< !y& 9 , et les autres clans celui de 4 à 9 (,) : il s’ensuit donc nécessairement
que le système de la Musique t e Arabes est plus'régulier et plus analogue que
Je nôtre. ^ Une paredle assertion nous auroit paru d’une absurdité révoltante,
et nous l’aurions rejetée avec mépris, avant que nous nous fussions convaincu^
tte son exactitude ; mais aujourd’hui nous sommes forcés de l’admettre : quelque
pénible que soit pour notre amour-propre cet aveu, la vérité l’exige, et nous ne
pouvons le taire. Puisse-t-il, dans ce siècle si fé.cond en merveilles, déterminer
quelque homme de génie courageux 1 entreprendre de faire disparoître du système
de cet art chez nous la rouille des faux principes et des préjugés, indices
trop certains de ¡’ignorance et de la barbarie des siècles où il a été formé ! Puisse-
t-il ranimer le zèle de tous les musiciens habiles, pour faire enfin sortir cet art
du cercle étroit dans lequel la routine l’a mal-adroitcment renfermé, et où il ne
cesse detre outragé par le mauvais goût, et tourmenté par les caprices bizarres
dune mode fantasque et inconstante!
C H A P I T R E II.
De la Pratique de la Musique parmi les Égyptiens modernes,
A r t i c l e : p r e m i e r .
Du peu d’habitude qu’ont les'Égyptiens modernes de réfléchir et de raisonner
sur cet art; du succès de nos premières tentatives pour obtenir d’eux quelques
notions sur les règles de la Pratique, et des premières impressions qu’a faites
sur nous la Musique Arabe exécutée par eux.
C e n a pas ete sans beaucoup de peine et beaucoup de dégoût que nous avons
pu réussir à découvrir en quoi consistent les connoissaoces en musique des
Egyptiens. Le style excessivement verbeux des gens de cette nation/et les digressions
sans fin dont leur entretien est toujours rempli, nous ont souvent forcés
de les questiônner pendant plusieurs heures et quelquefois pendant plusieurs
jours de suite sur le même sujet, sansen recevoir une réponse claire et positive.
(i) Nous savons que, par des hypothèses abstraites de
calcul, on fait le dem i-ton majeur de 15 à 16, et le
majeurs la troisièm e, d’un ton majeur jd ’un ton mineur demi-ton mineur de 24 à 25. Le calcul a l’avantage de
et d’un demi-ton ; la quatrièm e, d’un ton majeur] d’un
pouvoir adm ettre.copim e réel tout ce qui est ..possible'
demi-ton et d’un ton mineur; la cinquièm e, d’un ton
ou vraisemblable ; niais l’expérience ne peut s’étendre
mineur, d’un ton majeur et d’un demi-ton. O r il n’est
au-delà de ce qui est. Au reste, dans l’un et l’autre cas,
pas possible qu’avec ces divers intervalles diversement
y y auroit toujours deux sortes de dem i-ions, l’un plus
ordonnés, on puisse toujours avoir lés mêmes rapports.
grand et 1 autre plus petit que la moitié du ton : et po.ur
Heureusement nous n’avons pas différentdese établi rqèugalerste qsu ij ufisxteens,t
ne parler que du dem i-ton diatonique, le seul qui puisse
l’emploi de chacune de ces entrer dans la .composition de ce que nous nommons la
snooiut se nle sm érelogdaried,o nsos it toeunt ehsa rsmixo ncioem, mete déatnasn tl ad ep ramtiêqmuee
quarte juste; si on Je combine avec les deux espèces
de tons, le majeur et le m ineur, il en résulte six sortes
espece; autrement notre art opposeroit des difficultés
dé quartes justes, différemment composées: la première,
très-grandes à ceux qui s’en occupent, et seroit bien
ton, majeur et la
lceaupra bplleai sdire. dégoûter ceux qui ne l’étudient que pouf
seconde,dun demi- d d’un ton d’un ton mineur;un .demi-ton ; d’un ton mineur- et d’un ' ton
D E L ’ A R T M U S I C A L E N E G Y P T E . 6 6 û
Avant que nous nous fussions procuré quelques manuscrits sur la musique
Arabe, et que nous eussions eu le temps et la facilité de les étudier assez pour y
comprendre quelque chose, nous nous étions imaginé que les réponses évasives
des musiciens Egyptiens aux questions qué nous leur faisions sur leur art, et les
histoires qu’ils trouvoient toujours l’occasion d’y joindre, étoient, de leur part,
un détour adroit qu’ils employoient par honnêteté, pour ne pas être dans la nécessité
de nous dire qu’ils ne nous comprenoient pas et que nous ne nous servions
pas des termes techniques pour leur rendre exactement nos idées: mais, dans
la suite, lorsque nous pûmes nous exprimer dans le langage de l’art, nous fûmes
convaincus que ce n’étoit pas là la raison; nous reconnûmes que ce style leur
■est aussi naturel que l’air qu’ils respirent, et que s’ils mettoient tant de retard
à nous répondre, cela provenoit uniquement de l’embarras où ils se trouvoient
quand nous les interrogions, n’ayant, selon toute apparence, jamais songé à réfléchir
sur ce qu’ils faisoient, et à s’en rendre raison.
Cependant, pour ne pas leur laisser apercevoir que nous avions reconnu leur
ignorance, ce qui auroit pu diminuer leur confiance, les décourager et peut-
être même les éloigner, nous eûmes recours à l’expcrience. Mais ce moyen devint
encore plus désagréable, plus rebutant et presque aussi ingrat que le premier.
Accoutumés au plaisir d’entendre et de goûter, dès la plus tendre enfance,
les chefs-d’oeuvre de nos grands maîtres en musique , il nous fallut, avec les
musiciens Égyptiens, supporter tous les jours, du matin jusqu’au soir, l’effet
révoltant d’une musique qui nous déchiroit les oreilles, démodulations forcées,
dures et baroques, d’ornemens d’un goût extravagant et barbare, et tout cela
exécuté par des voix ingrates, nasales et mal assurées, accompagnées par des
instrumens dont les sons étoient ou maigres et sourds, ou aigres et perçans.
Telles furent les premières impressions que fit sur nous la musique des Egyptiens;
et si l’habitude nous les rendit par la suite tolérables, elle ne put jamais
néanmoins nous les faire trouver agréables pendant tout le temps que nous
demeurâmes en Egypte.
Mais de même que certaines boissons dont le goût nous répugne les premières
fois que nous en buvons, deviennent cependant moins désagréables plus nous
en faisons usage, et finissent même quelquefois par nous paroître délicieuses
quand nous nous y sommes tout-à-fait habitués, de même aussi une plus longue
habitude d’entendre la musique Arabe eût pu diminuer ou dissiper entièrement
la répugnance que nous faisoit éprouver la mélodie de cette musique. Nous
n’oserions assurer qu’un jour nous n’aurions pas trouvé des charmes précisément
dans ce qui d’abord nous a le plus rebutés : car combien de sensations que nous
regardons comme très-naturelles, ne sont cependant rien moins que cela! Les
Egyptiens n’aimoient point notre musique, et trouvoient la leur délicieuse;
nous, nous aimons la nôtre, et trouvons la musique des Egyptiens détestable ;
chacun de son côté croit avoir raison, et est surpris de voir qu’on soit affecté
d’une manière toute différente de ce qu'il a senti ; peut-être n’est-on pas mieux
fondé d’une part que de l'autre. Pour nous, nous pensons que la musique la plus
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