négligées par l’anatomifté. Il y en a cependant de bonnes
& même des mufcles peu connus. Il revendiqua,
avec raifon, ces planches , qu’on tâchoit d’attribuer
à Swammerdam. Il donna auffi des recherches
fur les yeux des animaux, & fur des objets
phyfiologiqués.
Samuel Collins donna un ouvrage immenfe d’anatomie
comparée, avec un petit nombre de planches
tirées de l’homme. Oh y trouvera beaucoup
de bonnes obfervations, & quelques découvertes ;
comme le trou aveugle de la langue ( annonce par
Schradef ) , Fapophyfe antérieure du marteau , lés
gros mamelons du dos de la langue.
Paul Bufliere , chirurgien François réfugié à Londres
, écrivit avec fuccès contre l’hypothefe de
M é ry , & donna une nouvelle anatomie du coeur
de la tortue. Il a publié dans les Tranfactions Phi-
lofopkiqu&s, la defcription d’un foetus trouvé dans
la trompe de Fallbpe.
Jean-Godefroi de Berger, premier médecin du
roi de Pologne, mérite d’être nommé à caufe de
l'élégance, avec laquelle fa phyfiologie ( de naturâ
hutndnâ ) eft écrite. Il y défend par-tout la ftruâure
vafculëufe des vifceres contre les glandes de Mal-
pighi.
Jean'Zeller, médecin du duc de "Wurtemberg, a
donné plufieurs thefes originales fur Xanatomie &
une très-bonne diflertation fur l’adminiftration des
vaifleaux lymphatiques. Les trois troncs, dont le
canal thorachique eft compofé, y font détaillés. Zeller
avoit des expériences fur des ebevaux vivans.
Jean-Baptifte Caldefi, d’Arezzo , a donné un excellent
traité fur Xanatomie des tortues. L’anatomie
même de la tortue eft très-curieufe , ' le. flux & réflux
du fang de l’oreillete & de la veine cave ,
l’opiniâtreté de la vie de l’animal, fes glandes &
fes conduits falivaires ; bien d’autres détails méritent
notre attention, mais Caldefi donne beaucoup
plus que fon. titre ne promet ;. on y trouve fur-
tout de bonnes obfervations fur les conduits de la
bile de différens animaux.
Warner Chrouet, médecin de Liege, a le mérite
d’avoir, démontré que, les nouvelles fources de
l’humeur aqueufe ne font que des vaifleaux fanguins.
Il a entrevu la membrane papillaire , & donné l’a-
nalyfe chymique des humeurs de l ’oeil.
Les obfervations de Jôfeph Gourtial ont leur
mérite.
Frédéric Hofman fut chymifte & praticien. Il dif-
féqua cependant quelquefois, & donna une phyfiologie.
On y trouve l’expérience des vaifleaux
lymphatiques remplis par le canal déférent, l’a-
nalyfe de la bile , &c. Un petit traité fur l’hypo-
thefe de Stahl, qu’il publia dans fa vieillefle , eft
très-bien écrit.
Il faut citer J. Jerome Baragli comme le critique
perpétuel de Malpighi ; il n’y a pas toujours
tor t, & il eft bon d’écouter les deux parties. Il y
a même quelquefois des obfervations qui font propres
à l’auteur.
J. Dominique Gagliardi a donné des recherches fur
les os,, fur les différentes efpecesde lames, fur le
fuc offeux, & fur l’amolliffement des os : ces recherches
ont leur mérite.
Il y a de bonnes chofes dans les obfervations
de Savard, des foetus difformes, une prétendue
hermaphrodite , les parties du côté droit tranfpor-
tées au côté g a u c h e&c.'
Daniel Tauvry a combattu Méry & avec Xa-
natomie & avec le raisonnement. Il a. bien remarqué
que la valvule eft allez grande pour fermer
le trou ovale : il en a vu les cordons ; il décrit
le corps de, la. tortue. Dans fa phyfiologie, il s’eft
livré aux hypothefes.
Clopton Havers a travaillé utilement fur les os,’
malgré le peu de critique qu’il a apporté à fes hy-
pothefes. Il a traité fort au long des glandes articulaires
; cette recherche n’eft cependant pas épui-
fée. Il a parlé du périofte , du cartilage , des vaif-
féaux , des o s , &c.
Alexis L ittr é , éleve de M é ry , a fourni à l’Académie
un nombre confidérable de mémoires anatomiques;
Il a cru avoir découvert l’antiproftate,
les glandes fébacées du gland , le finus circulaire
de la felle. Il a vu les corps jaunes des foetus dans
l’ovaire ; un autre dans la trompe : la trompe appliquée
à l’ovaire ; il a décrit la luette &' le voile
du palais ; il a donné dès expériences fur les noyés ;
il a penfé avoir vu les glandes du fo ie , des reins ,
les pores par lefquelsje fang fuinte dans les réglés.
L’excellent ouvrage de J. Conrad Amman fur
la parole ne doit pas être paffé fous filénce. Il a
mieux développé que tout autre le méchanifme de
chaque lettré.
Philippe Verheyen a été pendant quelque tems
un auteur claflïque en anatomie. Quoiqu’il n’ait
pas été Heureux en deflinateur & en g ra v e u r, quoiqu’il
ait quelquefois peu connu la ftru&ure particulière
de l’homme, Verheyen n’à cependant pas
mérité le mépris dont un rival a tâché de l’accabler.
Il a fait des recherches d[Anatomie particulières
fur le n e z , les finus de la p ituite , l’o sfà -
crum , quelques mufcles des côtes. Dans fonfup-
plément il y a plufieurs bonnes expériences fur des
animaux v iv an s, fur des brebis pleines. Verheyen
y réfute aufli fo rt au long l’hypothefe de Méry.
Herman Boerha ave , un dès plus'grands médecin
de fon fiecle , homme d’une modeftie & d’une
candeur qui p eu t fervir d ’exemple aux gens de génie.
Iln ’étoit pas anatomïfte , mais il av o it vu dif-
fé q u e r, & lu les meilleurs liv re s , il avoit beaucoup
manié les préparations de Ruyfch, & il avoit
fait lui-même des expériences. On a de lui la célébré
phyfiologie qui a été le manuel univerfel de
toute l’E u ro p e , & que les phyfiologiftes les plus
modernes o n t commentée. Boerhaave y fuit Véfale ,
Ruyfch & Cowper ; il réfute l’acide du fuc pancréatique
de la falive ; il s’oppofe au fyftême des
fermens. Il a infifté fur les vaifleaux des rangs inférieurs
, fur l’erreur du lie u , fur le défféchement
des vaifleaux dans la vieillefle, fur la nature vaf-
culaire du corps humain. Dans un ouvrage particulier
il a traité dans un grand détail des glandes
Amples, & a tâché de défendre le fyftême de Malpighi.
Ce feroit une ingratitude criminelle de mé-
connoître les grands fervices qu’il a rendus à l’a r t , &
nous voyons-avec peine d e jeunes gens infulter au
plus digne mortel qui ait excellé en Médecine.
Archibald Pitcairn, de la fe&e des Iatromathéma-
ticiens , incrédule d’ailleurs & m o rd an t, n’a donné
que des differtations dont le mérite n’eft pas égal.
Il a m al appliqué un phénomène de Borelli, pour
donner à l’eftomac & au diaphragme une force propre
à élever quelques centaines de mille livres. Mais il a
folidement réfuté le fyftême des pores figurés, & des
ferments : il eft le, premier qui ait nié par de bonnes
raifons l’admiflion de l’air élaftique dans le fang.
François P o u p a rt, de l’académie des Sciences;
Plufieurs Mémoires qu’il y a fournis, traitent des in-
fe fte s , & quelquefois de la phyfiologie. Il a donné
une énumération aflez exafte des trous du crân e ,
dans la Chirurgie complétée.
J. Van-Hoorn , médecin Suédois & accoucheur,
a donné un TraitéJurles. accouckemens, une Prélection
anatomique, avec des directions de foetus & de quelques
femmes, grojfes. Il a écrit encore fur la caufe qui fait
nager le poumon du foetus, & a cru avoir vu dans
fes expériences, qu’aucun dégrc de putridité ne peut
faire nager celui d’un foetus qui eft mort avant que
de naître* .
Guillaume Co-wper , chirurgien Anglois, a beaucoup
travaillé fur Xanatomie. On a de lui une Myo-
logie,, fuperbement réimprimée après fa mort , dans
laquelle il a donné des planches de tous les mufcles,
& ifolés, & réunis pour former un membre , ou répandus
fur toute la circonférence du corps. De ces
planches pofthumes, il y en a de très-belles, elles
font deflinées de la main de l’auteur ;.les os cependant
auxquels ces mufcles font attachés, ne font pas
aflez bien exprimés, & le tout n’a pas le fini d’un
parfait anatomifte. Il a renouvelle ou corrigé bien
des particularités, & des mufcles entiers ; rempli les
vaifleaux lymphatiques par les arteres, & repré-
fenté ces vaifleaux dans le pénis. Il corrigea les ca-
ra&eres des planches de Bidloo, & y ajouta des remarques;
il y décrit le fplénius colli d’Albinus, le
trachelomaftoïdien, &c. il y ajouta un fupplément
dont les planches font à lui : il y repréfenta le canal
thorachique fans citerne , les conduits des glandes
fublinguales & maxillaires, les glandes de la trachée*
Dans un petit ouvrage, il donne des figures des profilâtes
inférieures, auxquelles il a laiffé fon nom, &
on y voit la fente du verumontanum. Dans fa ré-
ponfe à Bidloo, Cowper auroit mieux fait d’avouer
tout uniment que fon libraire avoit acheté des épreuves
des planches de cet auteur. Dans les Tranfactions
Philofophiques, il a donné plufieurs fquelettes de.
vaifleaux : -il y a remarqué que les arteres du poumon
font plus grandes que les veines. Il a vu dans
la grenouille la circulation du fang, & donné une
bonne anatomie de l’opoflum.
Jean-Jacques Rau a fort peu écrit. Il étoit chirurgien
, & fut enfuite profeffeur en anatomie à Leyde.
Sa conduite fe reffentit de fa mauvaife éducation ,
mais il difféqua avec beaucoup de propreté. Sa thefe
,fur les dents eft fort bonne, la branche du nerf
maxillaire fupérieur qui fe rend à l’intercoftal, y
paroîtpour la première fois. Il a réfuté la defcription
de la cloifon au fcrotum, donnée par Ruyfch. Le*
Catalogue des raretés, qu’il légua à l’académie de
Le yde, eft très-riche, & contient beaucoup de
fquelettes & de variétés dans les os. Ses leçons réimprimées
dans Y Amphithéâtre de Valentini, ne font
pas fans d’utiles découvertes. Rau a mieux vu que
ceux qui l’ont précédé & qui l’ont fuivi, la véritable
ftruâure'de l’articulation de la mâchoire inférieure.
Il a rétabli l’apophyfe antérieure du marteau.
Herman Ridleg, médecin , a donné une anatomie
du cerveau , enrichie de planches deflinées par
Cowper, dont les contours ne font pas aflez exprimés.
Ce n’eft pas une anatomie bien complette,
mais il y a beaucoup de chofes, ou nouvelles, ou
mieux exprimées. Il fit defliner le premier le finus
circulaire ; il connut le plexus placé fur la glande
pinéale , & découvrit plufieurs filets médullaires du
cerveau. 11 vit le mouvement du cerveau fe fou-
tenir, & même devenir plus fenfible après que la
dure-mere avoit été incifée. Dans fes obfervations
il remarque que le trou ovale eft plus ouvert dans
le foetus le moins avancé ; il décrit les cordes de
fa valvule : il a vu l’ouraquè ouvert.
Guillaume Cockburne donna un abrégé de phyfiologie
; il y réfuta des hypothefes qui régnoient
de fon tems, Dans fon Traité des écoulemens, il donna
une planche deflinée par le Blond, & gravée en
couleurs , oii les finus muqueux de l’uretre font
exprimés-.
Geoi-ge B a g liv id e Ragufe , médecin Romain:
il écrivit fur la phyfiologie, &même fur Xânatomie. Il
hâfardaune hypothefe l'urlesmôuVemens de ladure-
njere, produits par fa propre ftrufture : il étendit
l’influence de cés mouyemens fur toute la machine
Tome /,
animale ; il la fonda un peu à la hâte fur les mémoires
de Pacchioni. En anatomie, il a donné les
analyfes de la b ile, de la falive; des expériences
fur la circulation du fang, imitées de celles de Mal-
pighi ; une defcription du coeur de la tortue, &c.
Jean Floyer doit être c ite , parce qu’il a le premier
réduit le pouls à des nombres exaéls & proportionnes,
a l’âge, au féxé & à d’autres circonf-
tançes du, fujet.
Antoine Valifiiien , gentilhomme des montagnes
de Modene, & profeffeur de Padoue, a beaucoup
travaillé fur l’hiftoire naturelle. L’anatomie & la
phyfiologie ont profité des recherches qu’il a faites,
pour découvrir les véritables parens de tous les in-
feftes : il a réufli pour les vers renfermés dans les
galles, & a rectifié ce qui manquoit aux découvertes
de Redi. L’anatomie de l’autruche , & cellé
du caméléon font honneur à leur auteur : dans le
premier de cés animaux, il croit avoir reconnu que
le fer a été rongé plutôt que frotté : il a cherché
dans les différentes pallions la caufe des changemens
de.côuleur du caméléon, & a donné le mécanifmè
par lequel fes pallions opèrent. Nous avons encore
de Valifnieri une collection confidérable de
monftres, entre lefquels il y en a qu’on a difféqués
avec, beaucoup de foin. Un autre ouvrage confidérable
de notre auteur, c’eft fon traité de la génération
de l’homme : il y combat avec beaucoup
d’efprit i ’hypothefe de Leuwenhoeck ; il trouve
bien des difficultés à celle des ovariftes , & conclut
à un oeuf invifible , beaucoup plus petit due les '
véficules de Graaf. On trouvera beaucoup de bonnes
chofes répandues dans tous les ouvrages de Valifnieri.
M. Sylveftre, médecin François établi à Londres,'
éft le plus dangereux ennemi de l’hypothefe de
Mery ; il a bien vu que c’eft au grand diamètre du
conduit artériel, qu’il faut attribuer la petiteffe dé
l’aorte.
Jacques Keil eft un des médecins qui ont appii*
qué les mathématiques aux recherches phyfiologi-
ques ;,il eft le premier qui, pour faciliter les calculs,
fe foit fervi des logarithmes. Il s’aidoit de Cowper
pour injecter les vaifleaux, & en mefuroit enfuite
les lumières. Malgré le nom impofant de géomètre ,
pj-efquetôut ce que Keil a donnén’eft qu’hÿpothefe :
tel que fon fyfteme fur la fecrétion, fur le ralen-
tiffement prodigieux de la vîteffe du fang , fur la
force prefque nulle qu’il afligne au coeur, fur le
mouvement mufculairé : il a fait des obfervations
de ftatique animale , fort différentes de celle de
San&orio, & un peu trop irrégulières.
Jean Fantoni, médecin du'roi de Sardaigne, mort
dans un âge très-avancé, a utilèment travaillé à
faire voir le peu de folidité du fyftême de Pacchioni ;
il a donné un abrégé Üanatomie, dont il retrancha
l’un des trois ventres dans une fécondé édition , &
ne retint que l’abdomen dans la troifieme. Il y a
beaucoup d’anatomiecomparée dans cet ouvrage,
& en général bien de bonnes chofes, dont, une
partie vient de M ery, dont Fantoni avoit été le
difciple. Il eft entré fur-tout dans un grand détail
par rapport aux glandes fébacées , & aux autres
petites glandes : il a pris la défenfe dé Malpighi
contre l’hypothefe vafculaire.
J, Marie Lancify, premier médecin de Clément
X I , qui avoit beaucoup de confiance en lu i, a bien
mérité de Xanatomie , en découvrant les OEuvres
d’Euftachio , & en les publiant. Il a écrit lui-même
fur lé.coeur, fur le mouvement du fang, fur les
ganglions, fur la veine azygos & fur les aneurifmes.
Mais .'comme il étoit obligé de fe fervir de mains
étrangères pour les diffç&ions, on ne peut pas y