
 
        
         
		colère,  je   te  ferois mourir fur Cheure  ,  &   celui d’un  
 autre  Lacédémonien  qui  revenoit  d’Athenes,  &   a  
 qui  on  demandoit  comment tout y   alloit,  le mieux  
 du monde ,  tout y  ejl honnête ; &  ce mot de Pyrrhus,  
 après avoir battu  deux  fois les  Romains,  &  perdü  
 {es meilleurs  capitaines , j i  nous  gagnons  encore une  
 bataille  nous fommes  perdus ,  font  des mots  dignes  
 de  Fontenelle.  On  lui  a reproché en  général  le foin  
 d’aiguifer  fes  penfées  &   de  brillanter  fes  dilcôurs,  
 en ménageant pour  la fin  des  périodes  üri  trait, fail-  
 lant  &   inattendu.  Mais  cette  affectation,  qui  n’en  
 étoit  plus  une  ,  tant  l’habitude  lui  a voit  rendu  ce  
 tour d’efprit familier &  facile,  ne peut pas être celle  
 de  tout  le monde : Marivaux, avec bien de l’efprit,  
 s’étoit  perdu le goût en voulant l’imiter.  ^ 
 Ce  que  Fontenelle  paroît  avoir  recherché  avec  
 tant  de  foin ,  c’eft  cette  fimplicité  délicate  &   fine  
 q u ’on attribuoit à Simonide, &  à propos de laquelle  
 M.  le  Fevre a  dit :  il faut  vieillir  dans le métier pour  
 •arriver à cette admirable  ,  à  cette bienheureufe & divine  
 facilite.  Ni  Hermogene  ,  ni  Longin ,  ni  Quintilien ,  
 ni  Denis  encore  ne feront cette grande affaire.  I l  faut  
 que le  ciel s'en mêle ,  & que la nature commence  ce que  
 fart achèvera  peut-être  un jour. 
 La Motte  étoit moins  étudié que Fontenelle  dans  
 fa  profe ;  mais  dans  fes  fables  toutes  les fois  qu’il  
 a voulu être naïf,  il a été maniéré : c’eft que naïveté  
 ne  lui  étoit pas  naturelle,  &   que  tout  l’efprit  du  
 monde  ne  peut  fuppléer  au  talent.  Voyei  Fable ,  
 Suppl.  {M. M ARMONT EL.j 
 *  AFFECTER ,  v. a.  ( Grammaire. )  Ce verbe  a  
 plufieurs fignifications.  Affecter  quelqu’un ,  c’eft  lui  
 marquer de la prédilection, un  attachement particulier, 
  c’eft-û-dire  que. dans ce fens, il lignifie prefque  
 la même  chofe qu'affectionner. Affecter des vertus ou  
 des fentimens qu’on n’a  pas  c’eft en  faire une vaine  
 parade.  Affecter  des  maniérés  ridicules,  un  air  de  
 dignité, un langage  particulier, c’eft emprunter tout  
 c e la , ou s’en  fervir avec affeCtàtion.  Affecter fignifie  
 encore  émouyoir,  intéreffer  ;  .cette  tragédie  m'a  
 beaucoup affecté.  S'affecter fignifie être  fenfible ;  elle  
 f  affecte trop aifément  des  moindres  chofes,  elle  y  
 e ft  trop  fenfible.  Affecter  une  dignité  ,  c’eft  la  briguer, 
   la  rechercher  avec  ambition. 
 Affecter , feindre.  Il  affectait de penfer  comme  
 vous;  il affectoitd’admirer vos fentimens, &   d’exalter  
 vos  talens. 
 Affecter  ,  fignifie  encore  la  difpofition  des  
 corps  à  prendre  certaines  formes.  L’eau  en  fe  gelant  
 ,   affecte  la  forme  triangulaire  :  les  criftaux  de  
 la  glace,  font  de  petits  triangles. 
 Affecter,  terme de Médecine,  faire  une  impref-  
 fion  fâcheufe,  attaquer.  La  goutte  affecte  les  articulations. 
 AFFECTER,  terme  de  Jurifprudence  ,  hypothéquer  
 ,  engager  ,  obliger.  Il  a  affecté  cette  terre  au  
 paiement  de  fes  dettes. 
 Affecter,  {Gramm.)  annexer,  attacher.  On  
 a   affecté  de  beaux  privilèges  à  cette  dignité. 
 *  AFFECTIF,  ivF. ,adj, (Gramm.j fignifie â-peu-  
 près  la  même chofe qu'affectueux ,  & ne s’emploie  
 qu’en  parlant des  chofes  pieufes :  une priere, une  
 dévotion affective. Voy. AFFECTUEUX dans ce Suppl. 
 *  AFFECTIONNÉ,  £e  ,  ad).  &   part,  paflif.  
 (  Gramm. )  fignifie  dévoué.,  attaché  ,  qui  a  de  la  
 bienveillance, de l’amour, pour  quelqu’un  ou pour  
 quelque  chofe.  C ’eft un  jeune  homme  fort  affectionné  
 à  fes devoirs. C ’eft un  domeftique fort affectionné  
 à.fon  maître.  J’avoisun protecteur qui  m’é-  
 îoit  fort affectionné,  qui  avoit beaucoup  de  bienveillance  
 pour  moi. 
 *  AFFECTIONNEMENT,  f. m. terme furanné.  
 Voy.  Affection  dans U  Diiï.  des  Sciences,  Ôéc. 
 *  AFFECTIONNER,  v.  a.  avoir de  l’affection,  
 de  l’attachement,  de* la bienveillance, du  zele pour  
 quelqu’un  ou  quelque  chofe.  Ce  miniftre  affection-  
 noit  finguliérement  notre  famille.  Il  affectionnait  
 cette belle  &   grande  entreprife.  Un  coeur  fenfible  
 &   humain affectionne  les  malheureux. 
 ♦ AFFECTUEUSEMENT , adv.  {Gramm.)  avec  
 affettion  ,  d’une  maniéré  affeftueufe.  Parlez - lui  
 affectueuftment,  &c  vous  en  ferez  tout ce que  vous  
 voudrez. 
 *  AFFECTUEUX, EUSE ,  ad). {Gramm. )  plein  
 d’affe&ion  ,  qui  marque  beaucoup  d’affedion.  Un  
 prédicateur  pathétique  &   affectueux.  Un  difeours  
 affectueux ;  une  dévotion  affeclueufe. 
 *  AFFENIQUE  ou  Affenicum ,  ( Çhymie. )  
 c’eft,  fuivant  Johnfon,  le  nom  que  les  chymiftes  
 donnent  à  l’ame  des  chofes. 
 *  AFFEOS  ou  Affros,  {Chymie.)  écume.  Ce  
 mot  eft  corrompu  du  Grec açpoç.  De-là  fe forme  
 l’adjedif  affroton,  écumeux. 
 *  AFFETERIE, f.  f.  (  Gramm.')'ce  mot  fignifie  
 toutes fortes de maniérés  ,  de geftes, d’adions  étudiées  
 &   hors  du  naturel.  Voye^  Affectation ,   
 dans  le  Diction,  des  Sciences ,  &c.  &  le Suppl. 
 A FFETTUOSO,  ad),  pris adverbialement  {Ma-  
 Jîque.)   Ce  mot  écrit  à  la  tête d’un air,  indique un  
 mouvement moyen  entre  l’andante  &  l’adagio;  &   
 dans  le  caradere  du  chant,  une  expreflion  affec-  
 tueufe  &   douce.  («S*.) 
 *  AFFICHER  ,  v / a .  {Gramm.)  fe  dit  auffi  aa  
 figuré  ,  &   fignifie  ,  publier, divulguer,  rendre pub 
 lic, faire  parade.  Vafficherai par-tout vos procédés  
 indignes à mon  égard.  Il  a  affiché fa  honte.  Ergafte  
 affiche  le  bel  efprit.  Julie s’affiche  pour une  femme  
 galante. 
 *  AFFICHER ,  {terme  de Cordonnier.) Afficher des  
 femelles  ,  c’eft  en  couper  les  extrémités  avec  le  
 tranchoir,  lorfqu’elles  font  étendues  fur  la  forme. 
 *  AFFIDÉ,  ée ,  ad).  {Gramm.)  Une perfonne  
 affidée  eft celle  à  qui  l’on  a  donné fa  confiance.  On  
 dit  auffi  lubftantivement  un  affidé pour fignifiçr  un  
 homme  affidé. 
 Les  académiciens  de  Pavie  prennent  le  nom  
 d’affidés.  ,  _  . , '  , 
 *  AFFINAGE,  ( terme de manufacture de lainage.)  
 L’affinage  des  draps  eft  la  derniere  tonture  qu’on  
 peut  leur donner.  Le réglement  de  170&  ordonne  
 que  les  draps  de  Languedoc  ,  de  Provence,  &c.  
 deftinés  pour  le  Levant,  feront  tondus  d'affinage  
 avant  que  d’être  envoyés  à  la  teinture  ,  en  don- 
 ;  nant  pour  le  moins  trois  façons  aux  plus  fins,  &   
 |  deux  aux  communs. 
 Affinage^   aiguilles. Les  aiguilliers  entendent  
 par-là  la-derniere  façon que  l’on donne  aux  aiguilles; 
   elle  confifte  à  en  adoucir  la  pointe  fur  une  
 pierre  d’éméril  que  l’on fait tourner  par  le moyen  
 d’un  rouet. 
 *  AFFINER,  v.  a.  {Agriculture.)  Les  labours  
 multipliés  affinent  la  terre. 
 AFFINITÉ,  f.  f.  {Chymie.)  Ce  terme  n’a  eu  
 long-tems  qu’un  fens  vague  &   indéterminé  ,  qui  
 indiquoit une forte  de fympathie ,une véritable propriété  
 occulte  ,  par  laquelle  les  différens  corps  
 s’uniffoient  plus  ou  moins  facilement  ;  il  exprime  
 aujourd’hui  l’action que  les parties conftituantes  de  
 ces  corps  exercent  les  unes  fur  les  autres.  Ainli  
 i l   y   a  affinité toutes les fois qu’en mettant enfemble  
 deux fubftances  dans l’état qui  favorife l ’exercice de  
 cette  adion ,  les  parties cqnftituantes  de l’une  attirent  
 les  parties  conftituantes de l’autre, &   contractent  
 réciproquement  une  force  d’adhérence ;  cet  
 effet ceffant, il n’y  a point $  affinité ,  ou  pour parler  
 plus  exactement,  il  n’y   a  point  d’affinité  connue, 
 c’éft-à-dire, que l’on n’eft pas parvenu à produire les  
 ■ circonftances dans lefquelles  cette action ïeroit  fen-  
 lible;  car,  comme  nous faifons dépendre  les  affinités  
 d’une  propriété  générale  de la matière ,  il luit  
 néceffairement que toits les  corps ont  entr’eux  une  
 certaine  affinité. 
 *  On  a  dit  :  toutes  les  fois  qu’on  met  enfemble  
 deux fubftances  dans  l’état  qui  favorife  l’adion de  
 Vaffinité,  cet  état  eft l’équipondérance qui fuppofe  
 elle-même  la  préfence d’un  fluide ,  ces  conditions  
 feront  développées à  l’article  Dissolution ,   Supplément. 
 L'affinité  &  l’aggrégation  reconnoiffent bien fûre-  
 ment la même caufe , mais comme il importe d’avoir  
 des  dénominations propres  &   exactes,  il  faut con-  
 ferver  foigneufement  la diftindion  établie entre ces  
 deux effets.  L ’aggrégation  n’eft que l’union  de plusieurs  
 parties,  d’un  corps  femblâble  fans  décom-  
 pofition,  &   que  l’on nomme en  conféquence parties  
 intégrantes.  Deux gouttes d’eau  qui fe réunifient  
 forment  une  aggrégation.  L'affinité,  au  contraire,  
 compofe un nouveau corps des parties conftituantes  
 de  deux  ou  de  plufieurs  corps  différens,  &  fous  
 ce  point  de  vue ,  la  réunion  de  deux  parties  de 
 • fçl marin,  par  exemple,  pour  en  former  un  feul  
 cube  ,  de  deux  parties  de  métal  pour en  former  
 un  feul  lingot,  n’eft  pas  une  fimple  aggrégation,  
 parce  que  cela  ne  peut  fe  faire  que  par  l ’inter-  
 pofition d’une  fluide  diffolvant  &   à  raifon  de  fon  
 affinité.  Voyeç  DISSOLUTION,  Supplément 
 L'affinité  ne  fe  borne  pas  à  unir deux corps Amples  
 ,  comme  un  acide  &   un  alkali  ;  fi  l’une  des  
 fubftances  que  l’on  préfente  à  l’autrè  dans  l’état  
 qui  favorife  la  diffolution  ,  eft  elle - même  déjà  
 compofee,  il  arrive,  ou  que  la  fubftance  fimple  
 a  une  affinité  égale  avec chacune  des  parties  conftituantes  
 de  la  fubftance  compofée,  ou  qu’elle  a  
 une  affinité  plus  forte  avec  une  de  fes  parties  
 qu’avec  l’autre  ,  ou  que  le  corps  fimple  a moins  
 d'affinité  avec  chacune  des  parties  conftituantes  
 du corps compofé, qu’elles n’en ont entr’elles. Dans  
 le  premier  cas  il  y   a  combinaifon  des  trois  parties  
 conftituantes  ;  c’eft  ainfi que fe forment le foie  
 de foufre &  une infinité de fels  encore peu connus. 
 Voye{  Hépar ,  Supplément.  Dans le fécond  cas ,  le  
 corps  fimple fe combine  avec l’une des parties conftituantes  
 du  corps  compofé,  tandis  que  l’autre fe  
 fépare,  tombe  ou  s’élève  fuivant fa pefanteur fpé-  
 eifique ;  l’alkali,  par  exemple, s’empare de l’acide  
 d’un  fel  métallique.  Voye^  Précipitation. Dans  
 k   troifieme  enfin,  il ne  réfulte qu’une fimple  mixtion  
 fans  nouvelle  compofition,  &  par confisquent  
 fansaffinité. 
 Il  eft  aifé  de  juger  par-là  de ce qui'doit  arriver  
 lorfque  l’on  met des fubftances compofées à  portée  
 d’exercer leur  affinité,  ou, pour mieux dire, les affinités  
 de leurs parties conftituantes ; il  en réfultera de  
 nouvelles  combinaifons par une forte d’échange , &  
 c eft ce que l’on nomme affinité double.Nizis il faut bien  
 prendre garde que cette dénomination n’eft point exa-  
 éle, lorfqü’on l’approprie aux affinités  qui ne  fe ma-  
 nifeftent  que  dans  le  concours  de  plufieurs  parties  
 conftituantes, par exemple dans la formation du bleu  
 de Pruffe.  L’erreur  eft  précifément  la  même  que  j  
 quand on dit qüe l’on produit une affinité par intermède; 
  en effet, ou la fubftance qui fert d’intermedë entre  
 dans la nouvelle combinaifon, ou elle n’y  entre pas ;  
 |®3 £ÿj  entre,  ce  n’eft  poirit  une  affinité  double ,  
 ceft  un  concours  de  plufieurs  affinités ;  fi  elle n’y  
 entre  pas,  il  eft  évident  qu’elle ne produit  que la  
 arconftance  qui  manquôit  pour  que  Vaffinité  fe  
 rendu fenfible ,  & non pas  Y affinité même.'  ' 
 Tout  ceci  fuppofe j  comme"l’on  voit-,  différens  
 degies  d affinité-emts  les  différens  corps;-on  tes  a 
 nommés  rapports,  &   l’on  trouvera  fous  ce mot  le  
 r™ lt?t  des  obfervations  d’après  lefquelles  on  a  
 ellayc  de  les  réduire  en  table.  Cette  inégalité  qui  
 produit  tant  d’êtres  divers,   non-feulement  dans  le  
 laboratoire  du  chymifte,  mais  encore  dans  celui  
 ■ de  la  nature  ,  a i   pas peu  contribué  fans  doute à  
 aCC£L-!?e.r  ?  ées caufes  occultes ,  par  l’impoffibihte  
 ou  l’on  étoit  d’en  affigner  le  principe;  
 mais  des  hommes  de  genie  ont  peu-à-peu  foulevé  
 f f i n B R   &   ü  nous  eft  du  moins  poffible  aujour-  
 dhui  de  concevoir  ce  méchanifnie  admirable  qui  
 échappera  toujours  à  nos  fens. 
 L’utilité  de  la  recherche des  caufes méchaniques  
 des  affinités ,  a  été  long-tems  elle-même  un  problème; 
   on  peut  compter  au  nombre  de  ceux  qui  
 l ’ont  révoquée  en  doute  ,  Staal  ,  Boerhaave .  
 Hoffman,  &   en  dernier  lieu M.   Spielman ;  d’autre  
 part,  Freind,  K e il,  Barchufen,  Lémery,  Bohn  
 6c.  ont  travaillé  à  découvrir  ces  caufes  dans  les  
 loix de Battra&ion neutonienne,  &  quoiqu’ils n’aient  
 pas  atteint  le but,  leurs  efforts n’ont  pas  été  tout-  
 à-fait  infruftueux.  L  Academie de Rouen  avoit demandé  
 en  1748,  une  explication  méchanique  des  
 affinités,  elle  couronna  deux  diflertations  dont les  
 principes  étoient  bien  différens;  dans Tune  M.  le  
 Sage  élevoit  fon  fyftême  fur  l’hypothefe  des  cor-  
 pufcules  ultra-mondains,  fur  le  plus  ou  moins  de  
 facilité  ou  d’obftacles  que  les  difpofitions  ,  figures  
 &  grandeurs des p ores,  préfentent  aux  courans  de  
 ces  corpufcules.  M.  Jean - Philippe  de' Limbourg  ,  
 auteur  de  la  fécondé,  nia  formellement  la  réalité  
 des  caufes  méchaniques  démandées,   &   n’obtint  
 fans  douté  les  fuffrages  qu’à  la  faveur d’une  nouvelle  
 tablé de  rapports  fondée fur  plufieurs  obfer-  
 yations  nouvelles ; mais quand  on examine  fa  théor 
 ie ,  on  eft  étonné  de  voir qu’il  revient malgré lui  
 à  l’explication méchanique,  puifqu’il  dit  exprefie-  
 mênt,  que  les affinités  ont  lieu quand les matières  
 qui  s’attirent  ont  des  parties  ou  des  pores  relatifs,  
 en  quoi il  eft. certain  qu’il fe  rapprochoit beaucoup  
 plus de  la  v é r ité ,  que  M.  le  Sage. 
 M. Macquer eft un de _ ceux  qui  a  le  plus  avancé  
 a  cet  égard  nos  connoiffances,  non-feulement  en  
 ajoutant  à  la fomme  des faits,  mais  encore  en  rapprochant  
 &   généralifant  leur théorie ;  il  a  faifi  une  
 cirçonftance bien  importante, circonftance qui forme  
 réellement la  condition  effentielle  des  diflolutions  
 des  fufions,  des  cryftallifations,  en un mot de tous  
 les  phénomènes  qui  appartiennent  au  fyftême  des  
 affinités,  lorfqu’il  a  foupçonné que,  vu la  petiteffe  
 préfqùë  infinie -des  molécules  élémentaires ,  &   la  
 diftance  infiniment  petite  à  laquelle  elles  peuvent  
 s’approcher  entr’elles,  il  falloit confidérer  comme  
 nüllë.leur pefanteur vers  le centre  de la  terre.  Il  lui  
 a  été  facile  après  cela  de  concevoir  combien  l’at-  
 traâion  prochaine  réciproque  devenoit  puiftante  
 dans  cette  hypothefe  ,  &   bientôt  l’a&ion  diffol-  
 vante  lui  a paru  un  effet  néceflaire  de  cette  lo i ,   
 &   le  point  de  faturation  un  véritable  équilibre.  
 Dictionnaire  de  Chymie  au mot pefanteur. 
 On ne peut  donc  s’empêcher  de  reconnoître  aujourd’hui  
 que «  les  loix  d'affinité  font  les  mêmes  
 »  que la  loi  générale par  laquelle  les corps céleftes  
 »  agiflent  les  uns  fur  les  autres,   que  ces  attrac-  
 »  fions  particulières  ne  varient que  par  l’effét  des  
 »  figures  des parties conftituantes  , parce  que  cette  
 »  figure  entre  comme  élément  dans  la  diftance ».  
 C ’eft  à  M.  de  Buffon  que l’on doit  cette  belle idée  
 qui démontre en quelque  forte  ce qu’elle  explique,  
 qui  indique  la  route  à  fuivre  pour  parvenir  à  calculer  
 les  affinités  comme  la marche  des  aftres,  qui  
 ouvre  une  carrière  immenfe de connoiffances nouvelles  
 dans  la  détermination des  figures  des  parties  
 conftituàntës.  L’auteur  de-cet article ' s’eft attaché à