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Rumphe nous apprend que fur les montagnes de
îa même île de Ceram, on en voit une autre efpece
que les Malays appellent caju firajfi & caju fwangi,
parce que fon écorce eft marquée de grandes taches
qui imitent des fleurs * & qu’elle eft fi unie , fi
polie, que les fourmis même ne peuvent y monter.
( M. A d an so n . )
A Y E , ( Géogr. ) petite ville d’Angleterre, dans
la province de Suffolk, entre Ipfvich & Norwich.
Elle eft dans un pays couvert de bois, & dans une
fituation champêtre des plus agréables* Long, ig ,
lat. S x , 40. ( C. A.')
AYMETTEN, f.m.(H if .n a t . Botaniq.) genre
de plante qui doit être placé dans la famille des
ànones. Rumphe en a obfervé aux îles d’Ambbine
deux elpeees que nous allons décrire.
Première efpece. A ym e t t e n .
L'aymetten , proprement dit, des habitans d’Am-
boine, eft encore connu dans cette île fous le nom
d’aymetten lou y la ; les Malays l’appellent caju itam
beraar : Rumphe en a publié une bonne figure, fous
la dénomination de arbor nigra latifolia, dans fon
Herbarium Amboinicum , volume 111, page 10 & 12.,
planche V.
C’eft un arbre haut de plus de quatre-vingt pieds,
dont le tronc eft droit, entier, fans branches juf-
qu’à la hauteur de cinquante à foixante pieds, fur
quatre à fix pieds de diamètre, & couronné par
une cime ronde , formées de branches alternes ,
affez courtes & lâches, fermes , écartées prefqu’ho-
rizontalement. Son bois eft blanc, médiocrement
dur ; mais il fe carie & pourrit communément, lorf-
qu’il paffe trois pieds de diamètre ; il eft recouvert
d’une écorce jaune intérieurement, & noire
au-dehors.
Ses feuilles font alternes, affez ferrées, difpofées
fur un même plan le long des branches, dont le
feuillage eft applati ; elles font elliptiques, pointues
au deux bouts, longues de fèpt à dix pouces ,
prefque deux fois moins larges , entières, minces ,
fermes, verd-noires, ternes , relevées en-deffous
' d’une côte aiguë, à fept ou huit nervures de chaque
côté , oppofées, portées fur un pédicule cylindrique
très-court, & ouvertes prefqu’horizontale-
ment. Avant leur développement, elles font roulées
de maniéré que la derniere enveloppe toutes
les autres, & forme un bourgeon conique , menu
& très-alongé au bout des branches, comme dans
l’ébënier & le diofpiros.
Les fleurs -fortent folitairement de l’aiffelle des
feuilles, & pour l’ordinaire, peu après qu’elles font
tombées, de forte qu’elles paroiffent fortir des branches
mêmes , mais c’eft toujours d’un point qui
étoit auparavant renfermé dans l’aiffelle même des
feuilles ; elles font quatre ou cinq fois plus courtes
que les feuilles, & pendantes à un pédicule menu,
une fois plus court qu’elles. Chaque fleur confifte
en un calice, ouvert en étoile à trois divifions
caduques, deux fois plus court que la corolle qui
eft à fix pétales verd-jaunes, égaux, longs d’un pouce
& demi, pédicules peiidans. Au centre de la fleur eft
une maffe en fête, auffi courte que le calice, com-
pofée de cent étamines courtes , fefliles , qui em-
braffent étroitement cent ovaires fphériques pédicules.
Chaque ovaire, en mûriffant, devient une
écorce fphéroïde , dé trois à fix lignes de diamètre',
.orangé, à une logé, portée fur un pédicule deux à
trois fois plus long j enfermant une' amande brune',
compofée, comme celle de l’annoni, d’un corps
charnu comme feuilleté en travers, & contenant
à fon extrémité inférieure un petit embryon à deux
lobes, plats , droits, dont la radicule pointe en
bas vers la terre.
A Y T
Qualités. L’aymetten eft affez rare fur les montagnes
d’Amboine. Il n’a ni faveur ni odeur fenfiblé
dans aucune de fes parties.
Ufage's. Son bois eft trop pefant pour être employé
dans les couvertures, des bâtimens. On en
fait des folives & des poteaux, ou des colonnes *
ou des mâts de barques ; mais pour cela on choifit
les,arbres de moyen âge, qui n’ont pas plus d’un
à deux pieds de diamètre, car lorfqu’ils font plus
gros, ils ont pour l’ordinaire le coeur carié & pourri:
Ion écorce s’enleve aifément, & donne une efpece
de filaffe qui fe file.
Seconde efpece. LaüN M a UN.
Dans les mêmes îles d’Amboine j on trouve aufli
rarement une fécondé efpece à'aymetten, que les
habitans d’Amboine appellent aymetten latin maun ,
& caju itam daun kitsjil, & les Malays caju itam ou
caju avang utam, & que Rumphe a fait graver affez
exactement, quoique fans détails , fous le nom de
arbor nigra parvifolia, dans fon Harbarium Amboinicum
, volume I I I , pages 1 o & 11, planche IV figure IL
Le laun maun eft moins grand que l’aymetten : il s’élève
rarement au-deffus de 50 à 60pieds. Son.tronc
n’a guerre plus de deux pieds de diamètre ; il eft agu-
leux Ou finueux, à bois blanc , folide, dur, varié de
veines noires, femblablesà un tiffu de crin de cheval,
& quelquefois de grandes taches ; en vieilliffant fon
coeur devient noir , de l’épaiffeur d’un demi-pied,
mais d'un noir moins foncé que l’ébene vrai ; de
forte qu’il reffemble fort à l’ébene blanc , appelle
camiten par les habitans de Boerori, à l’exception
de fafubftance qui eft plus feche & plus noire. L’éJ
corde qui le recouvre eft plus mince , plus feche
que dans l’ébene,jaune dedans, noire & ridée extérieurement.
Ses branches font fermés, d’un noire fale, ridées,
affez ferrées, ouvertes fous un angle dé, 50 à 60 dé-
grés , & couvertes feulement de quatre à cinq
feuilles, longues de quatre à fix pouces , & fou-
vent de neuf à dix pouces dans les jeunes pieds L
une fois à une fois & demie moins larges, du refte
femblables à celles de Y aymetten.
Ses fleurs reffemblent aufli à celles de Ÿaythetten
mais elles-font portées fur un péduncule un peu pluS
long qu’elles. Ses ovaires & fruits font au nombre
de 60 à 70 écorces ovoïdes, longues de quatre à
cinq lignes, portées chacune fur un pédicule égal
à fa longueur, ou fort peu plus long.
Qualités. C t t arbre fe trouve, mais,en petite quantité
, fur les montagnes d’Amboine, de Boeron &
de Celebe.
Ufages. On préféré fon bois à celui de Vaymetten,
parce qu’il eft plus folide, pour les mêmes ufages
, & on choifit par préférence, celui qui a cru
dans des terreins pierreux.
Remarques. \Laymetten forme donc un genre de
plante, qui doit être placé dans la famille des anones>
près de celui du cananga § qui n’en diffère prefque
qu’en ce que fes baies ont plufieurs loges & plu-
fieurs graines. ( M. A d a n so n . )
A Y O U D 1 (Géogr.j nom de l’un des dix-neuf gou-
vernemensquicompofent l’empire aCtuel du Mogol.
Il eft au nord-oueft du Gange, avec celui de Cachemire
, non loin d’une des branches de l’Imatis. C’eft
un très-beau pays femblable .en tout à celui de Cachemire.
( C. A.")
AYSENE , f Géozr. ) petite riviere de France en
Languedoc. Elle a fa lburce à deux lieues nord-oueft
d’Uzès , & fon embouchure dans le (lardon , près
de Collias, après un cours d’environ quatre lieues.
AYTIMUL, f. m. ( Hif. nat. Botanique. ) nom que
les habitans de Boeron, l’une des îles Moluques*
donnent
A Y T
donnent à un arbre dont Rumphe a publié Une très-
bonne figure, dans ion Herbarium Amboinicum, volume
I I I , page 6j i planche X X X V ^ fous la dénomination
de lignum eurinum, c’eft-à-dire, bois d’eft , qui eft la
îradu&ion du mot ay-timule> car ay, chez les Boerons,
veut dire bois, & timul ou timule fignifie orientai.
Ces mêmes peuples l’appellent en langage Malays
■ caju JiJJir, qui veut dire bois de peignes lignum pec-
tinum.
Cet arbre s’élève à la hauteur de 20 à 30 pieds fous
la forme d’un limonier. Son tronc a 8 ou 10 pieds de
hauteur, & un pied & ,demi à deux pieds de diamètre.
Il eft couronné d’une tête ovoïde ou fphéroïde
affez denfe, formée de branches alternes , cylindriques
, menues, médiocrement ferrées, difpofées cir-,
culairement, écartées fous un angle de 45 degrés ,
dont le bois eft, ainfi que celui du tronc, jaune, terne
tant qu’il eft humide , plus- clair quand il eft f e c , de
fubftance folide & finë , veiné de traits livides &
bruns lorfqu’il eft v ieu x, & couvert d’une écorce
peu épaiffe. II a auprès des racines des ailes ou des
efpeces d’acoves qui le rendent comme cannelé d’un
bout à l’autre.
Chaque branche eft garnie de dix à douze feuilles
dont les trois , inférieures tombent quelquefois vers
le tems de la maturité des fruits, difpofées alternativement
& circulairement, affez ferrées par intervalles
d’-un pouce environ, elliptiques , pointues aux
deux bouts, longaes de quatre à cinq pouces, une
fois moins larges, entières , molles, verd-noirâtres
«n-deffus , cendrées en-deffous, relevées d’une côte
longitudinale , accompagnée de chaque côté de fix à
fept nervures comme oppofées & portées fur un pédicule
cylindrique affez court.
De l’aiffelle de chaque feuille fort un corymbe
feflile de trois à: quatre fleurs hermaphrodites vertes,
longues de trois lignes , pendantes fur un péduncule
de même longueur. Elles confiftent en un calice à cinq
divifions perfiftentes, en une corolle ouverte en
étoile à cinq petales une à deux fois plus longs que
lu i , elliptiques , pointus , une fois plus longs que
larges, en cinq étamines prefqu’aufli longues , & en
un ovaire à unftyle & à un ftigmate fimple. L’ovaire
en mûriffant devient une écorce ou capfule ovoïde,
longue de trois lignes, de moitié moins large , verte,
à une loge , s’ouvrant en deux valves, & contenant
un pépin hémifphérique , jaune de fiel, à chair
feche recouverte d’une peau fine.
Qualités. Uay-timiil n’a encore été obfervé qu’à
Boeron fur les montagnes qui font dans la partie
boréale & orientale de cette île. Cependant les
habitans de Boeron difent en avoir vu aufli à Java
& dans d’autres lieux plus occidentaux. Lorfqu’on
entame fon écorce, elle rend un fuc laiteux & vif-
quëux.
Ufages. Quoique fon bois ne foit pas bien dur,,
& qu’il fe fende aifément en long, les habitans de
Boeron en font des peignes, fur-tout de celui des
acoves voifines des racines qui eft jaunâtre. Il en
font aufli des carquois pour enfermer leurs fléchés.
Ce bois feche difficilement, & lorfqu’on le tient
quelque tems enfermé dans des lieux fombres,
i l fe tache de veines livides1 qui lui procurent une
couleur peu agréable*, • ' ;
Remarques. L’ay-timul eftj comme l’on peut juger
par cette defeription, un genre de plante particulier
qui vient naturellement dans la famille des pifta-
chiers, entre le mal-naregam & le manga. Voye^
no s Familles des plantes imprimées en tySg , volume II.
n°. 4 4 , page 345. (Af. A d an so n . )
AYTR É, ( Géogr. ) petite ville de France dans
le pays d’Aunis, environ à une lieue fud-eft de la
Rochelle. Le fol des environs produit du bled
excellent & beaucoup de vin. C C. A . )
Tome i . .......... - : v .
A Y T 72?
A Ÿ TU Y , f. ni; (Hif. nat. Botanique.) plante ainfi
nommée à Àmboine & très-bien figurée par Rumphe
dans fon Herbarium Amboinicum , volume I I I , page
2 '3 5 planche C X X X V I I f fous le nom d'ichthyo-
clonos littorea. Les habitans d’Amboine l’appellent
aytuy , aytohi & ay pue. ■
C’eft un arbre de moyenne grandeur, haut de
15. à 30 pieds , à tronc tantôtfolitaire, tantôt double ,
menu, élevé de 10. à 12 pieds, fur cinq à fix pouce»
de diamètre, & couronné par une cime conique,
epaiffe à peine une fois plus longue que large,
compofée de branches alternes, menues, longues,
difpofées circulairement & ouvertes fous un angle
de, 40 degrés ou environ.,
5 Chaque branche porte 10 à 12 feuilles difpofées,
d’une maniéré affez lâche alternativement & circulairement
fur toute leur longueur. Ces feuilles font
elliptiques , pointues aux deux extrémités, longue»,
de quatre.à cinq pouces, deux fois moins larges,
dentelées légèrement dans leur contour, affez épaif-
fes , liffes , d’un verd bleuâtre, relevées en-.deffous
d’une côte & de huit à dix paires de nervures comme
oppofées, peu fenfibles & portées horizontalement
fur un pédicule cylindrique, affez court.
De l’aiffelle de chaque feuille: fort une fleur her*
maphrodite, petite, d’un verd jaunâtre , pendante
fur un péduncule égal à celui de la feuille. Cette
fleur confifte en trois étamines fort courtes & en un.
ovaire fphérique »terminé par unftyle &un ftigmate
fimple; l’ovaire en mûriffant devient une capfule
fphérique, dure, de cinq lignes de diamètre, d’abord
verte tachée de cendré, enfin cendré-noire, marquée,
de fix filions dont trois plus profonds, à trois loges
qui ne s’ouvrent point, & qui contiennent chacune
une graine triangulaire, variée de cendré & de brun;
la troifieme de ces graines avorte pour l’ordinaire.
Culture. Vaytuy eft affez rare à Amboine dans le
canton d’Hitôe , où il croît dans les forêts, fur le
rivage ou dans les plaines voifines de là mer. Il fleurit
en mai & juin. Chaque capfule en tombant à terre
produit feulement deux plantes parce que fa.troifieme.
loge eft ftérile.'
Qualités. En quelqu’endroit qu’on, bleffe cet
arbre, il répand un. fijc laiteux & vifqueux, mais en
petite quantité. Son écorce eft d’un verd-noirâtre..
Son bois eft blanc , mou & léger, mais durable,&
n’eft nullement fujet aux vers.
Ufages. U aytuy eft mis au rang dés arbres laiteux,
pernicieux. Ç’eft pourquoi on n’en fait prefque d’autre
ufage que d’employer fon fruit pour empoi-
fonner les poiffons. Pour cet effet, on fait dans les
rivières une petite enceinte oit. l’on plonge de petites
corbeilles pleines de fes fruits pilés grofliérement
& que l’on bat avec des baguettes jufqu’à ce que
l’èau en devienne mouffeufe & couverte d’écume^
Alors on voit les poiffons renfermés dans l’enceinte,
furnager morts ; on les mange fans qu’ils incom-,
modent aucunement.
Il paroît que la qualité venimeufe de ces* fruit»,
réfide particuliérement dans leur capfule ou coque ,
car le» enfans l’ouvrent & en mangent fans danger
les amandes .qui font douces & à peu-près du goût,
de celles du nanari. Son bois bien fec fert à faire
des fabots..
. Remarques. Quoique Rumphe nous laiffe ignorer
fi Vaytuy a un calice, nous ne pouvons guere douter
qu’il n’en ait un , & nous remarquons dans fa defeription
une irrégularité facile: à reâifier ; car en
comparant cet arbre au bois d’aigle agallochurn, il
dit qu’il a de même fes fleurs en épi, fans cependant
dire qu’il a les deux fexes féparés fur deux individus ,
différens ; mais dans fa figure les fleurs font herma-.
phrodites, ou au moins les femelles font folitaires ,
axillaires, & non en épi ççnjme dans l’agallochurn p
Z Z z i t