
 
        
         
		diftances horizontales  moins  grandes,  il ëft aifé dé  
 voir  que  cet  avantage  n’eft pas,. à  beaucoup  près,  
 dans la  proportion  dont je viens de  parler; en effet  
 il faudroit  pour cela  qu’une  fuperfïcie  inclinée à 60  
 degrés, parëxëmpleS produisît autant que la  même  
 fuperfïcie horizontale.,  ce que perfonne  ne  s’avifera  
 de foutenir. Ainfi il fera en général plus commode de  
 mefurer feulement la bafe horizontale,  &  de  fe conduire  
 par rapport  à  l’avantage des  terreins  inclines  
 •comme  fi  dans le même  champ  on  avoit  des  ter-  
 reins  de  différentes valeurs. 
 z°. Si on  a  un  champ  à-divifer  en raifon donnée,  
 il  faut  enèore  préférer  la  méthode,  de  mefurer,la  
 bafe  horizontale,  & o n   auroit  alors  à partager  un  
 champ  horizontal, mais dont les  différentes  parties  
 font  inégales  quant  au  produit.  Ainfi  pour  que  le  
 partage doit égal, il faut, au lieu de le divifer en parties  
 égales, le divifer  en parties  qui foient entr’elles  
 en raifon inverfe  de leur produit. 
 3°.  S’il : eft  queftion  d’évaluer un. champ  par  la  
 quantité de fa fuperfïcie, on voit que pour une évaluation  
 exàfte, il faut oumefurer fa bafe horizontale,  
 &  avoir égard aux avantages de l’inclinaifon, ou mefurer  
 la fuperfïcie  inclinée, &  avoir égard à fon dé-  
 favantagefur une fuperfïcie égale &  horizontale. Or,  
 puifque  dans aucun des  deux cas une fimple mefure  
 ne  fuffit,  c’eft  la  méthode  de mefurer  la bafe horizontale  
 qu’il  faut  préférer. 
 Elle  eft dans tous les cas  auffi  exafte pour le but  
 civil  ,  qui  eft  le  rapport  des  produits  plutôt  que  
 celui des  furfaces, &  l’autre ne  peut  être  pratiquée  
 avec  exaftitude  fur des terreins  de  courbures, lou-  
 vent  irrégulières, fans des  attentions &   des précautions  
 qu’on  ne  doit  pas  attendre  des  arpenteurs. 
 Lorfqu’il  eft  queftion  de  lever  des  plans  &   de  
 défigner  les  terreins  mefurés  par  leurs  limites,  la  
 maniéré  de  prendre,  par  leur  fuperfïcie,  celle  du  
 plan incliné',  rend  la  conftruâion  &  l’ufage  de  ces  
 plans prefqu’impratiquable, &  c’eft une raifon pour  
 faire préférer l’autre méthode  toutes  les  fois qu’un  
 arpentage fait  antérieurement,  &  qui  doitfervir de  
 regie ,  n’oblige  pas à prendre  la première ;  je  crois  
 même  qu’il  feroit  utile  de  faire  une  regie  générale  
 qui  aftreignît  à  fuivre la  méthode  qu’on vient  
 de voir  être  la meilleure ; &  dans les cas  où l’autre  
 auroit  été  employée  d’avance,  on  détermineroit  
 aifément quelle feroit,  dans la méthode  de mefurer  
 la  bafe  horizontale ,  la mefure &   les  terreins  auxquels  
 on auroit affigné une mefure par l’autre méthode. 
 La méthode qui ne mefure que les bafes s’appelle,  
 par les gens de l’art, méthode de  cultellaùon, &  celle  
 qui mefure ce plan incliné,. méthode de développement;  
 les arpenteurs préféreront long-tems cette derniere,  
 quoique  très-fautive entre leurs mains,  parce  que,  
 de la maniéré  dont il l’emploient,  elle eft beaucoup  
 plus âifée  dans la pratique ,  &   que fur des  terreins  
 peu  inclinés  &   peu étendus, fes  inconvéniens font  
 aflez bornés, (o ) 
 ARPENTEUSE,  f.  f.  ( Hifi.  nat.  Infect. )  eruca  
 geometra ;  dénomination  commune à toutes-les  chenilles  
 qui  n’ont  que  dix à  douze  jambes.  Leur démarche  
 leur  a  fait  donner‘ce  nom;  pour  faire  un  
 pas,  elles  approchent  leurs  jambes  de  derrière  de  
 celles de devant en ployant leur corps par le milieu,  
 &  portent  enfuite  en avant  la partie antérieure, de  
 forte  qu’à  chaque pas  elles mefurent  un  efpace  de  
 terrein  égal  à la  longueur  de  leur  corps  comprife  
 entre  les  jambes de  devant &  .les poftérieures. 
 Toutes  les  arpenteufes  fe  changent  en  phalènes.  
 Il  y   en a   un  aflez  grand  nombre  d’efpeces,  dont  
 quelques-unes  ne  font que  trop connues par les  dégâts  
 qu’elles  font  dans  certaines  années aux  arbres  
 &   aux  légumes. 
 La  plupart de  ces  chenilles,  fur-tout  de  celles à 
 dix  jambes,  ont  dans  le  repos une'  attitude, fingiï-  
 liere ; cramponées par leurs jambes de derrière, elles  
 tiennent le refte  de leur  corps en  l’air,  quelquefois  
 tout-à-fait droit, d’autres fois courbé : elles ont alors  
 l’apparence  d’un petit bâton, &  cette  refîemblance  
 eft d’autant plus  grande  que  leur couleur  approche  
 communément de  celle du bois. ( D. ) 
 ARPHAS,  (  Géogr.)  ville  de  la  Paleftine ,  dans  
 la demi-tribu  de Manaffé ,  au-delà  du.Jourdain. Elle  
 étoit  à  l’occident  des montagnes  de  Galaad  &   au  
 fud-eft du tabernacle.de Cédar; fes environs  étoient  
 très-agréables &c très-fertiles. -Long. 70,  Ut. 3 /(, 4S.  
 ( C .A . )   I   I   .  g  t  I 
 ARPHAXAD,  ( Hifi. Sacr. ) fils de Sem, &  pere  
 de  Salé,  naquit  l’an  du monde  1658, un  an  après  
 le  déluge»  &  mourut l’an  du monde  2096  ,  âgé  de  
 quatre cens trente-huit ans. 
 Il  eft  auffi  parlé  dans  le  livre  de  Judith,  d’un  
 Arphaxad, roi des Medes, que  l’on fuppofe  être  le  
 même  que Phraortès, fils  &   fuceefleUr deDejocès,  
 , roi des Medes..  -  • 
 .  ARPULI,  f.  m;  ( Hifi.  nat.  Bot. )  nom  Brame  
 d’une  plante  du Malabar,  confondu mal-à-propos,  
 par les modernes, avec la cafte. Les Malabares l’appelle  
 ponna-vinem  &   ponnam-tagera ;  c’eft  fous  ce  
 nom  que  Van-Rheede en a  donné  une  figure  aflez  
 médiocre  &   incomplette  dans  fon.  Hortus Mnldba-  
 ricus ,   volume  I I , page  101,  planche LII. M. Linné  
 l’appelle caffia ,  fophera yfoliis decemjugis lanceolatis ,   
 glanduld bafeos  oblongâ,  dans  fon  Syfiema Natura ,  
 imprimé  en  1767 ,  page P<)Q. 
 C ’eft. un arbrifleau de  cinq à fix pieds de hauteur  
 &  formé en buiflon ovoïde pointu, de moitié moins  
 large &  peu  épais :  fa  racine forme  un pivot  replié  
 pour  tracer, horizontalement fous  terre,  garni çà &   
 . là de fibres, à bois &  écorce jaunes, couvertes d’une  
 peau noirâtre.  Sa tige  eft  cendré - brune  ,  garnie du  
 bas  en  haut  de  branchés  de  même  couleur. 
 ;  Ses  feuilles  font  alternes  aflez  ferrées,  difpofées  
 circulairement le long des branches ,  ailées  une fois  
 feulement de fix à dix paires de folioles fans impaire,  
 exactement  oppofées, entr’elles,  taillées  en  fer  de  
 lance  ,  longues  d’un  pouce  &   demi  à  un  pouce  
 trois  quarts , deux fois moins larges,'molles ,  liftes-,  
 verd - brunes  defliis,  plus  clair  defîous  avec  une  
 nervure,  portées  fur  un  pédicule  cylindrique  fort  
 court,  &  attachées fur un pédicule  commun  cylindrique  
 ,  depuis  fon  extrémité  jufqu’au ; fixieme  de  
 fa  longueur  près  de  la  tige  fur  laquelle  on  voit  à  
 fon  origine  deux  ftipules,  petites,  triangulaires,  
 caduques. 
 De  l’aiflelle  de  chacune  des  feuilles  fupérieures  
 fort un épi de deux fleurs ; mais au bout des branches  
 cet épi forme une efpece  de panicule longue comme  
 les  feuilles,  dë  cinq à fix pouces,  compofée de fix  
 à dix fleurs, dont les inférieures font couplées deux  
 à deux  fur  un  pédicule  commun  comme  les' fleurs  
 qui fortent  de l’aiflelle des feuilles,  pendant que les  
 autres  font  portées  folitairement  fiât, un péduncule  
 prefque  égal  à  leur longueur.  Chaque  fleur  forme  
 d’abord un bouton  rond,*de quatre  à cinq lignes de  
 diamètre,_ enfuite  elle  s’épanouit .comme  une rofe  
 jaune, d’un  pouce  un  quart  à un pouce &  demi de  
 diamètre,  à  cinq  pétales  elliptiques  ,  concaves,  
 obtus,  peu  inégaux,  ftriés  de  trois  à  quatre  nervures  
 ,  recouvrant  un  calice  verd  de  cinq  feuilles  
 auffi  arrondies  une  fois  plus  courtes.  Au  centre  de  
 la fleur  s’élèvent  dix  étamines une  fois plus courtes  
 que  les pétales,  dont cinq une  fois plus  petites font  
 ftériles  &   les cinq autres recourbées  en crochet en  
 defliis  à  anthères  jaunes,  entourant  l’ovaire  qui eft:  
 verd, un peu plus long, recourbé de même &  porté  
 fur un  pédicule  qui  l’éloigne  des étamines. L’ovaire  
 en  grandifîant,   devient  un  légume  droit,  long  de 
 cinq 
 cinq à  fix pouces ,  d’abord  verd,  très-applati,  en-  
 fuite  jaune  &   cendré,  renflécylindrique,  relevé  
 de  deux  nervures  comme  deux  coutures,  l’une  en  
 defliis, l’autre  en. deflbus, par le fqu elles elle  s’ouvre  
 eh deux valves ou bâttans, &  partagée par des clôi-  
 fons membraneufes  en vingt-*.iq à  trente loges  qui  
 contiennent chacune une graine orbiculaire , blanche-  
 brunâtre , un peu luifante, dont la largeur répond au  
 travers  du  légume  à la  couture fuperieure  duquel  
 elle  eft • attachée  pendante  .par  un, petit  tubercule  
 faillant  fur un de  fes, bords» 
 Qualités. Udrpuli n’a  pas  d’odeur même  dans fes  
 fleurs. 
 •  Ufages.  Sa décoûion fe boit dans  les fievres cau-  
 fées par la goutte. L’infufion de fes feuilles fe  donne  
 avec le fucre contre  la  jaunifle. 
 Remarques. Cette plante peut faire un genre particulier  
 avec  le  fophera  &   quelques  autres  qui  ont  
 été confondus dans le  genre de la cafîe qui rafîemble  
 trop  de  plantes  d’un  caraâere  bien  différent.  (  M.  
 A d  a n  son .  ) 
 ARQUA ou  A r q u a t o  , ( Géogr.') village  d’Italie  
 dans  Pétât  de Venife,  entre  Vicenze  &   Padoue :  il  
 •eft recommandable parle tombeau de Pétrarque,qui  
 vint y  finit fes jours. Il ÿ  a encore deux bourgs de ce  
 nom  en  Italie ,  l’un  dans  la  marche d’Ancone,  aux  
 frontières de. l’Abbruze ,  &  l’autre dans le duché de  
 Milan furlaSerivïâ.  ( C. A .') 
 ARQUEBUSADE  ( e a u  d’ ) ,  Mat.  méd.  voici  
 comment'on  la  fait. 
 Prenez  feuilles  récentes  de  fange,  d’angelique,  
 d’abfinthe , de farriette, de fenouil, de mentaftrum,  
 d’hyflope,  de méliflë,  feuilles dé bafjlic,  de.rhue,  
 de  thim ,  de  marjolaine ,  de  romarin, d’origan , de  
 calamànt, de ferpolet, fleurs de lavande, de chaque  
 quatre  onces;  elprit-de--vin  rectifié,  huit  livres. 
 On  colipe  groffiérement  toutes  ces  plantes ;  on-,  
 les  met  infufer  pendant  dix  ou  douze  heures dans  
 l’efprit-de-vin  ;.  on  procédé  enfuite  à  la  diftilation  
 au  bain-marie,  pour  tirer  toute  la  liqueur  fpiri-  
 tueufe : on la conferve dans une bouteille qu’on bouche  
 bien. Et c’eft  là  ce  que  l’on nomme  eau vulnéraire  
 fpiritueufe. 
 Si l’on emploie de l’eau à la  place  d’efprit-de-vin,  
 on  obtient l’eau vulnéraire  à l’eau, qui eft  blanche,  
 laiteufe,  &  fur  laquelle  il  fumage  un  peu  d’huile  
 effentielle  qu’on  fepare.  Cette  eau ' vulnéraire  eft  
 beaucoup  moins agréable à l’odorat, que celle  qui a  
 été préparée avec l’efprit-de-vin. 
 Enfin fi l’on emploie du vin blanc ou du vin rouge  
 en place  d’eau  ou  d’efprit-de-vin,  on  obtient  l’eau  
 vulnéraire  au  v in ,  qui  eft  plus  agréable que  celle  
 qu’on tire  à  l’efprit-de-vin. 
 Telle  eft  la  compofition  de  Veau  d'arquebufade.  
 Elle eft excellente pour les contufions, pour les diflo-  
 cations.,  les  plaies ,  &  fur-tout  celles d’armes  à  feu  
 pour  lefqüelles  on  lui  a  donné  le  nom  (Veau  dUr-  
 •quebufade; pour réfoudre les tumeurs,.&  nettoyer les  
 ulcérés,  pour fortifier  les parties foibles &  réfifter à  
 la .gangrené, appliquée extérieurement.  Elle eft auffi  
 très-utile  po.ur  les  douleurs  de  rhumatifine,  appliquée  
 en  linimens,  &   avec  des  comprefles  qu’on  
 laiffe  fécher  fur  la  partie,  &   qu’on  renouvelle  de  
 tems  en  teins.  ( -f ) *• 
 ARRA,  ( Géogr. ) ville d’Âfie  en Syrie  dont Pto-  
 lémée fait mention : elle étoit grande &  bien peuplée ;  
 fon nom  moderne  eft Ma ara :  ce  n’eft  plus  aujourd’hui  
 qu’un gros  bourg,  fous le gouvernement d’A-  
 lep ,&  le lieu principal d’un  petit pays très-fertile en  
 grains &  en bons fruits. On voit' près dé  là ,  dans un  
 endroit défert,  les  ruines  de  l’ancienne ville  de  Sé-  
 riane  dont  quelques  morceaux  font  encore  magnifiques. 
   ( C. A.  )  .  ^  ,  . 
 ARRA rB IDA, (  Géogr.)  haute montagne duPor-  
 Tome  /. 
 tugal  dans l’A lentejo,  fur les frontières du royaume  
 d’Algarvè :  elle  fait  partie  de  la Sierra ou montagne  
 de  Calderaon.  (  C. A .  ) 
 * §   ARRACIFES,  (Géogr. )  une  des  îles des Larrons, 
   dit  le Diction,  raif.  des Sciences, &c.  c’eft  une  
 faute  : il n’y  a aucune des îles des Larrons  ainfi nommée. 
   Lettres fuŸ VEncyclopédie. 
 ARRAGIAN.  P'oyei  A r g î a n   dans le  Dict.  raif.  
 ■ des  Sciences,  Arts  6*  Métiers. 
 AR -RAKIN,  (  Géogr.  )  petite  ville  d’Afie  dans  
 l’Arabie Pétrée  , au diftridt d’Al-Bkaa: on croit avec  
 aflez de  vraifemblance  que  c’eft  l’ancienne  Petra,  
 Capitale de la contrée  appellée Sela dans la  Bible  &   
 Adriàna,  par l’empereur  Adrien:  la  plupart  de  fes  
 maifons font taillées dans le roc,  ce qui a pu là faire  
 nommer Ar-Rakin ; car Rakin, en langue  du  pays ,  
 veut dire tailler, &  Ar veut dire ville. (C.  A.') 
 ARR AYOLOS,  ( Géogr. ) petite ville du royaume  
 de Portugal, dans l’Alentejo : elle eft au nordd’Evora  
 &   au fud-eft  de Monte-Màyor ;  fa  fituation,  fur le  
 penchant d’une montagne,  eft des  plus riantes: on  y   
 y  compte près de deux mille habitans, &  fon diftriâ:  
 eft  de  quatre  paroifles.  Long.,  ro,  iS.  lat.  38, 3 J. 
 § ARRÊT, f. m.  (ternie de  Palais.)  décifion  d’un  
 tribunal fouverain de laquelle il n’eft pas permis d’ap-  
 peller :  lés fieges  inférieurs  rendent  des  jugemens  ,  
 prononcent des fentences, dont les  parties peuvent  
 appeller  devant  les  cours  fouverainés,  auxquelles  
 ces fieges reflortiflent. On n’appelle pas clés décifions  
 qui émanent de ces  cours  fouveraines ;  &  c’eft pour  
 cela  que  ces  décifions  fe  nomment  arrêts  arrêt du  
 parlement, arrêt  de  la  chambre  des  comptes,  arrêt  
 de  la  cour  des aides,  arrêt du  confeil,  &c.  Il  faut  
 chercher l’origine  de ce mot dans ces expreffions du  
 moyen âge : arrefium, arrefiare, qui fignifioient, félon  
 Ducange &  les autres commentateurs ou gloflàteurs,  
 faijir^ prendre ,  détenir  quelqu’un , faijie^  détention ,  
 capture, &c. ainfi les  décifions des cours fouveraines ,   
 arrêtant le  cours de  la  procédure &   pofant la borne  
 que la chicane ne devoit  point  paffer  ,. ces  décifions  
 furent appellées arrêts. Cependant le recueil de  Jean  
 du Luc, l’un des plus anciens arrêtiftes  que  l’on con-  
 noifle  , eft  intitulé,  Placita  Curice,  &c.  comme  qui  
 diroit:  recueil  de  décifions  qu’f/ a plu  à  la  cour  de  
 porter.  Auffi  le premier préftdent,  en  prononçant  
 les  arrêts,  fe  fervoit  de  cette  locution: placuit  eu-  
 ria , &c.  . 
 Il  fe  fert  à  prêtent  de  celle - ci :  la  cour a mis &  
 met  l'appellation  au  néant,  &c.  M.  de  Montefquieit  
 prétend que cette formule vient de nos anciens combats  
 judiciaires.  « En effet, d i t - il,  quand  celui  qui  
 avoit appellé de, faux jugement étoit vaincu,  l’appel  
 étoit  anéanti:  quand il étoit vainqueur, le jugement  
 étoit anéanti &   l’appel  même  ,  il  falloit  procéder  
 à un nouveau jugement, &c. » V.  le  liv.  X X F I I I ,   
 de  VEfprit  des Loix ,  chap.  33.  ' " 
 Ce n’eft pas qu’on ne  pnifle  faire  réformer la décifion  
 d’une cour fouveraine , mais  c’eft par d’autres  
 voies  que  celle  de  l’appel,  qui n’eft point autorilée  
 dans  ces  fortes  de  cas.  En  matière  civile,  il  faut  
 prendre  l’une de  ces  trois voies ,  fuivant  les circon*  
 fiances ;  oii'fe  pourvoir au confeil  du  fouverain ,  fi  
 l’on â jugé  contre les  ordonnances  ( Fpye^  C a s s a t 
 i o n  dans'le D ic l. raif. &c. ), ou former oppofition à  
 Varrêt,  pardevant  la  cour  qui  l’a  rendu :  fi  elle  a   
 prononcé  contre une  partie qui  ne  paroifloit  point  
 (  Foye^ O p p o s i t io n   ,   T i e r c e - O p p o s i t i o n   dans  
 le  Dicl. raif & c.), ouënfin prendre, en chancellerie,  
 des  lettres de  requête  civile  contre  Varrêt,  &   faire  
 de nouveau  juger  la  caufe  par  le  même  tribunal  
 (  F o y e i   R e q u ê t e   c i v i l e   Ibidem.  ).  S’il  s’agit  
 d’une affaire  criminelle,  On prend  alors,  au  confeil  
 du prince , des lettres de révifion, &  l’affaire fe porte  
 C C c c