
 
        
         
		q u i, dans ce dernier exemple, fuppofe toujours une  
 comparaifön tacite, une reffouvenance de la quantité  
 de  chemin  que  feroit  un  autre  vaiffeau  en pareille  
 circonftance. 
 Courir fe dit d’un vaiffeau en mouvement, foit que  
 ce mouvement foit rapide ou non. Ainfi un vaiffeau  
 mouillé peut courir fur  fon  ancre ,  &   un  vaiffeaii  à  
 la voile peut  courir fans  faire  beaucoup  de  chemin. 
 » En  allant  de  la Martinique  à la Guadeloupe  nous  
 vîmes  un  bâtiment  &   nous  arrivâmes  de  quatre  
 quarts pour le chaffer : nous courûmes  ainfi jufqu’à la  
 nuit oimous levâmes chaffe : nous//wrrizio/zj beaucoup  
 mieux alors que le vaiffeau qui nous aeçompagnoit ». 
 Un  vaiffeau  avec  le  même ^ vent  peut  faire  un  
 grand  nombre  de  routes  differentes  ,  c eft-a-dire  
 prendre  un  grand  nombre  de  fituations differentes  
 relativement  à la dire&ion du vent. 
 A l l e r   vent-arriéré,  c’ eft  recevoir  le  vent  par  
 l’arriere , ou fuivre la même dire dion que  le  vent. 
 A l l e r   au plus pris, ou  à  la  bouline,  ou à pointe  
 de bouline, c’eft préfenter le cap ,  le plus  près  qu’il  
 eft poffible,  du  point  d’où  le vent fouffie.  Les vaif-  
 feaux n’approchent pas tous également de ce  point;  
 cela dépend de  la forme de la voilure,  de  la  façon  
 dont s’orientent les voiles., 6‘c. Mais  en general tous  
 les vaiffeaux vont  à  fix airs de v en t , c’eft-a-dire que  
 lorfque le point où  ils  préfentent  le  cap  eft  éloigné  
 de  fix airs de vent  ou de  67d  30'  du  point  d’où  le  
 Vent  fouffle,  les  voiles  font  enflees  &   font  courir  
 le  vaiffeau.  Aller au  plus  près eft donc  courir  à  fix  
 airs  de vent  vers  la  droite  ou vers  la  gauche,  du  
 point d’où vient le vent. 
 A l l e r   vent largue,  c’eft parcourir une des routes  
 entre  le  vent-arriere  &   le  plus  près.  On  defigne  
 pluS particuliérement  cette  route  en  difant  aller 1 ,   
 2 , 3 ,   &c.  quarts  largue  ,  fuivant 'que  l’on  court  
 à  7 ,   8 , 0 ,   6*c.  quarts  de  vent.  Voye1  V £ NT  
 6* L a r g u e  , Dicl.raif. des Sciences,  &c. 
 A l l e r   debout-au-vent.  C’eft  avancer  contre  la  
 diredion  du  vent, préfenter  le cap  &   courir droit  
 dans le  lit du  vent.  Jamais un vaiffeau ne va debout  
 au vent par l’effet du  vent dans  fes voile s, à moins  
 que  l’on ne  veuille nommer  aller debout-au-vent  le  
 chemin  momentané  que  conferve  quelquefois  un  
 vaiffeau qui  vire de bord vent-devant,  &   qui  n’eft  
 que  le non-amortiffement de  l’air qu’il avoit. 
 A l l e r   de tarriéré; on dit culer.  V. CuLER, Dicl.  
 raif. des Sciences ,  &c,  -  ; 
 A l l e r   en  travers,  c’eft  aller  en  dérive.  Voye^  
 DÉRIVER, D  ici. raif.  des  Sciences, &c. 
 A l l e r   a  C aviron,  fe dit d’un bâtiment  q ui, con-  
 ftruit  pour  faire  ufage  ou de  voiles  ou  d’avirons,  
 préféré  les  avirons  &   s’en.fert.  Car  ce . feroit  un  
 pléonafme  que de dire  qu’un  chelan va  à  l’aviron ,  
 comme  c’en feroit un autre que  de  dire  qu’un  vaiffeau  
 de  guerre va à la voile.  (  M.  le  Chevalier  DE  
 L A   C o u D R A Y E .   ) 
 ■  *  §  A l l e r  de  bon tems,  ( terme de  Veneur. ) fe  dit 
 fur-tout de  la  bête ,  cerf ,  chevreuil  ou  fanglier,  
 lorfqu’elle  ne  fait que  d’aller ou  de  paffer dans une  
 taille ,  un  fort  ou  une  plaine.  Lorfque  le  fanglier  
 va  de bon tems,  il  eft à propos  de  le brifer au .bord-  
 du  fo r t ,  &   de  fe  retirer pour  prendre  les  devans.  
 Si  le  limier  ne  peut emporter  les voies,  parce  que  
 lè  fanglier va de  trop hautes erres  ,  le veneur prendra  
 de grands devans,  afin d’en rencontrer des voies  
 qui  aillent  de meilleur  tems. 
 *  ALLER  aux  bois,  {terme de Veneur. )  c’eft  aller  
 chercher le  cerf ou  autres b,êtes  avec  fon  limier. 
 ALLERBOURG,  ( Géogr.  > petite  ville  de  Pologne  
 ,  dans  la  Prüfte  ducale.  Elle  eft fur  la riviere  
 d’Alla ,  à dix  lieues  &   au  fud-eft  de  Königsberg.  
 Cette  ville  n’a  rien  de  remarquable.  Long, 44 , 40.  
 lat, 5 4 ,  zS, {C. A .) 
 ALLERIA,  (Géogri) petite ville maritime de Pille  
 de  Corfe ,  fur  la  côte  orientale.  Elle  étoit  anciennement  
 appellée  Rhotanus.  Il y  a  un évêque,  dont  
 les  revenus  ne  doivent pas être  bien  confidérables,  
 car  la  ville  eft  fort  pauvre  ,  &   fes  environs  fort  
 mal  cultivés.  L’air y   eft  très-mal  fain.  La riviere  de  
 Tarignano, nommée  autrefois AUeria, paffe tout auprès. 
   C’ eft-là  que  l’infortuné  Théodore,  baron de  
 Neuhoff  ,  débarqua  en  1736,  pour  aller  preridre  
 poffeflion de  fon  royaume de Corfe.  Long. 2.6,  20.  
 lat.  42  ,  S.  (C. A . ) 
 §  ALLÊRION,  f.  m.  (terme  de  Blafon. )  minor  
 aquila,  rofro  &  unguibus  mutila.  Petite  aigle  fans  
 bec, ni jambes ; elle montre l’eftomac comme l’aigle ,  
 a  le vol étendu,  mais abaiflê. Voye^_planche X V I I I .  
 du Blafon,  dans le Dicl. raif. des Sciences, &c. 
 Il  y   en a fouvent  plufieurs  enfemble  dans  récit.  
 Elles  ont  été  nommées  aiglettes  anciennement,  
 mais depuis un fiecle  &  demi,. l’ufage a prévalu  de  
 les  appeller  aliénons. 
 Ménagé  fait  venir  ce  mot  d'aquilario ,  diminutif  
 à? aquila. 
 D ’autres auteurs le font venir Paliers,  vieux gaulois  
 ,  qui  fignifioit  uné  efpece  d’oifeaux,  vivans de  
 rapine. 
 Veelu  de  Paffy,  en  Brie  ;  de Jinople  à  trois aliénons  
 (for. 
 La maifon de Lorraine ; d’or à la  bande de gueules  
 chargée  de  trois  aliénons d argent. 
 On  prétend  que  les.  ducs  de  Lorraine  ont  pris,  
 pour  armes,  des  aliénions,   parce  que  allérion  eft  
 l’anagramme  de  Lorraine. 
 D ’autres  difent,  qu’un  prince  de  cette maifon ,   
 enfila  un jour d’un feul coup de  flèche, trois oifeaux,  
 pendant  le  fiege  de  Jérufalem,  Voye1  la  PL  VIII.  
 de Blafon,  dans  le  Dicl.  raif.  des Sciences ,   Arts «S*  
 Métiers.  (G . D .  L .T . ) 
 ALLERSBERG.  Voye^  Heilsburg  ,  dans  co  
 Suppl. 
 ALLONGER, v .  n. (Marine.) devenir  plus  long.  
 Une corde neuve roidie avec force allonge, &  allonge  
 d’autant plus qu’elle  eft  plus commife. 
 Deux fils tendus que l’on tord enfemble ,  perdent  
 de  leur longueur, parce qu’il faut que  chacun tour-  
 à-tour quitte  la  ligne  droite  -pour embraffer l’autre  
 fil. Plus  on  tord  ces fils.,.  ou ,  ce  qui  eft  la  même  
 choie-, plus on les corpmet, plus les- tours qu’ils font  
 l ’un  fur  l’autre ,  font  fréquens &  rapprochés;  &   la  
 quantité dont on peut les  commettre , peut augmenter  
 jufqu’à  un point  où  ces  mêmes  tours  ferrés  &   
 preffés  ne  laiffent  pour  ainfi  dire  aucun,  intervalle  
 entr’eux. Telle  eft  la  forme  des  cordes  compofées  
 '  toutes de  fils d’abord parallèles &  également tendus,  
 i  puis enluite commis enfemble, &  c’eft de cette forme  
 que leur vient  lapuiffance de  s’allonger fans fe  rompre  
 : l’abandon en effet de la ligné droite , & la  figure  
 tortueufe &  fpirale,  ou plutôt hélice  qu’a  prife  en  
 les  commettant chacun  des  fils  qui  compofent  une  
 ;  corde, leur  permettent de céder à  l’effort  en  fe re-  
 dréffant  un peu &   en reprenant en  partie  leur  première  
 direction ou ligne droite qu’ils formoient. 
 Plus  une  eprde  eft  commife, plus  les  tours font'  
 rapprochés,;  plus les-fils ou torons  qui la compofent  
 |  ont de, courbure ,  &   plus.conféquemment elle  a la  
 puiffance  de s'allonger. Cette puiffance eft élaftique,  
 i  c’eft-à-dire ,  que  l’allongement de  la  corde  n’a  lieu  
 que dans l’inftant où elle éprouve un efforttrop grand ,  
 &  qu’elle reprend fa .première forme dès que l’effort  
 c.ede  ; du  moins tant .qu’une  tenfion  trop  grande  &   
 trop continue  n’a  point affbibli ou détruit  chez  elle  
 cet effet.  Il faut donc  diftinguer  deux  fortes d’allon-  
 gejnens,  l’un momentané, &c qui  ceflê avec, la force  
 qui  l’oçcalionne,  &   l’autre  acquis  par  le  tems  6c ‘  
 devenu permanent.. 
 Une  remarque  importante  encore,  c’eft  qn5une  
 corde  en  allongeant  perd  de  fa  circonférence ;  de  
 même qu’en la commettant davantage, on augmente  
 fa circonférence aux dépens de fa longueur. En effet,  
 dans la corde très-commife, les torons ferrés &  plus  
 courbes rendent la  corde plus pleine  &   plus arrondie  
 , tandis qu’en allongeant au contrâire, cet effet fe  
 détruit,  &   que  le  vuide  ou  la  cannelure  qui  eft  
 entre  les  torons  augmente.  Donc  une  corde  déjà  
 allongée eft  moins forte ou moins propre  à foutenir  
 tin effort qu’ane autre :  donc, lorfqù’on veut donner  
 une certaine  circonférence à une corde, &  que  l’on  
 prévoit  qu’elle  allongera, • il  faut  lui  donner  en  la  
 “commettant  une  circonférence  plus  fo r te ,  afin  
 qu’après avoir  allongé, elle  foit  à  la  circonférence  
 Vequilè. 
 Des remarques précédentes,  je crois  devoir conclure  
 que tout le  cordage  d’un vaiffeau  ne  doit  pas  
 être  commis à un degré femblable. N’y  a-t-il  pas  en  
 effet  de  l’avantage  a  commettre beaucoup  plus les  
 cables,  les  grêlins,  les  remorques &  généralement  
 toutes les manoeuvres,  dont  l’allongement élaftique  
 Ou momentané n’eft point à redouter? 
 Suppofons,  par. exemple, un vaiffeau  à  l’ancre ,  
 &   effuyant un coup  de vent  dans lequel  11  mer  fe  
 joigne au ventpour faire travailler'le  cable  du vaiffeau  
 &  le raidir. Si  ce  cable  peu commis  n’a pas la  
 puiffance de  s'allonger, &   de  permettre au  vaiffeau  
 de céder  un peu à l’impulfion  des lames réitérées &   
 pefantes de la m er, il fera néceffaire ou  que le cable  
 ,  rompe, ou qu’il ait affez de force pour furmonter ce  
 poids énorme des vagues,indépendamment de l’effort  
 qu’il  fiipporte déjà  par l’effet du  vent ; c’eft-à-dire,  
 qu’il  faudra que  ce  cable foit  intrinféquement plus  
 fort ou  compofé d’un plus grand nombre de fils que  
 celui qui étant beaucoup plus commis , pourra céder  
 &  amortir ce nouvel effet des vagues par  l’avantage  
 de la force élaftique dont il eft muni. Mais il n’en eft  
 pas  de même de toutes les manoeuvres,  des haubans  
 par exemple ,  dont l’ufage eft d’affermir,  de  confo-  
 lider, de faire faire corps aux mâts avec le vaiffeau.  
 De  rallongement trop  facile  de  ces manoeuvres ,  il  
 s’enfuivroit  en  effet  que  le  mât  acquérroit  facilement  
 la  liberté de  s’incliner,  &   cette  liberté  feroit  
 fuffifante pour occafionner fa rupture ou fa chiite. 
 Il y  a une  obfervation à faire à cet égard  pour les  
 manoeuvres courantes,  même  pour  les  palans  qui  
 devant  éprouver  des  fecouffes  inégales  &   forcées  
 dans certains inftans, femblent être particuliérement  
 dans  le  cas  d’avoir  leurs  garans  très-commis ;  c’eft  
 que la quantité  dont ces manoeuvres  font commifes  
 eft un obffacle  à  leur chemin, c’eft-à-dire, que  plus  
 elles font çommifësy &  plus elles éprouvent de frottement  
 dans  les  poulies  &   dans  la  rencontre  des  
 differents  objets qu’elles touchent ; en effet, les  fils  
 ®u  torons  qui  compofent  une  corde  étant  ronds  
 laiffent entr’eiLx à  chaque tour un vuide ou une cannelure  
 à lafurface de la corde qui la rend raboteufe,  
 oc  apporte  un  obftacle  à  fon  cours :  o r , plus  elle  
 oft commife,  plus  il  y  a  de  tours  dans  une  même  
 longueur;  d’ailleurs,  de  ce que  ces  tours font  plus  
 lerres  &  rapprochés, il réfulte encore  qu’ils s’oppo-  
 -tplus dire&ement au chemin de la  corde,  parce  
 que  cette  cànnelure  dont nous  parlons,  rencontre  
 chem  ^   d,Une  maniere  Plus perpendiculaire  à  ce 
 Je ne prétends point rappeller ici le nom de chaque  
 manoeuvre  &   fon  ufage,  pour défigner enfuite les  
 nuances  que  je  juge  qu’il  faudrait  établir  dans  la  
 quantité la plus avantageufe de les commettre ; mais  
 e  out  ce  qui vient d’être dit, on peut  voir  facile-  
 ineiltjCîu 1 .  èr°tt  réellement  utile  d’en  établir.  Ces  
 w   l.  “  Senefales  auraient  cependant  encore  
 méeS avec  ^ q î i e s   autres F op 
 n e té s   q u i  eh  r é fu lt e ro ie n t  ;   l e   d é fa v a n t a g e ,  p a r   
 e x em p l e ,   q u ’a   u n e   c o r d e   t rè s - c om m ife   d ’ê t r e   f u -   
 je t te   à  fa i r e  d e s   c o q u e s ,  &  l ’a v a n ta g e  q u ’e l le   a  d’ ê t r è   
 p lu s   d iffic ilem en t   p én é t r é e   p a r   l ’e a u .  C e   f e r o i t   à   
 h om m e   du m é t ie r   &  à   l’ e fp r it  ju f t e   à   c om b in e r   c e s   
 K   d in e e r   c e t te   p a r tie   q u i   n e   f e r o i t   p lu s   
 c o n fié e   à 1 in e x p é r ie n c e   d e  n o s  o ffic ie r s  d’a dm in iftra -  
 t io n .  (   M .   U   Chevalier d e   l a   Coud r a y e . ) 
 ALLOWAY,  (  Géogr.) ville maritime de l’Ecoffe  
 méridionale, dans le  comté de Clackmonan, à deux  
 lieues de  Stirling.  Elle  eft  remarquable par  le  château  
 qu’y   poffedent  les  comtes de Mar,  &   par  les  
 mines  de  charbon  de  terre  que l’on  y   fouille  avec  
 plus de  fuccès  qu’en tout autre  endroit  de  l’Ecoffe. 
 §  ALLUCHON  ou  A l i c h o n ,   (M é c h a n iq )   c’eft  
 un terme  qui  eft ufité  dans  l’art de  la charpenterie  
 &   que  tous  les  méchaniciens  emploient  pour  dénommer  
 les  chevilles  ou  efpeces  de dents  dont  on  
 garnit les roues dentelées dans les grandes machines.  
 Les alluchons different des dents  en ce  que  celles-ci  
 font corps avec la roue &  font prifes fur elle-même ,  
 au  heu que les alluchons  font des pièces  rapportées.  
 Ils s appliquent  ou  tout  autour de  la  circonférence  
 dçs roues qui alors font appellées h ériffons,  où  ils fe  
 placent perpendiculairement fur le plan de la courbe  
 qui  forme  le  contour  annulaire des  roues qui alors  
 prennent le  nom de  rouets.  C ’eft  au  moyen  de  ces  
 alluchons que  les  rouets  &   les hériffons  engrenent  
 dans les lanternes qui, garnies de  fufeaux, font darfà  
 les grandes machines ce que les pignons font dans les  
 petites, &  fervent également ou  à  multiplier  la  vî-  
 teffe,  lorfqu’on ne peut  pas la procurer immédiatement  
 par la  puiffance  motrice,  ou  à  tranfmettre &   
 communiquer le mouvement d’une partie de  la machine  
 à  une  autre  p a r tie   :  le s   a llu c h o n s ,   d e  m êm e   
 q u e   le s   fufeaux,  fe  font  ordinairement  d’un  b o is   
 liffe, dur &compa£t, tel que le cormier, l’alizier, & c . 
 Pour  fixer le  nombre  d:alluchon s  dont un  rouet  
 ou un hériffon doit être garni,  le méchanicien  commence  
 par  déterminer  relativement à la puiffance Ôc  
 à la réfiftance, le rapport de la vîteffe  de fa  lanterne  
 à celle de fa  roue  dentée  correfpondante.  Si  la lanterne  
 doit faire fix révolutions, tandis que cette roue  
 ne fera qu’un tour,  la circonférence  &   conféquemment  
 le  diamètre  de la  lanterne ne doit être  que  la  
 fixieme partie de l’autre, &   la roue doit contenir fix  
 fois  autant  d'a llu ch on s  que  la  lanterne  contient  de  
 fufeaux.  On  détermine  l’épaiffeur ou  la  force  des  
 uns &   des  autres, fur la  proportion de  la réfiftance  
 qu’ils ont vaincre,  l’effort qu’ils ont  à  foutenir, &  la  
 diminution  qui  doit  leur  furvenir  à mefure  qu’ils  
 s’uferont par le frottement. Cette épaiffeur étant déterminée  
 , le nombre  des  fufeaux  de  la lanterne &   
 leur intervalle  fixent fon diamètre,  celui de la  roue  
 dentée &  le nombre des alluchons.  Il eft cependant à  
 propos d’obferver, d’après M.  de  la  Hire, qufil  eft  
 avantageux que le nombre des allu ch on s &  celui  des  
 fufeaux foient premiers entr’eux, c’eft4-dire, qu’ils  
 n’aient  d’autre  commune mefure  que l ’unité, parce  
 que de cette  façon les mêmes  allu ch on s  ne  rencontrent  
 les memes fufeaux que le moins  fréquemment  
 qu’il eft  poffible , &   conféquemment  les uns  &  les  
 autres à force de  frotter fur des furfaces différentes,  
 acquièrent  peu-à-peu  la  figure  la  plus  convenable  
 que la main de l’ouvrier ne donne pas toujours exafte. 
 Il s’enfuit de-là en effet  que  le même  fufeau ne rencontre  
 le même alluchon  qu’après  que la lanterne  a  
 fait autant de tours que la  roue  a dé allu ch on s ; ainfi  
 fi la lanterne doit avoir  dix fufeaux &   que fa vîteffe  
 doive être à celle de la roue dentée comme 6 eft à 1,  
 au lieu de donner 60 a lluchon s à cette roue, on fixera  
 fon  diamètre  &   on  divifera  tellement  fa  circonférence  
 qu’elle eit ait  ou  59  ou 61. 
 R r  ij