parce que les vents se trouvèrent moins humides et moins chargé]
de miasmes putrides, cette année, que dans les années pestilentielles. On seroit
ente e croire que 1 atmosphère de cette saison a présenté en l’an 8 [1800! en
Egypte, un caractère analogue à celle de Saint-Domingue.
Dans cette saison morbide, les plaies se guérissent difficilement, et se compliquent
gangrene ; les maladies de tous les genres prennent alors un caractère ataxique
exigent la plus grande attention de la part du médecin; et généralement tous le]
êtres vivans sont plus ou moins incommodés.
tltiucue lileerss dveo ylaa gneautrusr eW du khamisyMn et mMême ni Mfi"'5 S B ^ ' 9” Î 9‘l Poar re,omf|er avec une eaplosion
produisent souvent dès trombes de sable ou de poussée ^ ° PP“ ^ “ tr°mbeS'
Je désigne la quatrième saison sous le nom d’êiêsienne. Elle commence avant
l’équinoxe ou à la moitié de juin, et se continue jusqu’au débordement du Nil. Les
vents passent au nord, après avoir présenté quelques variations, et se soutiennent
dans le cercle occidental pendant tout ce temps. Ils sont tempérés et observent
une marche assez régulière ; ils se lèvent et se couchent avec le soleil, mais en
augmentant de vitesse, en sorte que, vers le déclin de cet astre, ils sont assez
forts. Ces vents étésiens, en passant sur la Méditerranée, entraînent ses vapeurs
aqueuses vers l’Éthiopie, où elles s’accumulent et se condensent, pour se précipiter
ensuite par torrens de pluie, au solstice d’été, sur les montagnes de l’Abyssinie;
ce qui produit l’accroissement gradué, constant et périodique du Nil.
Pendant cette saison, les nuits sont assez fraîches sans être humides; cependant
il est prudent de se garantir de leur impression. La chaleur est très-forte dans le
jour; et l’on auroit de la peine à la supporter, sans l’existence de ces vents qui la
tempèrent. Cette chaleur n’est point incommode comme celle qu’on éprouve
quelquefois, au milieu de l’été, en Europe. Elle détermine une sueur abondante,
qui entretient le corps dans la même température, celle d’un bain à peine tiède;
cette sueur conserve l’équilibre des fonctions, et prévient les phlegmasies que la
chaleur sèche et brûlante produit ordinairement : aussi est-ce la saison la plus
pure et la plus saine de l’année, pendant laquelle il ne se manifeste aucune maladie,
et les plaies même les plus graves se guérissent d’une manière miraculeuse. C’est
le temps le plus favorable aux caravanes et à la marche des troupes dans l’intérieur
de l’Égypte.