C H A P I T R E VI.
Du Tanbour Baghlamah (i .
C e t t e mandoline paroit être un diminutif du tanbour bouzourk, et c’est vrai
semblablement aussi pour cela qu’on lui a donné le nom de tanbour baghlamah
qui signifie mandoline ¿enfant, ou petite mandoline, par opposition au nom de 1,
precedente, quon a appelée tanbour bouzourk, ou grande mandoline.
tn effet, au premier coup-d’oeil, le tanbour baghlamah ne semble différer d,
tanbour bouzourk que par la petitesse de ses dimensions, lesquelles n’ont guère au,
le tiers des proportions de celui-ci; à cela près, l’un ressemble beaucoup à l’autr,
pai sa forme et par ses omemens: le qaçah, la table, le manche, les chevilles
re-co.de, sont fkits absolument de même; conséquemment nous renvoyons j
la description que nous avons faite de ces parties en parlant du tanbour bouzourk
et nous ne parlerons ici que de ce qui distingue l’instrument dont il s’agit
. qaçah du tanbour haSh,amah (2) n’est composé que de sept côtes, don.
cinq vont en se rétrécissant par le bout, et sont faites du bois d’une espèce de
iauner dun grain assez fin et satiné ; les deux autres, au contraire des cinq précédentes,
vont ems élargissant par les bouts , et aboutissent l’une à l’autre par Je
; 'a WSM enfin de I IP côté, c’est-à-dire, celles sur lesquelles porte la table
Z 7 7 * I I u d “ * châtaignier H t ig e « rie ■
etendue de ces deux parties est divisée par quatorze touches composées de ligatures
en cordes de boyau, de même que le sont celles de toutes les autres mandolines
Orientales. Les chevilles sont de bois de cornouiller, et façonnées non
“ - mais avec une lime; le tire-corde-, Je sillet, le bout du cheviller ■
sommet des tetes des chevilles sont en ivoire. L’abaisse-corde est un anneau compose
de dix tours tres-serrés d’une corde de laiton fort fine. Les trois petites planches
qui, comme au tanbour bouzourk, forment la table, n’en remplissent pas entière-
I.rend.e d™ I, largeur; nuris. * chague côré, e / d * c e „ L “ Z
endroit ou a courbe de 1 ovale commence I retourner et à devenir plut .emibledÏÏi“
Te d T M1 ““ * '* H I B P“ I ffl inorceau d écaillé. Le chevalet est tres-bas et en sapin. Les cordes sont au nombre de quatre •
la première sur la gauche est en laiton, et les trois autres sont en acier (,) ’
L accord de cet instrument est en sens inverse de celui du bouzourk Dans
I v tÆ r Ï H g T 1 ' * - AA’ % 1 Peu n o tre, dans la gravure qu’il en a présentée dans
(3) Laborde compare cet instrument au ÿ M „„„s d i f f é r ^ d T ce'.Ie , "'il “ *
n avons jamais entendu parler en Egypte d’aucun in<- / , q“e nou! en donnons ici- » Le i n s trument
de ce nom ; mais, suivant ce qu’en dit cet auteur ° - '™ ' K"ll,a pres<Iue la ra6me forme que le
dans son Essai sur la musique, il est vraisemblable oue d i i ’ T ” / * ' ° “P pi“! petit- et n’a q>“= trois
IC sevvuri est le même instrument que Z s T v o n s d ê S T ^ de"X ™ g * Iai‘° ”’ A utour
sous le nom de .autour bouq.ourk\xcep” ™ « t i - c i I I Z on uttache des cordes de boyau : pour
est monté de cinq cordes en acier et d ’u n p i • , r r re es sons P*us aig«s, on les touche avec
tandis q u e, suivant Laborde, le sesvuri n’a q j'd n c r’ l c a r / T a ’ “ ° r? ina.ir™ “ K ° " chante e" i° “a"'- Le
cordes en to u t, dont une en laiton. Cependant celui , ? ° K lmnce>,a tabIe " ’est Presque point
c— ,,F». „ i - . .
celui-ci.
celui-ci, les sons sont ordonnés de manière qu’en les regardant comme étant
les sons fondamentaux d’un mode, la tonique est au grave, la dominante et la
sous-dominante à l’aigu; tandis que, dans l’accord du tanbour baghlamah,au contraire,
la tonique est à l’aigu, la dominante et la sous-dominante sont au grave.
EXEMPLE DE L’A C C O R D DU TANBOUR BAGHLAMAH.
Corde de laiton. Corde d’acier. Corde d’acier. Corde d’acier.
Chaque corde étant divisée par les quatorze touches du manche, peut donner
quinze sons différens, en y comprenant le son à vide ; ce qui donne les trois
séries de sons suivantes :
Étendue et Variété des Sons que peut produire le Tanbour Baghlamah.
C H A P I T R E VI I .
De la Kemângeh Rournj. (i), ou de la Viole Grecque.
A r t i c l e I . "
Du Nom de cet Instrument.
L e s Arabes ont emprunté des Persans le nom de kemângeh. Ce nom
en persan est composé de deux mots, de kemân, arc ou archet, et de
k â h , qu’il faut prononcer guiâh et qui signifie l ie u ; ce qui pour eux est la même
chose instrument à a rche t, c’est-à-dire, une viole ; car les Persans désignent souvent
un objet en exprimant seulement l’usage quon en fait : ainsi, par exemple,
pour dire un chandelier, ils;disent le lieu d e là chandelle; pour dire un lit, ils disent
le lieu du sommeil, ¿Te. Le nom de kemângeh suivi du mot K g roumy, qui signifie
gre c, a donc en arabe le même sens que celui de viole Grecque en français.
Les Arabes auroient mal prononcé le mot bemânguiâh, s ils lui eussent
(,) | | | *21/ hmingeh Roumy, c’est-à-dire, viole Grecque. Voyez planche A A , fig. 14. M
É . M .