9 3 6 d e s c r i p t i o n d e s i n s t r u m e n s d e m u s i q u e
diamètre par le haut; et à son sommet, elle est terminée par une espèce de calotte
avec un bourlet (i ). Le col q , étant destiné à entrer dans le corps de l’instrument,
ainsi qu’on le voit fig. y , est d’un diamètre plus petit que la tête : il forme un
tube, plus gros par le. haut m que parle bas n (2), où il est échancré, davantage
par devant et moins par derrière (3) : s’il n’étoit pas échancré ainsi, il boucheroit
le premier des sept trous 0 du devant, ainsi que le trou S de la face opposée,
lequel est moins élevé (4) que le précédent.
L e b o c a l d U j ! loufyeh est un petit tube en.cuivre (5) qui va en diminuant
insensiblement du bas en haut. La portion du bas s’introduit dans le col q , après
avoir passé au travers de la tête b. Cette portion doit être assez grosse pour
remplir exactement la partie du canal du col dans laquelle il pénètre ; lorsqu’elle
ne l’est pas, on la garnit avec du fil ou de la filasse. L ’autre portion de ce bocal,
qui s eleve au-dessus de la tete b , semble etre divisée en deux par une partie saillante
t , circulaire , plate en dessus et convexe en dessous, au milieu de laquelle
elle se prolonge en s élevant au-dessus (6), et en continuant de diminuer insensiblement!
•
La r o n d e l l e r , appelée en arabe saduf modaouar, est une
plaque ronde (7) d’ivoire, debène, ou d’un bois dur quelconque. Elle est percée,
au centre, d un trou au travers duquel on fait passer le haut du bocal d jusqu’à
sa partie saillante t , ou elle se trouve arrêtée et retenue |8j.
L a n c h e v, nommée en arabe K ls qachah (9) ,l est un bout de tuyau de paille
de dourrah ( jo ) , aplati en forme d’éventail par le haut et conservant dans le
bas sa forme naturelle ( 1 1 ) ; c est dans cette dernière portion de l’anche qu’on
introduit le petit bout du bocal, sur lequel on serre l’anche Je plus étroitement que
1 on peut avec du fil (12), dont on fait plusieurs tours, afin de ne pas donner de
passage à l’air entre les parois de cette anche et le bocal, et pour que le souffle
introduit dans 1 anche par le musicien qui joue du zamr, ne puisse avoir d’autre
issue que celle que lui laissent le canal du bocal d , celui de la tête b et du col q ,
et enfin celui du corps de l’instrument A.
tO Planche CC,, fig »3, 5-
. :M. f f î I
(3) Dg- 3 > 5-
tt) Fig. 3.
(5) Fig. 1 ,4 , S» 6.
(6) Fig. 1, 4 j , 6.
'17) Fig. 1.
(8) IbiJ.
(9) Fig. 1 , 4 , j , 7, g , 9 , 10.
On appelle aussi, en Orient, cette anche sebsy,
¿nais non dans l’Egypte.
{1°) ^ dourrah est une espèce de maïs dont là graine
<n*est guère plus grosse que celle .de la vesce. On cultive
cette plante en Egypte ; on en mange la graine ou crue
ou grillée, et l’on en fait de la farine et du pain. Les ha-
bitans de la haute Thébaïde, et les Nubiens qui habitent
près delà première cataracte, en font leur principale ou
même leur unique nourriture. On s’en sert aussi dans la
Lasse Egypte pour nourrir la volaille : elle est très-propre
à échauffer et à faire pondre les poules.
(r 0 .Fig-7 - Cette figure représente l’anche de grandeur
naturelle. Les figures 9 et 10 représentent l’anche vue de
profil; et là figure 8 la représente vue. du côté du bec.
. (12) Voyez les fig. 7,9, 10.
A r t i c l e IV .
A r t i c l e . IV .
Des Dimensions des parties précédentes-, p a r rapport à chacun des Zamr de
différentes grandeurs.
A y a n t souvent éprouvé nous-mêmes qu’une image quelconque inspire
beaucoup moins d’intérêt, quand l’objet en est inconnu et qu’il n’a pas été
suffisamment expliqué, nous avons pensé qu il nous importoit de ne pas causer,
par notre négligence, un semblable désavantage aux gravures que nous offrons
des instrumens d’Égypte. Dans les descriptions que nous en avons faites, nous
avons apporté tous nos soins à donner de ceux-ci des notions exactes et detaillees,
qui pussent aisément faire concevoir à chacun une idee juste et complété de
tout ce qui en compose l’ensemble, de la matière et de l’art avec lesquels ils sont
fabriqués, de la manière de s’en servir, et de l’usage qu’on en fait, &c. Mais aussi
nous avons senti que, si notre fidélité à rendre compte de tous les détails ne
s’arrêtoit pas là où le lecteur n’exige plus rien de nous, ou si nous cherchions à
lui donner des explications dont il peut aisément se passer, cela pourroit
lui causer de' l’ennui et lui déplaire : en conséquence, nous avons évité jusqu’ici
, autant que nous l’avons pu, les répétitions inutiles, et nous nous sommes
dispensés même de décrire tout ce qu’il étoit facile de deviner. Nous ferons
de même à. l’égard des zamr de différentes grandeurs ; nous ne donnerons que
les dimensions des parties du plus grand et du plus petit de ces instrumens,
parce que chacun pourra de soi-même établir les proportions des parties du zamr
moyen, lesquelles doivent tenir le milieu entre celles des deux autres.
Le c o r p s Adu qabâ ou zamr el-kebyr [grand zamr], en y comprenant la tete b,
a une étendue en longueur de 583 millimètres (1) : les mêmes parties dans
le zamr goura, ou zamr el-soghayr [petit zamr], ont, dans la meme dimension,
312 millimètres (2). L ’étendue du corps A seul, cest-à-dire, sans y comprendre
la tête b, est de 558 millimètres en longueur, au grand zamr (3) : dans le. petit
zamr, l’étendue en longueur du corps A seul est de 290 millimètres (4 )- Au
grand zamr, le plus petit diamètre du corps A , c est-à-dire, celui de la partie y , est
de 29 millimètres (5); le diamètre moyen, cest-a-dire, celui de lextremitc du
haut qui se joint immédiatement à la tête b, est de 29 millimétrés (6); son plus
grand diamètre, qui est celui du pavillon p , est de 90 (7). A u petit zamr , le diamètre
le'plus petit du corps A, c’est-à-dire, celui de la partie y , est de ^ m i ll i mètres
(8); le diamètre moyen, qui est celui de l’extrémité du haut, laquelle se
joint immédiatement à la tête b , est de 16 millimétrés (9); son plus grand diamètre,
qui est celui du pavillon p, est de 63 millimètres (10).
L ’épaisseur du bôis du canal du grand zamr va en diminuant insensiblement
(1) Planche C C , fig. i. (s) Fig. r. (8) Fig. 2.
(2) Fig. 2. , (6) Ibid. (9) lb,4-
(3) Fig. 1. (7) ¡¡¡¡d. (>°) nid.
(4) Fig. 2.'