
 
        
         
		Cependant  plusieurs  auteurs  Arabes  parlent  de  la  découverte  d’inscriptions  
 Hémyarites,  dont  ils  indiquent  les  époques et  dont  ils  donnent  l’interprétation :  
 je me  bornerai à  en citer  trois  des plus remarquables., dont les  deux  dernières ne  
 sont point  étrangères  à  l’Egypte. 
 Abou-l-fedâ  raconte  que  Chaîner  (i)  ,  roi  de .l’Yémen,  fit  graver  sur  une  
 des  portes  de  Samarqand  (2),  environ  neuf cents  ans avant  l’ère  Chrétienne,  
 une.  inscription  Hémyarite,  qui  portoit «  que  de  Sana’â à Samarqand  il y. avoit  
 » mille parasanges  (3). »  , 
 Suivant  Hamzah,  cette  inscription  commençoit par  ces  mots :  «A u  nom  de  
 » Dieu,  cette  construction a ,été  élevée par ordre  de  Chaîner Yarac-h  à  son  sei-  
 b gneur le. Soleil.  » 
 On trouve dans Noueyry que Yâsàsyn (4),  s’étant avancé au  centre de l’Afrique  
 dans la  vallée  des  sables,  et  y  ayant  vu  périr  tous  ceux  qui  avoient  essayé,  par  
 ses  ordres,.de  la traverser,  fit  elever au  bord  de  cette  vallée  une statue  d’airain  
 placée sur un  rocher, et portant sur sa poitrine 1 inscription suivante en caractères  
 Mousnad.  ou Hémyarites:  «  Nâcher el-ni’em  l’Hémyarite  a  élevé  cette  statue ;  il  
 b  est  impossible  de  passer  outre:  que  personne  ne  tente  d’y  parvenir,  car  il  
 b périroit certainement.  » 
 El-Bakouy rapporte  aussi une  inscription  en  écriture Mousnad  ou Hémyarite,  
 quil  dit  avoir  ete  gravee  sur  lune  des pyramides  :  suivant  lui, cette  inscription  
 portoit « que la construction de  ces monumens attestoit la puissance de la nation  
 ».Égyptienne,  et  qu’il  étoit.plus  facile  de  les  détruire  que  d’en  élever de sem-  
 » blables. » 
 ,  Le même géographe,  en  décrivant  le pays  d’el-Qalyh  (5),  qu’il  place  dans  le  
 sixième  climat près  de  la  terre  de  Syn  (6),  ajoute  que  ses  habitans,  qui  adorent  
 les  idoles,  parlent  l’arabe  ancien;  qu’ils  ne  connoissent pas  d’autre langue  et  se  
 servent des  caractères Hémyarites. 
 §.  III . 
 Des Caractères employés  depuis l’hégire par  les Arabes dans  leurs Inscriptions ;  
 et en premier  lieu,  du  Caractère Koufique. 
 j  
 A l’époque des conquêtes de Mahomet. 
 (1) Chanter ebn- Mâlek  ufUL*  aS.  Noueyry  et 
 Hamzah lui donnent le  nom de Chamer kerb Yara’ch Abou-    c_i_y.fr->«-; 1  ysü . 
 (2) Samarqand oJλjo»,  ville,  du Mâouar el - nahar  
 jjL>,  la Transoxiane des  anciens,  pays  voisin  du Khouâre^m çjyj*- ■ longitude, 98°20'; latitude, 4o° 5'. 
 (3) Le nom de cette mesure vient du p e rsa n ^ / I H I   ferseng, mot dont  les  Arabes  ont  fait  celui  de farasakh 
 et qui  est  composé  des  mots fe r s et senk 
 U s  ,  c’est-à-dire, pierre Persane.  Les  Orientaux  
 donnent  à  la  parasange  une  longueur  de  3000  pas  ou 
 les caractères Hémyarites furent remplacés 
 de  12,000  coudées  [21,729  pieds].  Cette  mesure  étoit  
 principalement usitée chez les Arabes et chez les Persans;  
 ■elrlea &ai oéatéyp cjonnue anciennement des Grecs, qui Pappeloient   ét la divisoient en  vingt-un stades. 
 ben(4-A) ’iLner onùobmen -Seenrthiearb ydle ce  roi  Hémyarite  est Yâsâsyn   Jaao.y*. ^  ,jV= ^  : 
 inl i’feumt  généralement connu sous le surnom  de Nâcher el-  benefic ioTum.j —il» [le  bienfaisant],  mot. à  mot Sparsor 
 (5) El-Qalyb <_*Uk!I : suivant el-Bakouy, ce pays a un  
 mois d’étendue. 
 (6) El-Syn  [la Chine]. 
 par une  autre  écriture,  qui  devint  bientôt  commune  aux  différentes  tribus  de  
 l’Arabie. 
 Cette  écriture,  qui  paroît avoir  été  dérivée  du  caractère Stranghelo  (i)  ,  ou  
 ancien syriaque,  différoitsur-tout  de  celle  qui l’avoit  précédée  dans l’Arabie,  en  
 ce que les caractères qui  la  composoient n’étoient plus isolés, mais liés entre eux :  
 elle fut  inventée  par Marâmer  (2),  de  la  famille  de  Baoul.în (3),  surnommé el-  
 Anbâry  (4),  parce  qu’il  étoit  venu  fixer  sa  résidence  datls  la ville  d’Anbar ;  et  
 c’est  par  lui  qu’elle  fut  apportée  à la Mekke  et  à  Médine. 
 Elle éprouva des variations successives, et prit, à ces diverses époques, les noms  
 de mtkky  (5), medeny  (6),  basry  (7),  et enfin  de koufy  (8). 
 Elle  prit  les  deux  premières  dénominations  du nom  des  deux  villes  que nous  
 venons  de  citer  ci-dessus,  à  mesure  qu’elle y  fut  introduite ;  et  la  troisième,  du  
 nom  de  la  ville  de Bassorah,  où  elle  fut  ensuite  employée. 
 A l’égard  de  la  quatrième,  que  nous  traduisons  par  celle  de  Koufique,  que  
 quelques auteurs  ont écrit  Confite,  elle  est  dérivée  du  nom  de  la  ville  de  Koufah  
 (9), sur les bords de l’Euphrate, en Mésopotamie (10) ; et cette dénomination,  
 sous  laquelle elle est le plus  vulgairement  connue,  lui  a  été  donnée,  non  parce  
 qu’elle  avoit  été  inventée  dans  cette ville,  comme  quelques  auteurs  l’ont avancé  
 sans fondement,  puisque la  construction  de cette ville n’eut  lieu  que  long-temps  
 après Marâmer, mais parce qu’elle fut dans la suite plus particulièrement employée  
 par les  écrivains  de  cette  ville et par  les savans sortis  de  son  école. 
 Les premiers khalyfes se sont servis de l’écriture Koufique ;  et  le célèbre Qorân  
 d’O’mar  (u )  étoit  tracé  avec  ces  caractères.  S’il  faut  en  croire  Barthélemi  d’É-  
 desse  (12),  le  premier  Qorân  fut  écrit  de  la main  d’O ’tman par  ordre  d’Abou-  
 becre ;  et  il  ajoute  que  cet  exemplaire prototype  étoit  encore  conservé  de  son  
 temps dans la principale  mosquée  de Damas,  qui  fut  autrefois  une  église  consacrée  
 à S. Jean-Baptiste. 
 Ces  caractères  furent  retouchés  par  le  célèbre  écrivain  A’bd  el - hamyd 
 ghe(1lo),  Le  caractère stranghelo, ou  mieux encore estran-    ,  qui a'été particulier  aux  anciens 
 Syriens, a des formes carrées,  dont les  traits  angulaires  
 s’éloignent souvent  beaucoup de celles du caractère Syriaque  
 moderne, toujours  élégantes et  arrondies. L’esprit  
 caractéristique  de  cette  écriture  s’est  conservé sur-tout  
 dans  celle  des Nestoriens et des  Melchites. 
 (2) Marâmer ebn-Mar at  ÿ*  étoit  fils  de Marat y   -» ou Marâh »1j   •.  Le  savant  bibliographe 
 Hj\âj>ggy  Khalfii  lui  donne  le  nom  de Morâr  ou Marâr   d’après A’bd-allah ben A’bbâs  q j  a»Î  o-**» 
 l’iln  des  auteurs  les  plus  estimés  des  traditions Musulmanes. 
 (3)  Baoulân  ,  l’une  des principales branches de  
 la tribu de Tay  , 
 '  (4) El-Anbâry  <_SjLjY[, 
 (ç) El-Mekhy  [de la Mekke]. 
 (6) El-Medeny ¿o-lf  [de Médine]. 
 (7) El-Basry  [de Bassorah]. 
 (8) El-Koufy  [de Koufah]. 
 bâb(9el)y El-Koufah  fcjjJCJÎ, ville de l’Iraq Babylonien [I’râq    ¿ib*  ]>  comprend  l’ancienne  Chaldée.  
 Longitude, 790  30'; latitude, 310  30'.  Elle  est souvent  
 edlé-osiugândéde a’pha r[   Ila’étpai tDhèetel  tedrera * J*.^>ljJt w tjs jt, Ard allah  
 (10)  La ville  de Koufah  fait  maintenant partie de  la  
 province de Yl’r.aq  ^ b *   dans la Turquie d’Asie, sur les  
 frontières de l’Arabie déserte. 
 (11)  O’mar ebn el-Khettâb 
 (12)    Ko} îkclSîoïy 0 A’mznKfnç %LXttpot.wiç cu/tt w 
 MxytyiitT.  ’Hk  S i   O’0(Mzu'iif  yçyjupMTitdç  tttutv.  Keu cmlvtTîïtoj)a 0f  àAw’mmmç x(hptnCçxl otvm tpvtu orna i xinytpu/mUYç omvç y&upciç w Mov%tp*T   Kot/gjtyioy.  Kai onmiwuv  
 pTuV7tvBv Kttÿtt ¿hwoîy. Kcù 7» imçÿo'jp'jvmv wn a1 ^/gpV tju O 0-   xmzq tiç 7»V TpSMttf 7«f E’wcAhotoî 75 TlçytyofMv îiç rur  AapUMMV tiçornu tçiy  7D  Xtyo\uayoy 0 içlv tjvvayayn  Ka<   7® Kv&cy/or.    ..............  ( Bartholom. Edessen. in 
 confutatione Hagareni. )