&9 ° B I G
(Serre
chaude.
Bignonia foliis bipinnatis, foliolis lanub-
latis , integris. Linn. Sp. pl. 625.
Bignonia with double-winged leaves and
lobes entire and fpear-shaped, -commbrily cal-
led bafiard guajacum.
iz.Bignone à feuilles conjuguées, à vrilles,
à folioles cordiformes, 6c dont les feuilles
les plus baffes font trifoliées. '
Bignonia foliis conj'ugatis, cirrhojis, foliolis
cordatis, foliis imis ternatis. Hort. Cliff. 60.
Bignonia with winged heart-skaped leavtS
having tendrils and the under leaves irïfoliate.
Le n°. t. eft un arbre du quatrième ordre qui
s’élève fur un tronc droit , robufte, 6c recouvert
d’une écorce grisâtre, à la hauteur de 15 ou 20
pieds. Les jeunès pouffes font eouvértes d’une écorce
d’un beau verd , d’oii il fort des genoux vigoureux
& tenaces, qui portent des pédicules de quatre à
fept pouces trois, lignes de long, gros à proportion.
Du bout des pédicules partent trois nervures principales
, très-faiUantes, un peu velues qui fe ramifient
dans la feuille qui a depuis fept jufqu’à onze
pouces de long , 6c depuis quatre à huit de large.
Elle eft cordiforme, pointue, d’un verd fuperbe
& comme fatinée par-deffus : elles font oppofées
par paires. Le bois contient beaucoup de moëlle;
les racines font blanches , tendres & fpongieufes ;
les fleurs fortent en grands panicules rameux à
l’extrémité des branches ; elles font d’un blanc de
perle , tiquetées de pourpre ; rayées d’un jaune-
pâle dans leur intérieur , & ondées par les bords.
En Amérique les fleurs font remplacées par de très-
longues filiques pyramidales.
Les catalpas verdoyent très - tard , de forte
que plufieurs perfonnes en ont fait arracher qu’ils
croyoient morts, & qui étoiènt en pleine vie : tant
•qu’ils font jeunes, ils- pouffent jufqu’aux fortes gelées
blanches de l’automne, dont il faut les garantir
foigneufement par des Cduyertures , ainfi que des
gelées-de l’hiver $ jufqu’à ce que leur tronc foit
devenu dur & ligneux, & qu’il ait acquis une certaine
haütêuf« L’expofition du midi leur eft mortelle,
celle du nord ou dit levant leur eft très-falutaire.
Un catalpa bien Conduit 6c âgé de 7 oui} ans, n’a
plus à redouter que les hivers féroces qui pour-
roient détruire partie de fes branches.
Cet arbre fe multiplie difficilement de marcottes ,
parce que fon écorce n’a point d’afpérités. Pour
qu’elles réuffiffent, il faut les faire en été , lorfque
le bois eft flexible , & les entamer par une coche ,
ou rompre la branche par la moitié de fon épaiffeur
en l’enterrant, encore aura-t-elle bien de la peine à
prendre racine ; les boutures font prefqu’infaillibles,
lorfqu’on s’y prend bien.
Coupez au mois d’avril les branches du troifieme
ou quatrième ordre d’un vieux^ catalpa , les plus
;coûrtes qui reffenibîent à des andouillers font les
meilleures, parce qu’il ne faut pas les recouper du
haut, opération toujours plus ou moins nuifible :
coupez ces branches rez-tronc, afin qu’elles foient
pourvues de ce gonflement .;qui fe trouVe à leur in-
fertion ; outre que cette efpece de protubérance
contient des germes de racines , elle fert encore à
boucher le canal médullaire qui, s’il étoit ouvert,
pourroit faire périr la bouture par l’humidité qui s’y
introduiroit ; vos boutures font - elles préparées ?
. empliffez de terre . légère , on&ueufe 6c humide ,
friêlée de bon terreau ,. des pots de huit ou neuf
.pouces de diamètre ; plantez - y vos. boutures au
nombre de trois dans chaque p o t , & les y enterrez
de la moitié de leur hauteur ; couvrez enfuite légèrement
de moufle la terre du pot. Cela fa it , enterrez
ces pots dans une .couche tempérée,expofée
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au lèvant, ou entourée de paillaffons au midi 6c au
.couchant ; arrofez-les fobrement : au bout de trois
femaines elles feront parfaitement reprifes ; alors il
.faudra donner graduellement toujours plus d’air;
Enfin au mois de juillet vous tirerez vos pots de la
couche, 6t les planterez au nord ou au levant contre
une haie ou un mur, afin de les endurcir. Vers les
premières gelées blanches, vous mettrez ces pots
fous des chaffis oh ils pafferont l’hiver. A la fin
d’avril, par un tems doux, vous planterez ces boutures
en pépinière à deux pieds les unes des autres',' •
6c vous les y laifferez jufqu’à ce qu’elles forment
des arbres propres à être plantés à demeuré. L’endroit
qui léur convient le mieux, eft une terre légère
6c humide, profonde, dans un lieu bas, à l’abrî
du vent régnant, 6c à l’expofitiori du levant oii du
nord ; les grands vents briferoient les branches, 6c
déchireroient les feuilles immenfes de cet arbre qui
en feroit défiguré. Le luxe 6c la fraîcheur de fon
feuillage, ainfi que fes fleurs qui s’épanouiffentau
mois d’août, lui affignent une place diftinguée dans
le bofquet d’é té, dont il fera le plus bel ornement.
11 faut planter les Catalpas fur les devants en petites
allées, à huit ou dix pieds les uns des autres, ou dans
les fonds avec des arbres de même cïoiffance.
Le n°. z eft un arbriffeau farmeriteux qui s’attache
aux murailles par les racines hédéracées qu’il porte
aux noeuds de fes pouces i îl s’y éleve jufqu’à 40 ou
50 pieds, & les garnit parfaitement. Si on l’abandonne
fans foutien, il pouffe des branches foibles
6c pendantes. On peut cependant le conduire en
pyramide le long d’un tuteur, en faire des portiques
ou des tonnelles dans le bofquet d’été, oh fon verd
frais 6c fes fleurs qui paroiffent en août 6c feptembre,
lui méritent une place. 11 nous vient de la Virginie
6c du Canada.
Le n°. 3 croît naturellement en Caroline, il ref-
femble aun ° .z , mais fes folioles font plus petites^
d’un verd-obfcur par-deffùs , un peu velues en-
deffous, elles font terminées par une longue pointe^
Les jeunes pouffes font violettes, les fleurs font
plus petites & d’un orangé plus pâ le..
Ces bignones fe multiplient par les boutures, les
marcottes,& les furgeons ; les plantés élevées par
cette, voie., fleuriffent beaucoup plutôt que celles
élevées de femences..
Le n°. 4 vient fans culture dans différentes parties
de l’Amérique feptentrionale , & cependant cette
bignone eft un peu tendre. Il faut la planter, contre
un mûr à une expofition chaude ; les feuilles cori-
fervent leur verdeur toute l’année : les fleurs font
jaunes. Elle fe multiplie d.e graines & dé marcottes.
Le plant provenu dé graine demandé d’être abrité
le premier hiver , & enfuite familiarifé peu-à-peu
avec le grand air. Cette efpece s’agriffe par des
-mains aux foutiens q u ’o n • lu i donne; i,
Le n°. 5 a des feuilles à folioles ^ovales Sc entières
, oppofées par paires à toutes les jointures ;
des mêmes endroits partent des vrille? ou mains
qui lui fervent à s’attacher aux plantes^ voifînes ; les'
fleurs naiffent aux aiffelles des feuilles , elles ref-
femblent à celles de l’efpece précédente, mais font
plus petites. Cette bignone croît en Caroline 6c dans
les îles Bahama , mais elle peut réuflir. en plein
air , fi on la plante contre un mur à l’afp e â du
midi, 6c fi on l’abrite pendant les plus fortes gelées.
Elle fe multiplie comme le n9. 4.
Le h?. 6 a des branchés très-menues, pourvues
de vrilles, à leurs, jointures à chaque .noeud fe
trouvent quatre feuilles difpoféés en Croix , terminées
par une pointe ovale. Elles font ondées fur l'es
bords &/ d’um verd-luifant ; cette bignone s’étend
beaucoup lorfqu’on lui en laiffç la liberté. Sa verdure
eft perenne..,
B I L
Le n°.y eft indigène de la Caroline méridionale,
ch les haies font couvertes de cet arbriffeau q u i,
dans le tems de la floraifon , répand au loin le parfum
le plus exquis. Cette efpece fe trouve aufli
dans quelques endroits de la Virginie , mais en
moindre quantité : les habitans la nomment jafmin
jaune. Cette bignone a de petites branches vohibiles ,
qui s’entortillent autour des plantes voifînes , 6ç
montent fort haut quand elles le peuvent. Les fleurs
fortent de l’aiffelle des feuilles au nombre de deux
ou de quatre ; elles font figurées en trompette &
de couleur jaune, dans le pays originaire elles font
remplacées par des courtes filiques. Elle s’élève de
femence 6ç de marcotte, 6c ne peut réfifter au froid
dans fa jeuneflë : il faut l’abriter , jufqu’à. ce qu’elle
ait acquis de la force ; pour lors il faut la planter
contre un mur expofé au midi , la couvrir de
nattes pendant l’hiver, & mettre du tan autour de
fon pied.
Les efpeçgs S , c>, / q , // 6c i z , font la plupart
dp fort belles plantes, il s’en trouve qui portent les
unes des fleurs bleues, les autres des fleurs violettes,
& q u i exhalent une très-bonne odeur. Toutes nous
viennent de la Jamaïque 6ç des îles Bahama : ainfi
elles demandent le traitement convenable aux plantes
de ferre chaude. (M . le Baron d e T s ç h o u d i .)
* BIGOÎS, ( M y tho l. ) c’eft le nom d’une nymphe
ou fybille Etrufque, qui fe mêloit de l’art divinatoire.
On lui attribuoit un livre fur l’art d’interpréter
les éclairs , qu’on gardoit précieufement
à Rome , dans le temple d’Apollon, avec quelques
autres raretés .de cette nature. .
B1LANG, f. m. ( Hiß. nat. Ichthyo.log, ) poiffon à
apparence d’anguille, ainfi nommé à la Chine, 6c
affez bien enluminé, par C o y e tt, dans la fécondé
partie .de fon Recueildes poijfons d’Amboine, pl'. X L ,
n°• 17&. Ruyfch en a fait graver aufli une figure un
peu .différente pour les couleurs, 6c qui pourroit
bien en être un individu mâle, fous le nom de co.nger
çoronams fous le nom Hollandois chineefehe b.Uang,
c’eft-à-dire, anguille Chinoife, à la planche X IV ^
n . 1 , de fa Çolleclion nouvelle des poijfons £ Am-
koine.
Il a le corps cylindrique de l’anguille, mais comprimé
, long '.de trois pieds , large de trois pouces,
fans écailles apparentes, .la .tête conique, le mufe.au
p e tit, pointu, la bouche médiocrement longue, les
yeux petits.
Ses nageoires font au nombre de fept, fa voir, .deux
ventrales, petites, menues, au-devant des deux pe.c-
jtorales, deux dorfales, dont l’antérieure .forme près
de la tête une efpece de .crête à cinq rayons ; la
poftérieure contiguë à .celLe-ci, fort baffe, .de même
hauteur par-tout, fe prolonge jufqu’à la queue,
pour fe réunir à .celle du ventre, qui commence ’
pareillement à sla tête , de maniéré que la queue
n’a point de’nageoire particulière. Toutes ,c.es .nageoires
paroiffent molles, fans épines, fi ce n’eft
peut-être la première dorfale ; mais les auteurs n’.en
difent rien, 6c il'paroît qu’ils .ont oublié les .deux
nageoires peftorales.
' Son corps eft incarnat, avec trois raies longitu- ;
.dinales, bLeues de chaque côté. La nageoire dor- i
Taie poftérieure, & celle du ventre, font jaUoes.
La tête eft bleue av.ee du jaune au-defliis & au def- ;
fous des yeux, & du rouge fur l ’occiput 6 c fous le .
menton. Les yeux ont là prunelle bleue & l’iris
rouge. Les.nageoires ventrales font bleues, & la
.dorfale antérieure eft jaune, à rayons noirâtres.
Qualités. Le bilang a la chair graffe, mais fi remplie
d’arêtes, .que :les habitans des Moluques en
mangent peu. Ils en font cependant un grand cas & '
l ’aiment beaucoup quand il eft étuvé avec le piment1 j
& l’ail. .
Tome ƒ , •*
B I L 891
Remarque. Nous faifons de ce poiffon, un genre
particulier, qui vient dans notre famille des boule-
rots. (M. A d a n s o n .)
BILBJLIS, ( Géogr, anc. ) ancienne ville d’Efpa-
gne dans la Tanagonoife , lur le Sato , à cinquante
«f un mille pas de Sarragoffe , félon l’Itinéraire
: d Antomn : fur deux médailles de Tibere , on lit
1 B,lbUis Tiitrio Cæfare I I I . ce qui flgnifie
la Mumdpc de Bilbilis Augu.fia, fous le troifieme
confulat de Tibere Ccfar. Cette ville étoit fa- % 1
meule par fes forges , les eaux du Salon ayant une
mcrveilleufe qualité pour tremper le fer & l’acier
comme le dît Martial,
j Seevo Bilbiliri optimam métallo
Quce yincit chalybefque , noricosque ,
1. IV. ep. 55.
mai? .encore plus, pour avoir donné naiffance à ce
PQ.ete : c’eft aujourd’hui Baçeboïa, dans Je voifinaee
çle .Cal^bayad. Pl. Crevier, Hijl. des Emp. t. IV.
D Anville, Géogr. anc. t. I . p . z 6 ) ( G )
* Juftin parle aufli.d’un fleuve nommé Bilbilis
qui eft probablement le Salon , Salo.
§ PlbR, ( Économie animale. ) la bile eft moins
pelante que le fang& que le ferum , mais confidéra-
blement plus pefante que l’eau : le fiel de boeuf eft à
l’eqq comme 10246 à iqooo. Elle eft plus âcre dans
les animaux carnivores, & celle du tigre paffe pour
•un violent poifon . Celle des poiffons n’eft pas amere,
jpais elle eft .entièrement âcre, & laiffe une impref-
fion durable. Il eft difficile de croire qu’elle ait ja-
mais été véritablement acide. Il eft vrai qu’elle
?ide la fermentation, mais la chair 6c plufieurs au-
tres matières l’aident ,de même fans être acides. Si
jamais :on a cru voir de la bile acide , c ’étoit î’aigréur
des alimens qui en a impoifé. Abandonnée à eïle-
m.êrne, elle pourrit, 6c fie devient pas aigre. On a
nié qu’elle fut fujette à la pourriture; mais il eft
fôr qu’elle pourrit de maniéré à devenir alkaline,
6c à entrer^en effervefeence avec les acides minéraux,
6c même avec le vinaigre ; on a vu même
cette efferve{çe_nç.e dans h bile de quelques cada-
v r e s - Les f e l s quelconques retardent fa putridité,
aufli bien que le quinquina ; mais les terres abfor-
calcaires l'augmen tent ; après jugie I ç ^ u e
diflipation de fa mauvaife ode.ur, elle devient graffe
& fefofid jau feu ; elle prend alors, du moins dans
b P.llis grande partie des expériences , une odeur
d’ambre.
Elle fe mêle à l’eau 6f .plus difficilement avec
l’huile ; elle blanchit avec celle de térébenthine.
L’efprit de vin la coagule ; les acides minéraux y
font naître des grumeaux vqrds, qui ne fe fondent
plus : ils la coagulent même dans l’état de putridité.
L’huile de vitriol fait efferyefcence avec elle,
jty.ee chaleur, 6c la coagule plus fortement qu,e
les autres acides. :I1 y funiage cependant une eau
qui donne diffërens fels, avec les différens efprits
acides minéraux. Les-acides foi b les la changent peu.
Réduite en extrait par l’exhalation , elle devient
inflammable.
Quant à■ l’gnalyfe çbyfiiique par le feu, nous re-
marq,uqns que la bfle pourrie ne differ.e pas bien
effe^tfejlement de la jile fraîche ; que celle-ci ne
.fournit point dçfel vola fil fec ; qu’après toutes les
.expériences combinées, il fe trouve dans la bile
de l’air , de l’eau, de la fiiu^fité 6c de la graifle
anim.aje , ave,c un peu d’acicmnftur.el à la graifle;
que la bafe alkaline .du fel marin s’y trouve , & forme
, avec la graifle, une efpece de favon ; qu’il s’y
trouv.e encore quelque ehofe d’approchant a.u fel
„de Glauber 6c du fe;l marin ; mais il eft encore plus
intéreffant de connoître l’ufage de la bile , que fon
.analyfe. Comme elle aide la fermentation, & qu’elle
V V v w ij