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 des  hommes,  &   de  leur  cupidité.  C  eft- en  Allemagne  
 ,  que  l’on a fait fur-tout de ces  contes, parce  
 c’elt-là où la chymie a eu fa renaiffance, &c qu elle a  
 été  le  plus  cultivée.  La  France,  l’Angleterre  ,  &   
 l’Efpaene  ont eu  auffi  leurs  dupes  &   leurs  charlatans  
 ,  parce  que  la  cupidité eft de  tous  les  climats.  
 Mais tous  ceux  qui  ont  cru aux  tranfmutations  ont  
 toujours  montré  leur crédulité, comme ceux qui le  
 font vantés  de  les  opérer ont prouve leur mauvaife  
 foi.  Lespromeffes  trompeufes.de  laRolecroix,  de  
 Dammi &  de tant d’autres, trouvèrent des dupes  en  
 France;  &   malgré  tous  les  avertiffemens  ,  il  y  
 aura dans  tous les tems des hommes crédules &   des  
 trompeurs.  De  grands  philofophes |   en  exprimant  
 mal des changemens de forme ,  ont femble fayoriler  
 l ’opinion des tranfmutations. L’on a dit  que  1 eau  le  
 changeoit en  cryftal,  qu’une  autre  caufe  la  chan-  
 eeoit  en  pierre.  En  d’autres  termes,  ce lt que  les  
 principes cryftallins. charriés par l’eau, s'unifient m-  
 fenfiblement,  pour former  des cryftaux.  Le fable  
 la  terre  fe dépofent  &  forment par leur réunion des  
 pierre’s  On  dit  que  le fer  fe  change en  cuivre dans  
 certaines  fontaines ;  c’eft  que  le fer  eft  diffous  in-  
 fenfiblement  par  le  vitriol,  &  le  cuivre  prend  fa  
 place.  On  dit  que  le  bois fe  pétrifie , ou fe change  
 en  pierre,  en  agathe  :  c’eft  encore  un  abus  des  
 termes. Le bois eft détruit, &  les particules de pierre  
 ou  d’agathe  en  prennent  la place.  Il  fe  fait donc  
 des  tranfpofitions  de  parties,  des  changemens  de  
 formes,  des diffolutions,  des  décompofitions ,  des  
 filtrations,  des précipités,  des  mélanges ; mais  aucune  
 vraie transmutation des  elemens, ou des principes  
 qui .conftituent  &  diftinguent  les  corps.  Les  
 hommes  décomppfent,  analyfent, unifient,  &  de-  
 luniffent les molécules  intégrantes  , mais, ils ne fau-  
 roient'changer  les  particules  primitives,  les  elemens  
 ou  les  principes  des  corps.  Il  n appartient  
 qu’à  la  nature  de  faire  ces principes  élémentaires;  
 mais  elle  ne  fera  pas  de  l’or avec  les  parties  élémentaires. 
   de  l’argent. U  en  eft  ..ainfi  des  végétaux  
 &  des animaux, ils  naiffent des  germes qui ne changent  
 .point,  ni  ne  fe  confondent.  Ainfi il  ne  naîtra  
 pas  des  vers  ,  ou  de  petites  anguilles ,  de  la  fa-  
 rine  debled ergoté, mife  au four  , &   enfuite laiflee  
 dans  un  vafe purgé  d’air &   bien  bouche  comme  
 l’a  prétendu Needham.  Si  on  y  apperçoit  de petits  
 v e r s ,c ’eft  qu’i ly a e u   des oeufs  ou des germes ,  qui  
 fe font développés. C’étoit une vieille  erreur,  prof-  
 criteavec  raifon  parla  faine  philofophie,  que des  
 vers  puiffent naître de la corruption  du jus  de raou-  
 .  ton  bouilli.  Il  faut  renvoyer ces  idées  dans  le  pays  
 des  chimères,  avec  les  molécules  organiques  vivantes, 
   trouvant  leurs  moules, &   le  fecret  de  la  
 pierre  philofophale.  L’or  a  tes  élémens  propres ,  
 comme  tout végétal &  tout animal  a fon germe. Un  
 homme ne peut  pas  plusfaire un  élément  par  l’art,  
 que  produire un oeuf de  chardonneret,  ou  une femence  
 de  creffon  alénois.  ( 2?. C.)  ,  . 
 AZULAM, f. m. { Hiß. nat. Ornithologie. ) efpece  
 de  gros  bec du  royaume d’Angola,  fur  la côte méridionale  
 de  la Guinée, où les Portugais lui donnent  
 ce nom. Cet oifeau a étérepréfentéaffez exaâement  
 fous le nom de gros-bec bleu d’Angola par Edwards,  
 au volume  III  de  fon  Hißoire des oifeaux , planche  
 &  page  ixS.  C’eft  le  loxia,  XX  Cyanaa  ;  loxia  
 carulea, remigibus reclricibufque nigris, de M.  Linné,  
 dans fes Amanitatesacademicce ,■ volume IV ,page 244,  
 &   dans  fon Syfiema  naturel,  édition  i x , imprimée  
 en  1767, page  303. M.  Briffon.,  à  la  page  88  de  
 fon  Supplément  d?Ornithologie,  le défigne  fous  le  
 nom  de gros-bec  bleu  d’Angola :  coccothraufles  fa-  
 turï  cyanea ; plumuhs  bafim  roßri  ambientibus, ocu-  
 lorum  ambitu , gutturre , remigibus majoribus,  reclrici-  
 bujque  nigris,  coccothraußes Angofenßs  cyanea. 
 A  Z  Y 
 Cet  oifeau  égale  à-peu-pres notre grosrbec pour  
 là  groffeur.  Sa couleur  dominante eft un bleu fonce  
 très-beau , &   comme  azuré: fur  la  tête,  le  cou , le  
 dos,  le  croupion ,  la poitrine, le ventre, les côtes,  
 les jambes ,  les  couvertures du  defîùs &  dudeffous  
 des  ailes  &  de  la  queue  :  celle-ci  eft  compofée de  
 douze  plumes  qui  font  noires  ;  les grandes plumes  
 de  l’aile font  pareillement noires ; mais  les moyennes  
 ,  ainfi  que  leurs  grandes  couvertures  les  plus  
 vbifines  du  corps, font noires bordées  de bleu.  Le  
 tour  des  yeux  &   du  bec  &  fa  gorge  font  entièrement  
 noirs.  Le  bec  eft  couleur de  plomb clair  
 en-deflùs  ,  &  plus  foncé  en - deffous  ,  ou  plombé  
 noirâtre  comme  fur  les  pieds  &   les  ongles. La  prunelle  
 de  fes  yeux  eft  noire  ,  entourée  d’un  iris  •  
 brun.  '  .  ,  .  1 
 Les  auteurs ne nous apprennent rien fur les moeurs  
 de  Yaçulam,  dont  le  nom  eft  corrompu dans quelques  
 dictionnaires  modernes  en  celui  d açul-lexos ,   
 qu’ils  difent  être Mexicain ; mais cet  oifeau  n a  encore  
 été apperçu  jufqu’ici que fur la  cotedeGuinee  
 &   d’Angole. ( Af. A d  a n  so n .  ) 
 §   AZUR, f. m. ( terme de Blafoh. ) couleur bleue,  
 l’un des  neuf émaux  des  armoiries. 
 Va{ur  eft  repréfenté  en  gravure  par  des  lignes  
 horizontales  ;  il  eft le  fymbole  de la douceur, de  la  
 beauté,  de  la  nobleffe  &   de  la félicité éternelle. 
 Ce  terme  vient  de  l’Arabe  alla^urd, qui lignifie  
 pierre  bleue. 
 La  garde  de  Chambonas  en  Languedoc  ;  d’^«r  
 au  chef  d'argent.  ( G. D . L.  T .)   ^  f 
 §  A Z Y G O S .  Cette veine étant très-cônfidérable  
 mérite  d’être  mieux  connue. Son  tronc  eft  la  première  
 branche  de  la veine cave  fupérieure.  Il  y   a  
 même  des  quadrupèdes,  &   il  a  eü  des corps  humains  
 , dans lefqùels elle s’eft ouverte dans l’oreillette  
 droite  du  coeur.  Mais  d’ordinaire  elle  entre  dans  
 lè tronc  de  la veine  cave immédiatement au-deflùs  
 du  péricarde. Il  y   a  quelquefois  une  valvule dans  
 cet  orifice.'  - 
 Elle  fait,  pour  fe  rapprocher de vertebres , une  
 arcade enfe contournant autour de la branche droite  
 de l’artère pulmonaire, &  de la branche pareillement  
 droite  de  la  trachée-artere.  Elle  atteint  l’épine  du,  
 dos  à  la  quatrième  vertebre  ;  c’eft  alors  qu’elle  
 donne  la  veine  bronchiale  droite  &   d’autres  branches  
 à  l’oefophage  ,  à  la  trachée,  à  l’aorte  ,  au  
 péricarde. Elle donne fur la même vertebre que nous  
 venons  de  nommer,- une  veine  intercoftale  droite  
 fupérieure,  différente  de  celle  que fournit  la  fou-  
 claviere, &   qui  fournit  les  troncs  intercoftaux  dit  
 quatrième,  du troifieme, du fécond, &  quelquefois  
 du  premier  intervalle. 
 "L'azygos  defeendant le long des  corps  des vertebres  
 antérieurement &   vers  le  bord  droit, fournit  
 d’un côté les  troncs intercoftaux droits &   gauches,  
 &   de  l’autre  des branches  médiaftines,  qui  fe  rendent  
 au médiaftin poftérieur, à Faorte &  à 1 oefophage  
 &  même au  diaphragme : elle donne quelquefois une  
 veine bronchiale inférieure : elle a quelques valvules  
 dans  cet efpace. 
 La demi-azygos des anciens eft  le tronc commun  
 de plufieurs  veines  intercoftales  gauches,  que  la -  
 W m  produit,  &   qui  paffe  devant  les  vertebres  
 &   derrière  l’oefophage  &   l’aorte,  pour  fe  rendre  
 au  côté  droit  de  la  poitrine.  Ni  la  côte  vis-à-vis  
 de laquelle  elle prend fa naiffance, ni  le nombre  des  
 ;  intervalles auxquels elle fournit  des brandies,  n eft  
 confiant. Son origine varie de la fixieme cote jnlqu à  
 la  onzième ; la feptieme  eft la  plus ordinaire. Cette  
 demi-azygos  donne,  outre  les  veines  intercoftales  
 gauches,  un  nombre  çonfidérable  de  branches  ap.  
 médiaftin,  à  l’oefophagq  &   au  diaphragme :  elle 
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 eft en général femblabie à  Y azygos &  parallèle avec  
 elle.  On  l’a vu manquer  entièrement.  D’autres  fois  
 elle a  deux &  même  trois  troncs : elle defeend dans  
 l ’abdomen avec  l’aorte ,  ou  par  un  intervalle  des  
 appendices du diaphragme. 
 Le  tronc de Y-a^ygos  paffe  par  un des intervalles  
 des  chairs  du  diaphragme  ,  derrière  le  fac  de  la  
 pleure, dans lequel elle n’eft jamais logée : elle s’ouvre  
 alors  ou dans  la  veine  cave ,  ou  dans  la veine  
 renale  droite, ou dans une veine lombaire, ou dans  
 l’intercoftale , ou quelqu’autre  veine voifine. Elle  a  
 meme Communiqué  avec  l’iliaque,  &   d’autres  fois  
 elle  a communiqué par deux branches avec la  veine  
 cave &  avec  une  de  fes  branches. 
 Uhémi-açygos  s’ouvre  également  dans  quelque  
 veine du côté gauche, ordinairement dans la rénale,  
 d’autres  fois  dans  la  veine  fpermatiqùe,  dans une  
 intercoftale, ou dans la veine cave même : on  l’a vu  
 finir  dans la poitrine fans avoir paffé le diaphragme. 
 Ce qu’il y  a de  confiant dans toutes  ces variétés ,  
 c’eft  que  Y azygos  communique  par  des  branches  
 confidérables  avec  la  veine: cave  inférieure ,  ou  
 .avec quelques-unes de  fes grandes  branches placées  
 derrière  l’abdomen. 
 Y-’açygos eft donc effectivement une veine de communication  
 entre la veine cave inférieure &  la veine  
 fupérieure de ce nom.  Elle  peut fervir à  dégager la  
 circulation, Jorfque  le  fang  de  la  veine  cave  fupérieure  
 rencontre  quelqu’obftacle  qui  l’empêche  
 de  revenir  librement  au  coeur.  ' 
 Dans  l’effort, qui eft toujours accompagné  d’une 
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 longue  infpiration,  le  fang  ne  fe  décharge  pas  par  
 la  veine  cave  fupérieure,  à  caufe  de  la  difficulté  
 que  le  fang  rencontre  dans  fon  paffage  par le poumon. 
   L’azygos  peut  alors  répandré  une  partie  de  
 fon  fang, dans  les  troncs  abdominaux. 
 Si  leftomac  trop  rempli,  ou  par  des  vents  ou  
 par quelqu alitre caufe ,  vient à comprimer  la veine  
 .cave  inférieure  ,  le  fang  de  ces  parties  pourroit 
 5 échapper  par  Y azygos  &   être  rendu  à  la  veine  
 cave  fupérieure.  Le  même  raifonnement  revient  
 par rapport aux anaftomofes des veines intercoftales  
 avec  les  veines  mammaires  &   fouclavieres. 
 Le principal but cependant de la nature, en créant  
 une azygos,  eft évidemment d’éviter des ouvertures  
 dans J e   péricarde ,  néceffaires  pour  admettre  les  
 veines  intercoftales depuis  le  quatrième  intervalle  
 ■ jusqu’au huitième, &  d’éviter encore d’ouvrir, dans  
 l’oreillette même, de  nombreux orifices néceffaires  
 pour  admettre  ces mêmes  veines  intercoftales. Oh  
 fent affez les inconvéniens de tant d’ouvertures dans  
 un  organe  qui  doit  fe  contrarier  avec  la  vigueur 
 6  la perpétuité effentielles à l’oreillette, fans fe chif -j  
 fonner &  fans comprimer les veines qui s’y  rendent.  
 Aucun vaiffeau du corps  animal  ne  marche fans une  
 cellulofité  qui  l’attache  aux  membranes  voifines ;  
 il  n’en paffe  jamais librement  &   en  l’air, pour ainfi  
 dire,  à  travers  aucune  cavité,  &   ici  il  auroit  été  
 également  dangereux, ou de laiffer  des  veines  fuf-  
 pendues  &  fans  foutien,  ou  de gêner la liberté  de  
 •l’oreillette,  en  attachant  au  péricarde  des  veines  
 qui  s’y   ouvrent.  (  H. D . G. )