plus carrée et plus droite, diffère absolument de celle qui est usitée en Arabie
et dans le reste de l’Orient.
Ce caractère est particulier aux Arabes de l’occident, qui couvrent les côtes
de M aroc, de Fez, de Tunis et de l’ancienne Mauritanie, après avoir été si longtemps
maîtres de l’Espagne (i), et même d’une portion des provinces méridionales
de la France (2) : plusieurs inscriptions, parmi lesquelles je me bornerai à citer
les trois dont j’ai parlé ci-dessus, page yy y , y attestent .encore l’ancienne domination
qu’ils y ont exercée, jusqu’au moment où, taillés en pièces par Charles
Martel, dans les plaines de Poitiers, ils se virent obligés d’abandonner leurs conquêtes
pour chercher un asile derrière les Pyrénées.
Quoique le caractère Moghreby soit dans le fond et originairement le même
que celui de l’Orient, il présente cependant un aspect tout-à-fàit différent : il
est plus lourd, plus carré; les traits perpendiculaires sont droits, plus grossiers, et
il doit être étudié particulièrement pour
conquêtes en Afrique, dans laquelle ils ne comprennent
pas TEgypte.
Les géographes Arabes divisent le parties. Aioghreb en trois
■noLma première, qui est la plus orientale, porte aussi le SAfiyqyah iuôü_yà! [Afrique proprement dite]. Elle
comprend le désert et la contrée de Barqah ts*.j ,qui confinent
à l’Egypte; les anciennes Cyrénaîque et Tripoli-
taine, et la province dont Carthage étoit la capitale ,
tjue les Romains désignoient sous le nom d'Afiicapropriè
dicta. Elle renferme B ugie, Bizerte, Sous, Tounes [T u n is], bâtie près des ruines de l’ancienne C arthage,
Tara bious [T ripoli], Mahadyeh * ; t> g • , et
Qayrouân q Îjjas , qui est l’ancienne Cyrène.
La seconde partie, à laquelle ils ont donné le nom de
Moghreb ouaset .k»j [région moyenne de l’occidnoeunst
]v, esn’éotnesn dd ed apnasr lsear , ljounsgquue’auur dteerpruitios irXeA fdrey qyah dont Telmesân , qui formoit l’ancienne Mauritania Cæsaris, et
que nous nommons vulgairement Trémecen. Elle est
ebto ranué es duadn sp asar llaer ggeruanr dp adr élsae mrt edr iMt éditerranée au nord, ce nom du mot Arabe le Sabra, qui a pris Sahrâ e\j*s [désert].
danLsa s tar oloisnigèmueeu pr adretpiuei,sq uTir éemst elca epnl ujsu soqcuc’iàd le’noctaélaen, sA’éttleannd
tique; elle comprend dans sa largeur le pays de Tangeh [T anger], Sebtah [Ceuta],connu des Romains
sous le nom de Septa mons, Fâs [F ez], et Marâkech [M aroc].
L Espagne ayant fait partie des contrées occidentales
conquises par les khalyfes Arabes , leurs historiens l’ont
souvent aussi comprise sous le nom de Adoghreb j mais
le plus ordinairement ils l’ont désignée par celui d’An-
dalous .
(0 U n grand nombre de lieux portent encore en Espagne
des noms Arabes, comme Alcala [ mOHJI], Alcan-
tara[ l],Ahnenara[ b il], Gibraltar[ÿj\l> Jaa.] |
Alcaqir[ ancienne résidence des rois à Tolède
(il existe aussi à Ségovie un aleazar); l’ancien palais des
pouvoir être lu ; il semble souvent ri’être
M aures, Alhatnbra\\jJk]\ Guadalquivir [jtjSU)c5¿fj],
Guadalaxara[jLai'í\ ^ jifj], Algarve [i¿>j-±l\],Zuera
r[o it multSipielirerra b[e*a[>usc?o ]u,p A elgnceobrrea sc e[s* cjJitjait!i]o,n &s.c. O n pour-
(2) A chaque pas dans le midi de la France, on rencontre
des témoignages historiques du séjour qu’y ont fait
les Sarrasins. Après s’être emparés de l’Espagne, ils étoient
descendus dans le Languedoc et dans la Provence en
7d2’A1q; uceituaxin qeu, ie fnutrreènret ncth adssaénss dlua LParnogvuenedceo ce pna r7 2le9s, deut cys
commirent mille desordres, lis' se réunirent ensuite et
/paivècaensc èenre 7n3t 2j,u psqaur ’Cà hParolietsi eMrs,a rtoeùl, qilus i fluerse nvta intaqiulliét s enen
core en Provence, et les expulsa du pays. La ville de
aMvaogitu éetléo nuen Çe rdivei tlaesu Mrse gpalalcaeusn penrisniucmip)al, ecso, nesti dilés rsa’yb léet aolioernst,
fortifiés après en avoir chassé les Goths : Charles M artel
détruisit cette ville après leur défaite, et c’est à cet évéqnuemi
ennet qfuute ld’o’anb orarpdp oqrute’u ln’o rhigamineea due oceùl lse’ édteo iMenot nrtpéfeullgiieérs,
qviulelelq. uEens spuaiytesa, nesn d7e3 7M, laegsu Sealorrnaes ianpsr dèsé sloal èprerinste ndoes ccôettetes
pmoérrtiodiieonnta plerso maup temmoeynetn; deet cbeâ tfiumt eanlos rslé gqeur’sil sq upi’illlsè rternatn sle-
monastère de Lérins, après en avoir égorgé les religieux.
S’il faut en croire nos anciennes chroniques, Guillaume
au Cornet ou au Court ne^, qu’elles font vivre sous Charle-
m agne, sauva Orange de la fureur des Sarrasins. Ils s’emparèrent
aussi d’Avignon ; Aix fut prise et ruinée par eux,
et ils étendirent leurs ravages jusqu’à Auxerre. Vers la fin
du xiii.® siècle, les Sarrasins avoient encore une telle
lienuflru efanvcee udr,a nusn léev êmqiudei ddee làM oFnratpnecleli,e qr,u Be,é rpenogucr rc aFprtee-r
doli, comte de M elgueil, fit frapper en 1266 des mon-
noies portant une inscription Arabe et le nom de M ahom
et, et s’attira par-là lesjreproçhes du pape Clém ent IV .
La chaîne de montagnes qui s’étend depuis Hyères
jusqua Fréjus, s’appela les Maures, nom qu’elle porte
encore et qui lui fut donné sans doute à cause du grand
nombre de Sarrasins qui l’ont habitée.
les
composé, dans chaque mot, que d’une ligne horizontale, à laquelle, pour former
les différentes lettres qui y sont réunies, on ajoute des traits ou perpendiculaires
ou mal arrondis.
On peut voir divers exemples du caractère Moghreby dans l’excellente Grammaire
Arabe dont M. de Sacy vient d’enrichir la littérature Orientale, ainsi que
dans l’ouvrage publié, il y a quelques années, à Vienne, par M. de Dombay (i),
sur l’idiome vulgaire que l’on parle dans l’empire de Maroc , où il avoit longtemps
rempli les fonctions d'interprète.
Pour compléter, ’autant qu’il sera possible, la collection de specmen donnés
déjà dans ce Mémoire, des diverses écritures que l’on rencontre sur les monu-
mens Arabes, j’ajouterai ici le fragment suivant en caractère Moghreby, tiré d’une
des pierres tumulaires du cimetière d’Alexandrie.
Ce fragment contient le même texte que j’ai déjà donné ci-dessus, afin que la
comparaison en soit plus facile et plus immédiate.
i l H i É
§. VIII .
Des Moyens employés pour recueillir les Inscriptions.
L es inscriptions Koufiques et autres que j’ai rapportées d’Egypte, ont été
recueillies par les procédés typographiques, et il ne sera peut-être pas inutile
aux antiquaires et aux voyageurs de connoître la manière d’en faire l’application
; je crois donc devoir terminer ce Mémoire en disant ici un mot sur les
moyens que j’ai mis en usage pour obtenir ces empreintes.
La copie des inscriptions par la voie du dessin étoit sujette à plus d’un inconvénient
: la difficulté et la complication des caractères auroient nécessairement
rendu cette opération très-longue; et tous les soins et la patience qu’on y auroit
employés, n’auroient pu la mettre à l’abri de quelque inexactitude. Le procédé
simple et expéditif que j’ai employé, pare à tous les inconvéniens et lève tous les
obstacles. J’avois imaginé ce moyen à l’occasion de la pierre aux trois inscriptions
trouvée à Rosette, et c’est de cette manière que je me suis procuré les empreintes
(1) Grammatica linguæ Mauro- arabica juxta verna- littérature Orientale par la publication de plusieurs autres
culi idiomatis usum. Accessit VocabulariumLatino-mauro- bons ouvrages, et, entre autres, par sa traduction du.
arabicurn, operâ et studio Fr. de Dombay, Cas. reg. lin- Kartas Sogheyr, qui contient l’histoire des dynasties
guarum Orientalium interpretis. Vindobona, apud Ca- Arabes d’Afrique et une partie de celle des Arabes d’Es-
inesina, 1800. pagne jusqu’au commencement du x iv.c siècle. -
M . de Dom bay a aussi rendu de grands services à la
É. M. •Bbbb