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V II. Canal de Trajan . . . . Extrait d’ALFERGAN, p. ip -6 (1).
L e fleu ve T r a ja n , qui passoit à la Babylone d’E g y p te , comme le dit en termes précis P to lém é e , est
le même q u e ce lu i q u i fu t ap p elé le C anal du Prince des Fidèles, e t q u i c o u le le lo n g de Fos tât : car
O ’mar, comme il est dit dans l’Histoire de la gue r re d’É g y p te , ord onna q u e c e c a n a l, alors comblé par
les s ab le s , fû t ro u v e r t, à l ’effet de faire transporter des vivres à M éd yn e e t à la M e l t e , q ui étoient
désolées par Ja famine.
L e traducteur d ’A I fe rg an ajoute q u e M aq ry zy d it , entre autres ch o s e s , dans ses Commentaires sur
l ’E g y p te :
« L e nom du p r in c e q u i , p ou r la se con d e fo is , fit creuser ce c a n a l, est i’empereur A d r ie n , soit q u e
» c e p r in ce ait fait ach e ver ce canal commencé sous les auspices de T r a ja n , soit q u ’il en ait été seul
» l ’auteur ou le restaurateur : ce q u i paroît plus vraisemblable, s i , en e ffe t , A d r ien a fait faire en É g yp te
» d e p lu s g rand s travaux q u e T r a ja n , e t q u ’il en ait pris le nom comme son fils ad op tif; c e q u e l’on
» apprend p a r diverses inscriptions e t pierres g ra vées . Rien n ’empêche d o n c q u e le canal de T ra jan
» n e soit effectiv ement celui d’A d r ie n ; mais l ’auteur Arabe ajoute q u e c e canal avoit été creusé p our
» la s econd e fo is , p u isqu ’il dit un p eu p lu s h aut q u ’il avoit é té fait d’abord par les anciens rois d’É g yp te
» d u temps d’Abrahain » (2). ç ^ p
VIII. Canal du Prince des Fidèles . . . Extrait Je S c h e m s - e d d i n (3 ).
L e c an a l du Kaire d oit son o r ig in e à u n ancien roi d’É g y p te , nommé Tarsis ben M a / ia : ce fiit
sous son rè gn e q u ’A braham v in t en É g yp te . C e canal v en o it ju sq u ’à la v ille de K o lz om , en passant
près de S u e s , et les eau x d u N i l se d écha rgeoient en c e lieu dans la mer salé e. L e s vaisseaux
chargé s de g ra in s d escend oient p a r ce cana l dans le g o lfe A r a b iq u e , ju sq u ’au p o r t de Jarnboa, où iis
dé cha rgeoien t leurs marchandises p ou r la M e cq u e e t p o u r M éd in e . Om a r fit nettoy er e t recreuser
c e c a n a l, et on le nomma , depuis c e tem p s, KhaUdj-Emir-almoumenin [C a n a l du P r in c e des Fidèles] (4).
II demeura en c e t état p en d an t c en t c inq u ante a n s , ju squ’au r è g n e du khalife A bb as s id e Abou-dja fàr
almansor (en 1 5 5 de fh é g y r e g g 7 7 5 de J . C . ) ,q u i fit fermer l ’embouchure de ce canal dans la mer de
Ko lzom ; il n’ en resta q u e c e q u e Ton v o it en core aujourd’hui : on lu i d on n e maintenant les noms
de K k a lid j hakémy, Kh a tid j allouloua, KhaHdj almorakham, e t plusieurs autres encore .
IX. Canal du Prince des Fideles . . . Extrait J ’e l - Maqryzy [ j ],
C e cana l es t s itué hors de la v ille d e F o s th â th , e t passe à l’o c c id en t d u C a ire . II a é té creusé par
u n an c ien roi d’E g y p t e , p o u r H a d jâ f [ A g a r ] , mère d’Ismay’I , lorsqu’e lle demeuroit à la M e k k e . Dan s
la suite des tem p s, il fu t creusé une s econd e fois par u n des rois G re c s q u i ré gn è ren t en É g yp te
après la mort d’Alex an d re .
L o r sq u e le T rè s -h au t accorda l ’islamisme aux h ommes , e t q u e A ’mroù ben êl-A’ss fit la con q u ê te de
( 0 Alfergan, astronome et géographe Arabe, dont l’ouvrage
a été traduit en latin par J. Golius, et imprimé à Amsterdam en
1669, in-ef.0, vivoit en 199 de l’hégyrc [828 de J. C.]. Ce fut
en 247 hég. [861 de J. C. ] qu’Alfergan fut chargé de' faire les
réparations du Meqyâs, qu’il exécuta par ordre du khalyfe Mu-
tawikel, successeur d’al-Mamoun.
{2) Thouthys [T hot], le premier des Pharaons d’Égypte,
régnoit du temps d Abraham, selon (es Annales orientales. On lui
attribue I exécution de ce canal { 2800 ans avant Jésus-Christ).
(3) Schems-eddin, auteur Arabe, qui vivoit en 1650, a écrit
une Histoire détaillée de l’Égypte. Le passage cité est extrait de
son chapitre X IV , sur les Ponts et Canaux.
Le chapitre X V traite du .Nil et des antiquités de l’Égypte.
Le chapitre X V I traite des nilomètres ou meqyâs construits
dans divers lieux de l'Égypte ; mais il ne donne aucune description
de ces monumens.
Le chapitre XIX, S. 15, contient seulement la description de la
cérémonie de la fête du Nil ; on y parle des figures de terre que
le peuple nomme arousseh ou fiancées, et que l’on pare avec soin.
Le chapitre xx et dernier parle d’Alexandrie, de son origine,
de ses révolutions, de son phare et autres monumens: on y
trouve répétées toutes les fables que les historiens Arabes racontent
de cette ville.
Notices et Extraits des manuscrits tome de la Bibliothèque du Roi, /." , page 269. Traduction de M. de Sacy. Nota. On observe que l’orthographe des mots Arabes varie
dans les articles V U , v m , IX , x, XI et X II. On a cru devoir
suivre celle des différons auteurs cités dans ces articles.
(4) Meçoudy observe que le premier khalyfc auquel on donna le
nom, pour la première fois, d’Emyr-almoumenin, fut O'mar. On
voit que le canal qu’il fit rccrcnser, prit le surnom de ce khalyfe.
(5) Le Maqryzy, né au Kaire en 760 de Phégyre environ
f 1359 de J. C. ], auteur Arabe le plus estimé par sa Géographie
et son Histoire de l’Lgypte, écrivoit en 839 de Phégyre [143 5-6 de
Jy. C. ) Les extraits de ce géographe sont dus h M. Langlcs. pages 1 3 , 19, 27, de Sa traduction.
l’É g y p te ,
E Ègypte, ce g én é ra l, d’après l’ordre de O ’mar b en âl-Khaththâb, p rince des F id è le s , s’oc cu p a de faire
recreuser le c an a l, dans l’anné e de la mortalité. II le cond u isit jusqu’à la mer de Q o lzo um d’où les
vaisseaux se rend o ient dans le H h ed jâ z, l’Y ém en e t l’Inde. O n y passa jusqu’à l’ép o q u e où Mohhain-
med ben A ’bdoûIIah b en Hhaçan b en ê l-H h o cé ïn ben A ’iy b en A b y - thâleb se ré volta dans la v ille
du Prophète (Méd yn e ) contre Aboù-dja’far A ’bdoûIIah b en Mohhammed â l-M an s so ù r , alors khalyfe
de I’I’râq (1). C e souverain é c r iv it à son lieu tenant en É g y p te , p ou r lu i ord onner de combler le cana l
de Q o lz o um , afin q u e l’on n e s’en servît p o in t p ou r transporter des provisions à Méd yn e . C e t ordre
fu t e x é cu té , e t toute communication interrompue a v e c la mer de Q o lz o um ; les choses so n t restées
dans l’état où nous les voyon s maintenant.
C e canal se nommoit orig inairement le Canal de M e s s r , o u d eF o s th â th [ K h a lydje -ê l - Qâhirah],
Q u a n d le g én é ra l D jaù h e r fonda la v ille d u C a ire su r le b ord oriental de ce c a n a l, on le nomma Canal
du Caire. II fu t aussi dés igné sous le nom de Canal du Prince des Fideles [K halyd je emyr ê l-M oum in in ],
c ’est-à-dire, de O ’mar ben âl-Kha ththâb , q u i le fit recreuser. A u jou rd ’hui le p eu p le le nomme le Canal
de Hhâkem [ êl-IChalydje ê l-H h â k ém y ] , p arce q u e , suivant u n e op in ion v u lg a ir e , mais mal fo n d é e ,
H h â k em , d it-on , le fit recreu ser : c e q u i est d e toute fau s s e té ; car ce cana l ex isto it b ien des années
avant Hhâkem bâinrîllah âboù A ’Iy Manssoùr. O n le nomme en co re le C anal des Per le s T Khalydje-
êl-Loùfoùah ] .
X. Histoire du creusement du Canal.
E b n -A ’b d o Ûl -P Ih o k m ra co n te , d’après A ’bdoûIIah b en S sâ leh h , q u e l’o n éprou va u n e disette
cruelle à M é d y n e , sous le khalyfàt d u P r in c e des F id è le s , O ’mar b en âl-Kha ththâb , dans l’anné e
de la mortalité (2). O in a r écriv it alors à A ’mrou b en ê l -A ’s s , q ui étoit en É g y p t e , e t lu i expédia un
ordre ainsi con çu :
“ D e la part d u serviteur de D i e u , O ’m a r , P r in c e des F id è le s , à A ’mroù ben ê l-A ’s s , salu t sur toi.
» J ’en ju re par ma v ie , ô A ’m ro ù , tandis q u e toi e t les tiens vous v iv e z dans l’a b o n d a n c e , v ous n e
» vous embarrassez p o in t si moi e t les miens nous périssons de b esoin. V ien s à n otre s e c o u r s , v ien s ;
» D i e u te le r e n d r a .» V o ic i la rép on s e :
« A u serviteur de D i e u , O ’m a r , P r in c e des F id è le s , de la p art de A ’mroù b en êl-A'ss. J e vais à ton
» secours , j’y v ais ; je t’expédie u n c o n v o i de bêtes de somme, d o n t la première sera d éjà arr ivée ch ez
» toi quand la dernière sera encore ch e z moi. Q u e le salut e t la miséricorde de D ie u soien t su r toi ! »
E n e ffe t , le con voi q u e A ’mroù en v o y a , étoit si n om b r e u x , q u e la p remière b ê te de somme étoit
déjà entrée dans M éd yn e avant que la dernière fu t sortie de M e s s r ; e t elles marchoient p ou r tan t
à la suite lu n e de 1 autre. L ’arrivée de ce con v o i rép and it l ’abondance parmi les habitans ; chaque
maison de M éd yn e eut une bête de somme avec sa ch arg e de com e s tib le s , su iv an t la répartition
q ui fu t faite par A bdoûl-Rahhman ebn A ’o ù f, ê l-Z o b é ïr b en ê l-A ’oùâm , e t Sa’d b en âb y O ù q â s ,
qui furent chargés par O ’mar de faire cette distribution. O n m an g e a les comestibles accommodés a v e c
la graisse des bêtes q ui les avoient apportés ; leur cuir s ervit à faire des chaussures : chacun employa
comme il v o u lu t les sacs q ui con ten o ien t les comestibles ; e n en fit des vê tem en s e t autres objets
semblables : e t v o ilà de q u e lle manière D ie u rendit l’abondance à la v ille de son prophète. O ’mar
n e manqua pas de lu i en rendre les p lus v ive s actions de grâ ce s ; il é c r iv it ensuite à A ’mroù de v en ir
le trou ver, e t d’amener avec lu i plusieurs habitans de l’É g yp te . Ils s’empressèrent de se rendre aux
ordres du khalyfe.
" A m r o u > Iul * t - i l , le T r è s -h a u t a livré l’É g yp te au x Musu lmans : c e pays ab ond e en biens et
» e n comestibles de toute e sp è c e ; je v eu x profiter d e l ’occasion q u e D ie u me présente lu i-m êm e
» de procure r l’ab ondance aux habitans des deux villes s a c ré e s , e t des v iv r e s à tous le s Musulmans.
» I l faut creuser u n cana l depuis le N i l jusqu’à la mer : il nous facilitera le transport des provisions
» à la M ek k e e t à M é d y n e , q u i se roit lo n g e t difficile si l ’on n ’employoit q u e des bêtes de somme;
» e t nos vues n e seroient jamais remplies. C o n c e r te - to i d on c avec c eu x q u e tu as am en é s , sur les
» moyens d’ex écuter ce projet. »
n i* AI;M“"SS,OÎU't’ S*C°ndT kha,yfe A’bâcydc, régnoit en . 50 de sette à Médyne et dans tout le Hhedjâz, l’an , 8 de l’hégyre [639
pengdya nt Lce7n67t cdineq Ju.a nCte. ].a nLneé ecs alnuanla iraeu«r oit donc été navigable de l’èrc vulgaire]. O’mar écrivit aux principales villes pour avoir / \ a i ' ir» i» , * jdu secours. tUI n nomme, A,b,o u, -0 beidah expe.d..í a d.e l.a1 S„yrie un (s) Aboulfcda se contente de dire qu'il y eut une affreuse di- . convoi de 4000 chameaux chargé, de vivres, &c.
É . M . C e