a été le théâtre; car, depuis l’invasion des Arabes Haôuârâ (i) jusqu’au moment
ou le cheykh Hammam (a) devint leur chef, il paroît que le plus Jand désordre
avoit regne dans toutes les parties de l’administration de cette contrée. Pendant
out le temps que ce cheykh Hammâm y fut puissant, il se fit beaucoup d’amélio-
rat.ons dans lagnculture, et l’administration en fut réglée avec justice; mais après
sa mort, ce pays étant devenu l’asile des Mamlouks réfitgiés, le trouble reparut de
toutes parts, et de nouveaux changemens s’ajoutèrent encore à ceux qui avoient
eu heu précédemment, et dont une’ partie s’étoit conservée.
Quoi qu’il en soit des raisons qui ont pu modifier les usages du Sa’yd, je vais
exposer i c i les principales différences qu’on y remarque, lorsqu’on les compare à
ceux de tout le reste de l’Egypte. h
Dans toute la partie de la haute Égypte comprise depuis Girgeh (3) jusqu’aux
ca aractes de Syene, les terres dépendantes de chaque village n’appartiennent pas
parpomons distinctes aux diversfellâh, comme dans l’Égypte inférieure : elles sont,
n quelque sorte le bien commun de tous, et sont distribuées à chacun selon
ses moyens de culture; et comme le nombre des cultivateurs est presque toujours
trop petit pour la quantité de terres cultivables, un fellâh, de quelque lieu qu’il
soit peut participer a la distribution. On appelle ces terres b'el-mesâhah (4) terres
par la mesure. w ’ cs
toutes Í l t ^ Pr°PriÎ é 1,6 °eSSe paS brus(ïuement à Girgeh; il s’étend dans
tou es les provinces inférieures, où les propriétés distinctes sont aussi connuesetplus
on approche du Kaire, plus celles-ci sont en grand nombre. Ces terres
ont les memes portions appartiennent toujours aux mêmes familles, sont nommées
atâr (5), ou terres marquées.
La province du Fayoum et la partie basse de celle d'Afyeh (6) sont divisées
«administrées comme celles de l’Egypte inférieure, et payent aussi les mêmes
Dans la basse Egypte, les cultivateurs ont le droit de vendre leurs terres entre
mai'ci nS Egypte’ [eSfellâ/ ne Vendent ma quees, celles qu, leur appartiennent par voie d’héri'taamgea i;s o,enU irgsn Hore s’i lHs en o onut
droit : mais, comme l’étendue des terres est trop grande pofr le nombre 2
cultivateurs, les ventes sont, par cela seul, impossibles.
L impôt dans la haute Égypte, est divisé en deux parties principales • le mâl
c e , le Jro„ „ i g y j W , c.e„ y trjbu,Pcn J urc PnnSet' j ” ^
sont payes aux mouheim ; le premier sur les récoltes de dofira, le second sur
ce«« Jorge, Je Hé, *c . Il f a , Jonc, cha, uc , ue M |
Je ce. Jeux cu llores so„ mesurée, afin ,u e , J'après la „ leu r fixe nubiles bm '
1“ S‘ ¿ m P H 4 » ” O " p i e compte de ce que chaque cultivateur doit à son moultezim.
n voit par-la que les revenus des mouheiim varient d’après la quantité, de
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rres arr0sees’ et d’après l’espèce de culture qui a été adoptée : mais, quelles
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que soient la quantité et la nature des impôts qu’ils ont recueillis, ils sont toujours
tenus de fournir les mêmes sommes de myry en nature et en argent ; en sorte
que s’ils ont reçu plus de monnoie que de denrées, ils sont obligés d’acheter des
grains pour payer leur myry.
Les mouheiim du Sa’yd sont propriétaires de la même manière que ceux de
tout le reste de l’Egypte, et aux mêmes conditions que j’ai fait connoître au
commencement de ce Mémoire (1).
Dans tous les villages du haut Sa’yd, et dans ceux de la moyenne Égypte, où
les terres appartiennent par indivis à tous les habitans, elles leur sont distribuées,
chaque année, par les cheykhs. Le messâh, ou arpenteur, en fait mesurer l’étendue
par son qassâb (2), ou porteur de la mesure; il en tient note, et fait connoître
d avance à chaque cultivateur ce qu’il aura à payer. Cet arpenteur et son qassâb
reçoivent ensemble, des fellâh, depuis six jusqu’à dix medins par feddân de terre
qu ils ont mesuré. Le plus ordinairement le messâh est Qobte ; il y en a cependant
quelques-uns qui sont Musulmans. II n’y a pas de châhid, ou témoin, dans
les villages dont les terres sont ainsi mesurées chaque année.
Les mouheiim ont, dans presque tous les villages de la haute Égypte , un serrâf
pour percevoir le droit en argent, et un autre Qobte, appelé tantôt oukyl, tantôt
â mil (3), pour recèvoir les revenus en nature.
II y a dans la haute Égypte plusieurs villages dont tous les habitans sont Qobtes,
et alors les places de cheykh sont entre les mains des Qobtes : mais, dans ceux où
il y a a-Ia-fois des Chrétiens et des Musulmans, les places sont entre les mains
de ceux-ci.
Jai négligé de faire entrer dans l’énumération des diverses espèces de possessions
de la basse Égypte, celles qui sont appelées masmouheh (4), parce qu’elles y
sont en trop petit nombre. Elles sont un peu plus répandues dans la haute Égypte,
et s y nomment hatyteh. Ces possessions sont tantôt un revenu en argent ou en
nature sur un fonds de terre ; tantôt c’est le fonds de terre lui-même : dans tous les
cas, elles ne payent aucune sorte d imposition. Les habitans du pays leur donnent
une origine qui me paroîr assez naturelle ; ils disent que ce sont des vols faits par
des Arabes qui se sont établis par force dans divers villages, que ces vols se sont
transmis par héritage, et que le temps les a maintenant légitimés. Ces biens, qui
ne sont jamais très-considérables, sont le plus souvent entre les mains des cheykhs
des villages.
Enfin, dans un grand nombre de villages du Fayoum (y), les impôts ne sont pas
estimés par la quantité defedd/m de terre ; mais le village doit en total payer une
certaine somme. Lorsqu’il y a une partie des terres qui n’a point été arrosée, les
fellah et les mouheiim font un arrangement à- I amiable ; et si les premiers se
trouvent lésés, ils se refusent à la culture et s’enfuient.
/ ^a,S e" 'i,ère™ent con^°rm e aux conjec- qui n’avoit de durée que jusqu’à l’époque du rem bour-
r . ,lee/ anL e "°,re mr l'agriculture et le corn- sem ent; il est constant cependant que, dans toute l’élen- d un tonds dem tuet rer e ng yeptotei.t qun’u na veonigt apgeenmsée nqt uteem lpa ovraeinrtee, adbuseo lduee sl’.É gypte, les moultezim font entre eux des ventes
(3) J . U . (4) tijO v .. (5) e f .
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