sur Je périnee, qui retarde sa sortie , et elle finit par le .rompre, ainsi que j’ai
eu occasion de m’en convaincre, dans la visite que nous avons faite des femmes
malades qui entroient à l’hôpital.
Ces matrones lient le cordon ombilical, ou, après l’avoir coupé avec une
espece de petit couteau, le nouent près du ventre de l’enfant,- qu’elles lavent
d ailleurs, comme dans les temps reculés, avec l’eau marinée, ou l’eau fraîche du
Nil.
Lorsque l’accouchement est contre nature, ou laborieux, elles pratiquent des
opérations qui, d’après leur récit, ont du rapport avec l’opération césarienne
abdominale ou vaginale, et qu’elles disent tenir de leurs ancêtres ; ce qui me
feroit croire que cette opération césarienne n etoit point inconnue aux anciens
Egyptiens : mais j ai appris qu elle éioit, dans les mains de ces matrones, presque
toujours mortelle. Elles s’entendent mieux à faire avorter les femmes ( i ).
Q ) Quelque temps avant mon .départ, je commen- femmes, pour les distribuer dans les principales villes
■çois à exécuter le projet de former quelques élèves sages- de l’Égypte.
CLAS SI F I CATION
DES SAISONS DE L’ÉGYPTE,
E T LEUR INFLUENCE SUR LA SANTÉ DES INDIVIDUS.
JVIes observations m’ont porté à donner au climat d’Égypte quatre saisons
constitutionnelles. La première est celle du débordement du Nil, qui a lieu à la
mi-août, à-peu-près à la même époque où les anciens Égyptiens, selon Bruce,
commençoient leur année; et en cela ce célèbre voyageur est d’accord avec
Hérodote. D’autres historiens assurent que ce peuple commençoit l’année au
solstice d’été, sous le signe du lion.
Sans avoir égard aux mesures du temps et aux usages des Égyptiens anciens
et modernes, j’établirai ma division selon l’influence plus ou moins sensible que
le climat exerce sur l’économie animale dans les différentes saisons que nous
allons indiquer ; et comme le débordement du fleuve, ou l’épanchement de ses
eaux sur les terres qui bordent les rives de son lit, opère un grand changement
sur le sol de l’Égypte et la situation des habitans,, je commencerai mon année
constitutionnelle à cette époque, et je la fixerai, dans le terme moyen, au 20 août.
Depuis ce moment jusqua l’équinoxe d’automne, l’inondation augmente. Pendant
ce laps de temps, toute l’Égypte est semblable à une mer, où les villes et villages
paroissent comme autant d’îles dont les habitans communiquent entre eux, au
moyen de bateaux. Vers la fin de septembre , les eaux se retirent; et à fur et
mesure que la terre limoneuse déposée par le Nil sur les plaines sablonneuses
de l’Égypte se met à découvert, on y sème le trèfle, les orges ou le blé, et on
continue les semailles en suivant la retraite des eaux du fleuve.
J’appelle cette première saison, qui dure environ trois mois , saison humide :
elle peut être regardée comme l’hiver du pays. Les vents d’ouest, qui soufflent
alors, augmentent encore l’humidité de l’atmosphère, couverte de brume le soir,
et sur-tout le matin. De là une fraîcheur incommode et nuisible aux excrétions
animales. C ’est dans cette saison que se déclarent les ophtalmies, les fièvres
miliaires, les diarrhées et les affections catarrales.
La seconde, que je nomme saison fécondante, commence à l’approche du
solstice d’hiver ou vers le milieu de décembre, et dure jusquau 1T mars, epoque
des moissons. A l’entrée de cette saison, les vents, qui étoient a 1 ouest, passent
à l’est et s’y maintiennent, à quelques variations près, jusquau mois de mars.
Quoique les nuits soient extrêmement froides, on peut considérer cette saison
comme le printemps de l’Égypte, à cause de la chaleur assez forte du jour, qui
est comparable à celle que l’on éprouve en Europe au mois de juin, et à cause