
 
        
         
		3^  A  B  O 
 il  pourroir du moins par  foninduftrie  trouver-deS  
 moyens fûrs  &  peu  difpendieux,  de  conferver  ces  
 mêmes denrées  de  première  néceffité,  de  les tenir  
 en réfervepour les teins malheureux quifurviennent  
 inopinément,  ou  par  l’intempérie  des  faifons,  ou  
 par des caufes que toute la  fcienee humaine  ne peut  
 connoître, ni prévenir; pour ces années de  ftérilité,  
 où la terre  femble fe refufer  à la  production des  fe-  
 mences qui lui font confiées :  mais parvenir à rendre  
 ces précautions  générales,  parla  voie  de  la  perfua-  
 jfion, 8c par  la  conviction que  chaque famille, chaque  
 individu  doit avoir  de fon  plus  grand intérêt,  
 faire  répandre ces connoiffances de maniéré qu’elles  
 deviennent des notions commîmes, en démontrer les  
 avantages  dans  des pratiques  fîires 8c par des exemples  
 mis  fous  les  yeux du peuple ,  c’eft  là  le  point  
 capital 8c le voeu d’une adminiftration  éclairée ,  qui  
 fait aller au-devant du befoin,  8c qui veut fixer dans  
 fes états V abondance 8c le bonheur des peuples. T  elles  
 ont été les vues qui ont diCté les ordres que j’ai reçus  
 d’écrire fur la  nature, la confervation 8c le meilleur  
 emploi dés grains, dans fe Traité de la Mouture économique  
 , dont on trouvera la fubfiance  8c la  doCtrine  
 en  plufieurs  articles  de-ce  Supplément.  (  M.  B e-  
 GUILLET. ) 
 Abondance ,  f. f. ( Belles-Lettres. ) il y  a dans le  
 ftyle une abondance qui en faitlaricheffe &  labeaute :  
 c’eft une affluence de mots & de tours heureux pour  
 exprimer les nuances des idées, des fentimens 8c des  
 images.  - 
 Il y   a  aufli une abondance  vaine  qui  ne  fait  que  
 déguifer la  ftérilité  de  l’efprit Sc  la difette des pen-  
 fées,  par l’oftentation des  parole^. 
 Soit  qu’on veuille  toucher  ou  plaire,  ou même  
 inftruire  fimplement,  l’abondance du  ftyle  fuppofe  
 Y abondance  des fentimens 8c  des idées, que produit  
 un fujet fécond,  digne  d’être développé. C’eft alors  
 que  la  penfée  &   l’expreflïon  coulent  enfemble  à  
 pleine fourçe.  .  - 
 La peine  qu’on fe donné  pour enrichir des  fujets  
 ftériles,  pour  aggrandir  de  petits  objets,  eft  au-  
 moins inutile 8c fouvent importune. 
 Chapelain, qu’on a voulu donner pour un homme  
 de  goût,  en fait de  poéfie, &  qui n’avoit pas même  
 l ’idée de  la grâce &  de la beauté poétiques, emploie  
 à   décrire  les  charmes  8c  la  parure d’Agnès Sorel,  
 quarante vers dans  le  goût de ceux-ci : 
 On  voit  hors  des  deux  bouts  de fes  deux  courtes  
 manches, 
 Sortir  à découvert deux mains longues & blanches,  
 Dont les doigts inégaux, mais tous ronds & menus,  
 Imitent Vembonpoint  des bras longs & charnus. 
 L ’art  de peindre  en poéfie,  eft  l’art dë  toucher  
 avec efprit ; 8c Y abondance confifte alors à faire beaucoup  
 avec  peu ,   c’eft-à-dire, à  donner à l’imagination  
 , par quelques traits  légèrement jettés, de quoi  
 s’exercer elle-même. 
 Voyez dans  trois vers de Virgile,  comme Vénus  
 eft peinte en  chaffer'efle. 
 Namque humeris de more habilem fufpenderat arcmri  
 Venatrix, dederatque comam dijfundere vends,  
 Nuda genu, nudofqueJinus collecta jluentes. 
 U  abondance du  ftyle a lieu non feulement dans la  
 . poéfie defcriptive , mais dans l’expreflîon  des  fentimens  
 oùl’ame fe répand, dans  les réflexions où elle  
 fe repofe. Virgile, &  Racine  fon rival,  en  ont mille  
 exemples. 
 C ’eft une précieufe abondance, que celle qui, réunie  
 avec  la précifion,  dont on la croiroit ennemie, raf-  
 femble dans le plus petit  efpace  tous les  traits  d’un  
 riche tableau, comme dans ces vers d’Horace, qu’on  
 ne traduira jamais : 
 A  B  O 
 Quo pinus  ingens, albaque populus 
 Umbram hofpitalem confociare amant 
 Ramis ;  &  obliquo  laborat 
 Lympha fugax  trepidare rivo. 
 Un nouveau charme  de Y abondance, c’eft  l’air  de'  
 négligence 8c  de  fimplicité dans  celui  qui  prodigue  
 les  richefles  du ftyle ,  avec  celles  du  génie.  Cette  
 rare félicité',  fi  j’ofe m’exprimer ainfi, régné dans le  
 ftyle  de  La  Fontaine  &   dans  celui  d’Ovide  ; mais  
 Y abondance d’Ovide va jufqu’au luxe. Des différentes  
 faces fous lefquelles Ovide  préfente une penfée,, oii  
 des nuances variées qu’il démêle dans  un fentiment,  
 chacune  plairoit, fi elle  étoit  feule :  mais  la  foule  
 en eft fatigante; 8c à  côté de  la richeffe on apperçoit  
 enfin l’épuifement. 
 La poéfie Allemande furabonde en détails dans les  
 peintures phyfiques ; la poéfie  Italienne , dans l’ana-  
 lyfe  des  fentimens,  donne  fouvent  dans  le  même  
 excès.  ■ 
 La paflîon  donne lieu  à Yabondance  du  ftyle  dans  
 les momens  où l’ame  fe  détend, 8c fe  foulage  par,  
 des plaintes : 
 Les foibles déplaifirs s’amufent à parler. 
 Mais  lorfque le  coeur  eft faifi  de  d o u le u ren flé   
 d’orgueil ou de  colere,  la  précifion -8c  l’énergie  en  
 font l’expreflion naturelle.  11 arrive  cependant quelquefois  
 que Y abondance contribue à l’énergie, comme;  
 dans ces vers de Didon: 
 Sed mïhi vel tellus optem priùs ima dehifcat, 
 Velpater omnipotens  adigat me fulmine ad umbras g 
 * Pallentes  umbras Erébi, noctemque profundam* 
 Ante pudôr  quam  te  violo,  aùt tua jura refolvo. 
 On voit là une femme qui fent fa foibleffe,  &  qui  
 tâchant de  s’affermir  par un  nouveau  ferment,  le  
 fait le plus inviolable  8c le plus  effrayant qu’il lui eft  
 poflible : ainfi cette redondance de ftyle, 
 Pallentes  umbras  Erebi , noctemque profundam , 
 eft  l’expreflion  très-naturelle de  la crainte  qu’elle a  
 de manquer à fa foi. 
 Quand  le caraétere de  celui  qui  parle  eft auftère  
 8c grave,  l’expreflion doit être pleine, forte  8c pré-,  
 cife.  Fernand  Cortès,  à  fon  retour  du  Mexique,'  
 rebuté par les miniftres de Philippe II,  8c n’ayant pu  
 approcher jde  lui, fe préfente  fur'fon paffage  8c  lui  
 dit':  Je  niappelle  Fernand  Cortès; f a i   conquis  plus  
 de terres à votre majejlé, quelle rien  a hérité de  Ü,empereur  
 Charles-Quint fon pere,  & je  meurs defaim.  Voilà  
 de l’éloquence.  > 
 L’entretien de  Caton  8c  de  Brutus  dans la Phar-  
 fale, feroit.fublime s’il n’étoitpas diffus. Lucain étoit  
 jeune ; &  l’ambition d’un jeune homme eft d’étonner  
 en renchériflant fur lui-même. Le comble de l’art  eft  
 de s’arrêter où s’arrêteront la  nature. Virgile  8c  Racine  
 font des modèles de cette fobriété ;  Homere 8c  
 Corneille n’ont pas ce mérite. 
 Par-tout  où  la  philofophie  eft  fufceptible  d’éloquence  
 , elle permet  au  ftyle une' abondance ménagée. 
  Voyez Plutarque  exprimant le délire  8c4 es  an-,  
 goiffes de l’homme fuperftitieux. 
 Voyez dans YHifioire Naturelle toutes les richefles  
 de la langue,  employées à décrire la beauté du paon  
 8c la férocité du tigre. 
 Le genre oratoire eft c elui où les richefles du ftyle  
 peuvent fe répandre le  plus abondamment ; 8c  c’eft  
 là furrtout  que  l’on  voit  des exemples d’tqie  abondance  
 vicieufe : il n’y  a peut-être pas un  orateur  qui  
 foit exempt de  ce reproche. 
 Le barreau  moderne,  où ,  en dépit de  la  raifon  
 &  de l’équité,  l’éloquence paflionnée  veut dominer  
 comme  dans  la  tribune,  retentit  de  déclamations; c’eft 
 •  A  B  O 
 fc’eft  un débordement  de  paroles ,  duquel  il  feroit  
 bieiÿjà fouhaiter qu’on  pût mettre  une  digue.  Com-  
 mem démêler  la  vérité  dans le  cahos  des plaidoiries  
 ?  Combien  de  fois  les  juges  ne pourroient-ils  
 pas  dire  aux  avocats,  ce  que  les  Lacédémoniens  
 difoient  à  certain  harangueur prolixe :  Nous  avons  
 oublié le commencement de ta harangue, ce qui ejl cauft  
 qiie ri ayant pas  compris le milieu, nous  lie f  aurions repondre  
 a la fin.  ■ 
 C’eft encore pis, s’il eft poflible, pour l’eloquence  
 de  là  chaire.  L’ufage  de  parler  une  heure  fur  un  
 fujet  ftérile  ou  Ample ; la  méthode  établie  de divi-  
 f e r , de fubdivifer, de prouver ce qui èft évident,  ou  
 d’expliquer  ce  qui  eft  ineffable;  dartalyfer,  damplifier  
 ce qui  demanderoit, pour frapper les efprits,  
 des  touches fortes  &   de grands traits : voilà ce qui  
 ne  fait que  trop  fouvent de l’éloquence de la chaire  
 un  babil dont la volubilité nous étourdit,  &  dont la  
 monotomie  nous  endort. 
 Il eft certain que les grandes vérités morales &  re-  
 ligieufes, dont la chaire doit retentir, exigent quelquefois  
 des développemens ;  8c c’eft-là  que  le  ftyle  
 doit employer  fon abondance, mais avec l’ecônomie  
 que  le goût 8c la  raifon prefcrivent. 
 Le fage eft ménager du  tems &  des paroles ; 
 jfur-tout lorfqu’il occupe tout un peuple affeniblé. 
 •Ecoutez  Maflillon,  parlant  de  la  tolérance  reli-  
 fjieùfe  :  «  L’églife n’oppofa  jamais aux perféeutions  
 s)  que  la  patience  &   la  fermeté;  la .foi fut le feul  
 »>  glaive  avec lequel elle vainquit les tyrans.  Ce  rte  
 >»  fût pas  en répandant le fane de  fes  ennemis qu’elle  
 multiplia  fes difciples, le  fang de fes martyrs tout  
 feul fut la femence  des  fideles'. Ses  piremiers doc-  
 teurs  fie  furent pas envoyés dans  l’univers comme  
 dès lions, pour porter par-tout le meurtre &  le car-  
 ■ *>  nage, mais  comme des agneaux,  pour  être  eux-  
 37  mêmes égorgés.  Ils  prouvèrent,  non  en  combat-  
 »  tant,  mais  en  mourant pour  la fo i , la  vérité  de  
 *>  leur million ».  >  . 
 Ecoutez le mêriiè,  prêchant la  bienfaifànte  a  un  
 jeune  roi : « Toute  cette vaine montre qui vous en-  
 »  vironne, lui  dit-il,  eft  pour les  autres;  cë  plaifir  
 »  ( le  plaifir  de  faire du  bien )   eft  pour vdUS feul :  
 tout le  refte  a  fes amertumes,  ce  plaifir feul  les  
 adoutit  toutes.  Là  joie  de  faire  du  bien  èft  tout  
 5>  autrement  douce  &   touchante  que  la  joie  dé  
 ■ y,  lè recevoir : revenez^  éric'ore;  c’eft un  plaifir qui  
 »   ne  s\ife point :  plus ôri  le goûte, plus  on fe  rend  
 digne de le goûter. On s’accoutume à fa profpérite  
 a»  propre,  &   on y  devient  infënfible ;  mais  on fënt  
 »  toujours  la  joie  d’être  l’àliteur  dé  la  profpérité  
 2»  d’autrui».1 
 On voit là fans doute la même idée revenir,  &: fe  
 préfenter  fous, des  traits  qui  femblent  les mêmes ,  
 mais dont chacun la rend plus vive &  plus, touchante ;  
 &  q u i,  pour  émouvoir  le  coeur,  ont  la  forcé  dë  
 Teau qui tombe goutte à  goutte fur le  rocher qü’éllè  
 amollit enfin. 
 \Jabondance  du  fentiment  n’eft  pas  fatigante ,  
 comme celle  de l’efprit; aufii n’y a-t-il que lès fujets  
 pathétiques  fur  lefquels  il  foit  poflible  dé  parler  
 d’abondance,  expreflibri  qui  peint  vivement  cette  
 forte d’éloquence, o ù , fans préparation comme fans  
 ordre  &   fans  fuite,  Urtë  ame  pleine d’un  grand fuje 
 t, &  profondément  pénétrée, répand avec  impé-  
 tuofité  les  fentimens  dont  elle  eft  remplie,  &   fait  
 paffer dans toutes les âmes  fes  rapides  émotions. 
 On  a vu  des  prodigës  du pouvoir  de  cette  élo*  
 quence  :  le  véhément  Bridaine  a  déchire  plus  de  
 coeurs &  fait couler plus de  larmes, que le favant &   
 profond Bourdalbue,  fi j’ofe le dire, que  le véhément  
 Bpffuet. 
 : Mais lorfque la  force de l’élôquence doit  réftilter 
 Tonie  L 
 A  B  Ö 
 de  l’ordre &   de l’enchâîfiement  des! idées,  c’efl:  une  
 imprudence  de fe livrer à l’infpiration du moment, à  
 moins  qu’une  longue  habitude  de  l’élocution  n’ait  
 mis l’orateur en état de s’abandonner à fa véhémence ;  
 fans rien perdre de  la  méthode preffante  dti  raifon-  
 nemenr. Ce font des exceptions  rares  à  ce  que  Plutarque  
 avoit obfervé  des  O raifons faites à Cimprévu.  
 «  Elles font pleines,  dit-il,  de  grande nonchalance  
 »  &   de beaucoup de légèreté ;  car ceux qui  parlent  
 »  ainfi  à l’étourdi,  rie  favent  là où il  faut  cômmen-  
 »  cé r, ni là où ils doivent achever ; &  ceux qui s’ac-  
 »  côutument ainfi à parler à la v o lé e ,  outre  les  au-  
 »  très fautes  qu’ils  commettent, ils ne favent garder  
 »  mefure  ni moyen  en  leurs  propos,  &   tombent  
 »  dans une  mervèilleufe fuperfluité de langage». 
 On  fâconte à  dé propos qu’en  Italie , Où les  prédicateurs  
 parlent  affez  communément  <Yabondancey  
 l’un d’eux prêchant fur le pardon des ennemis, après  
 s’être efforcé de perfuader à fes auditeurs, qu’il fàlloit  
 non  feulement  pardonner à  fes ennemis,  8c ne  pas  
 leur  vouloir du mal, mais encore  les  aimer  8c leur  
 faire  du  bieri,  emporté  par  fa  véhémence,  reprit  
 ainfi : Mais ,  nie diré^-vous ,ye n’ai  point  J  ennemis:  
 vous ri ave£ point d'enhemis , mes frerts !  &   le  monde ,  
 le péché ,  la chair ne font-ils pas  vós ennemis i 
 C ’eft ainfi qu’un orateur dont la rriarche n’eft point  
 réglée,  rifque fouvent  de  s’égarer. 
 11 faut avouer  cependant  qu’il n’y   a  que cette,façon  
 de produire les  grands  effets de l’éloquence , 8c  
 de  fâifir  tou$ les avantages  du lieu,  du moment,  dé  
 fon  émotion  propre  8c  de  celle  des  auditeurs ;  8c  
 voilà-  pourquoi  Bourdàloue difoit d’un mifliOrinairé  
 de  fon tzm s iO n  rend à fes fermons lés  bourfesque  fon  
 vole aux mieàs. Les miflionnair’es ont en effet cet avantage  
 iriéftimable fur les prédicateurs  étudiés ;  elle eft  
 la même  au barreau, pour  les  avocats  qui  parlent  
 üabondance,  fur  ceux  qui  froidement  récitent  le  
 plaidoyer  qu’ils  ont  écrit.  Ce  talent,  que  Fénelon  
 vouloir que l’on acquît,  demande  un  grànd'travail,  
 8c  fuppofé  les donif lès plus  précieux  de  la  nature i  
 il eft cependant quelquefois pörté fi loin  par l’habitude  
 ,  qu’il y   a des  orateurs  dont  1’éloéutiöp  même  
 gagne àn’être point travaillée, 8c  qiù  parlent mieux  
 üabondance  qu’ils n’écrivent  avec  réflexion. 
 Le  vice  du  ftyle  oppofé à Y abondance,  eft  là fé-  
 chereffe  8c  la ftérilité : on  s’en apperçoit  aifément i  
 lorfque fur un  fujet qui demande à  être  approfondi  
 8c développé,  l’écrivain  demeure  comme  Tantale  
 au milieu d’un fleuve, haletant, lî- j’ofe le dire, après  
 l’expreflion  v iv e ,   énergique  ou  touchante,  qui  
 femble  lui échapper des Ievres au moirierit qu’il croit  
 la faifir, V. Éloquence , Suppl. (AL Mà r m o n t e l .) 
 A-BÖRD,-  (  Mariné. )  ternie  de  commandement  
 pour Obliger une  chàlo'upe ,■  un  canot  ou  un  petit  
 bâtiment quelco'nquè,  d’approcher  8c  de venir  au  
 vaifleàu  qui  lé  lui coriimànde.  (AL le  Chevalier DE  
 L A   G ô Ü D R À Y Ê i') 
 ABORDABLE, àdji ( Màrine. )   Ori dit, en terme  
 de marine  ,  qu’w/ze rude ejl  abordable^  Iorfqu’aucune  
 caufé ne  rend  point trop  dangerëufe  l’entrée  ou  là  
 fortie  dè  cette  fade,  où même  le féjoùr  que  l’on  
 voudroit y  faite. On  dit qu’une  côte n’eft  pas  abordable  
 ,  lorfqü’il  n’eft  pas  poflible  d’y   débarquer.  
 ( M. lé Chevalier DE  LA  COUDRÀYÈ. ) 
 §’ ABO RDAGE, f.  ni. (Marine.)  ce mot pris dans  
 tOufe' l’étendue que les marins lui donnent,  défigne le  
 chod qu’éprouve une  chofe qui  en touche une autre.  
 Un vaifleau craint Y abordage  d’un autre vaifleau.  Un  
 canot  craint  VaboYdage  des  glaçons  que  chârie une  
 riviere. Un  matelot s’eft  blefle dans  Y abordage  qu’if  
 s’eft donné contre un canon,  &c. 
 Abordage,- èft  l’aéHon  d’aborder  (  Voye^  ABORDER  
 ). C’eft en ce fens qu’on dit faire un abordage dè  
 capitaine,  pour  défigrier  lè  tour  ou  le  circuit  que