
 
        
         
		des grains  entièrement  aqueux-,  fphériques,  delà  
 greffeur  d’un  grain  de  vefee  ou de  cajan. 
 Culture.  Ce  font  ces derniers grains  que  Rumphe  
 croit  les  feuls .capables  de  multiplier cette  plante ,  
 comme fon t,  félon lu i,  des grains femblables quoique  
 beaucoup  plus  gros,  qui  fe  rencontrent  dans  
 les  figues.  Vangrec  ne  vit  que  fur  les  groffes branches  
 des  arbres,  fur-tout  du  cocotier  ,  du  nanari  
 &   du manglier ,  foit  qu’ils eroiffent dans les  forêts,  
 fur  les  montagnes  ou  fur  le  rivage.  Dans  les  îles  
 orientales  des Moluques  on le  tranfplante  aifément  
 eh  enlevant doucement fes racines ,  &  ^es attachant  
 fur  les  branches  du  mangier  qu’on  a  auparavant  
 recouvert  d’un  peu  de  boue ;  il  y   implante  peu  
 après  fes racines,  &   produit tous  les ans les fleurs,  
 mais  elles  ne  prennent pas un aufli  beau  jaune que  
 celles  qui  eroiffent  dans  les  forêts.  Les  pieds  que  
 l ’on tranfplante  dans  la  terre  feulement ne  donnent  
 que  des  feuilles.  Si  l’on  coupe  une  branche  de  
 1 arbre  fur  laquelle  croît Yangrec  &   qu'on la  mette  
 en  terre ,  celui-ci  eft  en  vigueur  &   fleurit  tant que  
 la  branche  fubfifte,  &   périt  avec elle.  Les Malays  
 font dans  l’opinion  que  cette  plante  eft femée ainfi  
 fur  les arbres  par  une  efpece  de  grimpereau qu’ils  
 appellent  cacopit  .,  qui  en  mange  les  graines,  &   
 enfuite  les  rend  avec  fes  excrémens  fur  les  arbres  
 oh  elles  lèvent  &   eroiffent ;  mais,  fi  l’on  en  
 croit  Rumphe  ,  Cet oifeau  ne  vit  que  du fuc mielleux  
 de fes fleurs, &  n’avale  point fes  graines ;  elles  
 font portées  par les vents fur différens arbres  oh les  
 excrémens  de  divers  oifeaux  tombant  deffus ,  les  
 appliquent,  les  empâtent ,  les  enterrent pour  ainfi  
 dire,  &   lés  font  germer. 
 Qualités.  Vangrec n’a aucune odeur,  même  dans  
 fes  fleurs ;  mais  lorfqu’on le  froiffe entre les doigts  
 ou  qu’on  en exprime  le  fuc,  il  rend comme toutes  
 le^ autres plantes de la famille des orchis, une odeur  
 défagréable  d’eau  croupie. 
 Ufages. Dans M e de Ternate les dames ,  fur-tout  
 les princeffes  du fang  ro y a l,  que  l’on appelle putri  
 en langage  Malays  & ,  boki  aux Moluques,  fe font  
 tellement  approprié  l’ufage  de  cette  plante  ,  
 qu’ elles  fe  croiroient  déshonorées  fi  des  femmes  
 du  commun  ,  &   encore  plus  des  domeftiques  ou  
 des  efclaves,  s’avifoient de parer  leur tête  de  fes  
 fleurs ;  de forte  que  les  femmes,  les foeurs  ou les  
 filles des  rois  fe font  réfervé  feules  le  droit  d’envoyer  
 chercher  dans  les bois  les fleurs  de  Yangrec  
 pour  les  attacher  dans  leurs  cheveux,  perfuadées  
 que  la  nature elle-même  en ne faifant  croître  cette  
 plante que  fur  des  lieux é levés,  leur démontre que  
 les fleurs ne peuvent convenir à des  gens  d’une baffe  
 condition  ,  &   c’eft  de-là  que leur  eft venu  le  nom  
 de  bonga putri  ou bonga  boki, qui  veut dire fleur de  
 princefle.  Les  Malays  qui  habitent  les  autres  îles  
 Moluques,  emploient aufli  Yangrec  pour  décorer  
 leurs  appartenons ;  à  cet  effet ils  féparent  de  fa  
 •racine  l’épi  de  fleurs  &   le  bourgeon  qui y   tient,  
 &   le  placent,  non  pas  dans de l’eau qui leur pro-  
 cureroit  une  odeur  fétide,  mais  dans  de  la terre,  
 &   la confervent  ainfi  pendant  huit  jours  en  fleur  
 lorfqu’ils  ont  attention de le  cueillir  au  moment oh  
 celles d’en  bas  commencent  à  s’épanouir. 
 Cette  plante a d’autres  ufages  que  ceux de  Ample  
 agrément.  La moelle  herbacée  de  la  gaîne  de  
 les  bourgeons  dépouillée  de  fa  peau  ,  pilée  dans  
 l’eau falée avec un peu de  curcuma , s’applique avec  
 fuccès  fur  les  panaris,  qui  difparoiffent  en peu  de  
 tems ,  ou qui fe  guériffent  fans  accidens lors même  
 qu’ils viennent à aboutir. La même moelle pilée avec  
 un peu  de  gingembre ,  appliquée  en cataplafme  fur  
 le ventre,  y excite d’abord une légère démangeaifon,  
 mais c’eft un excellent vermicide  qui débarraffe peu  
 après  les  inteftins  de  toutes  les  humeurs  malignes 
 qui  les  rempliffent.  On  mâche  fes bulbes  ou bourgeons  
 jufqu’à ce qu’il s’enfuive une  forte  falivatiôn  
 pour  difliper  les  aphtes  de  la  bouche.  Quoique  
 leur faveur foit  fade &  rafraîchiffante  en apparence,  
 on les mêle  avec les autres mêts pour les faire manger  
 à ceux qui ont la dyffenterie.  Les habitans d’Am-  
 boine  préparent  avec  fes  graines  qui  reffemblent  
 à  une farine  jaune,  une  efpece  de filtre  qu’ils prétendent  
 fi puiffant,  qu’une  femme ne pourroit s’empêcher  
 d’aimer  éperdument  &   de  fuivre  jufqu’à la  
 mort  un  homme  qui  auroit  eu  le  feeret  de lui  en  
 faite boire  ou  manger. 
 Rumphe a obfervé deux autres efpeces ou variétés  
 de  cette plante  que  nous  allons  rapporter* 
 iSeconde  efpecei 
 Le  cocotier produit encore uhë  forte Yangrec qiie  
 quelques-uns regardent  comme  une  efpece ,  parce  
 qu’en  effet  elle  différé  affez  de  la  première.  Elle  
 croît  communément  fur  le côté du tronc des  vieux  
 cocotiers. Sa racine forme une touffe de cônes  longs,  
 menus ,  mais  mous  &   non  piquans,  dônt  la malle  
 feroit  la  charge  d’un  homme.  Les  gaines  ou  bour-  
 fes  de  fes  bourgeons  font,  comme  dans  Yangrec  
 commun, mais liffes, fans  articulations  ;  fes  feuilles  
 ont treize  à  feize  pouces  de  longueur,  trois  fois  
 moins  de  largeur,  &   font  ,  par  conféquent,  plus  
 larges à  proportion,  mais  plus  épaiffes,  fans  nervures, 
  à l’exception d’un canal qui s’étend à leur milieu  
 fur toute  leur longueur. 
 Sa  tige,  qui  porte  les  fleurs  en  ép i,  a  jufqu’à  
 cinq  pieds  &  demi  de  longueur ;  elle  eft cylindri-»  
 que,  ferme,'  prefque  ligneufe,,  de  la  groffeur  du  
 ‘petit  doigt.  Les  cinq  grandes feuilles  de  fes  fleurs  
 font  jaunes,  peintes  de cafa&efes bruns, qui, pour  
 l’ordinaire ,  ne forment  que  des  taches  affez  greffier  
 es ,  quoique  quelquefois  on  y   diftingue  affez  
 bien les trois lettres,  A ,   I ,  O ;  cette efpece fleurit  
 en novembre. 
 Troifleme  efpece. 
 La  troifiemé  efpece  croît plus  communément fut  
 les groffes branches du mangier , &   de quelques autres  
 arbres q ui, comme lu i, ont l’écorce fucculente.  
 Ses feuilles font plus grandes que dans les deux efpeces  
 précédentes ; elles ont vingt-fept à vingbhuit pouces  
 de longueur, trois à quatre pouces de largeur, &  une  
 feule nervure longitudinale. Ses fleurs font au nombre  
 de cinquante à  cinquante-deux fur ehaquè  épi : leurs  
 taches repréfentent moins des caraéteres hébreux que  
 des  lettres  latines ;  de  forte  que  l’on  peut,  en  
 rangeant  plufieurs  de  leurs  feuilles par  ordre,  en  
 compofer  différens  noms. 
 Culture.  On  remarque  que les  branches de mangier  
 qui  font ainfi couvertes  de  Yangrec ,   ne  pro-  
 duifent que  peu  ou  point  de  fruits. 
 Remarques.  Par  la  defeription  que  l’on  vient  de  
 faire  de  Yangrec , on voit qu’il  différé  de  la vanille  
 par fes feuilles qui font  radicales, par fes fleurs  dif-  
 pofées  en  ép i,  &   par  fes fruits  qui  ne  font  nullement  
 charnus,  d’où  il  fuit  que  cette  plante  ne  de-  
 voit pas  être  confondue  avec  la  vanille,  comme  
 a  fait M.  Linné, qui lui donne  le nom  trop général  
 d’’épidendrum, mais former un genre particulier dans  
 la  famille  des  orchis.  (Af.  A d  a n  son . ) 
 ANGURI,  f.  m.  ( Hifl.  nat.  Botan.  )  nom  Malays  
 d’une  efpece  d’abutilon dont  Rumphe  nous  a  
 laiffé  une  affez  bonne  figure  quoiqu’incomplette,  
 fous  le nom  de abutilon  hirfutum  domefliçum ,  dans  
 fon  Herbarium  Amboinicum ,  volume lr   ,  page 29 ,  
 planche  X .  Les Malays  l’appellent  encore  bonga pe-  
 tang,  c’eft-à-dire , fleur  du fo ir ,  &   les  habitans  de  
 Ternate  tobba-toko. 
 C ’eft  un  arbriffeau  de  cinq  à  fix  pieds  de  hauteur, 
   qui  ne  vit pas  plus  de  deux  ans.  Sa racine 
 eft longue ,  peu  ramifiée ,  blanche,  moins mucila-  4  
 gineufe  que celle de  la  guimauve.  Sa  tige ,  qui  n’a  
 guere qu’un pouce de diamètre,  eft d’un bois blanc,  
 fragile  &C léger,  &   fe  ramifie,  dès  fon  origine  ,  en  
 plufietirs  branches  affez  écartées,  longues,  cylindriques,: 
   velues,  c’eft-à-dire  ,  hériffées  de  poils  
 longs  écartés ,  mais doux  au  toucher. 
 Ses  feuilles  font  alternes  ,  affez  écartées,  tail*  
 lees  en  coeur  echancré  d’un  fixieme à fon origine,  
 très-pointues  à  leur  extrémité,  longues  de  quatre  
 pouces, d’un  tiers moins larges,  marquées  de vingt  
 dents  de  chaque  côté,  verd-jaune  dans  leur  jeune  
 ffe  ,  plus  foncées  dans  leur  vieillefle,  molles ,  
 velues  ,  vifqueufes  ,  à  trois  nervures  de-  chaque  
 côté  de  la  côte  principale,  portées fur un pédicule  
 cylindrique  de  leur longueur,  hérifle de poils comme  
 les  branches,  &c  accompagné  à fon  origine  de  
 deux  ftipules  qui  tombent peu  de  tems après  leur  
 cpanouiffement. 
 De  l’aiffelle  de  chaque feuille fort  un péduncule  
 prefqu’-égal à  leur pédicule,  cylindrique &   hériffé  
 comme lui,qui porte une feule fleur jaune à fond brun,  
 ouverte ,en  étoile,  d’un pouce  de  diamètre ,  com-  
 pofée  de  cinq  pétales réunis  comme  dans  la  mauve  
 , Ôndes,  qui fortent d’un calice fimple d’une feule  
 çiece  ,  découpé  jufqu’à  fon milieu  en  cinq  parties,  
 égales  triangulaires.  Les  étamines ,  au nombre  de  
 vingt-cinq à  trente, à anthères  jaunes  , font  réunies  
 pat  leurs  filets" en  un  cylindre  creux,  attaché  aux  
 pétales de la corolle ,  &  traverfé paf le  ftyle de l’ovaire  
 qui  fe  fourche  en quinze  à  feize  ftyles ,  couronnes  
 par  autant  de  ftigmates  cylindriques  velus. 
 L’ovaire,  en  mûriffant, devient une  capfule hémisphérique  
 , tronquée ou déprimée en-deffus, affez  
 'femblable  à un  trépan,  d’abord  verd-pâle ,  enfuite  
 brune  enfumée ,  marquée  de quinze  à  feize cannelures  
 correfpondantes  à  autant  de  loges  qui  s’ouvrent  
 comme  autant  de capfules ,  chacune  en deux  
 valves  ou  battans  ,  &   qui  contiennent  deux  ou  
 trois  femences  taillées  en  rein  ,  petites,  dures,  
 noirâtres,  ordinairement  avortées. 
 Culture.-  l\  eft  fi  rare  de  trouver  des  graines  
 mûres  fur  cette  plante  ,  qu’on  eft  obligé  
 pour  la multiplier d’enlever les  drageons  ou  oeilletons  
 qui  fortent  de  fa fouche ,  Sc  de  les  repiquer  
 dans  un terrein  frais &  herbeux.  Elle  eft commune  
 à  Java &   à  Balea  ,  mais  ort  ne la  trouve  que dans  
 les.jardins  à Amboine, où elle fe reproduit du  pied, 
 £à  racine mourant tous  les  deux  ans. 
 Qualités.  Uanguri  n’a ,  dans  toutes  fes  parties  -,  
 même  dans fes  fleurs  ,  d ’autre  odeur  que  celle  de  
 la mauve quand onia froiffe. Ses fleurs cueillies prennent  
 ,  comme  lorfqu’elles  fe fanent naturellement,  
 une  couleur brune.  Elles ont une  heure  fixe  pour  
 s’épanouir  ;  dans  les tems  fereins ,  c’eft communément  
 à deux  ou  trois  heures  du  foir ,  Sc  elles  ne  
 reftent  ainfi  guere  plus  dûine  heure,  après  quoi  
 '  fes pétales  fe recourbent  en dedans,  Sc reftent  ainfi  
 jufqu’au  coucher du  foleil  où  elles  fe  ferment entièrement, 
   comme  fubitement,  pour ne  plus  s’ou-  
 ,Vrir. 
 Ufàges.  Cette plante fert,  comme la mauve  &Ia  
 guimauve,en bain, en fomentation, emplâtres &  cata-  
 plafmes, pour adoucir,calmer &  difliper les douleurs. 
 La  poudre  de  fes  graines  fe  boit  jà  la  dofe  d’un  
 demi-gros  dans  le vin  contre les douleurs  néphrétiques. 
  Une  once  de fes graines eft fi foporative, que  
 ceux  qm  en  prennent  cette  dofe  ne  peuvent  être  
 teveules  de  leur  fommeil  qu’avec  le  fecoùrs  du  
 vinaigre ,  dont  on  frotte  leurs  narines. 
 Remarques.  Quoique  M.  Burmann  ait confondu,  
 oL  M.  Linné après  lu i,  le beloëre  du Malabar avec  
 cette  efpece-,  il  ne  faut  que  confulter  les  def-  
 criptions  &   les  figures  de  ces  deux  plantes pour  
 Atome  1, 
 sappercevoir  qu’elles font d’e/peces différentes. M.  
 Lmné défigne  celle-ci  par  le nom  de fida ,  afiatica,  
 folus  cardans  indivfi, , ftipulis  reflexis  ,  pcdunculis  
 Longioribus ,  capfults mulâloeiUaribus hirfiuis ,  calice  
 brevwnbus ;  dans la  derniere édition  de fon Syßema  
 narurx  ,  imprimé  en  .76 7,  page  g.  Mais  indépendamment  
 de  la  confufion  que  cet  auteur  fait  
 de  cette  plante  avec le  beloëre,  fa defeription renferme  
 plufieurs  erreurs :  d'abord le  fida des  anciens  
 Orées  etott  le  grenadier  ;  ainfi on ne peut pas  rai-  
 jonnablement  tranlporter  ce  nom à une  efpece. dV   
 butiion,  &   encore  moins  à une  efpece qui a  déjà  
 un  nom  :  en  fécond  lieu,  il  n’eft  pas  vrai  que  la  
 capfule  de  languri  foit  plus  courte  que  le  calice  
 de  la  fleur  >  elle  le  déborde  de  près  de  moitié,  
 f  M .  A D d N S O N . ) 
 ANHINGA ,  f.  m.  (  Hiß. nat. Ornitholog. ) genre  
 doifeau aquatique  de  la  famille  des  cormorans  ,  
 celt-a-dire,  de  ceux  dont  les  jambes  font  entièrement  
 emplumées, &  les doigts,  au nombre de quatre, 
  réunis  enfemble  d’un  bout  à  l’autre  par  une  
 membrane fort lâche.Marcgrave nous en adonnéune  
 allez mauvatfe  figure  dans  fon  Hiftoirc naturelle  du.  
 Brijile  page  n d   ,  qui a  été  copiée  par  Jonlton.  
 -s iv.  page  *49 t planche  Go.  Moerhing  lui donne le  
 nom  de punx,  Avium, page %   ,  &  Klein celui de  
 planem  Brafihenfis anhmga. vocatus.  Avi. page  to i  
 j,  s -  M-  Briffon  l’appelle anhmga fupemï nigricans,  
 maculis  albidis varia,  infime albtuargentea ;  capile &  
 collo fiuperiore  grij'eo - mfefcentibus ;  gamin  &  colla  
 inferiore  grifeis  ,  Urrhopygio  reclricibusque  fplendidb  
 nigris... Anhinga. Ornithologie , volume W, page 49 Cf. 
 Il  eft commun au  Bréfil Sc à Cayenne,  oit,  félon  
 Barrette  , il  eft  appelle plongeon  ordinaire.  Anhin-a  
 eft  le  nom  que  les  Topinatnbous  du Bréfil lui donnent. 
   Sa  grandeur  eft  à-peu-près  celle  du  canard  
 domeftique.  Du  bout du’bec  au  bout  de  la  quéue  
 il  a  trente-quatre  pouces;, jufqu’aux  bouts  des  ongles  
 vingt-lept  pouces.  La  longueur  de  fon  bec  
 depuis  fa  pointe  jufqu’aux  coins  de  fa  bouche  
 eft  de  deux  pouces  8c  demi;.celle  de  fa  queue  
 fept  pouces  Sc demi  ,  dé  fon  pied un pouce  8c  un  
 quart,  de  fon  doigt  le  plus long  avec l’ongle deux  
 pouces  Sc  demi. Sa  tête  eft menue Sc alongée ;  ainfi  
 que  ion  cou  qui eft long d’un pied.  Ses  ailes ,  lorf-  
 qu’eUes  font  pliées ,  atteignent  jufqu’au milieu  de  
 lalongueurde  fa queue ; Sc étendues, elles onttrois  '  
 pieds  un  pouce  de  vol. 
 La  forme  de fon  bee  eft conique ,  très-alon^ée ,  
 comparable  à  celle  du  bec  du  héron  ,  mais  
 beaucoup  plus  menue  à proportion &  extrêmement  
 aigue:  chaque  demi-bec  eft  dentelé  fur  fes  côtés  
 dans fa moitié fupérieure, de dents extrêmement fines  
 tournées  en arriéré.  Sa queue  eft large,  arrondie,  
 compofée de  douze  plumes,  dont  les  extérieures  
 font tant  foit  peu plus  courtes. 
 Ses yeux font noirs,  avec un iris  jaune  d’or;  fon  
 bec gris, excepté vers  fon origine qui eft iin peu jaunâtre. 
   Ses pieds &  fes doigts,  avec leur  membrane,  •  
 font  d’un gris  tirant fur  le jaune  obfcur ;  fes  ongles  
 font  gris.  Les  plumes  qui  recouvrent la  tête  &  le  
 deffus du cou  font tres-étroites, d’un  jaune grisâtre,  
 &  douces au toucher comme  un velours ;  celles du  
 deffous  du  cou  font  grifes.  La poitrine,  le  ventre,  
 les cuiffes &  les jambes font recouvertes  de  plumes  
 molles  &  argentées.  Le dos  eft noir ,  ainfi  que  les  
 ailes &   la queue  qui  eft  luifante,  avec  l’extrémité  
 grife.  Le  commencement  du  dos  &   les  ailes  font  
 -  couverts  de  plumes  étroites  brunes, qui  portent  à  
 •  leur milieu une  tache oblongue  d’un blanc-jaunâtre ;  
 ce lies qui-bordent ces plumes font blanches d’un côté \  
 &   noires dé l’autre. 
 Moeurs.  Uanhinga  nage  comme  le  plongeon  fur  
 les rivières  d’eau douce , où il  fait,  avec beaucoup  
 I i i