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 le s   foins de  fort  empire.  Ce  monarque avili  fit  un  
 peuple  de  mé'cootens.  Arbace,  Mede  de  nation,  
 honteux  d’obéir  à  un maître. efféminé,  forma  une  
 conjuration  avec Belefis, gouverneur de Bàbylone,  
 .prêtre  &  guerrier,  qui avoit  là réputation de pénétrer  
 dans les fecrets  de  l’avenir  :  les peuples fe. ran-  
 -gerent en-foule-fous  leur drapeau. Les conjurés  furent  
 fouvent défaits;  mais foutenus de la  faveur de  
 la  nation , ils le  relevèrent  toujours  de  leur chute.  
 Sardanapale ,-réveillé par le bruit du danger,  fit voir  
 que  le  goût  des voluptés  n’éteint  pas  toujours  le  
 courage ;  il  donna  des  preuves  d’un  genre  véritablement  
 fait  pour la  guerre ,  &   après  avoir  remporté  
 trois  viâoires j il  effuya un revers qui l ’obligea  
 de fe  renfermer dans Ninive. .11 y  fut afliégé par  
 l’armée  rébelle,  dont  les  efforts  euffent  été  im:  
 puiffans,  fi  le débordement du Tigre  n’eût renverfé  
 la muraille. Le monarque, voulant prévenir la honte  
 d’implorer la clémence  du  vainqueur,  fit  préparer  
 un bûcher qui le réduifit en  cendres, avec l'es eunuques  
 ,  fes  concubines &   fes tréfors.  Il  s’éleva trois  
 grands  royaumes  furies débris de  ce  vafte empire.  
 Arbace,-chef de la conjuration, eut  celui de Medie;  
 Belefis, quoique fubordonné à Arbace, avoit dirigé  
 tous  les  refforts  qui  préparèrent  la  rév-olution :  le  
 trône  de  Bàbylone fut fa réeompenfe.  Le royaume  
 de  Ninive  fut  indépendant  des deux  autres,  &   le  
 premier qui enfut roi, fe fit appeller Ninus le jeune :  
 cette révolution arriva l’an du monde 3 2 5 7. {T— N. ) 
 §  ÀST A B ALE , {Mußque.) Voyeç  A t a b  a l e  , dans  
 le Dici.  raif. des Sciences , &C.  ( F. D. C.  ) 
 §   AST AB AT , (  Géogr. ) ville  d’Afie dans l'Arménie  
 ou  Turcomanie,  fur ies  frontières  de Perfé,  à  
 une lieue  de FAraxe : elle eft petite, mais très-belle ;  
 dl y  a quatre caravanferas,  chaque  maifon a  fa fon-  
 'taine  & fon  petit jardin. Son territoire  produit  d’excellent  
 vin ; 6c la campagne d’alentour  eft arroféë  de  
 mille  ruiffeaux  qui  en  rendent  le fol  extrêmement  
 fertile : c’eft le feul pays où croiffe la racine de ronas  
 qui  eft  groffe  comme  la rëgliffe  ,  6c  qui fert à donner  
 cette belle couleur  de  rouge  à toutes  les  toiles  
 qui  viennent  de TIndoftan. Les  caravanes  d’Ormus  
 qui font le commerce de ronas, vont fans ceffe d’Ormus  
 à  Aßaba t ,  dans  toutes  les'faifons.  Long.  6 4 ,  
 Ut.  3 9 - {C -   ) 
 *  §  ASTAFFORD ou E s t e r a ç  ,  ( Géogr. )   contrée  
 de  France  dans  le bas Armagnac  ( Dictionnaire  
 raif ohne des S ciences, &c. ). On confond mal à propos  
 Aßafford avec Eßerac  ou  Aßarac;  une  ville  avec  
 -une  contrée :  Aßaffbrd ou  Eßafort,  eft une  ville du  
 Condomois Jfur la riviere de Gers. Eßarac ou Aßarac  
 n’eft point dans l’Armagnac, comme prefque tous les  
 géographes  le .difent  les uns d’après les autres, mais  
 dans  la Gàfcogne ,  au  gouvernement  de  Guienne,  
 généralité  d’Auch.  Lettres fur lEncyclopédie. 
 * § ASTAMAR oaAcTAMAR, (Géogr. )lac d’Afie:  
 Voye^  V a n ,   dans le Dictionnaire raifonné des Seien- 
 | ce s,  &c. 
 AST AP A ,   {Géogr.)  ville  d’ECpagne  dont  parle  
 Tite-Live:  elle  étoit  fituée  près  de  la  fource  du  
 Xenil.  Les habitans  afliégés 6c  réduits  aux  abois,  
 aimèrent mieux  s’entr’égorger  6c  brûler  leur  ville  
 que  de  fubir  la  loi  du  vainqueur.  {C. A . ) 
 AST - AROTH, appellée  auffi Bafan ou Baeßra,  
 {  Géogr. )  ville.de  la Paleftine, au-delà du Jourdain,  
 dans  la  demi -  tribu  de  M an affé  :  elle,étoit  capitale  
 du  petit pays de Bafan  renfermé  dans  la  Traconite  
 Judaïque.  Voyt{ B a s a n .  ( C. A. ) 
 ASTARTÊ  ,  ( Hiß.  anc. )  Aßarte  dont  le  nom  
 ■ lignifie  un troupeau  de  chevres ou de moutons,  fut  la  
 .principale divinité desSidoriiens quilarepréfentoient  
 fous  la  forme  d’une  poule  qui  couvre  fes  pouffins  
 de  fes  aîles.  Par  un  bifarre  .affemblage,   -on  la 
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 repréfento-it  avec des  cornes  fur la  tête, parce que  
 c’étoit  l’attribut de  la puiffançe fuprême :  e lfe   n’eut  
 pas  le mên\e nom  chez les différons  peuples-où fon  
 culte étoit  établi.-Cicéron ,  dans  l’énumération  qu'il  
 fait des différentes Vénus ,  dit $ que la quatrième étoit  
 adorée  en, Phéni-çie , fous le nom â'Affrté,,  où elle  
 étoit repréfentée  ave.çun  carquois  &   des  .fle,che$.  
 Gomme .elle  fut adorée fous différens  uoms,  on la  
 peignit avec  différens  attributs ;  elle  étoit appellée  
 Dieu par les Hébreux idolâtres qui n’avoient point de  
 termina.ifojt féminine daj?s. leur  langue. Les  peuples,  
 du mont  Liban  la  repréfçtîtqiont  pleurant  la  mort  
 d’Adonis fon époux chéri : fa  tête étoitt voilée &c des  
 larmes  couloient  de  fes  yeux.;  ce  fut pourquoi on.  
 la  plaça  dans le ciel  où  .elle  formoit la couftellation  
 de la  poule,  connue  fous  le. nom  de  Pléiades.  Les  
 Affyriens  l’habilloient  tantôt: en  homme ,  6c  tantôt  
 en femme-;; leurs prêtreis  confaerés  à fon  culte n’entroient  
 dans fon. temple  qu’avec un habit de femme.  
 Les Perfés proferivirent fon .culte, mais ôn lui érigea  
 un temple à Hiéropolisoù l.es Egyptiens ., les Indiens ,  
 les  Arméniens  6c -les• Babyloniens  portèrent, leurs  
 offrandes.: fes adorateurs ne pouvoiejnt pénétrerdans  
 cette  demeure  facrée  -fans  avoir  fait  un  échange  
 d’habit;  la  femme  pr.enoiî  celui  de.l’homme,  6c  
 l’homme celui .de la femme. On prétend que la Vénus  
 Uranie des -Grecs, la Vénus des Affyriens, la grande  
 Dé elfe  des Syriens, la Décerto d’Alcalon, étoit l’A-r  
 ■ flartè  des  Phéniciens :  d’autres  l’adorerent  fous  le  
 nom  de la  Lune, de Luc fe r ,  de  Junon  de Minerve  
 U à ’Jo. 
 AJlarté avoit  fes  prêtres  ,qu’on  appelloit les pro  
 phetes  du bo.cage,  parce  que  e’étoit  dans  le  filence  
 d e s  forêts  qu’on .célébroit fes tnyfteres. On exigeoit  
 des Femmes qui vouloient  y  participer,  l’obligation  
 de couper leurs  cheveux ;  &   comme  .elles  éfioient  
 fort attachées- à cette parure naturelle,-elles s’affran-  
 chiffoient de cette loi rigoureufe,  en  fe  proftituant  
 un jour  entier  aux étrangers  qui vouloient  en jouir  
 pour  de l’argent, &  le produit de cette pnoftitution  
 étoit offert à  la I)éefte ; le  facrifice de  leur honneur  
 leur étoit moins pénihle que celui de leurs .cheveux:  
 le  temple  qu’on  lui  avoit .érigé  fur  le mont  Liban  
 offroit le fcandale de la plus révoltante incontinence.  
 Les hommes fans frein &  dàns  pudeur étouffoient la  
 nature ; &c fe livicient aux défordres les plus .détefta-  
 • blés‘C e s  abominations -r.eligie.ufes  pafferent  de l’Afie  
 dans l’A f r iq u e  o ù  l’on éleva à .cette déeffe un temple  
 où les filles  alloient  dévotement fe proftituer. Comme  
 cette  déeffe n’avoit point par-tout  des temples,  
 fes prêtres attentifs  à  la commodité publique , por-  
 toient  fur  les  épaules  de  petits  tabernacles  autour  
 defqùels  on  offroit  des  facrifîces  impurs.  Chaque  
 pays  fe  difputa  la  gloire  d’avoir donné  naiffance à  
 cette d é e f fe .   Son  temple  le  plus  fréquenté fut bâti  
 à T y r  par Hiram, .& c’eft  peut-être ce qui lui a fait  
 donner une origine  phénicienne : fon culte s’étendit  
 à  mefure  que  les  empires d’Affyrie &   de Bàbylone  
 prirent  des  accroiffemeris.  Nos  annales  facrees  la  
 nomment tantôt YAflaroth-, &  tantôt  le  dieu de l'abomination  
 des  Sydoniens ;  les  Talmudiftes,  dont  le  
 vulgaire femble adopter les  erreurs ,  lui donnent un  
 des  premiers rangs dans  la hyérarchie infernale ; on  
 attache  à  ce mot l’idée d’un  diable  important à  qui  
 l’on fait jouer un  grand  r ô le   pour troubler la police  
 du  monde :  quoique l’hiftoire ne nous ait point co n -   
 fervé  le  détail de  fes a é r io n s , il eft aifé de juger par  
 les fables qui  font  parvenues jufqu’à  nous ,  que  la  
 félicité dont fes  fujets jouirent pendant fon régné -lui  
 procura les honneurs-divins.  La religion  païenne en-  
 feignoit alors que l’ame d es b ien fa iteu r s  des hompies  
 alloient  après  leur  mort  réfider  dans  les  affres  ;  
 ainfi  l’on  f e   perfuada  que  celle  d’Ajldrté  qui ayoit  
 découvert  ou  protégé  des  arts  utiles,  avoit  fixé 
 Fâ  detnéufé  -dans  la lune,   dont  elle devint  le fiym-  
 bole.  ( T - at.  ) 
 ASTÉRIE ,  fi f.  ( Minerai.  )   aflérias  OU  àfirion  
 Plin.  On  ne'fç'ait  pas  bien1  quelle  eft  la  pierre  ‘a  
 la q u e lle   Pline’  donne  ce  nom.  M.  L ehm an n   décrit,  
 dans les Mémoires de Üacadémie  de Berlin pour  17 54;  
 t in e   pierre  cryftallifée  finguliere -,  -qu’il  croit  être  
 Yaflériè  -de  cet  auteur  :  il  paroît  cependant  plus  
 V r a ifem b la b le  que c’eft une efpece d’o p a l e   ,  &  peut-  
 être  celle;qu’on  appelle  oeil  de  chat. {D .   ) 
 *■ ’ Astérie,  fi f.  ( Minéral. )'afîèricè m ipierres  étoilées; 
   cefont  de  petites  pierres  plates,  taillées  en  
 -'étoile &  marquées  ordinairement  de  quelques traits  
 fu r . leurs.déux furfaces :  on  les trouve  ou feparées,  
 ou  réunies  en  forme de  colonnes prifmatiques,  auquel  
 cas  ôn-lès  nomme: affilés ■ oplutnnainesy Voyez  
 pl. d 'H iff nat. 
 Leur fubftance  eft un fpath alkalin, dont l.eslames  
 font  un  angle  aigu avec les côtés de la colonne : les  
 unes font rayonnées > d’autres ne font qu’ai? gu leu fes :  
 elles different des trochites , parce que cèlles-ci font  
 circulaires. On regarde les  une-s &  les  autres comme  
 des pétrifications de  quelques  parties  de  l’étoile  ar-  
 bieufe,  appellée tête  de Medufe.  M.  Guettard a découvert  
 un zoophite,  qui paroît. être l’origine.d.e ces  
 pétrifications,  ainfi  que  des .encrinites,  ( D. ) 
 ASTERIO, {Affdn.) VoyeiCHiENS  d e   c h a s s e ,  
 dans ce Suppl. 
 ASTERION, ( Géogr. ) il y  avoit deux villes de ce  
 'nom  dans  la  Grèce,  l’une  en  Pépnie,  félon Tite-  
 Live , &  l’autre en Theffalie, félon H.eiÿçhïus. (Ç‘;4 .) 
 *  |   A s t e r i o n   ,  ( Mithol. ) Les gens du  pays, dit  
 'faufanias,  affurent  que  le  fleuve Affrion.eut  trois  
 filles , .Eubée,  Profymne &   A crée,  &   que  toutes  
 les trois  furent nourricgs.de.Junon. Lettres Jvpl’Encyclopédie. 
 ASTEROPE,  {A ffo n .)   l’uné  des  filles  d’Atlas,  
 &  la première des fept étoiles principales, qui com-  
 polent  les Pieïades. Ovide,,  Fajl.  I P ,  i f  o. {  M. de  
 LA  La n d e .) .   .  .  'v.  ...  u..  ,   ,  : 
 ASTEROPÉÉ,  ( Hifl.poétique.)  fils  de  Pélago^  
 nias, étant venu  avec  les  Po.ome.ns  au  fe cours des  
 Troyens,  ofa aller  au  devant.d’Achille,  qui  étoit  
 encore  tout furieux de la mort de Patrocle, 6c porta  
 fur  le  champ  la  peine  de  la  témérité.  (+ ) 
 ASTEROPTERE,  ( Bot.)  M.  Vaillant compre-  
 noit  fous  ce  nom  générique,  des  plantes  que  M.  
 -Linné  range parmi  les  a f f r .  Le  caraftere par lequel  
 M.  Vaillant  les  diftinguoit,  c’eft  que  les  femences  
 des affropteres  ont  une  aigrette  en  plume; {D . ) 
 §  AST I, ( Géogr. ) belle.&  ancienne ville d’Italie,  
 dans le Montferrat fur le Tanaro , à.cinq lieues nord-  
 eft d’Albe , &   à  huit fud-oueft de  Calai : on  la nom-  
 moit  anciennement  AJla  Pompeia.  C’eft  la  capitale  
 du  comté; d’A ff :  il y   a un évêché &  une  citadelle ;  
 les François  l’ont prife deux fois. Long,  , So.  lat,  
 4 4 ,  So.  { C.  A. ) 
 ASTIANAX, ( Hiff  anc.  )   fils  unique  du  généreux  
 Héftor  &   d’Andromaque:  ce  jeune  prince rie  
 furvécut  pas  au  defaftre  de  Troye  fa  patrie :  il  fut  
 d’abord  deftiné  à  être  efclave  avec  fa  mere; mais  
 Calchas,pontife fanguinaire,prédit aux Grecs que s’ils  
 refufoient  de le  facrifier ,  ils  dévoient  s’attendre  à  
 retrouver  en  lui  plufieurs  Heâor;  les  Grecs  refu-  
 ferent  d’abord de  fe rendre à  cet  oracle ;  mais une  
 tempête  les  ayant furpris,  comme ils alloient  s’embarquer  
 ,  Calchas prétendit que le calme  dépendoit  
 dece facrifice barbare. Uliffe  arracha le jeune  Aflia-  
 nax  d’entre  les  bras  de  fa  mere,  6c le fit jetter  du  
 •haut en bas dès murailles.  (  T—N. ) 
 ASTRE- du monde,  ASTRE  violet,  ASTRE  triomphant  
 ,  (  termes  de  Eleuriff ,)  ce  font  trois  efpeces  
 d’oeillet. 
 ASTROMÈTRE -, ,Voye{ HELtoMcTRÊ > dans cp  
 Supplément. 
 §   ASTRINGENT , {.Mat.  médic. ) ,c.enom générique  
 eft appliqué à (tous les  remed-.es -qui-- peuvent,  
 gn refferrant  les  couloirs .ou  les  orifices', arrêter ou  
 diminuer  les  différentes  évacuations  dans.le corps  
 humain. 
 La  vérifiable idée qu’jl faut  fe  former  dos  affin-  
 gens  :6c  de  leur  aftion , eft  trop  éloignée Àe  celle  
 qu’ôn a  propofée dans  Farticle affitigmt du  Dictionnaire  
 raif.  des  Scienc, Sec. pour qu’il  ne  foit pas  né-  
 ceffaire .d’en donner  -le  correctif. 
 :«  La propriété  de  .ces  remedes-(.dit  l’auteur  de  
 »  cet article.  .)  eft  lorfque  les  déje,étions .d’un  ma-  
 »  lade.font trop liquides,.d’en corriger la trppjgrande  
 »  fluidité, &  de leur donner  la  conliftance  qui  leur  
 »  .eft  néêe'ffaire,  &  -qui (prouve  la  bonne  difpofi-  
 »  tion .des  organes  de  la  digeftion. » 
 L’aérion  des  affingens n’eft  pas  bornée  aux prec  
 mieres voies ; 6c  la -trop grande  liquidité  des fe'lles -,  
 n’eftpas  la  feule-indication  qui  en  exige  l’emploie  
 on. s’en  fert  contre  Les  hémorrhagies,  les  éeoule-  
 m.ens féfeux  de  tontes. lçs  parties  6c  de, tous  les  
 organes..;  on  les  préfçrit  dans  les ’relâchemens  des  
 parties, dont  la force  tonique  eft  Amplement diminuée, 
  lors même- que  lés  écoulemens .ou.les  éva-  
 ouations .-n’excedent-  point  l’état  naturel paf la quantité. 
   Ainfi  le relâchement du fphinâer de  la  veflie,  
 de  l’anus,  des  glandes  falivaires,  i&.c,  eft  efficar  
 cernent combattu  parles  affingens, Lorique  l’urine,  
 les  matières  fécales  &   la  fâlive  ne  (ont  pas  afl'ez  
 long-tems  retenues  dans  les  organes  qui leur  fervent  
 de  dépôt.  C.e ' n’eft  pas  en  corrigeant  la  trop  
 grande  fluidifié des matières, que lès  affingens s’op-  
 pofent aux évacuations  trop abondantes ; ils  ne pro;-  
 duitent  cet  effet  que  d’une  maniéré  très-fecorir  
 daire ; ils excitent ou  réveillent l’ariion des organes:,  
 ils perpétuent  cette  ariiôn  &   l’ordre  renaît dans les  
 fondions. Un médicament qui  n’agiroit fur des felles  
 trop liquides, qu’en  abforbant  l’humidité fuperflue,   
 ne  prouveroit pas la bonne dilpofition des organes de  
 la  digeftion ; il  lerviroit. à  tromper  le  médecin  qui  
 voudroit  juger  de  l’état  des  -organes,  par  celui  des  
 felles ;  il  remédieroirà  la  liquidité  des  excrémens,  
 fans améliorer les organes  digeftifs &   le.s fucs nourriciers  
 qu’ils  peuvent  extraire. 
 -Rien  de  plus  vague, je  dirai  mêriie  de  plus  abr  
 furde, que  la  divifion  d es  affingens  donnée  par  le  
 même  auteur. « On  doit  compter ,  dit-il, de  deux  
 »  fortes  Ü affingens : favoir, ceux  q ui,  mêlés  avec  
 »  les  liqueuts  de  l’eftomac  6c  des  inteftins, en  ab-  
 »  forbent,  moyennant  leur  partie  terreftre,  une  
 »  certaine quantité ; d’autres qui picotent &  irritent  
 »  les  fibres  circulaires  des  glandes  inteftinales, 6c  
 »  les  obligent  par  cette  contraûion à  ne  pas  four-  
 •»  nir  avec  tant  d’abondance  la  lymphe  qu’elles  
 »  contiennent ».  Rien  de  moins  prouvé  que  cette  
 prétendue  abforption  des  liqueurs  dè  l’èftomac &   
 des  inteftins.  Les  affingens,  proprement  dits ,  ne  
 fe  donnent  qu’à  petite  dofe ;  6c  la  quantité  des  
 fucs  digeftifs  étant  très-confidérable -,  ce  n’eft  certainement  
 pas  la  peine  d’avoir  égard  au  peu  de  .  
 liquide  qu’ils  peuvent  abforber  par  leur  partie  
 terreufe.  Il  n’eft  pas même  clair  q.ue  cette  .partie  
 terreufe  foit  affez à nud,  ou  dégagée de tout  autre  
 principe  ,  pour  exercer  fa  propriété  ablorbante.  
 Le  picotement  des  fibres  circulaires  ,  des  glandes  
 inteftinales,  eft  une  de  cés  petites  théories,  produites  
 par  l’impuiffance  de  taifonner  ou  d’obfer-  
 v e r ,  qui  ne  méritent  aucune  efpece  d’attention.  
 Ce  n’eft  ni  dans  la  faine anatomie ,  ni  dans  l’éco.-  
 •nomie animale  bien  entendue  ,  qu’on  a  puilé  ces  
 fibres circulaires des  glandes , dont  le  reflerrement  
 prévient les  diarrhées ; il  eft  indécent,  lorfqu’on