
Perféè qui en fut le dernier roi ; & alors ce royau-
ttie fut réduit en province Romaine.
A n t i g o n u s * fils d’Ariftobule * implora la protection
de Pacorus, roi de Parthes * à qui il promit
mille talens, & cinq cens femmes, s’il vouloitl’aider
à monter fur le trône de Judée. Le roi barbare fé-
duit par l’éclat de cette promeffe * fe tranfporte à
Jérufalem, en proie aux factions dont l’une favori-
foit Hircan & Phafelus, & l’autre foutenoit Antigonus.
Dès. que les Parthes furent maîtres de la ville,
ils fe faififfent d’Hircan & de Phafelus qui furent
jettés dans les fers. Phafelus inftruit du fort cruel
qui l’attendoit, prévint fon arrêt en fe donnant la
mort. Hérode, fon frere, fauva fa vie par la fuite.'
Antigonus, arbitre des deftinëes d’Hircan, daigna le
îaiffer vivre, mais il eut la barbare précaution de
mutiler fes oreilles avec fes dents , pour le rendre
incapable des fondions du facerdoce. La loi Judaïque
excluoit du miniftere facré tout homme mutilé ; Antigonus
fe crut alors paifible poffeffeur du fceptre
& de l’encenfoir ; mais Hérode qui s’étoit réfugié
à Rome, en obtint du fecours pour fe rendre maître
de Jérufalem ; il fe faifit d’Antigonus qu’il envoya
à Antoine pour le punir« Ce Romain charmé d’avoir
en fa puiffance le protégé d’un prince dont le pere
avoit humilié la fierté de Rome par la défaite
de Craiîus , condamna fon captif à expirer fous la
hache du bourreau, trente-huit ans ayant lanaiffance
de Jefus-Chrift. (T—N.) -
ANTI-H YD R OPHOBI QU ES , Voye^ R a g e *
Dict. raif. des Sciences , &c.
ANTIHŸDROPIQUES , f. m. pl. & adj. {Méd.)
remedes contre l’hydropifie. Tels font lëjalap &
fa réfine, le méchoacan , le gomme gutte, le-fuc
d’iris, le vin d’alkekenge, l’élatérium, les cloportes,
l’efprit de fe l, &c. ( + )
ANTIHYPOCHONDRIA QUES, f. m. pl. & adj.
( Méd. ) on dit aufli anthypochondriaques, remedes
contre la maladie hypochondriaque. Tels font l’ellébore
noir, la fcolopendre, l’hépatique , les capillaires
i,le fafran de mars apéritif, le tartre v itriolé
, l’extrait panchimago.gue, les fleurs de fel
ammoniac chalibées , le fel fédatif, & c . . ( + )
ANTIHYSTÉRIQUES, f; m. pl. & adj. {Méd.)
on dit aufli anthyfiériquts , ■ du grec dm , contre ,
& vç-ipa., Vuterus, remedes contre la pàflion hyftéri-
que & Contre les vapeurs. On les appelle encore
hyßeriques, fans y joindre la prépofition «m. Tels
font le caftoreum, le camphre , l ’affa-foetida, l’huile
de fuccin, &c, ( + )
§ ANTILLES , ( Géogr. ).,.. entre l’Amérique &
l’île de Porto-Rico, Dict. raif. des Sciences, &c.
Comment les Antilles peuvent-elles être entre cette
île qui eft elle - même une des Antilles ? Il falloit
dire entre la Floride & l’embouchure de l’Oreno-
que. ( C )
ANTILOÏMIQÜË, {Mat. méd.) de avr)^ contre,&
Ao/jttoç, pefte. Nom qu’on donne aux préfervatifs de
la pefte ou aux médicamens qu’on emploie pour
la guérir. Voyt{ P e s t e , Dict. raif. des Sciences, &c.
ANTIO ou A n z i o ( C a p d ’) , Géogr. pointe méridionale
de l’Italie, dans l’Etat eceléfiaftique, entre le port
d’Oftie& le golfe deGaiete. Il y a un bourg , une tour
fortifiée, & un port allez commode. Ce cap tire
fon nom de l’ancienne ville d’Antium qui en-étôit
proche. Voye^ A n t i u m , Dict. raif. des Sciences, &c.
* § ANTIOCHE, ( Géogr. ) ville de la Gom-
magene dans la Syrie ; & Antioche fur l’Euphrate,
dans la Syrie, font la même ville. Voyé^ La Géographie
de Cellarius. Lettres fur f Encyclopédie.
ANTIOCHUS I , ou A n t i o c h u s S o t e r , {Hiß.
de Syrie-. ) ce nom donné à plufieurs rois de Syrie
jette, une grande confufion dans leur hiftoire , &
ce n’eft que par leur furnom qu’on peut les diftinguei*
les uns des autres. Le premier qui le porta
étoit fils de Séleucus, capitaine & fuccefleur d’Alexandre
dont il recueillit les plus riches héritages.
Ce fut lui- qui fut le fondateur de l’empire de Syrie
, qui domina fur la plus grande partie de l’Afie,
& qui, le premier, prit le titre de roi au-lieu de
celui de, fatrape dont s’étoient contentés les lieute-
nans du héros Macédonien. Ce prince , célébré par
fa tendrefle pour fes enfans , étoit inquiet de la
fanté de fon fils qu il voyoït tomber chaque jour
dans le dépériflement. Erafiftrate , qui étoit fon
médecin & fon favori, lui révéla que cette maladie
avoit fâ fource dans un amour violent dont le
jeune prince bruloit pour Stratonice , époufe chérie
du vieux monarque , qui en avoit déjà un fils. La
tendrefle paternelle étouflà.tout autre fentiment,
& ce pere complaifant lui fit le facrifice de ce qu’il
avoit de plus cher. Stratonice pafla dans le lit du
jeune Antiochus, & il en eut un fils quirégriâ après
lui. Séleucus, quelque tems àprès , fut aflaflïné
dans une terre étrangère ; fon fils tendre & recon-
noiflant recueillit fes cendres qu’il dépofa dans un
temple qu’il fit bâtir à fon honneur, & où il lui
fit rendre un culte & les honneurs divins; Après
avoir fatisfait à fa piété filiale, il fe prépara à tirer
vengeance de Ptolomée Ceraunus, meurtrier de
Séleucus , & ufurpateur du trône de Mâcédoiriër
C’étoit dans le tems que Pyrrhus méditoit fon expédition
contre les Romains. Ce prince, dont la puiffance
étoit refpe&ée de tous fes voifins , crut devoir
prévenir une guerre dont le' feu pouvoit
fe communiquer à fes états pendant fon abferice.
Il s’érigea en arbitre des querelles des deux rois,
qu’il força de faire la paix, fans pouvoir les rendre
amis. A la mort de Séleucus plufiéurs provinces
s’étoient-fouftraites à la domination des rois de Syrie
, & la défe&ion avoit été prefque univerfelle
dans les pays fitues au-delà du mont Tàurus oiï
étoit le iiege de la rébellion. Antiochus voulant
recueillir l’intégrité de l’héritage de fon pere , leva
une puiffante armée dont il confia le commandement
à Patrocle, capitaine courageux & expérimenté.
Ce général -tourna fes armes contre Héra-
clée , dont les habitans prévinrent leur ruine par
une prompte foumiflion. Il traverfa enfuite la Phrygie
pour entrer-dans la Bythinie ; & comine il ne
connoifloit point le pays, il tomba dans des embûches
où il périt avec toute fon armée, Antiochus
humilié de ce revers, ne fongea qu’à-le réparer.
Nicomede , roi de Bythinie , fe fortifia dé l’alliance
des Héracléens. Antigone, qui avoit des prétentions
fur la Macédoine qu’Antiochits réclamoit comme
un héritage de fou pere , embrafla- la' caufe de
fes ennemis. Cette querelle embrafa l’Afie ; & An*
tiochus par-tout vainqueur , recula les: limites de fes
états , & fe trouvant aflez puiffant, il abandonna la
Macédoine à Antigone, dont il fe fit un-ami, Cés
deux princes réconciliés , unirent leurs forces contre
les Gaulois qui infeftoient l’Afie de leurs brigandages,
& qui faifoient acheter la paix à tfôus lès foù-
verains. Antigone aima mieux les combattre que
d’être leur tributaire. Il marcha Contr’eu x, & cés
barbares étonnés de fes forces, tâchèrent defe rendre
les dieux favorables par un facrifice inhumain.
Avant d’engager l’aâion , ils égorger eut, au pied
de l’autel, leurs femmes & leurs enfans. Là' nature
indignée de cette atrocité »reprit bientôt fes'droits,
& revends à eux-mêmes ,• ils s’imaginèrent que les
hommes qu’ils avoient à combattre étoiént autant
de furies armées pouriés punir, & tous Te1 lai fièrent
maflâcrer fans oppofer de réfiflancé. Cette
vi&oire ,- qui purgea l’Afie d’un effaim de brigands,
fit donner à Antiochus le furnom dé Soterf' qui fi-
gnifie libérateur, L’hiftoire rapporte qu’Antiochus
'exécuta de grandes chofes en Àfie pendant plufieurs
années.,. mais elle' ne nous en appoint tranfmis lè détail.
Il fut le. fondateur de deux villes., favoir An-r
tioche. dans la Margiane , province de la Parthie
& Apamée dans la Phrygie , à qui il donna le nom
de fa mere & il.y tranfporta tous les.habitansde
Çelenne.. Ce monarque chargé d’années .& de gloire
mourut à^Ephefe après un régné de vingt-ans. Les
Athéniens établis à Lemnos lui décernèrent les honneurs
.divins, conjointement, avec fon pere Séleucus.
vLes habitans de Sipirne érigerent un temple à
l’honneur de fa femme Stratonice , qui fut adorée
fous le nom de Vénus Stratonice. L’oracle d’Apollon
fit jouir cé .temp^ du droit d’afyle. Après la mort
de Stratonice ihépqufa aine autre femme dont il
eut une fille nommée Laodice. ,
Dans les médailles qui nous relient de ce prince,
il n’eft défigné que par çe.s mots Antiochus, roi. Sur
le revers il eft. repréfenté en Apollon , parce que
to us les Sileucides fe glorifioient de tirer leur origine
de ce dieu.>Laodice, ayeule. d’Antiochus, pendant
que .fon mari étoit occupé à la guerre, publia qu’en
.dormant'elle.avoit eu un commerce avec Apollon;
& fur ce ^périlleux témoignage , on ne-Çontefta pas
aux Sélçucides une origine célefte..
A n t i o c h u s I I , fils d ’Antiochus Soter, & de
Stratonice , monta fur le trône de Syrie après la '
mort de fon pere. Les Miléfiens qu’il affranchit de
la tyrannie de Timarque , lui déférèrent le furnom
de Die«, par une adulation facrilege. A fon avènement
au trône, il tourna fes armes contre By-
fance., mais les fecours que les Héracléens envoyèrent
à cette ville , la mirent en état de défenfe ;
& il fe borna à éclater en menaces, contre un peuple
qu’il étoit dans l’impuiffance de punir. Ce prince ,
conformément.aux dernieres .volontés de fon pere ,
renOuvella.la guerre commencée contre Ptolomée,
roi d’Egypte, & il marcha contre lui avec toutes
les, forces de l’Orient. Le commencement de cette
guerre lui fut .glorieux,, & (la fin lui devint funefte..
Ptolomée lui, donna fa. fille en mariage ,. & cette
union, formée par la politique, fufpendit leurs haines
.fans les éteindre. L’empire de Syrie étpit déchiré
par des rebellions toujours punies & toujours
.renaiffantes. Arface , iffu des anciens rois de Perfe,
fe révolta contre Agatoqle, eydAntiochus en avoit fait
gouverneur. Lespeuplès pleins de refpeôpour lefang
de fes anciens maîtres , . fe rangèrent en foule fous
fes drapeaux. Ce fut lui qui fut le fondateur de l’empire
des Parthes,. l’an 63 de l’ere de Séleucides.
Dans le même temps Théodote fit révolter mille
villes de la Baâxiane , & cet'.exemple fut fuivi
de prefque tous les peuples de l’Orient. Les Grecs
chaffés de ces provinces où ils avoient des établifle-
mens, n’eurent d’autres reffources que dans leur
courage. Ils formèrent uhe armée qui pénétra juf-
qu’aux extrémités de l’Inde , & qui conquit des pays '■
iguorés pkr Alexandre. Antiochus ayant appris la ■
mort de Ptolomée dont il avoit époufé la foeiir,
rappellaauprès de lui Laodice ,,fa première époufe.
Cette princeflè, moins fenfible ; au plaifir de fon
rappel qu’à la crainte d’être la viétime d’une nouvelle
inconftance, égorgea, fpn mari pour affurer 1
le trône à fpn fils. Ce fut ainfi que périt Antiochus :
après un. régné de quinze ans. Quoiqu’ennemi d’E- j
léazar ,. pontife des Juifs, il n’étendit point fa haine !
fur eux ; il les ,fit jouir du droit de citoyens dans j
toutes les. villes .de l’Ionie , & il leur permit de 1
vivre félon leurs .lpix, leurs ufages & leurs, rites !
yacres, ou, plutôt il leur confirma ces privilèges qui
leur avoient été accordés par Séleucus Nicanot; Il j
mourut 1 an 66 de ,1’ere de Séleucides. Les habitans
.de Smirne, lui, décernèrent les honneurs d,ivins, & ,
cjiaque partiçvilier l’honora. d’pq. g^ke qui étoit un !
témoignage de fes bienfaits. On n’a point grâvé le
furnom de dieu fur fes médailles , & on ne le distingue
des autres princes de fon nom, qu’à fon nez
court & recourbe.
. A n t i o c h u s III, fut de fon vivant furnommé le
grand, ce titre lui a été confirmé par la pofté-
rite , qui feule a droit de le déférer aux rojs. . Il étoic
fils de Scleucus fécond & de Laodice. Il fuccdda à
ion frere Seleucus 111, qui ne fit que paraître fur lé
f » “ - /.«-mpitc des Séleucides étoit alors en proie
à la rébellion ; chaque province fourniffoit un am-
bitieux qui afpiroit au pouvoir fouverain. Cétoit
fur-tout.dans les pays fitués au-delà du mont Tau-
rus , que l’efprit de révolte étoit le plus répandu.
Antiochus eut fes, propres fujets à,conquérir; &
ce fiit. ceux q.u’il honora de fa confiance qui furent
fes plus dangereux ennemis. Deux freres;, dont l’un
nomme Molon & l’autre Alexandre, avoient obtenu
les ; gouvememens .de la Perfe & de la Médie -
des qu’ils furent armés du pouvoir, ils s’en fervi^
rent.pour fe rendre iradépéndans d’un prince dont
i f meprifoient la jeunefle. Antiochus inftruit de leur
révolté,, envoya contr’eux Hérodote & Xénon , &
pe voulant point avoir des/fujets à combattre, il
fe mit a la tete d’une autre.armée pour faire la conquête
,de la Célé-Syrie, dont Théodate , qui en étoit
gouverneur, avoit promis de le. mettre en poffeffion.
Le monarque Syrien fut reçu dans T y r & Ptole-
maide.. comme,un libérateur. Il fut arrêté dans le
çours de fes. piofpérités, par l’inondation du Nil qui
jeryit de barrière à l’Egypte. Il fe retira à Séleucie ;
lur TOronte , où .il'.-accepta la paix qui lui fut of-
ferte par Ptolomée , & qui lui étoit néceffaire pour
réunir toutes,fés forces .contre fes fujets rebelles;
Ses heutenans avoient été taillés en pièces. Zenaté
qiii leur fut fubftitué dans le commandement, eflùya
d’humilians revers qui, laiflerent Molon .maître de
de. plufieurs provinces. Antiochus fentit alors Ia né-
ceffité de fe montrer lui-même aux rebelles, Il les
joignit dans les plaines d’Apollonie. Sa préfence
împofante pénétra de refpeft les foldats de Molon
qu.i pafferent dans fon camp., & e e .chef fe v it abam
donne. Le monarque, vainqueur fans effufionde fane,
tourna fes armes contre plufieurs peuples barbares qui
faifoient des. mvafions dans fes états. Ses premiers
coups tombèrent, fur Artabazane, vieillard décrépit
dont l’empire fubfiftoit depuis plufieürs fiecles , &
.dont Alexandre.avoit dédaigné la conquête;Ce prince
trop foible- pour réfifter aux forces de lAfie , foufcri-
vit a toutes les conditions qui lui furent prefcrites»
Tandis qu ’Antiochus étoit occupé à cette «ru erre ,
Acheus, fon parent , qu’il ,ayoit établi gouverneur
des provinces fitué.es au - delà.du Taurus ,. s’en fit
proclamer roi dans la ville de Laodice en Phrygie.
Antiochus différa .de le punir pour marcher contre
le r.oi d’Egypte , qu’il regardoit comme l’artifan de
.cette révolté. Çes deux princes formoient des pré-
.tentions fur la Çélé-Syrie , la Phénicie, la Judée &
la Samarie ; & comme ils n’appuyoient leur de-
mftnfie, fin: aucun titre ,, il ,n?y avoit que la forcé
qui,, pût en affurer là pôffeflion.- Antiochus fe mit à
la te té de- fon armée, .les. Egyptiens l’attendirent
•dans une chaîne de montagnes du Liban. Ce fnt-là
que s’engagea une fcene meurtriere , où les Syriens
eurent tout l’avantage. On livra dans le même jour
fur mer. un fécond combat, dont le fuccès fut in-
.déejs. Les Egyptiens vaincus fur terre , choilirerit
une pofitiofi fi avantageufe, que le vainqueur ne
put profiter.de fes avantages. La campagne fùivanré
fut,mémorable par; là bataille de Gaza. Antiochus
vaiqcu, abandonna fes conquêtes , & fe retira dans
fes états avec les débris de fon armée , qu’il employa
contre Acheus. Ce rebelle vivement pourfiiivi 5
fe fçfugiâ. dans Sardes , : ville extrêmement for