» alors à Soueys dans le temps où les vents du nord commencent à souffler,
» vers les premiers jours de juin. »
La nation Européenne qui pourra jouir de la liberté du commerce par la mer
Rouge, doit avoir à Soueys des bâtimens qui lui appartiennent. En profitant des
moussons favorables, c’est-à-dire, des mois de mai, juin, juillet, août et septembre,
pour se rendre dans Unde, et de ceux de décembre, janvier, février et mars,
pour le retour, cette navigation seroit si prompte, que la France, par exemple,
pourroit envoyer des dépêches de Paris à Pondichéry dans l’espace de cent jours]
tandis quil faut au moins cinq mois, ou cent cinquante jours, pour les faire tenir
dans les ports de l’Inde par le Gap de Bonne-Espérance.
On voit que cette correspondance est du plus grand intérêt : mais elle ne
peut avoir lieu toute l’année, parce que les temps favorables à la sortie du détroit
de Bâb-êl-Mandeb cessent à la fin de septembre, et qu’alors on trouve au-dehors
des calmes et des courans qui portent les bâtimens sur la côte d’Afrique, d’où
ils ont peine à se relever, ainsi que des vents contraires, qui, venant lés surprendre,
rendent cette navigation longue et difficile.
Les vaisseaux qui sont stationnés à Soueys, et qui y attendent les vents favorables,
doivent calculer sur ces époques. On part pour le Bengale, dès le mois
de mai au plus tard; pour la côte de Coromandel, dans le mois de juin, jusqu’à la
mi-juillet ; pour la côte de Malabar et de Surate, en juillet et août; et enfin, pour
Bombay, de mai en septembre.
^ Quand lés vaisseaux Européens sont partis de Soueys, il n’y reste plus que des
bâtimens Turks ou Arabes, qui attendent le temps du pèlerinage de la Mekke,
pour s’en retourner à Geddah,, Loheya ou Mokhâ. Il arrive souvent à ces bâtimens
qui sont partis trop tard de Soueys ou de Geddah, d’être surpris en route
par les vents contraires, et forcés d’attendre pendant trente à quarante jours au
mouillage le retour de quelques vents favorables pour regagner le port d’où ils
étoient partis.
Si nous avons démontré que la voie de l’Égypte et de la mer Rouge est,
pendant cinq mois de 1 année, préférable à celle de la grande mer , pour l’arrivée
des dépêches d’Europe dans les Indes, nous pouvons assurer qu’elle l’est encore
en tout temps pour le commerce. L’opinion contraire existe assez généralement:
c est pour la détruire qu’on donne ici le parallèle de la durée de la navigation aux
Indes par le Cap de Bonne-Espérance, avec celle du trajet par la Méditerranée
et la mer Rouge, abstraction faite de toutes difficultés politiques. On suppose la
liberté des mers, avec 1 établissement dune colonie Européenne en Ëgypte.
§. IV .
Parallèle de la Navigation dans l’Inde par le grand Océan, avec celle
par la Méditerranée, l ’Egypte et la Mer Rouge.
I ° Navigation par le grand Océan.
LIEUX, d e PASSAGE e t d b RELACHE.
LATITUDE d e s LIEUX. DISTANCES en DURÉE
NORD. SUD. DEG RÉ S. LIEUES DE ROUTE. EN JOURS.
Lorient, port de France..................... 47° 4s ‘
14. 53. 40.
O. O. O.
O. O. O.
O. O. O.
O. O. O.
0. 0. 0.
I I . 55. 41
o° 0' 0"l
0. 0. 0.
0. 0. 0.
7- 57- 0.
15. 55. 0.
33- 55- ‘ J-
20. 9. 45;
0. 0. 0.
o° 0' 0"
33. O. O.
I J. O. O.
8. 0.. 0.
8. 0. 0.
18. 0. 0.
13. 0.
32. 0. 0.
O
8OO.
350.
1,450.
1,000.
1,100.
• O .
20.
10.
40.
3° .
30.
Ile du Cap Vert (à Saint-Yago)............
La ligne.........................................................
Ile de l’Ascension.......................................
Ile Sainte-Hélène.......................................
Cap de Bonne-Espérance..........................
Iles de Bourbon et de France..................
Pondichéry................ «.............................
T o t a u x ( i ).............. 127. f . 0. 4,700. 130.
2 . ° Navigation par la Méditerranée, ïEgypte et la Mer Rouge.
LIEUX d e PASSAGE e t d e RELACHE.
LONGITUDE
ORIENTALE
de Pans .
L A T I T U D E
NORD.
DISTAN
DEGRÉS.
CES EN
LIEUES DE ROUTE.
DURÉE
EN JOURS.
, f Marseille.........................
Mediterranee. j AIeMndrie; p .d>Ég, (2).
Canal des deux mers.. .
Mer Rouae 1 Soue>,s’ port d' ^ P te -
° j Bâb-el-Mandeb.............
Océan Indien. Pondichéry.....................
T o t a u x .................
3° 2' 0"
2 7 .3 5 .3 0 .
3° . 15. 35.
4r. 0. 0.
77. 31. 30.
43° *7' 49"
31. 13. 5.
29. 58. 37.
12. 0. 0.
1 1 .5 5 .4 1 .
o° 0' 0"
23. O. O.
O. O. O.
18. 0. 0.
37. O. O.
O
60O.
100.
0
600.
1,100.
O
l 5-
IO.
O .
*5-
55-
2,400. 95-
Différence des deux Navigations.
INDICATION DES TRAJETS DE NAVIGATION.
DISTANCES
LIEUES DE ROUTE.
DURÉE EN JOURS,
SANS RELÂCHE. AVECRBLÂCHE.
O O
O O -<£
'ef rf
I3O.
95-
150.
105.
1 rajets p a r .. A . °
Différence en moins par la me 2,300. 35- 45-
On voit dans ce parallèle, que le trajet par l’Océan, supputé à 1 3 0 jours,
peut en exiger 150, à cause des relâches inévitables dans une aussi longue navigation
: 011 peut donc l’évaluer à cinq mois; mais il pourroit être moindre pour un
(1) Ces dista nces en lieues de route sont calculées par (2) La frégate VEgyptienne arriva de Toulon à
rapport aux vents qu’on trouve dans le trajet; les résultats Alexandrie, le 4 pluviôse an 9 [24 janvier 1801 ] ,
sont avoues par M.Deparcieux, capitaine de vaisseau de après dix jours de traversée,
la compagnie des Indes, qui connoît cette navigation.
É . M . R 3