I autre de la tete, en formant une croix de S. André [*]; puis on les tourne autour
de la queue, où l’on achève de les rouler en les montant.
Cest donc à tort, et pour n’avoir pas examiné avec assez d’attention les ins-
trumens Orientaux, que les lexicographes et les voyageurs ont confondu le tanhour
avec le luth, la cithare, la guitare, la lyre, &c. puisque ces derniers instrumens,
en Orient, sont montés en cordes, non de métal, mais de hoyau; qu’ils n’ont,
point de touches fixes ; en un mot, qu’ils n’ont rien des choses remarquables qui
distinguent les tambour. On étoit encore moins fondé à croire que ce tanbour fût
de 1 espèce de nos tambouj'S.
Nous ajouterons qu’en Egypte on ne voit ces sortes de tanbour qu’entre les
mains des Turcs, des Juifs, des Grecs, et quelquefois des Annéniens, mais jamais
entre celles des Egyptiens.
Ces observations étant applicables à tous les instrumens de ce genre, nous
n aurons donc plus à expliquer dans la suite que ce qui est exclusivement propre
a chacun d eux ; et comme d’ailleurs ils se ressemblent encore en bien d’autres
points, nous ne répéterons pas, dans la description des derniers, ce qui déjà
aura été expliqué en parlant des premiers.
A r t i c l e I I .
Du Tanbour kebyr Tourky : de ses Parties ; de leur forme, de leurs dimensions
ou proportions, de leur utilité, et de l’accord de cet instrument.
L e tan b o u r kebyr T o u r k y , ou la grande mandoline Turque, est’ un instrument
haut de i "‘,340 , dont le manche et le cheviller comprennent à eux seuls 1 “ 6 1 1 :
la caisse de l’instrument et le tire-corde font le reste, qui est par conséquent de
325 millimètres (1).
On peut considérer la caisse de l’instrument sous deux faces différentes : l’une
qui est bombée et plus qu’hémisphérique, c’est la face postérieure ou le dos, qu’en
arabe on nomme dahar (2) ; l’autre qui est plate, c’est, la face antérieure ou le
devant, nommé en arabe ougeh (3).
Le q a ç a ’h (4), ou la partie courbe et plus qu’hémisphérique dans le tanbour
Tourky, est d’un très-beau bois roussâtre, satiné et roncé, dont les veines fort
multipliées et très-agréablement distribuées sont d’un brun foncé, tirant sur le
brûlé. Cette partie est composée d’abord de neuf grandes côtes (y) qui partent
de dessous l’emboîture du manche dans le corps de l’instrument, se prolongent
jusquàlautre extrémité diamétralement opposée de la caisse a , et se réunissent
en se concentrant en un seul point, qui est caehé par la pointe de la qiteue
( i) Voyez planche A A , fig. . (4) Voyez fig. 6.
(z) Cette partie ne peut se voir sans la gravure. (5) On nomme ces côtes en arabe, o b b t i r i t i
(3) C ’est cette partie-ià qu’on voit dans la gravure, voyez ibid.
du T I R E - C O R D E T (1). Leur longueur comprend donc toute l’étendue de la
courbure de la caisse dans sa hauteur, depuis A jusqu à iî : chacune d elles a
y4 millimètres de large au sommet de la courbe qu’elle forme, et se rétrécit
de plus en plus vers les extrémités supérieures et inférieures. Immédiatement
à la suite des neuf côtes précédentes, et près de la table, il y en a deux autres,
dont une de chaque côté : elles sont du même bois que les premières; mais, au
contraire de celles-ci, elles ont moins de largeur au sommet de leur courbure
quelles n’en ont aux extrémités, où elles vont en s’élargissant pour atteindre le
niveau de la table. Ces dernières ont environ 4i millimètres dans leur plus
grande largeur, et à peu près 27 millimètres dans l’étendue la plus resserrée.
Comme les premières, elles ont aussi leur naissance au-dessous de l’emboîture
du manche, et se prolongent sous la partie la plus large du tire-corde, laquelle
s’étend par-dessous la caisse, où elles aboutissent en se concentrant.
La face antérieure, appelée ougeh, et que nous nommons la table, est parfaitement
ronde dans ce qui forme le dessus de la caisse. Son diamètre est de 318 millimètres
: elle est pleine, sans ouïes* et un peu convexe ; ce qui donne heu de
penser quelle est soutenue intérieurement, au centre , par un petit étai que
nous nommons l ’ame et qui la'fkit bomber. Cette face est composée de quatre .
planches de sapin qui en occupent toute l’étendue en hauteur, et qui, toutes les
quatre, n’ont pas, dans leur plus grande largeur, au-delà de 253 millimètres; le
reste, de chaque côté, est rempli par deux petits morceaux de bois d’acajou,
ornés’, dans leur partie la plus longue, c’èst-à-dire, celle qui est la plus éloignée de
la circonférence, par deux bandes longitudinales en nacre de perle plaquée, larges
chacune de 6 millimètres sur une hauteur de 180 millimètres. Les deux planches
de sapin du milieu sont terminées par une queue qui s étend sur le bas du manche
au-dessus de A jusqu’à la distance de 86 millimètres. Dans cette partie, il y a un
ornement en nacre, plaqué dans l’épaisseur du bois, sur un enduit de cire d Espagne,
dont sont aussi remplis les intervalles vides de cet ornement. A 1 extrémité
opposée de la table, immédiatement au-dessus du tire-corde, est encore un
ornement qui présente la forme d’une moitié d’ellipse divisée par son peut diamètre
et ayant le sommet de sa courbure terminé par un angle: il est fait dun
seul morceau de nacre, large de 43 millimètres, percé de huit trous polygones,
remplis aussi de cire d’Espagne fondue. • ? , , -
Au-dessous de l’ornement précédent et sur la jonction de la table aux dernières’
côtes de la partie hémisphérique, est collé le tire-corde T, appelé en arabe
, £=» koursy, siège ; il est composé de deux pièces: lune qui se termine en
pointe, et que nous nommons queue du tire-corde; celle-ci est en bois d’acajou
peint en noir, et large, à sa base, de 63 millimètres : l’autre qui forme au bas de
l’instrument en il, une saillie recouverte d’une petite plaque debène, dans 1 épaisseur
de laquelle sont percées quatre couples de trous, pour y passer et attacher
les cordes; le reste de cette pièce est plat, découpé sur les bords, et setend
au - dessus de la partie hémisphérique de la caisse , et se termine en pointe