
T A B L E .
D i v i s i o n du Mémoire, Observations préliminaires............................... . . . P a g e 545,
CHAPITRE I.'r A r a b e s c u l t i v a t e u r s , ayant un siège fixe.............................. 545,
S- * .cr Tribus anciennement établies ; Arabes logés dans des villages. ........... ibid.
Lieux et cantons qu'ils 'occupent. .- . ............. ..................................... ...... ...................... ... j 47-
S- a. Tribus nouvellement établies; Arabes propriétaires, habitant les uns sous des tentes, et
les autres dans des •villages ............................... ’ ....................................... 5 5 4.
Noms des tribus et leurs arrondissemens. ............. . . . . . . . . . . . . . ... 5 fp et siiiv.
CHAPITRE II. A r a b e s g u e r r i e r s e t p a s t e u r s , sans demeure fixe, appelés aussi
Bédouins ou Arabes du désert, tous logés sous des tentes . <j 66.
C o n c l u s i o n ............................ .................................... ....................... .......... .. ............... . . . . 574,
DES DÉSERTS DE L’ÉGYPTE;
Par M. DU BO IS -A YM É ,
M e m b r e d e l a C o m m i s s i o n d e s s c i e n c e s e t d e s a r t s d ’ É g t p t e .
L ’É gypte, dcpuisSyène jusqu’au Kaire, est une longue et étroite vallée (1),
bordée de montagnes stériles, dont le roc ne présente même que fort rarement
ces mousses imperceptibles qui, en Europe, recouvrent et colorent les pierres
exposées à l’air : aucune rivière, aucun ruisseau, ne les sillonnent; car on ne peut
donner ce nom aux torrens éphémères causés par des pluies extrêmement rares :
ce n’est que dans le fond des vallées que l’on rencontre quelques plantes éparses,
êt que l’on trouve, à de grandes distances les uns des autres, des puits qui ne
sont souvent que des trous peu profonds, creusés dans le sable, dont l’eau,
quoique potable, est presque toujours légèrement salée, et jamais assez abondante
pour servir à établir quelques cultures. Ces vallées se coupent en plusieurs
sens; celles qui aboutissent à la vallée du Nil, s’élargissent en s’approchant de
l’Égypte, et forment alors des plaines de sable, qui vont joindre le terrain cultivé
et quelquefois même le Nil. Il n’y a de végétation active que sur les terres arrosées
naturellement ou artificiellement par ce fleuve, et leur extrême fertilité contraste
fortement avec le cadre aride dont elles sont entourées.
Au-dessous du Kaire, le Nil se divise en plusieurs branches ; l’Égypte s’agrandit
; les montagnes s’abaissent et se terminent bientôt en de vastes plaines de
sable, qui, au nord, aboutissent à la Méditerranée, se lient vers l’est aux déserts
de la Syrie et de l’Arabie, et s’étendent à l’ouest dans l’intérieur de l’Afrique.
Ces montagnes arides, ces vallées stériles, ces plaines de sable qui pressent
l’Egypte de tous côtés, et semblent exclure de dessus leur sol tout être vivant,
sont cependant habitées par des hommes belliqueux nommés A ’rab Bedaouy (2),
qui, divisés par familles, errent avec leurs troupeaux dans ces vastes solitudes.
Chez eux, les villes sont des camps, les maisons sont des tentes : quelques
(1) Sa largeur moyenne est d’environ trois lieues.
(2 ) C e mot signifie homme du désert; les Français en ont fait Arabe Bédouin.