
adopté par lès Orientaux, et qu’il a passé de l’Asie en Egypte; et comme les
Persans sont à 1 orient de fEgypte, il se pourrait que cet instrument eût été
apporté de la Perse en ce pays, et que là on lui eût donné l’épithète de charqy,
oriental.
Quant à sa forme, elle ressemble assez à celle de la moitié d’une longue poire un
peu aplatie; sa hauteur totaleest de im,126. Excepté la table, tout Je reste de cet
instrument est peint en noir. 'Leqafah, ou la partie convexe du corps sonore, est
faite d’un seul morceau d’ormeau creusé dans toute sa longueur, de manière à ne lui
laisser qu’une épaisseur convenable et égale par-tout, laquelle paraît être de 5 millimètres.
Ce qaça’h est cependant plutôt en dos d’âne que convexe, c’est-à-dire qu’il
est plus angulaire qu’arrondi. Il se rétrécit en se prolongeant sur la base du manche,
avec laquelle il se confond en quelque sorte par une espèce d’enfourchure qui le
termine et dans laquelle la base du manche est, pour ainsi dire, entée (1). A partir du
sommet des angles de cette enfourchure, qui termine le qaça’h parle haut, le corps
sonore a, jhsqu en bas, 422 millimètres d’étendue en longueur. Au côté droit du
qaça’h,.à 1 1 millimètres près de la table, et à la distance de 18; millimètres au-
dessous de 1 angle de 1 enfourchure précédente, est un petit trou rond, du diamètre
de 6 millimètres: il est creusé obliquement dans l’épaisseur du bois, et paraît
I être a dessein ; car on en trouve un semblable dans les autres tanbour du même
genre, cest-a-dire, dans tous, excepté dans ceux de la forme du tanbour kebyr
Tourky : les uns ont ce trou bouché par une petite plaque ronde en écaille ou
en nacre de perle; les autres lont, comme celui-ci, débouché. Nous ne pouvons
concevoir quelle peut être 1 utilité de ce trou, à moins qu’il ne serve d’ouïe.
La t a b l e est fort alongée et un peu bombée ; elle est, comme celle de tous les
autres tanbour, pleine et sans ouïes (2) : le bois en est de sapin, en trois morceaux.
Le plus grand de ces morceaux est celui du milieu ; il se termine par une queue qui
se prolonge sur le manche jusqu’à 27 millimètres au-dessus de.s angles de l’en-
fourchure du qaçah, c-est-a-dire, sur le manche. Dans tout son pourtour et tout
près dès bords, la table est environnée de gros points noirs faits avec une pointe
de fer rougie au feu, et appliquée un peu obliquement sur le bois. Ces points sont
distans les uns des autres d environ 27 millimètres, un peu plus ou un peu moins.
A la distancé de 224 millimètres du bas de la table, c’est-à-dire, vers le milieu
de la table, est un ornement grossièrement fait en points semblables aux préccdens.
A 81 millimètres au-dessous de celui-ci, on en trouve un autre formé de quatre
points faits de même que les premiers, et distribués en losange. En descendant
encore de 4 i millimètres vers le bas est le chevalet; il n’a pas plus de 9 millimètres
en hauteur, et s étend sur la table dans une largeur de 54 millimètres:
il est en sapin et fait sans beaucoup d’art; seulement, on a évidé un peu le dessous
vers le milieu, et échancré un peu les bouts dans leur épaisseur, pour former
les pieds.
(.) On peut prendre une idée de cette enfourchure du dant composée de parties semblables et semblablement
haut du qaçah, et de la maniéré dont le manche y .est ajustées, mais dans des dimensions plus petites
ajuste ou enté en regardant la figure9> qui, quoiqu’elle (2) Cela nous Fait penser que le petit trou du qaça’h
appartienne a I instrument représente figure 8, est cepen- pourrait bien être en effet une ouïe.
Le m a n c h e et le c h e v i l l e r sont d’une seule pièce, également de bois de sapin ;
ils sont arrondis par-dessous, sans angles, et plats par-dessus: leur longueur, depuis
la partie anguleuse, qui est entée dans 1 enfourchure de la table, jusquau bout
du cheviller, est de 704 millimètres. La surface plate en est ornée de vingt petits
ronds de nacre de perle, dont dix-huit sur une même ligne qui se prolonge dans le
milieu de cette surface, depuis la distance de 16 millimètres au-dessus du sillet
jusqu’à 11 millimètres au-dessus de la queue qui termine le morceau du milieu
de la table, et deux à côté l’un de l’autre, au-dessous des précédens. Les dix-huit
petits ronds en nacre de perle vont en se rapprochant graduellement davantage les
uns des autres, de haut en bas; en sorte que les deux premiers du haut sont
distans entre eux de 29 millimètres, et les deux derniers du bas ne le sont que
d’environ 2 millimètres.
Les t o u c h e s sont au nombre d e vingt-une, à des distances inégales, mais cependant
calculées suivant le système sur lequel est établie l’échelle des sons de cet
instrument. Les seize premières touches sont formées de ligatures en cordes de
boyau très-serrées autour du manche, dont elles font quatre fois le tour; les cinq
autres sont collées sur la table. Celles-ci sont faites d’une espèce de roseau qu on
appelle en arabe qalam (1) ; c’est la même espèce de roseau dont les Orientaux
se servent pour écrire, et qu’ils taillent à peu près comme nous taillons nos plumes:
le diamètre du tube de ce roseau n’a pas plus de 7 millimètres ; on le divise en
quatre parties que l’on amincit et que l’on colle ensuite sur la table.
Le t i r e - c o r d e est à peu près de la même forme, mais plus petit que celui
du tanbour kebyr Tourky. Il est d’un seul morceau de bois de cornouiller. Au
lieu de trous pour passer et attacher les cordes, ici ce sont trois petites entailles,
profondes chacune de y millimètres, qui divisent ce tire-corde en quatre parties
semblables à quatre dents, à chacune desquelles on attache les cordes par une
boucle que l’on fait au bout de ces mêmes cordes.
Le s i l l e t est fait d’une petite lame eu -bois de citronnier, qui a ete introduite
par force dans une hoche étroite faite à 68 millimètres au-dessus de la première
touche en ligature de cordes de boyau.
L’anneau, qui est à 5 millimètres du sillet (nous le nommerons dorénavant
abaisse-cordc), au lieu d’être composé de treize tours d’une corde de laiton, est
formé par*sinq tours d’une corde fine de boyau : mais, comme 1 instrument que
nous avons n’est pas neuf, et que le luthier qui nous la vendu, la,repare avant
de nous le livrer, il est probable qu’il aura substitué cet abaisse-corde en boyau à
celui de métal qui manquoit; car, sur les instrumens de ce genre qui ne paraissent
pas nouvellement réparés, cette partie est en fil de laiton. Nous ne parlons pas
des hoches longitudinales qui sont sur le bas du cheviller et par lesquelles les cordes
passent sous l’abaisse-corde ; elles doivent être et sont en effet dans les auties
(1) Le même mot, en éthiopien, signifie la même chose: cependant en est dérivé par le motLatin calatnus dont
on reconnolt encore ce mot dans le grec «¿Mçuer, kala- il s'est formé; mais, en français, I acception de ce mot
mos, qui a la même signification, ainsi que dans le mot est restreinte à lasignification primitive qu elle a eue dans
Latin cahmus qui rend aussi la même idée. Il est moins les premières langues,
reconnoissable dans notre mot Français chalumeau, qui