avoit alors deux fouverains pontifes, l’un dans le,
parti de David, l’autre dans celui de Saiil : ce qui
lïibfifta jufqu’au régné de Salomon. Alors Abiathar
( nommé auffi quelquefois Achimelech ou Abi-me-
-ech) s’étant attaché au parti d’Adonias, fut .privé
du facerdoce, & relégué-à Anathot, vers 1 an du
monde 2989.
ABIGAIL, {Hift. Sainte.) fut d’abord femme de
Nabal, homme d’une avarice & d’une dureté extrêmes.
Lorfque D avid fuyoit lespourfuites de Saiil,
il demeura affez long-tems avec tout fon monde
dans les montagnes où Nabal avoit fes troupeaux.
Un jour le prince fugitif lui envoya demander,
quelques rafraîchiflemens , que Nabal lui refufa en
accompagnant ce refus de paroles outrageantes..
David irrité, jura de s’en venger; & il l’eût fait fi
AbigaiL ne fe fût hâtée de réparer la faute de fon
mari. Elle fit charger quelques ânes de provisions,
& alla elle-même avec fes domeftiques offrir fes
préfens au prince, pour tâcher de calmer fa colere.
AbigaiL étoit belle ; David fut charmé de fa libéralité
& touché de fa beauté. Nabal ayant appris par
fa femme le danger qu’il avoit couru, tomba malade
& mourut dix jours après. Alors David fe fouvint
d’AbigaiL, & la demanda pour femme ; elle reçut
cet honneur avec reconnoiffance, & après que les
jours du deuil de fon mari furent paffés, elle fe
rendit au camp de David, & l’époufa.
§ ABIME, en abîme, {terme de Blafon.) fe dit d’une
piece ou meuble de l’écu, d’une très-petite proportion,
par rapport aux autres. On fe fert auffi du
terme péri en la même lignification.
Une piece en abîme, eft ordinairement au milieu
de trois autres pièces ou meubles, & eft nommée la
dernier e.
’ La piece e/z abîme eft quelquefois feule.
Bourbon Condé ; d’azur à'trois fleur de Lis d'or, en
'abîme un bâton de gueules en bande.
Bourbon d’Eu, Bourbon Penthievre ; da^ur à trois
fleur de Lis d’or, au bâton péri en barre degueules.
Pelet de Narbonne en Languedoc. Pleinde gueules.
qui eft de Pelet-Narbonne ; un écuffon dargent au
chef de fable qui eft de Melgueil ; cet écuffon en abîme.
( G. D . L. T. y
' AB1MELECH, {Hift. Sacrée.') fut un nom commun
à tous les rois de Gérarè, ville de l’Arabie Pétrée,
de même qu’on défigna les rois d’Egypte par celui
de Pharaon.-Celui dont il eft ici queftion,'conçut
une paflion violente pour Sara qui, quoique enceinte
& âgée de quatre-vingt-dix ans, avoit encore la
fleur & le coloris de fon printems. Les Rabbins qui
jugent'de la nature primitive d’après ce que leur
offre là nature épuifée, affurent que fa beauté toujours
nouvelle fut un don fumaturel; mais il eft
inutile de- recourir au miracle, pour ne rien voir
d’extraordinaire dans cette paflion, puifque la nature
alors plus vigoureufe, prolongeoit le cours de la vie
humaine jufqu’à cent trente ans. Ainfi l’âge de quatre-
vingt-dix ans étoit en proportion ce. qu’eft aujourd’hui
l’âge de. quarante-cina ans, où l’on voit des
femmes privilégiées qui ont'affez de fraîcheur pour
infpirer une véritable paflion ; d’ailleurs, l’expérience
dépofe que ce ne font pas les plus belles qui font
naître le plus tendre & le plus durable attachement.
Il eft des traits vainqueurs & indépendans de la
beauté & des outrages dutems, qui fixent les pen-
chans & qui n’ont rien à redouter de l’inconftance.
Voye£ Abraham , dans ce Suppl. ( T—N. )
. Abimelech , ( Hift. Sacrée. ) roi de Gérare, fils
du précédent, penfa auffi prendre pour femme Re-
becca, déja: mariée à Ifaac, parce que celui-ci difoit
qu’elle étoit fa feeur, dans la crainte que fi on eût
foupçonné qu’elle fût fon époufe ,.onne le tuât pour
la lui enlever, Mais le roi ayant vu Ifaac qui fe jouoit
aVèc Rebecca, fuivant le langage de l’Ecriture, fe
douta bien qu’elle étoit fa femme , le fit avouer à-
Ifaac, & ordonna à fes fujets de la refpeâe.r comme
telle.
Abimelech , {Hift, Sacrée. ).fils de Gédéon &
d’une concubine qu’il avoit dans la ville de Sichern ,
s’empara du gouvernement après la mort de fon pere
&Te fit reconnoître pour roi, d’abord par les Sichi-
mites qui lui donnèrent foixante & dix ficles d’argent
, avec lefquels il leva des troupes. Il commença,
par fignaler fon ufurpation par la mort de .foixante &C
dix de fes freres: Jonathan le plus jeune, échappa feuf
à ce carnage. La fuite de fon regne fut conféquente
à ce commencement. Au bout de trois, ans, fes nouveaux
fujets fe révoltèrent contre lui, & le chaflerent
de leur ville. Il y rentra bientôt à main armée, après
avoir vaincu les Sichimites qui lui livrèrent bataille,
la faccagea, &. la ruina de telle forte qu’il fema dit
feloù elle avoit été. Après cette expédition, Abimelech
marcha vers la ville de Thebes qui étoit environ
à trois lieues de Sichern , & qui s’étoit auffi
foulevée contre lui. Il approcha d’une des portes où-
il voulut mettre le feu : dans, cet inftant- il fut bleffé
à mort par un éclat d’une meule de moulin qu’une
femme lui jetta du-haut d’unetour. Abimelech dit
alors à fon écuyer : Tireç- votre épée. & achevé^ de me
tuer, de peur qu’on ne dife que j 'a i été,,tué par .une
femme. L’écuyer obéit.
ABIRON, ( Hift. Sacrée. ) l’un des conjurés avec'
Coré & Dathan, contre Mo’ife & Aaron, étoit fils
d’Eliab, & petit-fils de Phallu, de la tribu de Ruben.
Voye%_ CORÉ, dans ce Supplément.
ABISAÏ, ( Hift. Sainte.) fils de Zuri & de Sarvia j
eft célébré dans l’Ecriture pour fa force • & fa bravoure.
Il fut un des premiers généraux des armées de
David : fon plus bel exploit eft d’avoir fauvé la vie
à ce prince , en tuant Jesbibénob , géant dé la race
des Réphaïms, qui portoit une lance dont le fer
pefoit 300 ficles.
§ AB1SSINIE ou Ét h io p ie , ( Géogr; ) grand
royaume de la partie orientale de l’Afrique ; il eft
borné au nord par la Nubie, à l’oueft par la Nigritie „
au fud par la Cafrerie, & à l’eft par la côte d’Abex &
celle d’Ajan. On lui donnoit autrefois 400 lieues de
longueur, fur 280 de largeur ; mais on y comprendit
alors les côtes dont nous venons de parler, qui n’en
font.plus aujourd’hui partie, & plufieurs autres pro-
vinces, que les Turcs, les Arabe.s & principalement
les Gales en ont démembrées. Il ne refte plus dans ce
que nous nommons préfentement l ’Abiffinie, que
les provinces de T ig re , Dambea , . Bagamedri,
Goyame, Amahara, Narea, Magefa , Ogara, Salait,
Holcait, Semen, Segueda, Salao, O zeca, D oba
& Gan. Le pays eft entrecoupé, à chaque inftant,
de montagnes & de rochers, fur le fommet defquels
on trouve quelquefois des fources d’eamvive , des
terres labourables, des bois & des' prairies. Le fol
eft affez fertile en djfférens endroits ; il produit plufieurs
fortes de grains ; principalement du millet &:
des. légumes. On prétend qu’il y a des cantons ■ où
l’on fait trois moiffons pendant l’année : on dit auffi
qu’il, s’y trouve des endroits plantés de vignes dont
le vin eft fort bon ; cependant la boiffon ordinaire
des Abiflïns eft du cidre de pommes fauvages. Outre
un grand nombre d’animaux inconnus en Europe, il
y a des boeufs d’une grandeur prodieieufe, & des
brebis dont la queue pefe jufqu’à 40 livres. La chà-
leur du climat eft exceflive, fur-tout dans les vallées,
l’air n’eft tempéré que fur les montagnes. Les Abif-
fins en général font bien faits, vigoureux, adroits,
& ne manquent pas d’intelligence ; mais ils. font pa-
reffeux d’habitude. Le feul commerce qu’ils faffent
entr’eux, c’eft celui du fel dont ils ont une grande
quantité, Ils ont le teint ,ou noir ou .fort bafane. Leur
fôuverain fe nomme le Grand Négus; il eft maître
abfolu de. la vie & des biens de fes fujets :• il eft
entouré continuellement d’une garde nombreufe ; &
il campe, ainfi que fes peuples, fous des tentes,
neuf mois de l’année; & les trois'ou quatre autres
mois:, qui font ceux des pluies périodiques dont le Nil
fe groflit, -il les paffe à Gondar, capitale de fon
royaume , qui n’eft qu’un gros village. Il n’y a pour
ainfi dire aucune ville dans ce grand empire ; ce ne
font que des tas de chetives maifons, femés de province.
en province, & fans murailles. La religion de
ces peuples eft un mélange de Judaïfme, de Chriftia-
nifme&de Mahométifme; leur langue eft très-belle
& facile à prononcer, & leur naturel eft fort doux :
ils-vivent fobrement & long-tems. C ’eft dans le milieu
de l’AbiJJihie. que les miflionnaires Portugais
découvrirent les fources du Nil; fi long-tems ignorées.
Les Hollandois font les feuls Européens qui
aient des établiffemens dans ces contrées ; ils en
tirent, ainfi que les Juifs1 & les Arabes ; de l’o r ,
de l’argent, des épiceries ; des plantes médicinale
s , des .aromates & des dents-d’éléphans. C ’eft
près du lac d’Ambea, au milieu du pays, que- l’on
trouve cette plante finguliere nommée ajfa^oè qui
endort les afpics & les ferpens: Long. 48. 65. iat. 6.
20. ( C. A . )
l. ABISSINS, voyei ci-deffus Abissinie.
ABIU, ( Hift. v54cree.’) fils du grand-prêtre Aaron
& d’Elizabeth, fut confacré lui-même prêtre du dieu
-vivant-; mais ayant mis du feu étranger dans fon en-
cenfoir, au lieu- d’en prendre fur l’autel des holo-
cauftes, il en fut puni fur le champ par une flamme,
aniraculeufe qui fortit de l’autel; & le confiima lui
& fon frere Nadab, coupable du même facrilege.
§ ABLAB, f. m. ( Hift. Nat. Botaniq. ) nom co r - ,
rompu dans les di&ionnaires, au lieu du mot Egyptien
lablab, qui eft un genre de planté de la famille
des haricots, & dont les fevesfemangent en Egypte,
comme au Sénégal où ce légume eft très-commun.
Voye^-en la defeription à fon vrai nom L ABLAB, dans
ce Suppl. ( M. A d a n s o n .) ‘
. § A B LA Y , {Géogr.) contrée de la grande Tar-
tarie, au fud de la Sibérie, & a-u nord du pays des
Calmoucks noirs. Ses peuples font, gouvernés par
un prince Calmouck, fous la protedion de l’empire
jRufîien ; ils n’ont d’autre métier que celui de la
.guerre. Le prince fait fa réfidence à Bercon ou Boër-
k oë , petite ville, proche de la riviere d’Irtifch.' Lorig.
c) 1. c)5. lat. 5,i. 6 4 ( C. A.)
. * ABLAQUÉATION, f. f. ( Agric. ) en Latin
ablaqüeatiô, de ab & laqueus. Ce mot mérite' d’être
adopté dans notre langue, comme il l’a été dans la
langue Angloife. il lignifie l’ouverture que l’on fait
à la terre autour des racines des arbres, pour les ex-
pofer à l’a&ion immédiate de l’air, de la pluie & du
foleil; opération qui fe fait communément en Janv
ie r ; & qui fert beaucoup à vivifier & à fertilifer
les arbres. Botanical Diclionnary by R. Bradley.
* ABLUTION, ( Science Hermétique, Philofophie
Spagyrique. ) les philofophes entendant par les eaux
les rayons & la lueur de leur feu, .appellent ablution
une abfterfion, un lavement de la'noirceur, tache,
fouillure., puanteur, &c. de là matière, par la continuation
dufecond degré du feu d’Egypte. Anonymi
H piß. adNortman. filium dileclum. L ’ablution, en
terme de philofophie fpagyriqiie, ne lignifie donc
pas l’aôion de laver quelque chofe avec de l’eau o'u
line autre liqueur, mais celle de purifier la matière
Qui eft en putréfaâion, au moyen d’un feu continué
fans interruption, jufqu’à ce que la matière de noire
devienne blanche. Dictionnaire Mytho-Hermétique de
D. Pernety. Cet auteur ajoute que les anciens-ont
cache cette ablutionious l’énigme de la falamandre,
jju’ils difent fe-nourrir dans le- feu y & du lin inçombuftiblë'
qùî s’y purifie- & s’y blanchit fahs s’y côn-
fumer.
ABNER ,i{HiJï. Sacrée. ) fils de Ner, général des
armees.de Saiil, fervit ce prince avec une fidélité inviolable,
meme âu-delà du tombeau; car après la
bataille de Gelboé, où Saiil fut tu é , il maintint If-
boleth fon fils, fur le trône pendant fept ans, contre
les forces de David, & ne l’auroit probablement
jamais abandonne, fi ce roi qu’il avoit fait neriui eût
donné des fujets de mécontentement. Abner donc ,
outré de l’ingratitude vraie où fuppofée (car il étoit
queftion. d’une concubine de Saiil, dont le roi accufa
Ion général d’avoir abufé ) d’Isboflth, fe rangea du
parti de David, & lui rendit fa femme Michol, que
Saiil lui avoit enlevée,David lui témoignkbeaucoup
d’amitié ; elle lui devint funefte. Joab, autre général
des armées de David, jaloux de la faveur & de
la gloire d’Abner, lui tendit des embûches Ôc le tua
- en lâche, fous prétexte de venger la mort de fon
frere Afàël , qu’^ w r avoit tué dans un combat*'
David cruellement affligé de cette perte, fit faire
des funérailles folemnelles à Abner, compofa en fon
honneur un cantique lugubre & jeûna jufqu’au foir
en ligne de fa douleur profonde. La mort ÜAbner eft
rapportée à l’an du monde 29 56.
§ A BO , {Géogr.) ville de Spede, fur le fleuve
Aurajocki, à la pointe de l’angle formé par les
golfes de Finlande & de Bothnie ; elle fut fondée en
* I 55 • f ° n port eft fur & commode. Il y a un
eveche ’fuffragant d’Upfal, & une univerfité éta*
WM en 1640, par la reine Chriftine ; cette univer-s
fité étoit auparavant un college fondé par le grand
Guftave. Cette ville fut prefque entièrement brûlée
en 1678 , & elle fut prife en 1713 par les Ruffes,
qui la rendirent à la Suède au dernier traité de la
paix du nord. Cette v illea le huitiemerangà la diette
du royaume. On y fait up grand commercé de
grains, de toiles, de planches & de cordages. Long*
-43’. -ài:-ia&v‘6&s£j. {C :A , )
ABOCHARANA, {Géogr.) ville de l’Arabie Heil-
reufe, fituée fur une haute montagne au fud-eft de
la Mecque; on n’y -peut aller que par un chemin
étroit qui, durant fept mille pas, peut à peine corn
tenir deux hommes de front. C ’eft le lieu où l’on
garde le trefor du fultan. Hiß. de ÜArabie HeureuFe «
parL. Barth. {C. A . )
ABODRITES, f. m. pl. ( Géogr. ) nom de certains
peuples qui vinrent s’établir en'Allemagne du
tems de Charlemagne. On prétend que ce font lés
'mêmes qui font préfentement dans le duché de Me-
kèlbourg, près de la mer Baltique. ( C. A , )
ABOLA, f.'m. {Hift. Nat. Botaniq.) genre de
plante'du Canada, auquel M. Linné a donné, fans
fondement , le nom Grec cinna d’une efpece de renoncule
qui enflamme & brûle comme un cauftiqué
le palais des beftiaux qui en mangent, & qui ne fe
trouve point dans l’Amérique , dont les Grecs n’à*
voient d ’ailleurs aucune connoiffance.
Cette herbe* eft vivace : elle a l’apparence d’un
rofeaude trois à quatre pieds de hauteur ; les feuilles
liffes de l’avoine , avec une gaîne membraneufe ; les
fleurs difpoféesen panicule épaiffe, penchée & courbée
fous fon propre poids.
Le calice de chaque fleur ne renferme qti’nne feule
corolle hermaphrodite : il eft compofé de deux baies
ovoïdes-, applaties par les côtés, fans arêtes , mais
dentelées en feie fur leur dos. La corolle eft pareillement
ovoïde comprimée, à deux bâles, dont l’extérieure
porte une arête fort courte, placée au-deffous
de fon extrémité. Il n’y a qu’une feule étamine;
l’ovaire porte deux ftiles & deux ftigmates en pinceau
, & devient une graine ovoïde.
' Remarques. Il eft évident, par ces caraéleres, que
Yabolf fe range naturellement dans la feflion des