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 Du  Tanbour  Baghlamah  (i  . 
 C e t t e  mandoline  paroit  être  un diminutif du  tanbour bouzourk,  et c’est vrai  
 semblablement  aussi  pour  cela  qu’on  lui  a  donné  le  nom  de  tanbour baghlamah  
 qui  signifie  mandoline  ¿enfant,  ou petite mandoline,  par  opposition  au  nom  de  1,  
 precedente,  quon  a  appelée  tanbour bouzourk,  ou grande mandoline. 
 tn   effet,  au  premier  coup-d’oeil,  le  tanbour  baghlamah  ne  semble  différer  d,  
 tanbour bouzourk que par la petitesse de ses dimensions, lesquelles n’ont guère au,  
 le  tiers  des  proportions de celui-ci; à  cela près, l’un  ressemble  beaucoup à  l’autr,  
 pai  sa  forme  et  par  ses  omemens:  le  qaçah,  la  table,  le  manche,  les  chevilles  
 re-co.de,  sont  fkits  absolument  de même;  conséquemment  nous  renvoyons  j  
 la  description que nous avons faite de ces parties  en  parlant du tanbour bouzourk  
 et  nous  ne  parlerons  ici  que  de  ce  qui  distingue  l’instrument dont  il  s’agit 
 .  qaçah  du  tanbour haSh,amah  (2)  n’est  composé  que  de  sept  côtes,  don.  
 cinq  vont  en  se  rétrécissant par  le bout,  et  sont faites  du  bois  d’une  espèce  de  
 iauner  dun  grain  assez  fin  et  satiné ; les deux  autres,  au  contraire  des  cinq  précédentes, 
   vont  ems élargissant  par  les bouts , et  aboutissent l’une  à  l’autre par  Je  
 ; 'a WSM enfin de I IP  côté, c’est-à-dire, celles sur lesquelles porte la table 
 Z  7   7  *  I I  u   d   “  *  châtaignier H  t ig e «   rie ■ 
 etendue  de ces deux parties est divisée  par quatorze  touches  composées  de  ligatures  
 en  cordes  de  boyau,  de même  que  le  sont  celles de  toutes les  autres mandolines  
 Orientales.  Les  chevilles  sont  de  bois  de  cornouiller,  et  façonnées  non  
 “ -   mais  avec  une  lime;  le  tire-corde-,  Je  sillet,  le  bout  du  cheviller ■   
 sommet des tetes des  chevilles sont  en  ivoire.  L’abaisse-corde  est un  anneau  compose  
 de dix tours tres-serrés  d’une corde de laiton fort fine. Les trois petites planches  
 qui,  comme  au  tanbour bouzourk, forment  la table,  n’en remplissent pas  entière-  
 I.rend.e  d™  I,  largeur;  nuris.  *   chague  côré,  e / d * c e „ L   “ Z   
 endroit ou  a courbe de 1 ovale commence I  retourner et à devenir plut .emibledÏÏi“ 
 Te d T   M1 ““ * '* H I B  P“ I ffl inorceau d écaillé. Le  chevalet est tres-bas et en sapin. Les cordes sont au nombre de quatre •  
 la première  sur la  gauche  est  en  laiton,  et les  trois autres  sont  en  acier  (,)  ’ 
 L accord de  cet  instrument  est  en  sens  inverse  de  celui  du  bouzourk  Dans 
 I  v tÆ r Ï H g T 1 ' * -   AA’ %  1  Peu  n o tre, dans la  gravure  qu’il en a présentée dans 
 (3)  Laborde compare cet instrument au ÿ M  „„„s  d i f f é r ^ d T  ce'.Ie  , "'il  “  * 
 n avons jamais  entendu  parler  en  Egypte  d’aucun  in<-  /  ,  q“e nou! en donnons ici-  » Le  i n s trument  
 de ce nom ; mais, suivant ce qu’en dit cet auteur  ° -   '™ '  K"ll,a  pres<Iue la ra6me forme que le 
 dans  son Essai sur la musique,  il  est  vraisemblable  oue  d i i ’ T ”  / * '  ° “P pi“! petit- et n’a q>“= trois 
 IC sevvuri est le même instrument que Z s T v o n s  d ê S   T   ^   de"X ™  g   *   Iai‘° ”’  A utour  
 sous  le  nom  de  .autour bouq.ourk\xcep”   ™ « t i - c i   I I Z   on  uttache  des  cordes  de  boyau  :  pour  
 est  monté  de  cinq  cordes  en  acier et  d ’u n p   i  •  , r r  re  es sons P*us aig«s, on les  touche  avec 
 tandis  q u e,  suivant  Laborde,  le sesvuri  n’a  q j'd n c r’  l c a r /  T a ’ “   ° r? ina.ir™ “ K ° "   chante e" i° “a"'- Le  
 cordes  en  to u t,  dont  une  en  laiton.  Cependant  celui  ,  ? ° K lmnce>,a tabIe " ’est Presque point 
 c—  ,,F».  „ i - . . 
 celui-ci. 
 celui-ci,  les  sons  sont  ordonnés  de  manière  qu’en  les  regardant  comme  étant  
 les  sons  fondamentaux  d’un mode,  la  tonique  est  au  grave,  la  dominante  et  la  
 sous-dominante  à  l’aigu;  tandis  que, dans l’accord du  tanbour baghlamah,au contraire, 
  la tonique est à l’aigu,  la dominante  et la sous-dominante  sont au  grave. 
 EXEMPLE  DE  L’A C C O R D   DU  TANBOUR  BAGHLAMAH. 
 Corde de laiton.  Corde d’acier.  Corde  d’acier.  Corde d’acier. 
 Chaque  corde  étant  divisée  par  les  quatorze  touches du manche, peut donner  
 quinze  sons  différens,  en  y  comprenant  le  son  à  vide ;  ce  qui  donne  les  trois  
 séries  de  sons  suivantes : 
 Étendue et  Variété des Sons que peut produire  le  Tanbour Baghlamah. 
 C H A P I T R E   VI I . 
 De  la  Kemângeh  Rournj.  (i),  ou  de  la  Viole  Grecque.  
 A r t i c l e   I . " 
 Du  Nom  de  cet  Instrument. 
 L e s   Arabes  ont  emprunté  des  Persans  le  nom  de  kemângeh.  Ce  nom 
 en persan est composé  de deux mots, de  kemân,  arc ou archet, et  de 
 k â h ,  qu’il  faut prononcer guiâh  et  qui  signifie  l ie u ;   ce  qui pour eux  est  la même  
 chose  instrument  à   a rche t,  c’est-à-dire,  une viole ;  car les Persans désignent  souvent  
 un  objet en  exprimant seulement l’usage quon  en  fait  :  ainsi, par  exemple,  
 pour dire  un  chandelier, ils;disent  le  lieu  d e là   chandelle;  pour dire un lit, ils disent  
 le  lieu  du  sommeil,  ¿Te.  Le  nom de kemângeh  suivi du mot K g  roumy,  qui  signifie  
 gre c, a donc  en  arabe le même sens que celui de  viole  Grecque  en  français. 
 Les Arabes auroient mal prononcé le mot  bemânguiâh, s ils lui eussent 
 (,)   | | |  *21/  hmingeh  Roumy,  c’est-à-dire,  viole  Grecque.  Voyez planche  A A , fig. 14. M  
 É .  M .