& fe ju g e de n o u v e a u p a r le s m êm es ma g iftra ts q u i
l ’o n t d é cid é e la p r em iè r e fo is . Voye^ RÉV ISION dans
U Z)ici. raif. dis Sciences, &c.
Plufieurs arrêts conformes fur une même queftion
de droit-, forment ce qu’on nomme la jurifprudence
des arrêts ou des cours ; la pofféder, c’eft avoir la
fcience, la connoiffance des décifions que les cours
font dans l’ufage de porter fur ces fortes de queftions.
Il n’en eft point do'nt les arrêts n’aient été recueillis
par quelques compilateurs^ dèrlà, cette multitude
d’arrêtiftes dont les ouvrages furchargent les bibliothèques
des jurifconfultes, fans éclairer leur efprit.
On eftime la colle ftion connue fous le nom dë Journal
du Palais, 2. vol. in-fol. On recherche les arrêts
de Boniface , de le Preftre, de Bordet & un petit.
nombre d’autres.
Il exifte auffi un Dictionnaire des Arrêts ; & Fauteur
a eu le courage de porter fa compilation juf-
qu’à fix volumes infol. elle fe vend chèrement parce
qu’elle eft rare : mais elle ne vaut rien. L’auteur n’a
mis, dans fon travail, ni choix, ni méthode, ni goût ;
il a raffemblé au hazard une multitude d’arrêts pour
& contre, fur les mêmes queftions ; il a groffi des
volumes par des mémoires qu’il avoit compofés dans
différens procès, & qui n’ont ni le'mérite du ftyle ,
ni le mérite du fond ; en un mot, avec cette quantité
d'arrêts peu conformes & fouvent contraires ,
il ne peut que jetter dans l’embarras un juge fcru-
puleux, égarer le jurifconfulte qui cherche à s’in-
ftruire, & fournir des armes à la chicane. La colle
êtion qui vient d’être donnée au puhlic, fous le nom
d’un procureur auchâtelet de Paris, appellé Denifart,
vaut beaucoup mieux que le Dicl. de Brillon.
ARRÊTS, f. m. pl. (Difcipline milité) punition qui
s’inflige à l’officier, pour des fautes légères- ; ils font
à-peu-près pour lui, ce que la prifon eft pour le
foldat. Mettre un officier aux arrêts, lui ordonner
les arrêts, c’eft lui enjoindre de fe retirer dans fon
appartement & lui défendre d’en fortir.
Quelquefois pourtant les arrêts ceffent d’être une
correction militaire ; ils ne font alors qu’une fuite
de la vigilance d’un commandant., qui voulant prévenir
les effets d’une querelle furvenue entre deux
officiers , leur prefcrit de relier chez eux, ils font
précaution en ce cas-, & non châtiment.
Au relie., les arrêts n’ont rien de déshonorant pour
celui à gui on les ordonne; la prifon même ne flétrit
point le foldat.
Quelle eft donc cette bizarerie de l’opinion publique,
qui imprime une tache au malheureux citoyen
que la calomnie aura fait précipiter dans une prilon,
pour dès crimes dont il eft innocent ? Qu’on pardonne
à un jurifconfulte humain, de fouhaiter qu’il
y ait enfin, pour les accules, un lieu de détention
& de fureté qui ne foit point la prifon : ils y feroient
gardés & foignés jufqu’à ce que , par les voies les
plus promptes , on eût reconnu leur crime ou leur
innocence ; ils n’en fortiroient que pour entrer dans
la prifon, s’ils étoient coupables ; ou pour être rendus
à la fociété, s’ils ne l’étoient point. Mais enfin,
leur féjour dans cette maifon de fureté n’auroit rien
d’aviliflant. Quel homme peut fe flatter d’être au-
defl'us du foupçon & de l’accufation ? Ce n’ell donc
pas la calomnie qui lui fait perdre quelque chofe
dans l’eftime publique ; c’eft la jullice qui, le retenant
dans le même lieu que les criminels, femble
le confondre avec eux & lui fait partager injufte-
ment le déshonneur que le public verfe fur les coupables.
En Ruffie, on a déjà imaginé trois lieux
différens de détention: l’un pour les prévenus, l’autre
pour les accufés reconnus criminels, le troifieme
pour les condamnés.
C’ejl du nord aujourcChui que nous vient la lumière.
Y oit. { A A . )
§ ARRETÉ, ÉE, adj. ( terme de Blafon. } fe dit
du lion, du léopard, ou d’un autre animal qui paroît
fur fes quatre pâtes fans qu’aucune foit levée & fans
mouvement.
Chaftâignier de la Rochepofay en Poitou yd’or au
lion arrêté dejînople. ( G. D, L. T. )
§ ARRETE-BOEUF, ( Botan. ) en latin anonis,
en anglois rejl-harrow , câmmock , petty-whin , en
allemand hauhechel.
Caractère générique,
La fleur eftpapillonnacëe : elle eft compofée d’un
calice découpé en cinq fegmens étroits : l’étendard
eft cordiforme & plus large que les ailes ; ceïles-ci
font ovales & plus courtes que la caréné qui fe termine
en pointe : elle contient deux étamines réunies
& un embryon oblong & velu qui fupporte un feul
ftyle couronné d’un ftigmate obtus : l’embryon
devient une filique enflée à une feule cellule, contenant
des femences réniformes.
Efpeces.
1 . Arrête-boeuf de montagne précoce en arbrifleau
à fleur purpurine.
Anonis moniana precox ,purpurea y frutefcens. Mor.
H. R. B ie f
Early shrubby rejl-harrow.
2. Arrête-boeuf à feuilles étroites trifoliées, charnues
& tridentées.
Anànis foliis ternatis, carncfis, fublinearibus, tri-
dentatis. Linn. Sp.pl.y i8.' ~~
Rejl-harrow with trifoliate fleshy leaves which are
narrow & hâve three indentures.
Nous croyons que cette efpece eft la même que
celle n° z de M. Duhamel, qui porte la phrafe de
Tournéfort.
3. Arrête-boeuf à fleurs, naiffant ordinairement au
nombre de trois fur chaque pédicule, & difpôfées
en panicules.
Anonis fioribus paniculatis, pedunculis fubtrifloris ,
fiipulis vaginalibus , foliis ternatis. Hort. Clif. 3 58.
R e f harrow with paniculated flowers , generally
growing three upon a foot-fialk , sheath like fiipultz
and trifoliate leaves, or purple shrubby rejl-harrow.
Il fe pourroit que cette efpece fut le n° 1 de
M. Duhamel qui eft auffi notre n° 1 ; mais comme
la phrafe françoife dans cet auteur porte qu’elle eft
d’Efpagne , & que Miller allure que celle-ci eft
originaire des Alpes , nous les avons féparées, en
attendant que nous foyons à portée de lever cette
difficulté.
4. Arrête-boeuf épineux à fleurs affifes Z-'
latérales & folitaires.
Arrête-boeuf des pharmacopoles. -
Anonis fioribus fubfejfilibus , folitariis,
later alibus. caulefpinojo. Hort. C lif.3 5i).
Rejl-harrow with Jingle flowers fitting
clofe to the Jides o f the branches and a prickly
Jlalk. Petty whin.
5. Arrête-boeuf défarmé à fleurs foli-A
taires, latérales & affifes.
Anonis fioribus fubfefjîlibus, folitariis, I
lateralibus, ramis inermibus. Hort. Clif. ü EflW m |H H m
Ref-harrow with Jingle flowers fitting I
clofe to the flalks and branches without I
fpines.
6. Arrête-boeuf à branches traînantes^
& à feuilles velues. A
Anonis caulibus procumbentibus , flori-1
bus fubfeflibus , folitariis foliis hirfutis. \
Mill. j I
Rejl-harrow with trailing flalks & hairy \
leaves.
Vivace*
' France.
Anglet.
Allem.
Vivace,
France.
Anglet.
Allem.
I Vivace.
Anglet.
• France.
, Ter res fa-
\blonmuf.
y, Arrête-boeuf k fleurs folitaires, ter-1
minées par un fil-.
Anonis pedunculis unifions filù tertûi- i
natis-f foliis ternatis. Hort. Clif. 368. '
Refi-harroW with one flower on each footi
jlalk which are terminated by a thready & c .1
broad-leaved',
8. Arrête-boeuf à fleurs folitaires & ter-'
minées par un fil, à tige rameufe & velue, Annuel.
â feuilles dentelées.
Vivacti
France
méndion.
Efpag.
Anonis pedunculis unifions filo eermi- V
natis y caule ramofo , v illofo f foliis ternatis y l Portug.
ferratis. M i l l |t \.;
Broad-leaved erect rejl-harrow o f P or- I
fugal. )
9. Arrête-boeuf à fleurs affifes, làté-Y
raies, dont toutes les feuilles font trifô- |
liées & munies de pédicules & à Hi- 1
pules hériflees. I
Anonis fioribus fejjîlibus lateralibus y fo -\ France
liis omnibus ternatis petiolatifque y fiipulis \mindion..
fetaceis. Linn. Sp. pl. Jty.‘
Rejl-harrow wich flowers fitting clofe & Italie,
to ' the fides o f the flalks , all the leaves trifoliate
growing upon foot-fialks and bri- •
jlly (lipulce. __ J
10. Arrête-boeuf à deux flëufS fur ün^
pédicule, terminées par un fil. I Annuel\
Anonis pedunculis bifioris , filo termi- t
natis.-Prod. Ley d. 3y S, 1 [ f Sicile.
Rejl-harrow with two flowers upon a |
foot-ftalk wich are terminated by a thread. )
. i i . Arrête-boeuf à trois feuilles & à'i
trois fleurs fur des pédicules latéraux I Annuel.
& nuds.
Anonis pedunculis axillaribus trifioris, î
nudis foliis ternatis. Hort. C lif. 358. t Alpes,
Rejl-harrow with naked foot-fialks to I
the fides, o f the branches fuflaining three I
flowers & trifoliate leaves. J
1 2. Arrête-boeuf à cinq fleurs fur un' ’
pédicule latéral, à tiges éparlès & tombantes,
à feuilles trifoliées, & à filiques
lüniformes; \
Anonis pedunculis quinque fions y axillaribus
y caulibus difufis procumbentibus ,
foliis ternatis, leguminibus lunulatis. Mill.
Rejl-harrow with five flowers on a fooi-
Jlalk, proceeding from the fides o f the branches,
diffufed trailing flalks, trifoliate leaves
& moon-shaped pods.
13. Arrête-boeuf dont les ftipules desS
Bifann,
> Virginie.
fleurs font ovales , membraneufes & I Annuel.
entières. f
. Anonis fiipulis floralibus ovatis , mem-y Barbades,
branaceis, integerrimis. Prod. Leyd. 3 y 6. I
• Rejl-harrow with oval y entire 9membra-\
noceous flipuloe. J
14. Arrête-boeuf^ feuilles ovales, lan-*\
cédées & entières, à tige droite , her- i Vivace.
bacée , à épi de fleurs terminal. f
Anonis foliis ternatis ïanceolato-ovatis\Caroline.
integerrimis y caule ertclo lierbaceo , racenio I
termina.lî. Mill. »
CarolinareJLharro w. y
15. Arrête-boeuf à épis mêlés de feuilles\ Annuel.
limples & obtufes.
. Anonis fpicis foliofis fimplicitus , obtu- \ Port.
Jîs. Linn. Sp. pl. j i j . f Ej;
Rejl-harrow with leafy f pikes and fin- 1
fe obtüfe leaves j ) 1
Italie,
gh
Tome /,
i£. Arrête-boeuf à feuilles trifoliées^
ovales, à pédicules très-longs & à filiques T Annuel*
velues.
Anonis foliis ternatis, ovaiis , petto Us { Jfies de
lohgifmis, leguminibus hirfutis. Mill. (,> À > ■ ■
Rejl-harrow with ovni trifoliate leaves ] '
growing on very long foot-flalks and f
hàiry pods.
Les trois premières efpeces font de petits arbrif*
féaux qui ne parviennent guere qu’à la hauteur de
trois pieds. Les efpeces n° / &3 peuvent s’élever en
pleine terre , & n’ont rien à redouter du froid
dans les provinces feptentrionales de la France.
La première eft indigène d’Efpagne. Selon Miller
là troifieme croît naturellement dans les Alpes.
La fécondé vient de l’Efpagne & du Portugal : en
Angleterre elle demande d’être abritée pendant les
mauvaifes faifons fous des chaffis à vitrages.
Les première & troifieme forment de très-jolis
arbrifleaux , par les épis de grandes fleurs couleur
dé rofe qu’ils portent à la fin de mai, ou au commencement
de juin : on doit les planter en pre*
mierè ligne dans les maffifs des bofquets de ces
mois, ou dans les platte-bandes qu’on peut for*
mer en avant de ces maffifs. Ils s’élèvent fort bien,
des femences & marcottes. Les filiques font mûres
au commencement de feptembre : on les cueillera
alors pour les conferver dans un lieu fec. Au mois
de mars on en tirera les graines qu’on femera dans
de petites cailles préparées & garnies, fuivant la
méthode détaillée à l'article C yprès, dans ce Suppl.
Comme les graines font médiocrement groflès,
il faudra les couvrir d’environ un demi-pouce de
terre. Les cailles doivent être plongées dans une
couche tempérée, mais il ne faut pas les trop
ombrager, ni les trop arrofer. La fécondé année
on mettra les petits arbuftes un à un dans des pots*
Au bout de deux ans on les en tirera avec la
motte pour les planter à demeure.
Les marcottes fè font en Juin , fuivant la méthode
indiquée k l’article A LA TER N E , dans ce Suppl.
La fécondé automne elles feront fuffifamment enracinées
, & on pourra les enlever.
Les efpeces 4 , i & G ont des tiges ligneufes qui fe
foutiennent bien avant dans l’hiver, & qui ne pé-
riflent même qu’ên partie vers la fin de cette faifon;
mais comme elles tracent beaucoup , on n’ofe les
employer pour la décoration des jardins.
Nous croyons que l’efpece’/z° G eft f anonis pu»
filla y villofa & vifcofà de Tournéfort. Les petits
poils dont cette plante eft couverte font imprégnés
d’une forte de glu : l’odeur forte & aromatique
que répandent fes feuilles , lorfqu’on les
froifle, ne décele-t-elle pas des vertus qu’on ne
s’eft pas encore avifé d’y chercher? Peut-être cette
efpece en a-t-elle de plus puiflantes que celle n° 4
employée dans la pharmacie ; celle-ci paffe pour
être apéritive , diurétique & emmenagogue. Ses
préparations s’emploient pour l’iétere, la ccliquè
néphrétique & le fcorbut.
Linnæus en changeant le nom d*anonis en ononis
n’a fait que fuivre l’étymologie que donne Tourne-
fort. Le botanifte françois dit que le nom de cette
plante dérive du mot grec wos, âne , parce que cet
animal la broute volontiers. Tout le monde fait
que le nom françois dé arrête-boeuf y lui vient de ce
que fés racines fortes & traînantes réfiftënt aux
efforts du coutre & du foc. ( M. U Baron Dd
Ts ch o u d i . )
ARRÊTES ouQueUê de r a t , (terme de Maréch.J
ce'font des croûtesdurës & écailleufes, qui viennent
aux jambes des chevaux, qui rongent le poil,
& que l’on trouve quelquefois le long du tendon»
C C c c i j