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 écroueîleux,  fcorbutiques  ,  vénériens,  les dilpofi-  
 tions  à l’épilepfie,  la goutte ,  &c.  ne  font-elles  pas  
 des caufes affez attives ? Et d’ailleurs n’eft-il pas con-  
 féquent de penfer que  les caufes lés plus  étrangères  
 agiffant  fur  la toerê ,  peuvent agir  fur  le  foetus  par  
 contre-coilp ) L’extrêmé délicateffe dès organes d’un  
 embryon ou  d’un foetus qui  èft  éloigné  du  terme,  
 rend  inappréciable l’effet  d’une  caufe  de  ce  genre.  
 On aitroit tort de  l’évaluer par  l’analogie  de  ce  qui  
 arrive fur les  enfans  ou  les  adultes.  Dans  ce  rems  
 oit les  parties fimilaires s’arrangent pour  former un  
 tiflii organique, les plus légers incortVéniens dans leur  
 marche, leur développement,  leur  nutrition,  font  
 probablement  des obftacles  infurmontables qui font  
 varier les formés. 
 Plusieurs  en fans  naiffent avec des  infirmités fenfi-  
 bles  qui  fe  perpétuent  fouvent. Lès éruptions  cutanées  
 ne  font  pas  rares,  j’en ài vu  qui  préfentoient  
 tous les fymptômes de  la  confomption,  on  en  voit  
 qui  paroiffent  furchargés  d’humeurs  dont  l’abondance  
 ou  les  qualités  indiquënt  une  origine  antérieure  
 aux  derniers  tems de  là  groffeffe :  enfin  eft-  
 il extraordinaire d’en Voit quifoient mutilés ou eftro-  
 piès  de  quelque membre, Ou qui foient  atteints de  
 quelque  maladie  locale ?  On  impute  quelquefois  à  
 la  manoeuvre  de  l’accouchement  ce  qui  tient  au  
 vice  du  fujet.  Là  nature  eft  une  fi  bonne  mere,  
 qu’on  fe  croit  neceflïtë à  fuppofer  qu’elle  fait  tout  
 au  mieux, même  pour  chaqute  individu. L’enfant,  
 dit-on, n’eft  fournis  à l’art &   aux  vices  de  l’éducation  
 , que lorfqu’il  eft entre les mains des  hommes  ;  
 avant  ce  tems  ,  rien ne  peut  avoir  altère  fa  formé  
 originelle  ou primitive.  Etrange logique ,  qui  confond  
 l’ordre  général  des  chofes  avec  les  petits  
 accidens! 
 La conformation  des  parties de la  rtiere  , fes chûtes, 
   fes  appétits, fes maladies  durant la groffeffe ne  
 font  pas  les feules  caufes  qui puiffent  vicier le foetus  
 ;  il porte  en lui dès  la conception,  le germe  des  
 infirmités de l’efpèce ;  il vit dans l’utérus, mais cette  
 circonftance d’être renfermé,  ne  lui  donne  pas  la  
 prérogative  d’être  effentiellement  fain :  je  nê  vois  
 dans  les enveloppes  qui le  contiennent  qu’une  précaution  
 de plus. 
 Les lignes  de  l'avortement fe  tirent de  l’infpe&iorî  
 de  la mere morte  ou  vivante,  de  l’examen du foetus  
 -, de  la  connoiflanc'e  des  chofes  qui  ont précédé 
 OU  fuivi. 
 On voit  fortir  du lait aqueux ou fanguinôlent des  
 mamelles  dans les  femmes  qui vivent après Y avortement  
 ;  les  mamelles  s’aftaiffertt  &   fe  rappétiffent  
 prefque  fubitement :  elles  ont  un  flux  dp  fang  
 ichoreux  par  le  vagin, quelquefois, mêlé de caillots  
 plus  ou moins  confidérables :  ce fang  eft  aufli >gru-  
 melé ou mêlé  de  mucofités , l’orifice  de l’utérus eft  
 béant,  applàti> le vagin dilaté,  la peau du bàs-ven-  
 trè ridée, flafque, les grandes levres molles, eriftées,  
 elles fentent  des douleurs vagues qui  vont fe terminer  
 vers l ’utérus,  il  s’èn  exhale  quelquefois  une  
 màuvaife odeur,  elles éprouvent des  friffons &   des  
 rremblémens  vers  les  extrémités,  des  envies  fréquentés  
 d’accoucher,  ou des efforts  qui fe  dirigent  
 vers les parties. Les extrémités inférieures font quel- 
 J'iuéfois  enflées',  les  veines  qui  étoient  auparavant  
 ehfibles  fur  la  peau  difparoiffent ;  les  différentes  
 parties extérieures fe décolorent ; elles vacillent dans  
 la marche &  fe  balancent des  deux côtés,  elles  ont  
 des làflitudes  fpontanées ,  &c.  Tous  ces lignes  font  
 décififs, lorfqu’ils  font  raffemblés  en  une  certaine  
 quantité , mais la plupart peuvent être la fuite deplu-  
 fieurs autres  maladies  des femmes. 
 L’état  des  parties  intérieures  de  la  génération  
 ajoute  beaucoup à ces  preuves, lorfque par la mort  
 de la mere il  eft permis d’en faire l’examen, L’épaif- 
 A V  O 
 feur  &   la capacité de  là  matrice  plus  grandes  que  
 dans-'l’état  naturel, les traces de l’adhérence du placenta  
 à la furface  interne  de  l’utérus.,  les  inégalités  
 de  cette  furface, le. relâchement  de  fon c o l,  la dilatation  
 confidérable du vagin,  font des fighes péremptoires  
 pour  établir  un  avortement  Ou  un  accouché  
 ment. 
 La grandeur ou le volume du foetus  eft encore utile  
 à  confiâérer.  Gomme  il  eft effentiel de faire ces per-  
 quilitiofts  peu  après  Y avortement  ou  ï’accouche-  
 ment,  &   qu’un  intervalle  de  plufieurs  jours  met  
 dans  l’impoflibilité  d’avoir recours  à ces  fignes,  il  
 importe  de  s’affurer  par  d’autres  voies,  fi  malgré  
 la nomexiftence  des  indices  décrits,  il  y  à d’autres  
 motifs  de  fufpicion.  Un foetus  dont  Te  volume  eft  
 petit  ou  qui  eft  peu  avancé,  occupe  peu  d’efpace  
 dans l’utérus  ,  la  faillie  du  ventre  eft moindre, les  
 traces  qu’il  laiffe  moins fenfibles, en un mot  après  
 Yavortement  tout fe  remet dans l’état  naturel  par  le  
 feul reffort des parties. Si  (on  volume  au  contraire  
 eft confidérable,  la diftênfion ayant été exceffive, le  
 reffort des parties eft diminué ,  leur  replacement eft  
 lent &  tous ces fignes indiqués  font  évidefts,,  même  
 plufieurs jours après. Le tempérament plus Ou moins  
 robufte  de  la  mere,  peut  à  cet  égard caufer  quelques  
 différences. 
 Les fignes d’un foetus avorté &: au-de flous du terme  
 requis, pour  qu’il  foit  viable  ,  font  l’iîrïperfeâion  
 de  fes membres ou  de  fon corps,  le  défaut de  cheveux  
 ,  d’ongles aux  pieds &  aux  mairfs,  leur mol-  
 leffe  s’il  y   en  a,  les  doigts  informés  ou  ‘confondus, 
   les  pàupieres‘colléès,  les  orifices  trop béans  
 ou  même  imperforés,  la  couleur  de  la  peau  d’un  
 rouge  v if  &   comme  tranfparent,  la  grandeur  de  
 la  fontanelle,  où  Toflification  peu  avancée  des  os  
 de  la  têtè.  On jugé  encore  de  fon  peu  de  maturité  
 par  le  défaut  de  pleurs  ou  de  cris,  par  fon  
 immobilité  ou la  fôibleflé  de  fes moüvéme'hs,  fur-  
 tout  s’il  y   a  deux  jumeaux : s’il n’exécute  point  de  
 fonction  naturelle,  telle  que  l’éternument,   le  pif-  
 fe r ,  érc. 
 Parmi les fignes antérieurs ou commémoratifs, font  
 l’affaiffement fubi't  du ventre à la  fuite  d’iïne  enflure  
 formée fucceflivemeht, la ceffation du flux menftruel,  
 l’appétit  défordonné de plufi'eiirs  ali mens peu familiers, 
  le  vomiffement .fréquent dans une femme auparavant  
 bien  conftituée. 
 A  Y avortement ou à l'accouchement, fuccede  une  
 hémorragie utérine  plus ou moins confidérable, 'félon  
 que  lé foetus  eft  plus  ou  moins  avancé.  Cette  
 hémorragie  eft  plus  abondante  que  l’évacuation  
 menftruelle  Ordinaire  dans les  femmes  faines,  elle  
 dure  plus  long - tems  ,  elle  abat-,lés  forces,  &   
 laiffe  toutes  les  fon étions dans un  dé langueur; 
 tandis  qu’au  contraire  l’évacuation menftruelle  développe  
 les  fondions,  redonne  le jeu  aux  organes  
 &   laiffe  ur certain  bien - être indéfiniffable.  Ces derniers  
 figneJ font confécutifs, &  comme  ils font bien  
 plus conjecturaux que  ceux que  l’anatomie  fournit,  
 je  les  range  dans  la  derniere  claffe.  Une  grande  
 quantité  dç  linges-teints  de fang  &   oit  fön  trouve  
 quelques caillots, eftuneraifon qui autorifeà pour-  
 iuivre  l’examen  des  parties  fait  par  des  experts.  
 L’allégation que quelques femmes donnent d’une fup-  
 prêflion de réglés, qui  font revenues en plus grande  
 abondance, peut être'vraie ; mais  elle ne doit point  
 empêcher cet examen ultérieur. 
 On peut joindre  au détail de ces fignes une  partie  
 de ceux dont je parle à l’article  des fignes de la groffeffe  
 ou  dans Celui  de l’infanticide. 
 Les fignes  de  Y avortement,  que  préfehtë  l’examen  
 de.  la  mere,  ne font  pas  également  fenfibles  
 dans  tons  les  tems,  &   ne  paroiffent  pas  à la  fois.  
 L'hémorragie, par  exemple,  ceffe  pour l ’ordinaire 
 À  V  O 
 quelques jours après,  &  c’eft  à  des  àccidens particuliers  
 qii’il faut attribuer fa durée pendant 30 ou 40  
 joins  après  Y avortement.  L’applatxffement du  col dé  
 l’utérus &   le  relâchement de fon tiffu &  de  celui du  
 vagin, difparoiffent aufli peu-à-peù, le lait des mamelles  
 préhd  d’autres  routes.,  lés  friffons, les tremblè'-  
 mëhs, les douleurs, les làflitudes diminuent en même'  
 proportion que ^hémorragie &  lafbibléffe , de façon  
 qu’au bout de dix jours, pour l’ordinaire, il eft très-  
 difficile ,  pour  né  pas  dire  impofiiblè  ,  d’apperce-  
 voir des  traces  fenfibles  de  ces  incommodités.  ‘ 
 ,  Si Y avortement s’éft fait  dans les premiers tems  de  
 la  groffeffe,  comme  le  volume du  foetus  étoit  peu  
 confidérable ,  le.  changement  dans  les  parties  fuit  
 la mêm.e réglé ; c’eft  en  vain  qu’on effayeroit  de re-  
 côhhoître,  par  des  fignes  fenfibles ;  un,  avortement  
 de cette efpece, même peu  de tems après. Les avor-  
 temens  qui  fe  rapprochent du terme  naturel de  i’ac-  
 Coùchement  laiffent  un  efpoir  bien  mieux  fondé ,  
 leurs fignes  perfiftent  durant  quelque tems,  &   ce  
 tems  eft  proportionné  à  l’âge  de  l’avorton. 
 Les  rides,  ou  les  plis  du bas-ventre,  s’étendent  
 aù-delà  du  terme  des autres fignes ;  mais ces  fignes  
 pris  féparément  ou  collectivement,  ne  deviennent  
 décififs  qu’après  avoir  çonftaté  la  caufe  dont  ils  
 dépendent. Ils peuvent être l’effetde quelques caufes  
 entièrement  étrangères  à Yavortement.  L’hydropilie  
 du bas-ventre ,  une  tympanite  confidérable,  &  qui  
 a duré  quelque tems ,  &   tout  ce  qui  caufe  en  général  
 dés  grandes  tumeurs  dans  cette  partie, peuvent  
 donner  lieu  à  ces  plis. 
 La fimple fuppreflion  des réglés peut quelquefois  
 produire  du  lait dans  les  mamelles:.mais ce  lait s’y   
 trouve alors en moindre quantité, il eft plus aqueux,  
 les mamelles moins pendantes ou moins flafques que  
 dans  l’état  de  groffeffe  &   après  Y avortement. 
 L’ouverture  de  l’uterus  devient  quelquefois  encore  
 plus  étroite  après  l’accouchement  qu’elle  ne  
 l’étoit  auparavant, il  eft  des  fubftances qui enfavo-  
 rifent  le  refferrement.  On  voit  d’ailleurs  des  filles  
 qui  de  leur  naturé  ont  cette  ouverture  aufli  confi-  
 dérâble  que  celles  qui  ont  accouché.  Cela  foùffre  
 des  variétés  prefque  infinies. 
 L ’obfervation  démontre  qu’il  eft des  femmes  fi  
 mal  conformées,  ou  douées  d’un  tempérament  fi  
 délicat,  qu’il eft impoflible qu’elles  puiffent  parvenir  
 au terme naturel de l’accouchement, ou qu’elles  
 réfiftenî-  à  l’accouchement  lui-même.  Dans  ces  cas  
 eft-il  permis  d’exciter  Y avortement  pour  confer ver  
 la mere  ( comme  le  veut SIevogt ) ?  Il  eft abfurde  
 de  prétendre  décider  cette  queftion,  comme  l’ont  
 fait  Junker,  Moxius ^  &c.  qui  abfolvent  du  crime  
 d’homicide  celui  qui  fait  avorter  un. embryon  qui  
 n’eft pas  encore  animé.  Toutes  les analogies &   les  
 vraifemblances  concourent  à  prouver  que  l’embryon  
 eft animé lors de  la conception. Si l’on refufe  
 d’admettré  cette  affertion  comme  prouvée,  i f  eft  
 impoflible  d’affigner  le  terme  de  la  végétation  du  
 foetus  &   le  commencement  de  fon  animation. 
 Mais  j’ajoute  encore  qu’il  importe  peu  pour  le  
 fait  que  Taine s’y   trouve  ou  ne  s’y  trouve  pas ; il  
 iftffit que l’embryon foit capable de la recevoir, que  
 fes organes aient  les  difpofitions  requifes pour  former  
 un  être  vivant  lorfqu’il plaira à  l’auteur  de  la  
 nature de l’animer,  pour mettre cet avortement dans  
 le  cas de  tous  les  autres.  La  conception  faite, un  
 nouvel  être  a  pris  vie  par  la  loi  de  la  nature,  il  
 croît,  fe  développe ;  &   fi  rien  ne  s’oppofe  à  fes  
 accroiffemens, il.jouira  de tous  les droits  dés hommes. 
   La  certitude  de  la mort  de  la mere  eft-elle  
 néanmoins  une raifonfuffifante pour exciter  Y avortement  
 ? Zacchias,  Low, Mercurialis, Hucher,  Sen-  
 nert ,  fié  plufieurs  canoniftes  ou  théologiens  ont 
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 agité  cette  quêftion.  Il  ne  refte  rien  de  lumineux  
 de  tant de  dontïoverfes ;  quelques  diftinélions  fub-  
 tiles,  fondées  fur des ptopofitions  pour  la plupart  
 étrangères au fujet, fopt ce qui nous refte dans d’im-  
 menfes  volumes.  Cette  diverfité  d’opinions  effraie  
 dans  une queftion délicate  &  qui paroît fi familière ;  
 mais  1 etonnemént  diminue  lorfqu’on  fe  rappelle  
 j;  qu’il  eft  rare  qu’un  médecin  foit  confulté pour  exciter  
 Y avortement  dans  un  pareil  cas.  On  parvient  
 rarement  à  ce  dégré de preuve,  qui fuffit pour an-  
 :  fioncer  là  mort  infaillible  d’ühe  femme  enceinte -  
 la  nature  ou  le  principe  de  vie  a  dans  l’homme  
 des  reffôurcés  dont  on  n’a  point d’idée. Si Ton juge  
 :  Au  danger  à  venir  par  les mauvaifes  groffeffes, les  
 àvortemens  antérieurs,  par  la  difformité  ou  conformationvicieufe  
 des  parties,  on  eft alors autorifé  à  
 confeiller  à  une  femme  de  ne  point  habiter  avec  
 fon mari; mais il n’eft jamais permis d’exciter Vavortement  
 par  aucun motif, &  moins  encore file  foetus  
 I  eft  déjà  avancé. 
 .  Dans  une  femme  faine  &   bien  conftituée,  l’union  
 du  placenta  avec  la màtrice  eft fi intime,  qu’il  
 eft impoflible de la rompre par les caufes ordinaires;  
 les  agens même  les  plus  énergiques  font  employés  
 quelquefois  fans aucun fuccès  à  cet égard,  &   il  eft  
 infiniment  plus  aifé  de  porter une  atteinte mortelle  
 à la vie  de la mere,  que  d’altérer-cette liaifôn avant  
 le terme marqué par  la nature. 
 Il n’y  a point  de  fubftances propres  à exciter Ya-  
 vertement qui ne foient  en même  tems capables d’altérer  
 la conftitution de  la merè. L’a&iôn  de  ces fubftances  
 s’exerce principalement fur les organes  de la  
 circulation &  le cours-du fang ;  elle augmente le rel-  
 fort  des folides, elle  excite des mouvemens  violens  
 &  contre nature dans les Organes. De*là réfultent une  
 augmentation de la  chaleur, des  douleurs quelquefois  
 exceflives, une fievre  plus ou moins confidérable, 
  le fang porté avec plus de force dans les vaiffeaux  
 du placenta, les déchire, s’épanche par leur ouverture;  
 l’uterus s’enflamme  quelquefois,  les  traces  dé  fon  
 union  avec  le placentafuppurëut,  s’ulcèrent;  d’autres  
 fois  il s’en fuit des fquirrhes  qui  dégénèrent tôt  
 ou tard,  des fleurs blanches très-difficiles à arrêter ;  
 enfin un  dépériiïement  général  de  tous les  organes  
 q ui, dans l’état de v ie , ont avec la matrice une cor-  
 refpondance immédiate &  réciproque. 
 Le  danger  commun  que  courent  la mere  &   le  
 foetus,  &   l’incertitude des moyens  qu’on peut employer  
 ,  les  rendent  donc  illicites  en  toute  maniéré. 
   Il faut  attendre  le développement  du  foetus,  
 on  a  Tefpoir  de  le  conferver  avec  fa  mere  par  
 l’opér 'tion  céfarieone  lorfque  l’accouche'ment  naturel  
 eft  impoflible. Seroit-ce  d’ailleurs la.  première  
 fois  qu’on  verroit,  par  fucceflion  de  tems,  une  
 femme  pial  conftituée  en  apparence,  rentrer  dans  
 la  cia fe  ordinaire  ,  &   porter  des  foetus  à  terme  
 fans  accident,  après  avoir  fait  plufieurs  fauffes  
 couches ? 
 Si  le  vice  de  conformation  eft  extrême, que  le  
 danger foit évident pour  la mere , &   que le  foetus  
 foit  encore  dans  fes  premiers  tems,  feroit-il  permis  
 par  le droit  naturel  d’exciter Yavortement  par  
 des moyens  prudens &  à  l’abri des altérations intérieures  
 ?• Les avortement font infiniment moins'dange-  
 reux pour la mere  dans les premiers tems ; ôn auroit  
 donc efpoir de lui conferver la vie : le  foetus au contraire  
 eft condamné à mourir de néceflîté,  avant ou  
 pendant  l’accouchement.  Sèroit-il  permis,  dans  ce  
 cas,  de faire un  bien réel  en confervant la mere aux  
 dépens  d’un  foetus  qui  ne  peut  jamais  jouir  de- la  
 lumière ?  C ’eft une queftion  trop  délicate  &   trop  
 difficile à réfoudre,  pour  que nous  ofions  hafarder  
 de dire ce que nous en penfons,