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II. y a dans la. basse Égypte quelques exemples de villages qui ont des portions
e terres qui se régissent ainsi; on appelle ces terres charoueh (i).
4 -° Du M al Kouchoufyeh (2), ou Droit des Kâehef (3).
A van t de faire connoître la nature de cet impôt, qui est perçu presque tout
entier au profit des commandans de province, il convient peut-être de dire
quelque chose de ces derniers.
Les beys ne gardent qu’une année le gouvernement d’une même province-
leurs principaux devoirs sont d’y maintenir la police, de vider les différens cm!
peuvent s élever de village à village, de défendre les cultivateurs contre les
A rabes, et de protéger les moulteiim dans le recouvrement de leurs revenus.
Un bey a quelquefois jusqu’à vingt kâchtf : ce sont ses lieutenans ; ils agissent
après ses ordres. Le bey passe assez communément trois ou quatre mois dans
sa province, et en habite le chef-lieu : mais il lui importe de ne pas rester trop
ong-temps absent de la capitale, de crainte d’être renversé par quelque intrigue
( ') On trouve dans Hérodote (liv. I l , S.m p )
on passage - relatif au revenu territorial des rois.d’É-
S-pte, à la distribution des terres et à la diminution des
impositions dans certains cas. Je vais le rapporter,
moins pour fàire connoître ce qui se pratiquoit anciennement,
qu’a cause des traits de ressemblance qu’on y
trouvera avec ce que j’ai dit touchant les mêmes points
de I administration actuelle, tant dans la haute que dans
la basse Egypte.
« Les prêtres me dirent encore que le roi Sésostris fit
» le partage des terres, assignant à chacun une partie égale
" « carrée, qu’on, droit au son, à la charge néanmoins de
” luI P a y e tous ,es ans une certaine redevance, qui comp
o s en t son revenu. Si le fleuve enlevoit à quelqu’un une
» partie de sa portion, il aUoit trouver le roi, et lui expo-
” soit ce qui étoit arrivé;, ce prince envoyoit sur les lieux
” des arpenteurs pour voir de combien l’héritage étoit di-
" mIIme> afin de ne taire payer la redevance qu’à propor-
” ,ion d“ fon* qai tas toit, Voilà, je crois, ajoute Héro-
” dote' '’origine t'a la géométrie, qui a passé de ce pays
» en Grèce. »
Il me semble d’abord qu’il fimt substituer à cette phrase,
enlevoit une partie de sa portion , celle-ci, laissoit sans êtes
arrosée une partie de sa portion .- car au temps de Sésostris,
comme aujourd’hui, sans doute, le fleuve n’enlevoit, dans'
l’espace d’une année, qu’une trop petite portion de terre
pour que cela pût être un sujet de réclamation ; et il devoit
aussi, comme àprésent, laisser parfois de grands terrains
sans arrosement.
II me paroit ensuite qu’il ne faut pas entendre d’une
manière trop générale le partage égal des-terres entre tous
les individus; car Hérodbte dit lui-même ( f . ,4, et
168) que les gens de guerre avoient chacun douze aroures
de terre, ou environ cenr toises en carré { * ) , exemptes
de toutes charges et redevances. On sait d’ailleurs, par
C l Selon le calcul de .l'A u r ille , , „ | s„ pp„ „ | , g . Jc
* » g . pouces six lignes. Mo l. I , c i .é de luronrc ne .-¿lève p ., 1 V l L - o o m .
» .s e s , e . les douze amuses n'igu ir .len . point i un caste ,u i au,os! gu.tse-
Diodore de Sicile, que l’ordre sacerdotal possédoit aussi
des terres en propre. D ’un autre côté, comment les marchands,
les artisans, auroient-ils pu avoir quelque part à
cette distribution! Il me semble donc qu’elle ne doit être
entendue qu’entre les cultivateurs. Et si màimenant on
fait attention que la culture des terres qui environnoient
un village, ne pouvoir être raisonnablement confiée qu’à
ses propres habitans, on en conclura, i.» que les villages
possédoient une certaine quantité de terres, au moyen
d’une redevance qu’ils payoient au prince; a.» que les
terres d’un même village appartenoient par indivis à tous
ses habitans, a. qui. elles étoient distribuées chaque année
par parties égales et au moyen du sort.
Les villages possédoient donc autrefois des terres à -
peu-près comme, ceux de la haute Égypte en possèdent
encore aujourd hui; seulement on a cessé de les répartir
entre les cultivateurs avec la même équité.
S i l’on rapproche dp passage d’Hérodole, que je viens
de citer, celui de la Genèse, où Moïse, après avoir raconte
la manière dont Joseph s’y prit pour rendre Pharaon
maître de toutes les terres, ajoute (chap. x l v i i , J . j ,
v. 26) : Depuis cetemps-là jusqu’aujourd’hui, on.paye au
» roi, dans toute l’Egypte, la cinquième partie du revenu
»des terres; et ceci est comme passé en lo i, excepté la
» terre des prêtres, qui est demeurée exempte de cette
” suïeI10n! » et si l’on se rappelle fopinion.que les Égyptiens
modernes ont de la propriété territoriale, on verra
que depuis bien long-temps on est habitué à regarder les
possesseurs de terre, en Egypte, comme les. fermiers du
souverain.
Onpeut encore remarquer dans cepassage de la Genèse,
que les terres de la religion sont, depuis bien des.siècles,
exemptes de toute espèce d’imposiiion.
(t) Uly-f’JL.
(l) .
ûngt-trol, toises .le côté. D ’Anv ille, et » o s les otvens avec lu i, ont
■I» I. coudée I-Iêbru.ijue ov .e I. coudée Ég,p,|euue,..|usi que je le fesol
s dons un Ment ut rc sus le système nie trique des 01,clous Égyptiens. E. J.
s u r l ’ a d m i n i s t r a t i o n D E l ’ É G Y P T E . 2 4 0
qu’il n’auroit pu prévenir assez à temps. Il a toujours quelques - uns de ses kâehef
qui parcourent sa province avec,leurs Mamlouks; il y a aussi, dans beaucoup de
villages, un, deux ou trois qâymmaqâm, ou commandans de place. Ces qâymmaqâm
sont mamlouks ou serrâg ( i ).; ils habitent dans la maison appelée ard el-ousyeh, ou
maison seigneuriale; leurs fonctions, dans le village où ils commandent, sont les
mêmes que celles du bey dans la province qu’il gouverne.
Outre la paye qui leur est accordée par les beys, ils forcent encore les fellâh
à leur donner la plupart des denrées dont ils ont besoin.
Le khâinalidâr (2) ou trésorier du bey est un de ses Mamlouks; et en général,
les personnes qui occupent les diverses charges relatives aux finances de l’intérieur
de la maison d’un bey, occupent aussi les charges analogues touchant les finances
de la province.
Le mal kouchoufyeh est pris en partie sur les moultefun et en partie sur [esfellâh.
Voici les portions de cet impôt qui sont acquittées par les moultefm.
Mal el-gihât (3). Son produit est destiné au convoi de rafraîchissement qui est
envoyé chaque année au - devant de la caravane de la Mekke. Il est recueilli par
les commandans des provinces, et versé entre les mains du cheykh el-beled du
Kaire, qui le remet à ïaslâm bâchy (4) chargé du soin d’en faire l’emploi. Le mal
el-gihat est paye par chacun des moulte^im, dans la proportion des qirât de terres
quils possèdent : il en est de même des droits suivans.
Khedem el-a’skar (5) [paye dçs soldats]. C e droit fut établi autrefois pour la solde
des Ogâqlu ; mais les commandans des provinces se le sont approprié.
A ’det aourâq chetaouy ou seyfy (6) [usage pour les lettres d’hiver et les lettres
d ete]; Ces lettres sont envoyées dans les divers villages, pour les prévenir que l’on
va bientôt percevoir l’imposition.
Voici maintenant les droits composant le mal kouchoufyeh, qui sont prélevés
sur les fellâh.
Rafa el-maiâlem (7) [avanies remplacées]. C e droit fut établi par Mohammed-
bey Aboudahab pour remplacer les avanies arbitraires. Il forma trois classes de
villages : la première paya deux cent dix pataquès ; la seconde, cent cinquante ; et la
troisième, quatre-vingts. L’établissement de cet impôt n’empêcha pas les avanies
arbitraires d’avoir lieu comme auparavant.
Mâl ei-tahryr (8) [droit de libération]. Il fût établi par Ibrâhym-bey pour les
memes motifs que le précédent, et il devint, comme lui, un surcroît de taxe pour
\es fellâh. Ibrâhym forma trois classes de villages, à l’imitation de Mohammed : la
première dut cent cinquante pataquès; laseconde, cent; et la troisième, cinquante,
î Ma,àlib hâkem el-ouylâyeh (9) [réquisitions du commandant de la province]. Ces
réquisitions sont toujours en nature, comme de l’orge, de la paille, &c. ; ou bien
elles sont pour la nourriture de la troupe qui accompagne le commandant quand
il voyage. Lorsque cette troupe est trop nombreuse, on tient compte aux villages
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