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ne croyoient pouvoir exclure , lui donnèrent leur
voix. Albert, le voyant p référé, prêta fermant &
fe retira en Autriche , après en avoir reçu l’invef-
titure. Mais fon ambition mécontente ne lui permit
pas d’y vivre en paix ; il chercha tous les moyens
de monter fur un trône dont il avoit occupe les
degrés. Une fomme qu'Adolphe reçut du roi d’Angleterre
, qui lui deraandoit des fecours contre
philippe-le-Bel, lui ouvrit une voie facile. Adolphe
s’étoit fervi de ceç argent pour acheter le land-
graviat de Turinge, qu’Albert, le\ dénature, gendre
de Frédéric I I , prétendoit aliéner moins par
héceflité que pour en priver fies fils légitimés 6c
faire un fort à un de fes fils naturels. Les princes
dépouillés réclamèrent les loix qui ne permettaient
pas l ’aliénation de ces fiefs, 6c voyant que ce cri
était impuiffant, ils prirent les armes & trouvèrent
des partifans : l’empereur éprouva même une défaite;
Albert, voyant que les procédés $ Adolphe
fioulevoient les efprits, fit une ligue avec "Wïnceflas,
roi de Bohême , 6c le duc de Saxe. L’archevêque
de Mayence , qui trouvoit moins de complaifance
dans l’empereur qu’il ne s’en étoit promis , approuva
fes deffeins des ducs rebelles 6c promit de les féconder.
Des bruits malignement fiemés rendirent
Adolphe odieux. On l’accufoit d’avoir bleffé la ma-
jefté de l’empire en fe rendant le penfionnaire d’un
roi étranger pour dépouiller , contre les lo ix , une
illuftre famille. Philippe-le-Belne laifla pas échapper
cette oceaûpn de fe venger contre l’empereur de
l’alliance qu’il avoit faite avec le roi d’Angleterre :
il .appuya les rebelles 6c leur fit paffer des fommes
confidérables. Alors ils déployèrent l’étendart de
la guèrre civile, 6c firent dépofer ^empereur dans
line diete. Adolphe marcha contr*eux auffi-tôt, mais
la eolere qui le tranfportoit Payant empêché de faire
les préparatifs néceflaires, il fut vaincu près de
Géliem, 6c perdit le trône & la vie. Il avoit eu
de l’impératrice Imagina, cinq fils dont quatre moururent
jeunes, & Pire laifferent aucune poftérité ;
Ç e r la c , le cinquième, eft regardé comme la tige
des princes de Naffau-Ufingen, de Saarbruck 6c de
"Wielbourg. Il eut encore Une fille qu’époufa' Rodolphe,
comte Palatin. On croit que ce fut fous
fon régné que les villes impériales eurent part pour
la première fois aux délibérations publiques.fM—r . )
ADOLPHE , ( Hïfoire de Da.nem.arck. ) fils ' de
Gérard, comte de Holftein 6c duc de Slewigh. Il
n’avoit que trois ans lorfque fon pere marcha contre
les Dythmarfes , 6c perdit la bataille 6c la vie : il
fut élevé à la cour de’l’empereur. On remarqua
dans lui.,' dès fa plus tepdre enfance , un mépris
profond pour le luxe. Ilrejetta , avec une efpece
d’horreur-, une chaîne de perles dont Marguerite,
reine de Danemarck , vouloit enrichir fa parure.
Cette princeffe regarda comme un fymptôme de
haine , & le préfage des plus grands malheurs , ce
qui n’étoit, dans cet enfant,, que l’effet d’une fa-
geffe prématurée. Ce ne fut qu’ en 1440 qu’il reçut
des mains de Chriftophe III., roi de Danemarck,
avec le drapeau ducal,.1’inveftiture du duché de
Slewigh. Il s’occupa du bonheur defes fujets, étouffa
peu-à-peu l’efprit de révolte dont ils étoient animés,
& rendit aux loix , prefque.oubliées y leur, première
vîgue.ur ; eftimé de fes contemporains , il fut peu
connu des, fiecie fiuivans. Tous les hiftoriens du
nord n’ont daigné prendre la plume que pour décrire
des batailles & de grandes révolutions; & parce
qu’Adolphe, adonné tout entier au gouvernement
de fies états, ne fongea point à troubler ceux de
fes .voifins ,- ils ont peu parlé de lui. On ne çonnoît
qu’un traif de fa vie ; mais .ce trait feul vaut l’hif-
toire la plus belle & la plus longue. Après la mort
de Chriftophe III, la couronne de Danemarçk lui fut
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offerte par la nation , 6c il la refufa, en difant que
ce fardeau étoit au-deffus de fes forces. Ce fut par
fes confeils qu’on la mit fur la tête de Chrjftiern I ,
fon neveu. Il mourut en 1459. (M . deSacy.')
§ ADOM ou Adon , ( Géog. ) petit royaume de
la Côte d’O r , en Guinée. Il eft borné à l’oueft par
Taben, au md par Guaffo, au nord parVaffabs,
& à l’eft-nord-eft par Abrambo. Il s’étend en droite
ligne au long de la riviere de Sehama, & contiènt
plufieurs îles ornées de belles villes 6c de villages.
Son gouvernement confifte . dans un confeil de cinq
ou fix des principaux de la contrée, dont l’un eft
néanmoins auffi puiffant qu’un roi. Le pays abonde
en grains , en fruits. Les rivières y font remplies de
poiffons ; on y voit des animaux farouches & privés,
& on y trouve des mines d’or 6c d’argent. Les
habitaris font le commerce avec Axim & Boutro, 6c
quelquefois avec le petit Comendo. Long. 18. 1g,,
lac. y. 8. (C . A . )
§ ADONNER , v. n. ( Marine. ) ne s’emploie
qu’en parlant du vent lorfqu’on eft à la voile : il
fignifie devenir moins contraire , ou même tout-àr
fait favorable. Le vent adonne toutes les fois qu’il
quitte la direclion qu’il a vo it, pour en prendre une
nouvelle qui permette au vaiffeau de marcher d’une
maniéré plus directe & plus favorable , relativement
à la route qu’il veut faire. On ne s’en fert
guere cependant lorfque le vent étant déjà grand-
largue , paffe tout-à-fait de l’arriere. La raifon en
vient peut-être de ce qu’alors le vent eft rarement
plus avantageux , & ayi adonner préfente avec lui
une idée de gain 6c d’avantage. On dit « le - vent
» nous a adonné de quatre- quarts , ce qui nous a
» permis de mettre en route. Si le vent continue à
» adonner-, nous pouvons appuyer les bras du vent ».
( M. le Chevalier DÉ L A CoüDRa YE.)
ADÔNIAS ou Ad o n ija , (Hifoire facrée.') nom
propre qui fignifie, le Seigneur éternel. C ’eft le nom
du quatrième fils que David eut de Haggith, II.Rois,
ïij. 4. Imitateur de l'ambitieux Abfa'lom , il voulut
fe faire proclamer fucceffeur de fon pere du
vivant de celui-ci. Il crut réuffir en faifantun feftin
oh il invita tous fes fferes excepté Salomon. Mais
le prophète Nathanjnftruifit Bathzebah de ce complot
, & par fes confeils elle fe préfenra devant David
, pour lui rappeller la promeffe folemnelle qu’il
lui- avoit faite de laiffer le trône ;à fon fils. Cette
démarche, jointe aux exhortations de Nathan qui
vint pour appuyer la demande de Bathzebah, décida
le roi à faire proclamer Salomon pour fon
fucceffeur. Adonija, craignant le reffentiment de
celui-ci, fe réfugia auprès de l’autel ; mais Salomon
le fit appeller pour lui accorder fon pardon. La témérité
qu’il eut de demander Abifag pour femme
lui coûta la vie ; III. Rois j . ij. , '
Il eft parlé d’un autre Adonija, que le pieux
Jofaphat envoya dans les villes de Juda pour en-
feigner le peuple, I I . Chron. xvij. R. Il y eut auffi
,un Adonijc, parmi ceux qui lignèrent l’alliance , Néh.
x . 16. Ç’eft le même qui eft appellé Adonikam ,
c’eft-à-dire , . le Seigneur s’e flélevé, Néh, vij. 18«
Efdr. ij. 13. vüj. >2, • ( CCi )
ÀDONIE , ( Mujlque des anciens. ) air que les
Lacédémoniens jçuoient fur des flûtes appellees em-
batériennes, quand ils alloient au combat. Voye^
EMBATÉrienne ( Mujiq. inftr. anc.J dans ce Supplément.
( F. D . C. )
ADONl-BESECH , ( Hijl. anc.') roi de la ville
de Befech en Chanaan, fut un prince féroce qui
ayant fait prifonniers foixante & dix rois, leur fie
couper les extrémités des pieds & des mains , &
ne voulut pas qu’on leur donnât d’autre nourriture
que ce qu’il pouvoit ramaffer avec la bouche des
reftes qu’il leur jettoit dç fa table. Il fit la guerre
A D O
aux Hébreux, qu’il avoit juré d’exterminer. Mais
les Hébreux le battirent, lui tuerent dix mille hommes,
le firent prifonnier, 6c le traitèrent comme
il avoit traité les foixante 6c dix rois fes captifs.
ADONIDIE , (Mujiq. des anc. j Vofiilis, Liv.
III. ckap. xiij. §• 4 , de fes Injl. Poet. parle d’une
chanfon à l’honneur d’Adonis, 6c il l’appelle Ado-
nidie. (F . D. C.J
ADONIS , ( Mythol. ) fruit de l’incefte de C y -
niras avec fa propre fille Myrrha, fut la divinité
de plufieurs nations. La princeffe, pour cacher fa
honte , fe retira dans l’Arabie , où elle mit au
monde Adonis. L ’enfant .fut élevé dans des antres,
6c les femmes les plus diftinguéès du pays, attendries
fur fon fo r t , prirent foin de fon éducation.
Dès qu’il fut forti de. l’enfance, il fe rendit à la
cour de Biblos , en Phénicie, dont il.fit toutes les
délices. Les femmes, éprifes de, fa beauté , briguèrent
à l’envi fa conquête , 6c ce fut Aftarté
qui fubjugua fa fierté , 6c à qui il s’unit par le mariage.
Vénus, lui donnant la préférence fur tous
les dieux, abandonna le féjour du c iel, de Paphos,
d’Amathonte 6c de Cythere, pour le fuivre à la
chaffe dans les forêts du mont Liban. Il y fut bleffé
par un fanglier ; 6c Aftarté, craignant que fa bief-
iure ne fût mortelle, fit retentir le pays de fes
gémiffemens. L’Egypte partagea fes alarmes , 6c
il y eut un deuil public dans toute la Phénicie., Sa
guérifon fit fuccéder la joie à la triftefie ; on infti-
tua une fête annuelle, o ù , après l’avoir pleuré
mort.,, on fie livroit aux tranfports de la plus vive
allégrefle, comme s’ilTïit rèflufeité. Arfinoë, foeur
femme de Ptolomée- Philadelphe, donna dans
Alexandrie le fpeâacl’e. d’une de ces fêtes ; le premier
jour .elle parut fous, la forme de Vénus pleurant
fon amant. Le fécond, elle célébra fon retour
à la v ie , & le troifieme, qui termina la folemnité,
elle fe montra fur un char., traîné par des cigpes.
On faifoit des proceflions où les femmes portoient
les repréfentations de cadavres, reffemblant à un
jeune homme. D’autres tenoient dans leurs mains'
du bled nouvellement germé , des fleurs nouvelles,
des herbes naiflantes , fymbole d’un jeune prince
moiffonné dans fon primeras. Phurnutus , Lattanoç
& Macrobe, expliquent cette fable en difant que
la mort d’Adonis, marquoit l’éloignement du foleil
pendant l’hiver, & fon retour au bout de,fix mois
vers le pôle du feptentrion. D ’autres prétendent
qui Adonis défigne la femence renfermée pendant
fix mois, dans les entrailles, de la terre , 6c q u i,
parvenant enfuite à fa maturité, produit de riches
moiflbns. Son culte ne fut pas le même chez les
différentes nations. On lui préparoit des feftins
devant les portes 6c fur les toits & dans les places
publiques. Ce culte dégénéra en licence, 6c fer-
vit de modèle aux faïurnales des Romains. ( T —.n ')
Adonis , ( Géogr. Mythol, ) fleuve.de Phénicie,
appellé , par ceux du p a y s , Nahar-alcab , fleuve du
chien. ' Il prend fa fource vers le mont Liban , 6c va
fe rendre dans la mer de Syrie , près de la ville de Gi-
b le ta u t r e fo is ' nommé Byblos. Il eft ainfi appellé
d’Adonis fils de Cyniras, roi de Chypre, 6c favori de
Vénus, auquel on avoit bâti un temple fur le bord
de ce fleuve, où l’on célébroit tous les ans la mémoire
de fa mort avec des lamentations publiques. Lucien
rapporte que le jour de cette fête , les eaux de cette
riviere paroiffoient rouges comme du fang ; parce
que à: tel jour on y avoit lavé la plaie & Adonis. Ce .,
qui donnoit lieu à cette fable., c’eft que l’eau en
devenoit rouge par les fables que le vent- y pouf-
foit du mont Liban dans certaine faifon de Fannée.
Ce fleuve divifoit le royaume 6c le patriarchat de
Jerufalem.ducôté de Tripoli & du patriarchat d’Antioche.
Il y a près de fon embouchure de hautes
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montagnes efearpées., que les géographes appellent
ckinox, 6c qui s’élèvent les unes fur les autres.
L’empereur Antohin y fit couper un petit paffage
large de deux coudées,, & long de quatre ftades
que l’on nomme le pas du chien, à Caufe du fleuve
Adonis ou fleuve du chien , qui fie jette en e s t endroit
dans la Méditerranée. ? C . A )
ADONISEDECH, ( Hijl. facrù.) roi de Jéru-
falem , fut défait par Jofue avec les rois fes alliés'
dans cette fameufe journée où Dieu arrêta le foleil
à . la priefe de Jofué, pour lui donner le tems de
completter fa victoire.
A D O N Y , ( Géog.J très-jolie ville de la Tranfil-
vanie Hongroife., Elle eft au pied des montagnes,
fur la riviere de Beretio, dans une fituation très-
agréable Sc dans un pays fertile. Long. 4S., 181»
lut. 47 , 12. ( C. A j)
* § ADOPTIF, ( lurifp.) Dans cet article du
D Ici. raif. des Sciences , Arts & Métiers, au lieu de
ces mots, vers adrejfés à cet empereur, lifez vers adref-
fés a cet a u t e u r ou vers adrejfés à lui^même.
* § ADOPTION, (Hijl. mod.) L’adoption eft fort
commune parmi les Turcs , & encore plus parmi les
Grecs & les Arméniens. Il ne leur eft pas permis de
léguer leurs biens à un ami, ou à un parent éloigné;
mais, pour éviter qu’ils n’aillent groffir le tréfor du
grançùfeigneur •, quand ils fe voient fans efpoir de
lignée, ils choififlènt dans une famille dp commun,
quelque bel enfant.de l’un ou l’autre jfexe, le mènent
au cadi, 6c là , en préfence 6c du confentement de
fes parens, ils déclarent qu’ils l’adoptent pour leur
enfant. En même tems les pere 6c mere renoncent
à tous leurs droits fur lui, 6c les remettent à celui
qui l'adopte : on paffe un contrat en bonne forme,
& dès-lors l’enfant ainfi adopté ne peut être déshérité.
Milady- Montaguë, qui rapporte cette forme
d’adoption dans, fiés lettres , dit avoir vu plus d’un
mendiant refufer de. livrer; ainfi leurs enfans à de
riches Grecs , tant la nature a de pouvoir fur le coeur
d’un pere 6c d’une mere, quoique les: per es adoptifs
aient en, général beaucoup 'de tendreffe pour ces en-
•fans , qu’ils appellent enfans de leurs âmes. Cette coutume
feroit beaucoup plus de mon goût , ajoute
cette judicieufe Angloife , que l’ufage abftirde où
nous fommes.de nous, attacher à: notre nom. Faire
le bonheur d’un enfant que j’éleve à ma maniéré,
ou (pour parler turc ).fur mesgenoux, que j’ai accoutumé
à me refpeéler comme fon pere, eft, félon moi,
.plus conforme à la raifon, que d’enrichir quelqu’un
qui tient, des lettres qui compofent fon nom, tout
fon mérite & toute fon affinité.
Adoption par les armes, (H i fl. milit.) L ’a-
doption^militaire a pris naiffance chez quelques peuples
du nord, ou parmi les Germains ; ce qui eft à-
peu-près la même chofe , les uns 6c les autres ayant
.une même origine. Ces peuples rapportoient tout à
la guerre, 6c ils ne quittoient point leurs armes.
Ç ’étoit dans une aflèmblée publique que l’un des
.chefs’ de la nation , le pere ou quelque parent, ar-
moit; pour la premier« fois l’enfant parvenu à l’âge
,de puberté. C’étoit cette cérémonie , dit T acite, qui
en faifoit un citoyen, 6c elle tenait lieu de l’aâ e par
lequel les Romains prenoient au même âge la robe
virile.
; Cette cérémonie a les car^âeres d’une adoption
militaire , par laquelle les Germains étoient reconnus
enfans de la république ; mais on Y voit cette
différence, qu’ici c’eft une permiffion de porter les
armes; au lieu que Iss adoptions militaires étoient
une récompenfe pour les avoir portées avec gloire.
r . C ’eft dans l’hiftpire des Goths & des Lombards
•qui s’établirent fucçeffivement en Italie , qu’il eft
plus fou vent fait mention de.cette adôptionm'iïitzirç,
'.dont l’ ufage a pu paffer par eux à. la cour des